Chapitre un

« Le symbole de la paix et de la liberté qui est en toi... Celui en lequel tu crois... Tue-le. »

   Redressée d'un coup, Susumu sentit toutes les sueurs froides accumulées dans la nuit glisser sur sa peau. Son cœur battait la chamade et c'est en essayant de se calmer qu'elle jeta un coup d'œil à son réveil qui affichait cinq heures quarante cinq. Lâchant un long soupir, elle rejeta sa couette d'un geste rageur puis quitta son lit.

Busujima Susumu était une jeune fille de quinze ans. Originaire de Musutafu, la ville abritant Yuei, elle avait déménagé avant le collègue pour quelques raisons familiales sur Tokyo avec sa tante. Elle avait laissé là-bas ses deux meilleurs amis, Bakugo Katsuki et Midoriya Izuku qu'elle connaissait depuis le berceau.

Fermant la porte de chez elle, ses longs cheveux violets attachés en une queue haute qui ne laissait dépasser aucune mèche, Susumu descendit les escaliers qui menait sur la ruelle en bas de son appartement afin de se mettre à courir. Il n'était pas encore six heures, du moins, dans peu de temps. Elle était revenue à Musutafu depuis quelques mois, peut-être six, transférée dans un collège qui n'avait aucun rapport avec celui de ses deux anciens meilleurs amis, et suivait les cours là-bas. Mais à partir de son réaménagement, dans un petit appartement payé par le métier héroïque de sa tante, son sommeil se voyait très affecté. Après avoir longuement essayé de se rendormir les premiers jours, elle avait décidé que sortir afin de renforcer son endurance tous les matins serait un point positif.

— Oh, Susumu-chan, comment vas-tu aujourd'hui ?

Celle-ci ralentit lorsqu'elle arriva à un tournant. Un vieil homme se tenait là, des sacs à la main. Sautillant sur place, elle le salua le sourire aux lèvres.

— Bien et vous, monsieur Takeda ? 

— Un peu fatigué. Je suis allé chercher les remèdes de ma femme, elle a été malade toute la nuit.

La violette eut une moue décontenancée un sourcil arqué.

— La prochaine fois appelez-moi, lui lança-t-elle. Je ne vous ai pas laissé mon numéro pour rien !

L'homme rit un peu, agitant ses mains devant son visage, l'une tenant un sachet en plastique. Ses cheveux gris brillaient sous le soleil sur le point de se lever.

— Que serait la vie d'un vieux comme moi si je ne faisais pas un peu d'exercice tous les jours ?

Continuant de trottiner sur place sur place, elle soupira et lui demanda de tout de même l'appeler s'il avait un problème. Elle repartit afin de continuer tout droit tandis que Takeda lui faisait signe avec un grand sourire.

Arrivée dans la périphérie, sur un long chemin avec de l'herbe aux alentours et une pente sur le côté menant à un canal, elle courut en face de l'aurore. 

« Il n'y a pas de paix, pas de justice. Ce monde est pourri. Tu le sais autant que moi pour avoir vu la pire face de l'humanité. »

Susumu ralentit d'un coup et trébucha. Elle dévala la pente d'herbe, se rapprochant dangereusement de l'eau. Avant de pouvoir réagir, la jeune femme tomba au milieu du canal dans un léger cri. Elle se hâta de regagner la surface afin de respirer à pleins poumons. 

— Quand est-ce que je vais apprendre à utiliser mon Alter ? cria cette dernière. Ce genre de situation ne devrait même pas arriver !

Agitant ses pieds en tourbillon dans l'eau, elle créa un portail aux contours bleus puis replongea afin d'y entrer. Elle réapparut sur le chemin de tout à l'heure sur les fesses et essora ses cheveux, regard fixé vers un point inexistant.

   Rentrée chez elle assez rapidement, toujours détrempée, la jeune femme se sentit soulagée d'être au printemps. Ainsi, elle se jeta sous la douche dès qu'elle fut à la maison tout en vérifiant l'heure : sept heures pile. Après s'être lavée les cheveux et le corps pour être sûre que toutes les saletés du canal partent, elle sortit puis alla chercher son uniforme. Encore une fois, elle serait en avance pour aller en cours.

Sortant de chez elle à huit heures en ayant prit un petit déjeuner ainsi que tout son temps, le soleil était bien levé. Susumu leva une main devant son visage puis soupira longuement. Encore une journée qui commençait et qui ressemblerait à toutes les autre : interminable et bien maussade.

Descendant les escaliers en rajustant sa cravate d'uniforme bleue, elle prit le chemin de son collège et garda son téléphone qu'elle refusait de consulter au fond de son sac. Il devait être inondé de messages de sa tante auxquels Susumu n'avait pas envie de répondre. Arrivée devant son établissement après une vingtaine de minutes, son humeur fut un peu plus gâchée et elle se stoppa quelques pas avant les grilles tandis que les autres élèves la contournaient.

— Vivement Yuei, souffla la violette.

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