Chapitre 4

Eirik se réveilla dans un sursaut et en sueur, car le cauchemar récurrent qu'il faisait, depuis ce fameux jour chez Frode, ne lui laissait que peu de répit pour se reposer.

L'obscurité qui régnait dans la pièce lui confirma que l'aube était encore loin, et c'est dans cette noirceur que se mélangea rêve et réalité puisqu'il ne ressentit pas la présence d'Aliénor près de lui. L'angoisse brève mais douloureuse prit fin quand il comprit que sa femme dormait paisiblement à l'autre bout du lit.

Énervé par son cauchemar et frustré de ne pas avoir touché Aliénor depuis un moment, Eirik s'assit au bord du lit, les coudes sur les genoux, il se passa les mains sur le visage pour dissiper ses idées noires et funestes, qui germaient depuis près de trois semaines.

« Trois semaines, et pourtant ça me semble être arrivé hier » se désola-t-il en repensant à tout ça :

Après leur première dispute, Aliénor avait refusé de s'offrir à lui, gardant en mémoire les paroles de Botilde, concernant les craintes du clan -surtout de la guerrière- que la jeune guérisseuse puisse porter l'enfant de son premier mari. Le jour suivant, Aliénor avait commis le geste fou de s'empoisonner face à la folie de Ketil.

Eirik avait dû assister impuissant à l'agression de sa femme, puis il avait assisté à son calvaire, quand son corps affaibli avait rejeté l'enfant qu'elle ignorait porter.

Le guerrier avait été très proche de la perdre et cela le hantait encore, aussi Eirik avait mis à profit leurs chastes nuits de convalescence pour parler des sujets importants, à savoir rassurer sa femme sur sa relation avec Botilde, clairement terminée, et libérer les non-dits concernant son enlèvement et sa captivité.

Ravie d'échanger avec lui, Aliénor lui avait parlé son enfance, douce et réservée, ainsi que de sa vie de famille recomposée, révélant qu'elle n'était âgée que de trois ans quand son père s'était remarié avec Yolande, et qu'il avait adopté ses deux enfants : Edmond, âgé alors de sept ans et de Solange, âgée d'un an.

Aliénor avait brièvement évoqué la colère que son demi-frère avait parfois déchainée sur elle à défaut de s'en prendre à l'homme qui avait remplacé son père, mais, pudique, elle avait détourné la conversation pour en apprendre plus sur l'enfance d'Eirik. Conscient que cette évocation lui était douloureuse, il prit grand plaisir à la faire rire aux éclats en racontant toutes ses bêtises d'enfant.


Eirik entendit sa femme remuer dans le lit et sentit ses délicates mains l'enlacer, alors qu'elle plaquait son corps contre son dos, puis elle colla sa joue contre la sienne :

— Encore un cauchemar ? lui demanda-t-elle, tandis qu'Eirik lui agrippait ses bras avec douceur.

— Tout va bien, lui répondit-il en lui embrassant la paume de la main. Rendors-toi !

— Quand partez-vous ? demanda Aliénor en s'écartant pour lui masser les muscles tendus de ses épaules.

— Dans six jours, répondit Eirik en grognant de satisfaction sous les mains expertes de la guérisseuse.

— Erma va vous accompagner ?

— Oui, c'est une excellente guerrière et ton enseignement médicinal nous sera très utile, ajouta-t-il, en soupirant de soulagement quand Aliénor dénoua ses muscles.

Eirik se leva pour échapper à la tentation de lui sauter dessus, désireux de lui rendre ses caresses au centuple, mais l'image de sa femme recroquevillée sur elle-même et saignant lui rappela qu'il devait être prudent.

— Ça ne va pas ? s'inquiéta la jeune femme.

— Tu n'imagines pas la tentation que tu représentes à mes yeux, surtout quand tu poses ainsi tes mains, Aliénor, tu vas me rendre fou, soupira-t-il.

Malgré la pénombre, Eirik aurait pu jurer que sa femme avait rougi.

Eirik s'approcha d'elle, agenouillée au bord du lit, il lui prit le visage à deux mains, et lui caressa les lèvres du pouce.

— Je t'aime tellement, lui avoue-t-il.

— Je vais bien, susurra-t-elle, et j'ai très envie de porter ton enfant, ajouta-t-elle.

La respiration de sa femme s'accéléra et ses joues s'enflammèrent tandis qu'il sentait les mains d'Aliénor défaire le lien de son pantalon en toile. Eirik lui donna un baiser langoureux auquel elle répondit en gémissant de bonheur.

Nu, debout près du lit, Eirik déchira le haut de la chemise qu'elle portait, dévoilant ainsi sa poitrine. Le guerrier lâcha un grognement bestial en couvrant ses seins et sa gorge de baisers, puis il l'accompagna sur le lit et finit de déchirer le reste du vêtement.

Leurs corps brûlants de désir s'unirent et se déchaînèrent pour tenter d'étancher la soif qu'ils avaient l'un de l'autre, au point que l'instinct primal du guerrier prit le dessus sur sa raison.

Eirik se dressa sur ses poings et ses mouvements de bassin s'accélérèrent, arrachant plus de gémissements à Aliénor, qui releva les bras pour prendre appui contre la tête de lit et plaqua la plante de ses pieds sur les fessiers musclés du guerrier, le capturant entre ses cuisses, tout en se délectant de ressentir son sexe durci aller et venir en elle avec ardeur.

Entièrement soumise à la puissance animale de son amant, Aliénor renversa la tête en arrière et laissa échapper un râle de bonheur quand l'orgasme la submergea, alors qu'Eirik se déversait en elle tout en grognant au rythme de ses mouvements.

L'extase atteinte, le guerrier se laissa aller contre le corps de sa femme. Haletant dans son cou, il lui murmura qu'il l'aimait. Le couple resta enlacé dans cette position profitant de la quiétude du moment. Aliénor lui caressait la nuque et son dos musclé, mais pour ne pas peser de tout son poids sur elle, Eirik se redressa sur ses avant-bras et couvrit ses lèvres de doux baisers.

« Je t'aime » lui souffla-t-elle, rayonnante d'un bonheur qu'elle espérait durer toujours.

Eirik embrassa encore sa sublime épouse et se retira pour s'allonger à côté d'elle, le corps et le cœur heureux par leur étreinte passionnée.

— Tu me rends fou, ricana Eirik en serrant sa femme contre lui.

— C'est réciproque, s'amusa-t-elle. Et je t'aime, souffla-t-elle en sentant le sommeil la gagner.


***

je m'arrête là pour ce soir, j'espère finir les modif des chap 5 à 7 demain pour reprendre là où je me suis arrêtée en publiant lundi (jour férié youpi) bonne soirée

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