XII- Pas à pas
Ils s'étaient levés aux aurores. Ce n'était pas qu'ils avaient bien dormi mais selon Sasuke, ils avaient le temps. Son complice n'arriverait pas avant l'ouverture des portes du village dans une heure.
Ils arpentèrent les pentes broussailleuses de la forêt. Sasuke fit un signe à Kuromaru et ce dernier s'éloigna, laissant l'homme et la jeune femme seuls dans cette mission.
Hinata observa la bête s'éloigner. Elle sentit son cœur battre rapidement, elle se doutait que c'était parce qu'elle approchait du village, que la peur montait. Mais également car l'absence de l'animal lui donnait l'impression d'être plus vulnérable et faible. Cette dernière nuit, le loup avait dormi entre elle et Sasuke -qui n'avait sans doute pas fermé l'oeil, le connaissant. Elle avait senti un vrai lien avec l'animal, son regard écarlate avait changé, il était plus doux.
Il disparut alors dans les fourrés. Elle crut le voir revenir. Mais il disparut à nouveau. Peut-être les surveillait-il de loin. Au fond, elle l'espérait mais, une fois passé l'enceinte du village, il ne pourrait plus rien faire pour eux.
« Hinata ! »
La voix forte de l'homme la sortit de ses pensées. Lui n'aimât pas le fait d'hausser le ton, ils auraient pu être entendus, par il ne savait qui.
Elle le rejoignit rapidement, et une fois près de lui, il lui arrangea sa capuche et la fit descendre un peu plus sur le visage. Ses yeux étaient décidément très reconnaissables. Il lui tendit une écharpe aussi afin qu'elle l'enroule autour du cou et qu'il dissimule le bas du visage et pourquoi pas ses lèvres qui pourraient trahir son sexe. Il fit une moue étrange en l'observant.
« Est-ce que ça va ? »
Elle hocha la tête.
Il se doutait bien qu'elle était terrifiée mais il n'y pouvait rien, il fallait y aller.
« Quoi qu'il se passe, je ne serai jamais loin... »
Elle s'étonna de son affirmation car c'était comme s'il savait qu'elle se pétrifiait de peur à chaque pas la rapprochant de son ancien foyer. Elle lui esquissa un petit sourire en guise de remerciement, ce qu'il comprit.
Ils arrivèrent à proximité de la grand route mais durent rester cachés jusqu'à ce que le complice de Sasuke n'arrive. Des calèches, des stands, des paysans à cheval se dirigeaient vers les grandes portes de Konoha. C'était jour de grand marché alors les agriculteurs des territoires environnants et divers forains voulaient faire profiter le village de leurs produits.
Une charrette surmontée d'une bâche en toile attachée aux rambardes du véhicule en bois s'arrêta sur le chemin. Elle était tirée par un bœuf à la robe rouge. Et un vieil homme le tenait par les rênes attachées aux naseaux.
Sasuke fit signe à Hinata. C'était lui.
La charrette s'arrêta sur le bord de la route et le vieil homme aux longs cheveux gris attachés en queue de cheval basse, fit mine de descendre se soulager derrière un arbre.
Sasuke et Hinata durent attendre que d'autres forains passent avant de sortir de leur cachette et de rejoindre l'homme. Quand vint une éclaircie sur le chemin, Sasuke sortit des buissons et se précipita vers l'engin de fortune. Hinata lui emboita le pas. L'homme qui faisait mine de remonter son pantalon, ne réagit pas vraiment à l'arrivée de ses deux complices. Arrivé à proximité, il ne fit que dévisager la jeune femme, qu'il ne connaissait pas.
« Jiraiya... »
« Sasuke... »
Il y avait comme un froid entre eux.
« Et elle qui c'est ? »
Sasuke se tourna vers la jeune femme, elle était déçue que l'homme ait de suite compris qu'elle était une femme. Mais Sasuke lui, non. Son sexe était évident, en dépit des artefacts qu'il multiplia. Et puis, il savait que Jiraiya était un expert en matière de femmes. Il paraissait même qu'il savait deviner la taille du tour de poitrine d'une femme en un coup d'œil -don, inutile selon Sasuke. Jiraiya était même surnommé dans son patelin « le vieux pervers » ! Cela en disait long. Mais tout pervers qu'il était, il était fiable ! Il était fidèle à la cause de la dissidence. Il avait même été un célèbre meneur fut un temps mais abandonna ses ambitions lorsque, parti trop loin dans sa révolte, son acolyte et amante de toujours, fut prise en otage puis pendue en place publique. Le traumatisme fut si grand, qu'il changea radicalement de vie, épousa en apparence le culte unique puis se rangea en tant qu'agriculteur. Mais il aidait les dissidents restants. Plus personne ne se méfiait d'un vieux paysan et dans le village où il s'était établi, personne ne connaissait son passé.
« Elle, c'est Hinata, fille de Hiashi Hyuga... »
Le vieil homme fit les yeux ronds. Tout le monde dans la région avait entendu parler d'Hinata Hyuga, tuée alors qu'elle quittait humblement la coupe de son père pour rejoindre son époux, le grand Yogen... Le guerrier des montagnes !
« N'es-tu pas fou Sasuke ? »
« Je t'ai bien dit pas de questions... »
« Ah excuse-moi, je rectifie : Tu es fou Sasuke ! »
Le jeune homme tenait tête au plus vieux seulement avec le regard. Jiraiya posa ses mains sur ses hanches, fit aller son regard du jeune guerrier à la jeune femme, puis, souffla.
« Allez-y montez ! Si on vous demande, Sasuke tu es mon fils et toi... Eh bien ça dépend, on aura qu'à dire que tu es ma belle-fille... On verra si ça passe... Faites vos affaires le plus discrètement possible, moi je quitte le village vers 17heures ! Si vous êtes là, c'est bien, si non, je me casse et c'est tant pis pour vous ! »
Sasuke et Hinata s'étaient installés à l'avant de la charrue, côte à côte.
« Tu n'auras pas à nous attendre, ce que nous avons à faire doit se faire la nuit... Alors rentre et ne te retourne pas ! »
« C'est bien ce que j'ai dit : Tu es fou ! »
Jiraiya tira sur les rênes et l'animal reprit sa route. Le véhicule tanguait un peu, c'était étrange.
« Bon, moi je vends des patates... et des pak choi... C'est ma principale activité... Sasuke, derrière toi tu trouveras un chapeau comme le mien, vas-y mets-le. »
Sasuke grinça des dents mais le vieil homme n'avait pas tort, sa tenue jurait déjà avec l'ambiance campagnarde... Sa cape cachait l'essentiel mais au moins le chapeau la rapprochera davantage de ce qu'était un paysan de la zone.
« Et vous mademoiselle Hyuga, vous trouverez une vieille coiffe suspendue à une des rambardes à l'arrière. »
« Est-ce vraiment nécessaire ? »
« Mieux vaut mon gars... Des yeux comme ça, il n'y en a pas des masses ! Mieux vaut qu'elle se cache... »
« Elle risque d'attirer davantage l'attention avec ce truc puisqu'elle n'est pas censée être une fille de la haute ! »
« Nous n'aurons qu'à dire qu'en ce moment elle est en période de promesse au dieu unique pour avoir un enfant, et qu'elle se cache le visage jusqu'à ce qu'elle soit exaucée... »
Sasuke ne trouva rien à redire à ce prétexte mais voir sa compagne de voyage avec ce truc sur la tête le saoulait profondément. Les lanières en coton cachaient tout de même bien son regard clair. Il n'avait finalement pas tort, ce vieux grigou.
« Je vous prierai de ne pas l'abimer... J'y tiens beaucoup... »
Sasuke et Hinata tiquèrent... Comment ce symbole de l'autorité religieuse pouvait avoir une quelconque importance pour un ancien résistant ?
« Et ma petite dame, n'oubliez pas de n'adresser à personne la parole à part Sasuke et moi, et seulement à voix basse... Vous n'avez sans doute pas oublié que les femmes n'ont pas le droit de parler en public et surtout pas à d'autres hommes ! »
Elle hocha la tête.
« Non, je n'ai pas oublié... »
Le vieil homme l'avait regardé en coin. Il ne pouvait nier qu'elle était courageuse de se diriger dans la gueule du monstre comme ça. En la voyant avec Sasuke, il devina leur plan : récupérer la cadette ! Car toute la vallée était au courant de la cérémonie prévue entre Yogen et la jeune Hanabi. Nombreux furent ceux choqués, mais encore plus nombreux furent ceux à se taire !
Hinata serrait des poings sur ses cuisses. Sasuke la sentait se crisper au fur et à mesure que la cariole s'approchait de la grande porte. Et c'était normal, c'était comme un retour en enfer.
Ils entrèrent sans encombre. Les gardes ne vérifiaient rien et ne faisaient que tenir les comptes du nombre de véhicules entrant dans le village. La file de carioles marchandes suivait la route principale jusqu'à la grand-place. Une fois à son emplacement, Jiraiya aidé de Sasuke installèrent les étals. Hinata était descendue de la cariole et scrutait cet environnement inconnu et pourtant familier. Il y avait tant d'effervescence. Les bruits, les odeurs, l'activité incessante des marchands et des acheteurs... Elle était sollicitée de partout. Elle sentit une main sur son bras, Sasuke la ramenait gentiment vers les étals, car elle s'en éloignait sans s'en rendre compte.
« La ville aspire les âmes parfois... Au départ on trouve tout grisant, fascinant... Mais à la fin, on s'y perd... »
Il semblait savoir de quoi il parlait. Hinata le suivit sans sourciller, ne voulant pas attirer à ses amis des ennuis.
La matinée se passa lentement du point de vue de Sasuke et Hinata. Jiraiya lui, faisait des affaires juteuses. Ces légumes et féculents trouvaient un succès certain auprès des acheteurs, car en plus d'être de bonne facture, ils étaient à un prix très abordables pour les petits revenus. Puisqu'en plus d'asseoir une autorité ferme et punitive sur les croyants, la « foi » imposait financièrement aussi ses sujets dans le but de soutenir les croisades, les guerres de conversions, les constructions de temples dédiés au dieu unique...
Hinata restait en arrière, mais aidait parfois dans le service. Elle fut finalement ravie d'être au contact de ses anciens voisins, qu'elle n'avait jamais pu côtoyer. Ils étaient des gens simples. Il y avait majorité de femmes aux courses, elles circulaient par deux ou trois, mais rarement seule, c'était mal vu. Comme elles n'étaient pas de haut rang, elle ne portait pas de lanières devant leur coiffe, en revanche elles gardaient un fichu sur leurs cheveux. Les cheveux étaient source de tentation selon les textes, pourquoi ? Elle ne savait pas. C'était écrit et il ne fallait pas poser de question !
Voir le visage des femmes acheteuses permettait à Hinata de découvrir leurs joues changer de couleurs en voyant le jeune homme austère à ses côtés. Hinata comprit alors que Sasuke plaisait à la gent féminine. Il ne semblait pas s'en rendre compte ou s'en fichait, Hinata ne sut dire. Mais grâce à ces femmes, elle put mieux observer le jeune homme. Elle avait déjà remarqué qu'il était bien fait de sa personne, mais là, dans ce décor autre, l'observant à porter les cageots de légumes, à les peser, il était défait de son allure guerrière, de son austérité. Et oui, elle rejoignit ses comparses du village, et rougit également. Heureusement que son visage à elle fut caché ! Jiraiya n'était pas en reste. Il avait le verbe facile, et le compliment encore plus. Les femmes plus mûres tentaient de rester pudiques et décentes devant lui, mais il était évident qu'elles adoraient se faire séduire ainsi. Hinata remarqua même un échange subtil de petits mots entre le vieil homme et certaines femmes. Elle en fut d'abord choquée puis, se rappelant de la situation de ces femmes, de leurs conditions, elle souffla et se dit qu'elles avaient bien le droit d'avoir leurs petits secrets... Et l'amour, pouvait frapper à toutes, les portes. Elle le savait bien.
Vers midi, la vague des acheteurs avaient diminué du fait de l'heure du déjeuner sans doute, mais une autre vague succéda : celle des guerriers et des soldats de la milice. L'ambiance changea alors entre les stands. Les commerçants parlaient moins fort, faisaient moins de gesticulations pour attirer le client mais surtout pour ne pas attirer par malchance un soldat renfrogné. Plusieurs groupes passèrent à proximité de l'étal de Jiraiya. Le vieil homme faisait mine de rien et continuait à humidifier ses pak choi afin qu'ils ne souffrent pas de l'exposition au soleil. Sasuke lui faisait mine de rincer et de ranger les cageots dans la cariole. Hinata quant à elle, s'était assise à l'arrière du véhicule, gardant la tête baissée sur conseil de Sasuke.
Croyant avoir éviter les ennuis, ils soufflèrent en constatant la raréfaction des groupes militaires mais très vite ils entendirent en échos dans les ruelles voisines, de lourds pas d'hommes en armures ou armés.
Un silence de plomb tomba sur la grand-place lorsqu'apparut un homme immense et robuste en dépit de son âge. Ses petits yeux vils durcis par ses sourcils fournis, fixèrent les étals un à un. Chaque propriétaire trembla lorsque son regard se posait sur eux. Un murmure qui n'en était plus un, arriva aux oreilles d'Hinata et ses deux amis.
« Yogen... »
Elle frémit.
Elle osa difficilement se tourner vers le groupe d'hommes arpentant les interstices entre les différents stands. Les hommes prenaient les produits sans payer, et parfois ils les jetaient par terre si tôt y avoir goûté. Ils étaient mauvais, leur aura sombre avait comme une odeur de puanteur. Ou alors était-ce leur manque d'hygiène ?... Difficile à dire sur le moment.
Ils arrivèrent à hauteur de l'étal de Jiraiya. Les hommes armés jusqu'aux dents ne prêtèrent guère attention aux productions de ce dernier, des patates et de la verdure ? Très peu pour eux. Mais leur chef, lui, vit quelque chose qui l'intéressa. Il s'approcha de l'étal et fixa la silhouette près de la cariole.
« Que puis-je faire pour vous seigneur Yogen !!? »
Hinata frissona. C'était bien lui, « son époux » !
Il était plus repoussant qu'elle ne l'avait imaginé. Il était vieux, crasseux, sa barbe hirsute et son monosourcils le rendait primitif. Son regard était vide de bonté, de bienveillance. Elle avait distingué des canines lors d'un rapide sourire. Cet homme était une bête, et ses ongles longs, griffus confirmaient son idée.
Il leva un de ses doigts crochus et pointa la jeune femme. Jiraiya eut une goutte de sueur lui parcourant la tempe. Hinata elle, empoigna le manche de son épée posée derrière elle, dans la cariole.
« Elle... »
Jiraiya fit l'idiot.
« Oh ma belle-fille ? »
« Belle-fille ? »
Sasuke se mit à la hauteur d'Hinata, ce qui sortit la jeune femme de sa peur d'être reconnue et enlevée. Il posa sa main sur la sienne, qui tenait l'épée derrière elle, et lui fit desserrer son étreinte. Hinata reprit confiance et se redressa. Sasuke resta à ses côtés, fixant à son tour l'homme menaçant.
« Oui seigneur Yogen, cette gentille jeune femme a toutefois été assez sotte pour épouser mon étourdi de fils !! Héhé ! »
« Quel chanceux... »
Les yeux de l'homme se firent plus avides. Hinata eut l'impression qu'ils la transperçaient vivante.
« Hep ! Petit ! »
Il interpella Sasuke qui ne bougea pas d'un pouce.
« Je te l'achète ! »
L'homme sortit d'une de ses poches, une bourse pleine et la fit sauter dans sa main. Hinata trembla.
« Je saurais l'honorer comme il se doit si tu me la confies... »
Jiraiya fixa Sasuke et fit la tête. Ce dernier restait froid comme du marbre.
« Non... Merci »
Le jeune homme répondit simplement, surprenant le barbu.
« Hahaha !!!! C'est qu'elle doit bien te satisfaire !!! Elle doit savoir y faire avec toi !!! HAHAHA !!! »
Yogen et tous ses hommes furent hilares. Tous les autres marchands étaient gênés de la scène mais pas plus qu'Hinata, qui se sentait humiliée.
« Quoi qu'il en soit, même en ne voyant pas son visage, le vieil homme que je suis, sait reconnaître une femme faite pour l'amour !! Tant pis pour moi... Je suis tombé sur un homme fidèle, courageux et peu intéressé par l'argent !! J'accepte ma défaite... Cette fois-ci... »
Le vieux guerrier se détourna et ses hommes firent de même. Ils détruisirent quelques étals avant de quitter la grand-place, frappèrent quelques contestataires et claquèrent quelques fesses de femmes présentes au mauvais endroit, au mauvais moment.
Hinata eut du mal à retrouver son souffle. Sasuke était resté auprès d'elle sentant son mal être.
« Nous risquons de tomber sur lui ce soir, te sens-tu capable de te dresser devant lui s'il le faut ? »
Elle tenta d'apaiser sa respiration. Elle inspira profondément et... écartant les lanières afin de le fixer droit dans les yeux,
« Pour me défendre je ne sais pas si j'en serai capable... Mais si c'est pour défendre ma sœur... Je tendrai mon épée vers quiconque... »
Sasuke hocha la tête. Il ne savait pas comment ils allaient faire ce soir. Ils allaient improviser de A à Z. Ça ne l'aurait pas dérangé s'il était seul à agir, mais avec Hinata, puis Hanabi, il prenait beaucoup de risques, pour elles comme pour lui ! Il n'était pas habitué à cela. Il repensa à Tenten, à ce qu'elle lui avait dit. Il revit Yogen face à l'étal et ne put s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait pu vivre Hinata ou ce que risquait de vivre Hanabi entre ses griffes. Il se dit aussi, que son esprit n'était pas aussi pervers que celui du vieux guerrier, et que sans doute, ce serait pire que ses pires pensées.
Peu avant 17h, peu avant que Jiraiya ne quitte le village pour retourner au sien, Sasuke le remercia d'une poignée de main et fit signe à Hinata qu'il fallait y aller. Hinata s'inclina devant le vieil homme et lui rendit la coiffe qu'il lui avait prêté.
« Merci Monsieur Jiraiya... Pour tout ! »
Le vieil homme s'étonna de la politesse de la jeune femme face à lui.
« Faites attention jeune dame... Vous prenez de gros risques ! »
« Je sais mais je n'ai pas le choix... Ma petite sœur a besoin de moi... »
« Par amour on est capable de tout hein !? »
Hinata hocha la tête.
Le vieil homme serra la coiffe entre ses mains. Il comprenait tout à fait la jeune femme. Un lointain souvenir lui revint en tête, une femme blonde aux lèvres teintées de rouge, portant la coiffe et écartant les lanières en lui lançant un clin d'œil.
Il sourit.
« Bonne chance Sasuke... Vous en aurez besoin ! »
Sasuke hocha la tête comme réponse.
Ils s'éloignèrent du vieil homme qui chargeait sa carriole du peu d'invendus qu'il lui restait. Hinata avait baissé au maximum sa capuche. Bien que la lumière du jour déclinait, elle savait que ses yeux pouvaient la trahir et elle ne souhaitait pas attirer d'ennuis à Sasuke. Elle savait déjà qu'elle était une charge pour lui, mais ne se résignait pas à le laisser. Sa sœur hantait ses pensées et encore plus depuis qu'elle avait vu le fameux Yogen... Non, il lui était impossible maintenant de faire demi-tour et de laisser sa cadette avec cet homme.
Ils arpentèrent les rues de Konoha.
Avec la fin du jour, les rues se désertaient mais les soldats, eux ne manquaient pas. Sasuke entraîna Hinata dans un espace un peu moins fréquenté. Ils arrivèrent discrètement aux abords d'un très vieux temple. Sasuke expliqua qu'ils allaient se cacher à l'intérieur en attendant la nuit tombée. Le vieux temple se situait non loin du domaine des Hyuga, ils n'auront pas à faire une longue distance quand le moment sera venu. Hinata observa les lieux, il y avait des statues brisées, des tentures arrachées et/ou brûlées, certaines gravures dans la pierre avaient été détruites à coup de burin afin d'effacer les représentations et les symboles...
« Quelle tristesse... »
Elle caressait la pierre abimée.
« Sais-tu à quoi servait ce lieu ? »
Sasuke sembla surpris de sa question. Il fixa le bâti principal.
« C'est un sanctuaire dédié à Kyubi... »
« Kyubi ? »
« C'est un renard vénéré par nos anciens. Il était représenté avec 9 queues, et l'on disait qu'il servait de messager entre les hommes et les Dieux... Certaines femmes lui tricotaient un tablier rouge qu'elles lui offraient ensuite si elles désiraient avoir un enfant... »
Hinata ne savait pas quoi en penser. Ses anciennes habitudes trouvaient ces pratiques païennes et même diaboliques, mais la Hinata nouvelle était, elle, fascinée par ces histoires.
Quel dilemme.
Ils avaient acheté des mets prêts à consommer à un marchand voisin, ils se restaurèrent donc avec des cuisses de poulet, et des patates douces chaudes. Hinata apprécia ce repas simple. Elle adorait la patate douce. Sasuke se rendit vraiment compte que sa camarade était gourmande. Il lui laissa sans qu'elle s'en rende compte des morceaux de patates douces en plus.
Lui, préférait les boulettes de riz assaisonné.
La nuit tomba, froide. Seule la lune brillait et réchauffait le ciel noir.
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