Chapitre 32
Alors que je traverse les couloirs pour l'amener dans mes quartiers, je fais fi des regards qui se posent sur nous. À cet instant, la seule chose qui m'importe est qu'elle aille mieux . . . qu'elle ouvre les yeux.
Une fois arrivée, je me dirige vers la chambre et la dépose délicatement sur mon lit. Elle semble si fragile, si délicate . . . Je suis interrompu dans ma contemplation de celle qui me touche quand des coups frénétiques contre la porte se font entendre.
Je la laisse à regret et vais ouvrir à Dagny. Mais quand j'ouvre, c'est une tornade blonde qui entre sans même que je l'y ai invitée.
_ Thorsten, dit moi que ce sont que des mensonges . . . que tu n'as pas ramené . . . cette . . . cette fille ici, s'énerve ma mère en faisant les cent pas devant moi sans parvenir à se calmer.
Puis elle se fige, . . . me regarde plus intensément, . . . puis je la vois se décomposer. Son visage blêmit alors qu'elle fait non de la tête. Je l'observe ne comprenant pas son attitude d'abord vindicative quand elle est entrée puis maintenant, . . . elle semble comme apeurée, . . . voire résignée.
_ Non, . . . non . . . ce . . . n'est pas possible. Cela ne peut pas se reproduire, elle . . . elle . . . n'aura pas mon fils. Je . . . je . . . je . . . ne le permettrait pas, . . . pas encore, se murmure-t-elle à elle-même.
Je reste un instant interdit face au spectacle de ma mère qui ressemble presque à une démente en se parlant ainsi à elle-même. Elle qui fait toujours preuve de sang froid et de retenu. Puis, soudain, elle relève la tête vers moi et redevient la femme que j'ai toujours connu. Elle s'approche de moi le pas déterminé et la tête haute. Elle plonge son regard gris acier dans le mien. Son visage se ferme et devient dur, autoritaire comme je ne l'avais encore jamais vu.
_ Peu importe ce que tu fais avec cette . . . cette captive . . . tu épouseras Sigfrid dans une semaine. Alors fait ce que bon te semble avec cette fille . . . mais tu seras uni à Sigfrid, termine-t-elle avant de quitter mes appartements comme elle y est entrée . . . comme une furie.
Je la suis du regard interdit. Je ne comprend guère la scène qui vient de se passer et encore moins ce qu'elle avait dit. Mais je n'ai pas le temps de me poser davantage de questions car Dagny est dans le couloir . . . et ma mère déjà loin.
_ Entre Dagny, Eivor est dans ma chambre, dis-je anxieux en refermant la porte derrière elle.
Je guide Dagny vers elle. Je m'inquiète car elle n'a toujours pas repris connaissance et son corps commence à être secoué de tremblements. Dagny se presse au chevet de son amie et commence à l'ausculter avec beaucoup de délicatesse, ce dont je la remercie intérieurement. L'examen me semble durer des heures et je ne l'aide pas en faisant les cents pas dans la chambre. Une fois terminé, elle vient se placer devant moi. Elle semble peser les mots qu'elle va prononcer.
_ Alors ? Demandais-je ne pouvant plus supporter cette attente, . . . ce silence plus longtemps.
Elle me regarde et semble encore hésiter à me parler.
_ Dagny, parle cette attente est insupportable. Vas-tu me dire ce qu'elle a ? demandais-je plus durement. J'inspire et reprend plus calmement. S'il te plaît Dagny, j'ai besoin de savoir, terminais-je presque suppliant.
Elle inspire de nouveau et commence à m'expliquer que Eivor doit reprendre des forces, qu'elle doit se reposer . . . mais pas dans le château . . . car il y a trop de tension pour elle ici. Elle sort de la chambre et ferme la porte, à laquelle je m'adosse. Je passe une main sur mon visage. Comment avais-je pu la faire autant souffrir ? Tout était de ma faute. Je me reprends et vais m'installer à ses côtés.
Avant j'avais pris soin de demander à ce que l'on nous monte à manger et surtout à ce qu'ensuite on ne nous dérange pas, peu importe l'urgence. Eivor est là. Elle ne tremble plus mais ses traits sont tirés. J'hésite à m'approcher d'elle . . . mais elle m'a tant manqué que le désir prend le pas sur la raison.
Je m'approche du lit et m'assois sur le bord. Je lui prends la main et la caresse doucement avec mon pouce. Au bout de quelques minutes, je sens sa respiration se calmer, ce qui me détend. La fatigue me gagne et je finis par m'allonger contre elle, . . . contre son corps . . .
Instinctivement, je me colle contre elle et son corps se love contre le mien. Sans jamais ouvrir les yeux, elle se cale contre mon torse le plus naturellement du monde. Je niche ma tête contre la sienne et embrasse délicatement son front. Rapidement l'épuisement me gagne et je finis par sombrer en me calant sur la respiration de celle que je tiens dans mes bras.
Je sens une présence réconfortante à mes côtés. Je savoure cette chaleur, celle de son corps contre le mien. Son odeur me réconforte. Mes lèvres s'étirent en un sourire de le savoir à mes côtés. J'ai presque l'impression d'être de retour dans notre petite maison sur notre île mais . . . ce n'est pas le cas. Nous sommes dans ce château froid, où je ne suis qu'une esclave . . . ce que je suis depuis toujours . . . mais . . . jamais on ne m'avait aussi mal traitée et aussi durement.
Même si la peur et l'angoisse me serrent le cœur, je m'accorde un moment pour le regarder endormi. Je me sens faible mais le voir endormi à mes côtés me donne des forces.
Il dort profondément. Sa respiration est régulière. Ses cheveux blonds sont emmêlés et quelques mèches se sont collées sur son front. Je ne réfléchis pas et fais ce geste que j'avais fait tant de fois sur notre île. Je passe ma main dans ses cheveux et retire délicatement les mèches rebelles de son front.
Quand j'arrive à sa dernière mèche, il ouvre ses magnifiques yeux bleus sur moi. Je reste captive de son regard. Des picotements parcourent mon corps quand sa main effleure mon poignet. Involontairement ma respiration s'accélère au moment où ses doigts s'enroulent sur ma peau. Thorsten saisit mon trouble . Il se redresse rapidement et capture mes lèvres avec tendresse.
Je ne devrais pas céder à mon envie mais il m'a tellement manqué. Notre intimité m'a tant manquée. Rapidement, je me retrouve dans ses bras. Nos lèvres sont scellées tantôt avec douceur, tantôt avec sensualité. Ses mains s'égarent sur mon corps. Je me laisse aller et mes mains s'égarent dans ses cheveux et sur son torse.
Je me fige quand Thorsten dénoue le bandeau qu'Adélaïde avait joliment noué pour cacher mes cheveux courts . . . mais je n'ai pas le temps de réagir que ce dernier s'arrache à notre étreinte.
_ Tes cheveux ! Prononce-t-il hors de lui.
Sa réaction et son ton sont si brutaux que je me lève du lit. Je m'éloigne en cachant mes cheveux sous le bandeau alors que les larmes me brouillent la vue.
Quand je vois ses cheveux courts, ma première pensée est de faire souffrir celui qui lui a imposé cette coutume des plus barbares. Certes elle est toujours aussi belle mais je ne supporte pas l'idée que quelqu'un est pu la toucher.
Mais je m'en veux encore plus quand je lis la douleur dans son regard. Elle a mal interprété ma colère. Et quand elle recule contre le mur en essayant de cacher ses cheveux alors que je fais un pas vers elle. Cela me brise le cœur.
_ Eivor, ne pleure pas . . . je ne voulais pas, . . . qui . . . qui t'a fait cela ? Demandais-je en gardant une certaine distance, distance qui semblait la rassurer .
_ C'est moi, répond-t-elle en séchant ses larmes.
_ Pourquoi ? Poursuivis-je surpris de sa réponse.
_ Ma maîtresse, . . . ma maîtresse a demandé à Aurora de le faire. Mais je ne voulais pas qu'elle se sente responsable . . . alors j'ai pris les ciseaux et je l'ai fait, me répond-t-elle les yeux rivés au sol.
Nous restons ainsi quelques instants ainsi puis elle pose enfin son regard émeraude sur moi et reprend avec calme.
_ Je vais rejoindre Aurora, . . . je . . . je n'ai rien à faire dans tes . . . vos appartements, termine-t-elle en faisant un pas vers la sortie.
Tout s'enchaîne très vite dans mon esprit et une chose est sûre, je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je veux retourner dans notre île, . . . retrouver notre bonheur . . . mais nous sommes dans ce château. Elle y est esclave et moi, je serais bientôt prisonnier d'un mariage arrangé qui ne me comblera jamais. Avant de franchir le seuil de ma porte, elle se retourne et me regarde droit dans les yeux.
_ Je sais que . . . je . . . que je ne devrais pas dire cela . . . mais . . . j'aurais aimé que l'on ne nous retrouve jamais, dit-elle avec un sourire triste.
À ces mots, je refuse de la laisser partir, de la perdre encore une fois. En deux enjambées, je suis sur elle. Mes lèvres trouvent les siennes. Nous nous abandonnons tous les deux à ce baiser.
Quand Thorsten m'embrasse, je me laisse aller. Peu importe ce qui m'arrivera, . . . peu importe les conséquences. Je veux vivre ce moment. Il me serre contre lui et je me perds dans ses bras. Ses lèvres quittent les miennes pour butiner mon cou. Des frissons recouvrent mon corps quand ses mains dénouent les lacets qui tiennent ma robe.
Les miennes s'activent sous sa chemise que je finis par lui enlever. J'ai un hoquet de surprise quand il me soulève dans ses bras puissants pour m'amener jusqu'au lit sur lequel il m'allonge comme si j'étais son bien le plus précieux. Naturellement, il se place au dessus de moi. À chacun de ses mouvements, j'observe ses muscles rouler sous sa peau. Mes mains caressent son torse, s'égarent sur son tatouage. À chacune de mes caresses, sa respiration s'accélère. Je me redresse alors pour embrasser son torse et l'entends grogner le visage enfoui dans mon cou.
Ses mains font glisser ma chemise le long de mes bras dénudant mes seins. Par réflexe, je me colle contre son large torse pour cacher ma nudité. Mais Thorsten ne l'entend pas ainsi.
Il m'oblige à le regarder et capture mes lèvres avec une ardeur que je ne lui connaissais pas encore. Sa langue vient trouver la mienne pour une danse sensuelle. Tout en poursuivant ce baiser, il me rallonge sur le lit. Je me laisse faire lui faisant totalement confiance. Ses baisers descendent dans mon cou me faisant frisonner de plaisir et d'envie. Ses mains s'attardent sur mes bras, mon ventre avant de remonter sur mes seins. Mes seins lourds dont les pointes sont durcis par les assauts des lèvres de Thorsten dans mon cou.
Mes mains parcourent ses épaules musclés, son cou, son dos. Surprise, je gémis quand ses lèvres se posent sur mes seins et qu'il en taquine cette partie des plus sensibles. Une vague de plaisir irradie mon corps. Ma respiration se fait saccadée, erratique. Alors que je pense vivre les sensations les plus intenses qu'il m'ait été donné de ressentir. La main de Thorsten posée sur ma cuisse remonte doucement vers mon intimité. Alors que je m'attendais à ce qu'il poursuive son ascension, il s'arrête et plante son regard dans le mien.
_ Eivor, tu me fais confiance, me dit-il essoufflé, lui aussi ayant du mal à réguler sa respiration.
Je suis incapable de lui répondre ou de formuler une quelconque réponse audible cohérente. Alors j'acquiesce d'un simple signe de tête. Je sais que je pourrais suivre cet homme au bout du monde les yeux fermés. Ma réponse semble lui suffire, car ses lèvres reprennent leur douce torture sur ma poitrine alors que ses doigts effleurent sensuellement mon intimité. Je n'arrive pas décrire ce que je vis mais je ne veux pas qu'il s'arrête. Peu à peu mon corps se tend, mon ventre se contracte et des vagues de plaisir parcourent mon corps. Thorsten fond sur mes lèvres et avale mes gémissements de plaisir. Alors que je me remets de mes émotions, il se redresse et se dénude entièrement. C'est la première fois que je vois un homme complètement nu et je ne peux m'empêcher de rougir.
Cela semble l'amuser. Il s'assoit à côté de moi et enlève ma chemise qui ne cachait plus grand chose de mon anatomie.
Prise d'une hardiesse dont je ne me serais jamais cru capable, j'embrasse Thorsten et laisse mes mains poursuivre la découverte de son corps. Mais cette fois, mes lèvres s'égarent dans son cou alors que mes mains descendent doucement mais sûrement vers sa virilité turgescente. Quand mes doigts se posent sur elle, Thorsten laisse échapper un grognement rauque qui m'incite à poursuivre. Alors que je la caresse avec lenteur et délicatesse, Thorsten reprend mes lèvres avec passion entre deux grognements et m'allonge sur le lit.
Nos mains parcourent le corps de l'autre. Nos langues s'emmêlent, se taquinent. Thorsten se retrouve au dessus de moi complètement offerte à lui. À chacun de nos mouvements nos bassins se touchent, sa virilité effleure mon intimité faisant naître en moi de nouvelles sensations. Puis il colle son front contre le mien.
_ Il n'y a que toi, . . . je suis à toi, murmure-t-il contre mes lèvres en plongeant au fond de moi avec douceur et puissance.
La sensation de légère brûlure ne dure pas. Il s'immobilise un instant s'assurant que je vais bien avant de reprendre de long et puissant va et vient. Ce moment est à nous. Il n'y a plus que nous, nos corps qui se meuvent, notre amour. Au moment où je sens une nouvelle vague de plaisir monter, je plante mon regard dans le sien et lui dit.
_ Il n'y a que toi, . . . je suis à toi.
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