Chapitre 32

Les jours passaient doucement, permettant à l'automne de s'installer paisiblement, en parant lentement et délicatement les arbres de leurs plus belles teintes.

Le clan d'Aslak avait retrouvé sa quiétude et elle s'était communiquée à celui de Frode, même si de son côté, Eldrid, qui avait informé Aslak de sa grossesse gémellaire, voyait son époux et Jarl insister quotidiennement pour qu'elle se ménage le plus possible. Tandis qu'Aliénor, pour ne pas l'obliger à rester alitée toute la journée, veillait à ce qu'au moins une esclave, ou guérisseuse de Frode, soit à ses côtés, quand Aslak lui-même ne veillait sur elle, encore plus protecteur qu'à l'accoutumée.

D'ailleurs, Aslak envoya en expédition une poignée d'hommes avec à leur tête, Germund, affligé par le décès de la femme qu'il avait aimé toute sa vie. Ce groupe était chargé de faire la distribution des cadeaux aux jarls voisins pour le délester de cette tâche, qui l'éloignerait d'Eldrid durant plusieurs jours.

Du côté d'Eirik, malgré deux semaines de convalescence écoulées, il souffrait toujours et était en prime hanté par l'Ombre spectrale qui s'était parée du visage d'Arnold pour le tourmenter.

Aliénor en chemise de nuit, allongée sur le flanc et la tête en appui sur sa main, regardait Eirik, vêtu de son pantalon de toile, mais le torse toujours ceint de son épais bandage, allumer l'âtre.

— Comment va ton dos ? lui demanda-t-elle soucieuse de passer une autre chaste nuit avec son mari.

— Toujours douloureux, grommela-t-il en ignorant Arnold qui se tenait près de la porte d'entrée.

Aliénor soupira en l'étudiant marcher vers le lit pour s'y allonger, alors qu'elle n'avait pas changé de position.

— Bonne nuit, Aliénor, déclara-t-il le ton morne avant de l'embrasser sur le front.

— Tu sais ce qu'il nous faut pour qu'elle soit bonne ? répliqua-t-elle en relevant sa chemise de nuit pour s'installer à califourchon sur lui.

— Aliénor, grogna-t-il de douleur.

Elle se mit en appui sur un bras pour lui effleurer les lèvres, tandis qu'elle glissait une main sous son pantalon de toile.

— Laisse-moi faire, l'implora-t-elle en lui caressant le sexe paresseux.

Cette fois, Eirik grogna de satisfaction contre ses lèvres pleines qui l'embrassaient avec douceur.

— Prends ton plaisir, ma reine ! affirma-t-il sentant l'excitation prendre le pas sur sa douleur.

Aliénor se redressa pour retirer sa chemise de nuit, exposant son corps nu qu'il s'empressa de caresser, tandis qu'elle ondulait des hanches contre son sexe durci.

— C'est ton plaisir qui m'intéresse, susurra-t-elle en se penchant pour l'embrasser alors qu'il lui pétrissait les seins.

— Je t'aime, gémit-il alors qu'elle le branlait tout en l'embrassant.

Aliénor lui mordit la lèvre inférieure et se redressa pour se placer au-dessus de sa hampe dressée :

— Je te veux en moi, gémit-elle avant de s'empaler dessus.

— Aliénor, grogna-t-il de satisfaction, conquis par la volupté de sa femme.

Ils se regardèrent dans les yeux alors qu'elle ondulait du bassin, créant un mouvement de piston sensuel entre leur corps réuni.

Se sentant femme à travers ses yeux bleus perçants, Aliénor savoura le feu du désir qui irradiait au creux de ses reins, promesse d'une jouissance étourdissante, alors que la longue et large hampe d'Eirik l'emplissait entièrement quand leurs bassins se rencontraient. Seulement, comme elle l'avait affirmé, c'était son plaisir à lui qu'elle désirait, alors, Aliénor le mena voluptueusement jusqu'à l'orgasme et le regarda jouir sous elle, pour mieux le rejoindre dans l'extase de leurs corps et de leurs âmes réunis.

Le feu de la passion les laissa pantelants et figés dans leur position. Aliénor dodelina de la tête radieuse et conquise par son guerrier et mari.

— Je t'aime, Eirik ! clama-t-elle alors qu'ils entrelaçaient leurs doigts.

— T'aimer m'est plus naturel que respirer, sourit-il, ravi qu'Arnold ait disparu, même provisoirement, de leur maison.



Les jours se succédèrent et au milieu de l'automne, Aslak envoya en mer Hakon, Eirik -remis de sa blessure- Aliénor et quelques hommes pour une expédition de deux semaines, qui aboutirait par une visite dans le clan de Sverre, le père d'Eldrid, pour l'inviter à rejoindre leur village pour la naissance à venir de son premier né, qui était prévue pour le début de l'hiver.

Aliénor fut surprise mais ravie de pouvoir voyager avec Eirik, qui fut soulagé de pouvoir l'emmener et lui offrir un voyage agréable, qui débuta par Siglunes.

De leur expédition, ils rapportèrent des cadeaux pour Aslak et Eldrid ainsi que de la nourriture en prévision du banquet, qui célébrerait la naissance des enfants du jarl Aslak.

Quelques jours après leur retour au village, Frode fit demander Aliénor, car Ketil son fils était de retour de son périple en mer, mais il était gravement blessé. Eirik accompagna sa femme après qu'Aslak a accepté la demande du vieux jarl, au regret du mari de la guérisseuse. Quand Aliénor entra dans la chambre de Ketil qui gisait sur son lit inconscient, elle défit le bandage qui dissimulait sa plaie au bras et l'examina. La guérisseuse se tourna vers Frode après avoir observé Agathe et Eirik.

— Mes élèves se sont très bien occupé de Ketil, déclara Aliénor, je n'aurai pas fait mieux.

— Va-t-il survivre ? s'inquiéta Frode à cause de la fièvre qui le gardait inconscient.

Eirik espéra que sa femme parlerait d'une mort imminente, mais l'expression qu'il pouvait lire sur le visage du père de Ketil, fit légèrement vaciller son envie de le voir mourir.

— L'infection et la fièvre n'ont pas été prises en charge tout de suite, expliqua Aliénor.

— Son voyage de retour a été long, confirma Frode le visage, inquiet.

— Vos guérisseuses ont fait de l'excellent travail, répliqua Aliénor, et Ketil est doté d'une grande force...

— Va-t-il perdre son bras ? la coupa Frode.

— Je ne pense pas, répondit la guérisseuse, mais il faut attendre encore quelques jours et surveiller l'évolution de la plaie pour en être définitivement sûre.

— Je vous fais confiance, conclut Frode.

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