Chapitre 34

Je ne sais pas combien de temps je reste assoupie. Ce sont les caresses de Thorsten sur mes bras qui me réveillent tendrement.

_ Nous sommes arrivés ma douce, me murmure-t-il au creux de l'oreille.

J'ouvre doucement les yeux n'ayant pas vraiment envie de quitter le cocon protecteur de ses bras. Un sourire se plaque sur mes lèvres quand je découvre la petite maison perdue au milieu des arbres. Elle ressemble beaucoup à celle dans laquelle nous vivions sur l'île après le naufrage.

_ Elle te plaît ? Me demande-t-il en resserrant son étreinte.

_ Oui, elle est magnifique, soufflais-je heureuse, mais . . .

_ Mais rien, reprend durement Thorsten avant de se détendre presque aussitôt. Toi comme moi, nous avons besoin de temps pour nous au calme, termine-t-il en m'embrassant dans le cou.

Je décide de me laisser porter par les événements, que puis-je faire d'autre de toute façon. Ici nous sommes seuls et coupés du monde, alors profitons de cette bulle de calme au milieu de la tempête. Thorsten descend de cheval et me tend les bras dans lesquels je me laisse glisser.

Alors que je fais un pas vers la maison, il me tire contre lui et capture mes lèvres avec une infinie douceur. Je m'abandonne quelques instants avant de détacher mes lèvres de mon beau viking.

_ Que fais-tu ? Me demande ce dernier déçu de me voir quitter ses bras.

_ Nous devrions nous installer, il se fait tard, lui répliquais-je en souriant.

Ce dernier me sourit en retour et récupère les paniers et affaires attachés à notre monture. Puis il l'accompagne sur l'arrière de la maisonnette où se trouve un petit abri pour ce dernier. Thorsten a vraiment pensé à tout.

L'intérieur de la maison est simple, fait de bois et de pierre. Elle est composée de deux pièces, la principale et une chambre dans laquelle se trouve un baquet imposant. Ce qui est logique quand on pense à la stature imposante de Thorsten. Je dépose le panier avec le linge à côté du lit et m'occupe de préparer un repas. La route nous a pris du temps et la nuit est tombée maintenant.

Étant accaparée par ma recette, je n'entends pas Thorsten arriver dans mon dos. Je sursaute quand il pose ses mains puissantes sur mes hanches. Et frissonne quand ses lèvres se posent sur mon cou. Je me laisse aller contre son torse. Il poursuit ses tendres baisers en commençant à dénouer les lacets de ma robe.

Il me retourne pour que je lui fasse face et capture mes lèvres avec passion. Je m'abandonne dans ses bras. Rapidement, ses baisers comme ses mains deviennent encore plus audacieuses. Je gémis doucement quand il quitte mes lèvres pour mon cou. Mes mains s'égarent sur son torse et font tomber sa cape. Puis sans que je puisse me contrôler, elles dénouent les lacets de sa chemise. Mon audace me surprend mais elle semble plaire à Thorsten qui grogne de plaisir dans mon cou.

Je peine de plus en plus à retenir les gémissements de plaisir qui franchissent mes lèvres à chaque fois que ses mains effleurent ma peau et mes courbes. En quelques instants, ses doigts experts m'ont totalement dénudée. Puis il me porte, telle une princesse jusqu'au lit. Il s'allonge à mes côté et plonge son regard bleu perçant dans le vert émeraude des miens. Je me perds en lui alors que ses mains redécouvrent mon corps. Je m'ancre dans ses yeux pour rester dans la réalité tant ses caresses sont divines et exquises. Mon corps ne ressent pas la morsure du froid qui règne encore un peu dans la maison. Il ne ressent que la chaleur du corps de Thorsten contre le mien. Ne pouvant plus contenir le flot d'émotions et de sensations qui me submergent quand ses mains caressent toutes les zones sensibles de mon corps. Je ne peux m'empêcher de l'embrasser avec ardeur alors que mes mains s'affairent pour lui retirer sa chemise.

Pendant un instant, je reste perdue dans la contemplation de ce torse sculptural. Il est tout simplement splendide. Sans réfléchir mes doigts redessinent les contours du tatouage de son épaule avant de descendre sur son torse. Il ferme les yeux et sa respiration s'accélère. Flattée par sa réaction, je l'embrasse doucement à la base de son cou puis part à la découverte de son torse fort et vigoureux.



Jamais aucune femme ne m'avait fait perdre la tête comme elle. Tout me plaît en elle. Et mon corps est en manque d'elle dès qu'elle est loin de moi. Dès qu'elle est près de moi, je ne peux m'empêcher de la regarder, . . . de la toucher, . . . de la goûter, . . . de la protéger . . .

Sur ce lit, à côté d'elle, je ne peux m'empêcher de caresser, de flatter son corps, ses courbes. Quand elle pose ses lèvres sur mon torse, mon corps s'embrase et ma respiration s'accélère comme jamais auparavant. Elle a réussi à atteindre mon cœur, à me faire découvrir et ressentir des émotions qui m'étaient encore inconnues.

Sans plus réfléchir, je roule sur elle et m'insinue en elle avec une infinie douceur en la regardant dans les yeux. Elle représente tant à mes yeux. Quand elle s'abandonne et en accompagnant mes mouvements avec son bassin, je me perds totalement en elle.


Cette première nuit dans la maison a juste été magnifique. Thorsten et moi avons fait l'amour puis nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre. Je frissonne de plaisir quand il me caresse le dos au petit matin.

_ Comment te sens-tu ? Me demande-t-il les yeux encore fermés mais avec un sourire qui illumine son visage.

_ Très bien, lui répondis-je incapable de faire autrement que de sourire.

Il roule sur moi et m'embrasse avec passion. Alors que je répond à son baiser, j'entends le ventre de mon viking émettre un grondement. Je me détache de lui et plante mon regard dans le sien.

_ Qui y a-t-il ? Me demande-t-il surpris de me voir rompre notre étreinte.

_ Tu as faim, lui répondis-je en riant devant sa mine surprise.

_ Certes, mais je . . ., commence-t-il avant de s'arrêter pour parsemer mon cou de baisers tous plus enivrant les uns que les autres.

_ Thorsten, il . . .faudra bien . . . sortir . . . de ce lit, réussis-je à articuler alors que mon corps, ce traite, répondait déjà aux langoureuses avances de mon amant.

Au prix de délicieux efforts et négociations, j'arrive à quitter notre lit et à enfiler sa chemise pour préparer un petit déjeuner digne d'un valeureux viking. Après avoir mangé, Thorsten vaque à quelques occupations comme le bois, la chasse et moi bien évidement.

Pour être honnête, les quelques jours que nous passons ici sont idylliques, comme tout droit sortis d'un rêve. Mais comme tout rêve, ils auront une fin. J'ai essayé d'aborder le sujet de notre retour au château, mais il s'y refuse et trouve toujours un moyen fort agréable de clore la conversation.

Comme chaque soir, nous avons mangé puis nous avons fini dans les bras l'un de l'autre, nous redécouvrant encore une fois avec passion. Ma tête est posée sur le torse de Thorsten et bouge au rythme de sa respiration lente. Je n'arrive pas à trouver le sommeil car une question m'obsède depuis sa venue dans mon petit village danois. Je n'ai jamais eu le courage ou la folie de la poser, mais ce soir pour une raison qui m'est inconnue . . . je me lance.

_ Thorsten, . . . je . . j'aimerais . . . savoir pourquoi tu cherchais, . . . enfin pourquoi tu me cherchais, me repris-je à temps.

Fort heureusement, il semble si préoccupé par la réponse qu'il va me faire qu'il ne prête pas la moindre attention à ce lapsus qui aurait pu causer ma perte. Il inspire profondément et se tourne sur le côté afin de me regarder dans les yeux. J'appréhende ce qui va suivre autant que j'attends sa réponse depuis un bon moment.

_ Avant que je t'explique ce que j'ai fait et pourquoi je l'ai fait . . . je n'avais pas prévu ce qui allait se passer entre nous et je ne le regrette pour rien au monde. Crois moi, je trouverai une solution pour nous, je te le promets, termine-t-il avant de déposer un tendre baiser sur mes lèvres.

Puis il se rallonge sur le dos et m'attire contre lui me gardant dans le cocon protecteur de ses bras.

_ J'étais enfant, je ne devais pas avoir plus de cinq ou six ans quand c'est arrivé. Nous venions d'arriver ici après avoir longtemps combattu en Écosse. Ses terres sur lesquelles nous sommes appartenaient à Laird écossais, Laird Mac Doughal. Ce dernier avait une fille d'une vingtaine d'année, dont mon père déjà marié à ma mère, est tombé follement amoureux. Il était prêt à renoncer à tout quand il a appris que sa belle portait leur enfant. Mais le clan n'a pas vu cet amour d'un bon œil. Et ma mère, Vidrün n'était pas prête à laisser sa place. Je me rappelle qu'il était fou de cette jeune fille mais je ne l'ai aperçue qu'une seule fois. Ma mère essayait de me préserver de cette tourmente en me gardant à l'écart avec Adélaïde qui était ma nourrice. Elle espérait que mon père en entendrait raison, mais . . .

_ Mais ?, l'incitais-je à poursuivre curieuse de connaître la suite de cette histoire.

_ Mais mon père refusait d'entendre raison, seul son nouvel amour comptait. Si bien qu'une violente dispute éclata au sein du clan quand il fut décider de laisser quelques hommes ici et de rentrer chez nous. Mon père ne voulait pas déraciner sa bien aimée, ni même lui faire subir un tel voyage la sachant enceinte. Pourtant, Joründ l'aîné, en décida autrement. Il enleva la jeune femme et l'emmena avec lui lors de son retour au Danemark . . .

Captivée par cette histoire, je me redresse sur un coude quand Thorsten fait une pause pour reprendre sa respiration. Voyant mon regard suppliant et impatient, Thorsten sourit discrètement et reprend son passionnant récit.

_ Mon père fou de douleur ne pouvait prendre la mer pour les suivre car mon oncle avait pris soin de couler les bateaux qu'il ne pouvait pas prendre. Il s'est résigné à rester auprès de ma mère . . .

_ Mais pourquoi n'a-t-il pas construit un autre bateau et n'est pas parti la chercher au printemps suivant, le coupais-je surprise de la résignation subite de Magnar.

_ Sa bien aimée est morte en mettant au monde leur enfant, une petite fille d'après nos informations. Mon père ne s'en est jamais vraiment remis, me dit-il la mine grave.

Je le regarde comprenant que ce n'est pas tout. Je commence à lui caresser le visage et l'embrasse tendrement sur le front avant de reprendre avec douceur.

_ Mais ce n'est pas toute l'histoire, dis-je pour l'inciter à reprendre.

_ Non, mon père est gravement malade alors je lui ai promis de lui ramener sa fille pour qu'il puisse la voir avant de . . ., n'arrive-t-il pas à terminer la voix brisée par l'émotion.

_ Alors comme tu n'as pas trouvé son enfant, tu as décidé de prendre la fille de Joründ, une fille pour une fille c'est ça ? Demandais-je dans un murmure.

Thorsten plonge alors son regard dans le mien et m'embrasse avec ardeur. Ardeur qui se meut en nuit de passion, passion dont nous avions besoin l'un comme l'autre pour accepter ce que nous avions fait et les décisions que nous avions prises pour des raisons différentes mais dans un même but. Celui d'aider un être cher. Lui voulant apaiser la douleur de son père fasse à la perte de celle qu'il aimait et de son enfant. Et moi voulant sauver d'une mort certaine ma petite maîtresse à peine âgée de neuf ans.

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