Chapitre 27
À l'intérieur de la demeure seigneuriale, deux sœurs Hild et Edith furent tirées du sommeil par Easthred, l'homme de confiance de leur père qui lui avait confié la tâche d'escorter ses filles. À la suite du décès de leur mère et à cause de la période trouble due aux pillages et des exactions faites par les païens, ce seigneur avait dû réagir. Aussi, Hild, l'aînée, devait rencontrer son promis, qui vivait dans un petit bourg en Northumbrie, quant à Edith, elle devait entrer au couvent pour terminer son éducation, mais leur petit convoi avait fait une halte de deux jours à la forteresse pour prendre un peu de repos.
Vêtues de leurs chausses et de leur manteau, Horace, l'intendant en chef de la forteresse, et Easthred les firent monter au grenier avec deux domestiques qui vivaient à la forteresse.
Easthred et Horace ouvrirent la trappe du plancher :
— Ici, vous serez en sécurité ! leur promit-il.
Toutes plus terrifiées les unes que les autres, les quatre jeunes filles descendirent dans la cachette où elles devaient rester assises et silencieuses.
— Si nous ne revenons pas vous chercher, vous devrez attendre que plus aucun bruit ne vous parvienne pour sortir ! leur ordonna-t-il.
— Tout ira bien, promit Horace à sa fille, qui lui serrait la main pour qu'il ne parte pas.
— Père, couina la jeune domestique.
— Nous attendrons, assura Hild, l'aînée du groupe.
La trappe se referma sur elles, puis les bruits de pas des deux protecteurs s'éloignèrent jusqu'à disparaître dans les escaliers.
Les deux hommes descendirent au rez-de-chaussée, rejoignant les domestiques qui avaient barricadé la porte, mais, à l'extérieur, les envahisseurs cherchaient à la fracasser pour pénétrer les lieux.
Le fracassement du bélier improvisé devait faire céder la porte d'entrée de la maison seigneuriale.
« Plus fort ! » hurlait Guthred à ses hommes.
« Encore ! » beugla-t-il, puis les planches de bois cédèrent partiellement.
« Défoncez-moi cette porte ! » hurla-t-il.
Les Danois mirent toutes leurs forces dans l'ultime frappe, mais derrière la porte éventrée, quelques meubles bloquaient l'accès à l'enceinte.
Les Danois firent reculer le bélier une dernière fois et donnèrent autant d'élan que de force, créant l'ouverture nécessaire à l'assaut.
Easthred, soldat émérite, accueillit les envahisseurs à coups d'épée, alors que les domestiques luttaient pour leur survie à coups de poêle, de hachoir et de tisonnier, mais face au nombre de païens, ils n'avaient presque aucune chance.
Dans ce déferlement de rage et de haine, Horace fut bousculé et projeté tête la première contre les marches de l'escalier. Il en fut assommé pour le compte, et les premiers païens qui allèrent à l'étage ne lui prêtèrent aucune attention, le croyant mort.
Quant à Easthred, il se battait intelligemment, mais les affrontements l'avaient obligé à reculer et à se battre dans les cuisines, laissant morts et blessés dans son sillage. Ayant le champ libre après avoir éventré son ennemi, Easthred prit le couloir pour gagner la salle commune. Étonnamment peu de païens lui prêtèrent attention, car beaucoup étaient déjà en quête de richesse, fouillant chaque pièce, meuble et coffre et répandant au sol tout ce qui ne les intéressait pas.
« Arrêtez-le ! » entendit-il hurler le Danois qui se faisait appeler le Désossé.
Easthred esquiva, feinta, lacéra, mais il fut submergé par le nombre. Capturé et mis à genoux, Easthred regarda la hache de son bourreau se dresser devant lui.
« Attendez ! » hurla le Désossé qui marcha d'un pas décidé alors que ses hommes s'écartaient de son chemin.
— Quel est ton nom, Saxon ? l'interrogea-t-il, le poignet callé sur le pommeau de son épée, qui lui battait le flanc.
— Easthred, répondit-il, alors qu'on lui tirait la tête en arrière comme pour l'obliger à faire face à cet homme.
— C'est toi qui as tué tous ces hommes ? lui demanda-t-il.
— Des envahisseurs, rectifia Easthred.
Guthred, les yeux pétillants de malice, étudia le prisonnier :
— Tu ne manques pas de cran, sourit Guthred.
— Je me bats pour ma vie, cracha Easthred.
Guthred opina tout en le dévisageant :
— Tu as l'étoffe d'un guerrier, approuva-t-il.
— Je suis un soldat, rectifia Easthred.
— Un prisonnier, raya le Danois qui plaquait sa lame sur sa gorge tout en le tenant par les cheveux.
— Je te laisse le choix, ajouta Guthred. Mourir maintenant et son honneur, ou affronte-moi !
— Qu'est-ce que j'y gagne ? demanda Easthred, flairant le piège.
— Une mort de guerrier, lui sourit Guthred.
— Et si je gagne ? insista Easthred.
Guthred lui sourit de toutes ses dents :
— Si tu gagnes, tu quitteras Liechfied en vie et en un seul morceau !
Easthred étudia le Danois et saisit sa chance en opinant :
— C'est d'accord !
— Qu'on l'emmène dehors ! ordonna Guthred avant de tourner les talons, prêt à vivre un combat à mort.
***
je vais reprendre l'écriture de cette histoire, il m'a fallu un moment pour dépasser le blocage que j'avais sur ce chapitre en particulier : j'ajoute de nouveaux personnages et j'ai un mal fou à faire leur description (du coup, y'en a pas dans ce chapitre, j'ai mis leur photo dans les fiches des personnages, je ferai la description de celles et ceux qui survivront^^)
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