Chapitre 38
Le clan et les invités étaient regroupés à l'extérieur dans le froid et la neige, qui tombait à gros flocons.
Torse nu, équipé d'un bouclier et d'une épée, Eirik et Asulf se faisaient face, prêts à régler une fois pour toutes, quel clan aurait la primeur d'accueillir Aliénor.
Avant que le duel ne commence, Lennart demanda que « la récompense » les rejoignent, pour s'assurer qu'elle ne tenterait pas de s'enfuir ou de se donner la mort pour fuir les conséquences du combat. Alors tout le monde attendait que la guérisseuse prenne place entre Aslak et Lennart.
Aliénor remontait la foule d'un pas lent et étudiait le visage d'Eirik, cherchant à y lire sa détermination à vaincre, mais il ne la regardait pas, car il était concentré sur son adversaire.
Elle s'efforçait d'afficher une expression sereine face à l'issue du combat, mais elle ne pouvait empêcher son cœur de battre à tout rompre. La guérisseuse soutint le regard marron d'Aslak, qui opina pour la rassurer. En revanche, Lennart lui souriait de toutes ses dents et le jarl lui tendait la main pour qu'elle prenne place près de lui.
La guérisseuse ignora la main tendue et se planta entre les deux jarls.
Eirik qui faisait face à son adversaire, s'était préparé à cet affrontement, depuis sa rencontre avec l'Oracle à la mi-automne, tout comme l'Ombre qui avait pris les traits d'Arnold et qui le hantait depuis un moment, car il apparut près d'Asulf, le meilleur combattant de Lennart et le plus sanguinaire de tous. L'Ombre jaugeait son épaisse carrure, puis il se tourna vers Eirik :
« J'espère que tu es prêt à mourir pour elle ? » lui sourit-il.
Eirik opina légèrement, car ce soir il était en accord total avec le défunt, et il avait l'esprit en paix, surtout depuis qu'Aliénor lui avait confié qu'elle était enceinte. Heureux et fier, il savait que si le combat lui coûtait la vie, sa femme aurait une raison de continuer d'exister, de vivre pour leur enfant.
Asulf porta le premier coup, qui se fracassa contre le bouclier d'Eirik. Le mari d'Aliénor répliqua d'un coup de lame, mais Asulf l'évita et enchaîna.
La violence des coups résonnait sur les boucliers, tandis que les visages des deux guerriers changeaient et devenaient de plus en plus terrifiants au fur et à mesure que le combat s'intensifiait. Aliénor qui sursautait à chaque attaque, ne pouvait quitter Eirik des yeux. Il semblait vraiment aimer ce qu'il faisait : chercher à mettre à mort son adversaire, mais le guerrier de Lennart n'était pas en reste.
La guérisseuse se remémora le jour où elle avait rencontré le Danois, qui allait devenir son mari, et ce jour-là, l'expression terrifiante qu'il affichait n'était rien comparée à l'expression de rage et de haine mêlées à sa soif de sang.
Asulf réussit à bloquer Eirik et lui donna un violent coup de boule. Sonné, il recula de quelques pas, le nez en sang. Eirik lâcha son bouclier et tourna son épée plusieurs fois en fixant son adversaire. Les deux guerriers enchaînèrent encore les passes d'arme. Eirik fit reculer Asulf, qui glissa sur le sol gelé et mit un genou à terre. Asulf dut lever son bouclier pour se protéger d'une possible attaque, alors Eirik y flanqua un coup de pied qui le fit tomber au dos dans la neige.
Aliénor de plus en plus inquiète avait posé ses mains sur son ventre en priant. La guérisseuse réalisa que les dieux avaient été cléments avec son clan depuis un moment. La jeune femme se demanda si cela pouvait encore durer, peut-être que les dieux des Danois s'étaient lassés de les soutenir et qu'en conséquence Aliénor allait perdre son mari, juste sous ses yeux, comme le jour où Arnold était mort.
D'une roulade, Asulf esquiva le coup de pied qu'Eirik lui portait à la gorge, puis il se releva souplement. Les adversaires savaient qu'ils étaient à armes égales, alors ils décidèrent de se combattre à mains nues. Les frappes s'enchaînaient et étaient rendues à parts égales. Eirik moins imposant physiquement semblait de plus en plus éprouvé et la dernière attaque d'Asulf le mit à terre.
Alors que la guérisseuse réprimait un cri d'effroi en voyant son mari s'effondrer, elle entendit Lennart rire. Aliénor réalisa qu'elle pleurait quand le jarl lui écrasa une larme sur la joue, il se pencha pour lui murmurer : « tu seras bientôt ma reine ».
À terre, Eirik aperçut Lennart se pencher à l'oreille de sa femme qui pleurait. Aliénor n'avait pas cessé de le fixer et leurs regards s'accrochèrent. Il réalisa que sa fin était proche, mais il devait mettre sa femme et leur enfant à naître à l'abri, en leur permettant de vivre dans son clan, qui veillerait bien sur eux.
Le clan au complet gardait les yeux rivés sur les combattants dans un funeste silence.
*****
je m'arrête là, je ne suis pas très inspirée et pas convaincue par ces trois chapitres publiés, alors lâchez -vous sur les critiques constructives, ça m'aidera peut-être à les améliorer ^^
il nous reste à voir :
la fin du combat,
un chapitre de transition
l'épilogue
et un chapitre bonus
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