V- Amour Divin

Elle n'arrivait pas à dormir. Elle entendit même Hanabi retourner à sa chambre et les vérifications nocturnes usuelles faites par sœur Obake pour s'assurer qu'elles soient bien dans leur chambre, à dormir chastement. Aucun membre ne devait dépasser des couvertures, même en plein été car aucune posture tentatrice et impudique n'était tolérée.

Allongée, dans son lit douillet, elle n'arrivait pas à sortir de son esprit, l'image de l'homme rencontré sous le chêne. Elle avait peut-être une position chaste dans son lit mais ses pensées étaient loin de l'être, à son grand désarroi.

Elle était comme envoûtée. Elle eut peur de ce qu'elle ressentait. Elle secouait la tête pour tenter de revenir à la raison et repenser à ses devoirs d'épouse.

Bientôt, dès que son corps aurait manifesté qu'elle devenait femme, elle irait rejoindre son époux. Et ils vivraient ensemble, pour toujours, loin de tous blondinets existants.

Hinata tira sa couverture pour couvrir tout son visage et ferma les yeux.

Ses pensées l'entraînèrent malgré tout vers ses fantasmes, s'imaginant que le blondinet parlerait avec son père et le ferait changer d'avis sur son mariage. Il se battrait pour casser le pacte d'avec le seigneur Yogen et arriverait à convaincre son père par son obstination et son courage. Son père lui annoncerait ce changement et elle ferait mine d'être surprise mais, obéissante fille qu'elle est, elle accepterait ce nouveau choix.

Ils se marieraient, se souriraient, se tiendraient la main chastement et puis, lorsqu'ils seront seuls après la plus belle cérémonie de ce pays, ils consommeraient leur mariage. Elle n'avait pas vraiment idée de comment cela se concrétiserait. Ces choses-là étaient interdites, et ne concernaient que les époux. Alors elle se réservait la surprise de la découverte. Elle savait toutefois que l'on pouvait embrasser son partenaire en signe d'affection partagée. Elle l'avait lu dans un vieux conte, aujourd'hui interdit et banni.

Elle s'imagina alors, dans les bras du jeune blond, sous un arbre en fleurs, éclairés par la lune éclatante. Ils se rapprocheraient. Et finalement, tendant leurs lèvres l'un vers l'autre...

Un visage poilu lui apparut alors, des yeux noirs perçants, entourés de jaune, avides et obsessionnels... L'homme rustre était au dessus d'elle et l'écrasait de tout son poids. Elle voyait de près ces dents longues et vit sa longue langue sortir de sa grotte bucale et chercher sa peau.

Elle se redressa presque dans son lit. Ce n'était pas un rêve mais ses pensées, ses craintes qui la ramenaient à la réalité. Après tout, elle fantasmait sur un homme qu'elle venait de rencontrer et qu'elle ne reverrait sans doute plus. Son mari était sans doute apparu dans ses songes éveillées pour la ramener sur le bon chemin, celui de la fidélité...

C'étaient ces yeux-là qui lui étaient destinés. Son mari, n'était ni jeune, ni beau, ni blond. C'était à ses côtés qu'elle connaitrait ses premiers contacts charnels, ses premiers baisers et c'était avec lui qu'elle fonderait une famille. C'était cela son destin.

Elle se recroquevilla sur ses genoux, révoltée et attristée par ce sentiment d'injustice en elle. Car non, elle ne voulait pas de cet homme, il la dégoutait, il lui faisait peur... Cela aussi était nouveau pour elle !

Un instant, une rencontre, un sentiment et toute sa vie était remise en question.

Elle se glissa sur son sol en tatami et ouvrit le plus délicatement possible ses grandes portes shoji. Elle fit très attention à ne pas se faire remarquer de quelques gardes que ce soit qui ferait leur patrouille à cette heure. Elle s'adossa contre la cloison en bois. L'air frais sur sa peau lui faisait grand bien. C'était une occasion rare, elle qui était tout le temps protégée par une multitude de couches de tissus.

*sifflement*

Elle sursauta.

Elle dirigea son regard vers le bruit soudain. Il venait des enceintes à la droite de son logis. Son regard se figea alors. Les cheveux blonds dans le vent lui sautèrent aux yeux tout comme son cœur sauta dans sa poitrine. Il était là à l'observer, assis nonchalamment sur le toit de l'enceinte, illuminé par la lune énorme derrière la montagne. Que faisait-il ici ?

Sa bouche entrouverte, elle était saisie d'effroi, de joie et d'excitation.

Elle se souvint alors de la tenue peu appropriée qu'elle arborait. Cette fois-ci il pouvait clairement la voir !

Elle ferma vivement la porte alors qu'il la saluait de la main.

Que faisait-il ici ? La surveillait-il ? Et si c'était le cas ? Et s'il vérifiait qu'elle était digne de son père et du culte ? Et si...

Adossée à la paroi de sa chambre, ses pensées se succédèrent et lui dessinaient un destin tragique.

*toc toc*

Elle sursauta et se recroquevilla davantage.

Était-ce un garde qui avait tout vu ? Le jeune homme était allé la dénoncer à sœur Obake ?

« Dame Hinata ? »

La voix derrière la porte shoji était basse, discrète. Son interlocuteur ne tenait pas à se faire attraper.

« Je sais que jamais, ô grand jamais je n'aurais dû vous épier... Mais jamais, ô grand jamais je n'aurais cru vous voir... Excepté peut-être dans mes rêveries nocturnes ! »

Il ria doucement.

Son rire était clair comme l'eau de source jaillissant entre les pierres polies. Hinata ne comprenait pas ce qu'il se passait en elle. Elle venait de rêver de lui, et il apparaissait. Mais il n'en avait pas le droit ! Ils n'avaient pas le droit... à ça.

« J'espère que vous êtes encore là car j'aurais l'air idiot si je parlais tout seul (rire) et j'aurais encore l'air plus idiot si vous êtes allée alerter les gardes de ma présence... Soit j'assumerai... Car ce soir... J'ai vécu une expérience incroyable... »

Il resta silencieux.

Elle se pencha vers l'avant espérant l'entendre encore en dépit de tous les interdits.

« Croyez-vous en l'amour au premier regard ? »

Il avait repris avec ces mots. Ces mots-là.

Le cœur de la jeune femme bondit dans sa poitrine.

« Dans les textes sacrés, seuls ceux proches de Dieu connaissent un si grand élan d'amour, car face à l'immensité de l'amour de Dieu, l'homme se voit combler de l'éradication de tout sentiment négatif en lui... il ne devient alors qu'amour ! Mais seuls les plus grands ascètes arrivent à ce niveau ! L'amour au premier regard entre les humains est impossible selon ces textes... C'est pour cela que les mariages arrangés existent... Et pourtant... »

Il ria encore. Sans doute de lui-même.

« Quand je vous ai vu apparaître dans la cour arrière, vêtue de ce long manteau brillant sous les étoiles... Quand je vous ai vu un brin paniquée ne trouvant pas votre petite sœur... Et surtout lorsque vous vous êtes approchée ne me voyant pas encore caché derrière les buissons, votre visage si... parfait ! Vos yeux si envoûtants... Mon cœur d'homme s'est envolé, et je ne sais pas où il est, je crois que vous me l'avez volé... »

Le silence à nouveau.

Hinata avait les yeux larmoyants. Il décrivait ce qu'elle ressentait elle-même pour lui. Il n'y avait pas de mots. Dans les temps anciens l'on appelait cela un coup de foudre, aujourd'hui cela était vu comme de la perversion, de l'attirance basse pour la chair. Mais elle, Hinata Hyuga, ressentait ce sentiment si doux et si puissant en même temps dans son corps et dans son cœur. Était-elle possédée ? Afin de l'empêcher d'accomplir son destin de femme marié ?

« Je sais que vous êtes mariée. A Yogen qui plus est... Mais si je vous disais que je n'ai pas peur. Que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous arracher à ce mariage... Vous ne l'avez pas encore consommé alors il n'est pas concret. À tout moment, il peut être annulé... Oh je sais, je dois vous paraître impertinent... Mais c'est mon caractère ! Je suis toujours ma petite voix intérieure. Et elle me dit, non, elle me hurle que l'amour a frappé à ma porte ! Et que je ne dois pas passer à côté... »

Il inspira.

« Je vous ai tout dit je crois. Ne me prenez pas pour un fou je vous en supplie. Je ne suis qu'un homme, fragile, défaillant et l'homme que je suis vous a choisi... Alors... »

Elle l'entendit en mouvement derrière la porte, elle devina qu'il s'était mis debout.

« Si jamais, non, si seulement vous ressentez une once de ce que je vous ai dit, laissez votre porte entrouverte demain soir à la même heure. Si non, prévenez votre père et vos gardes et sanctionnez moi... J'accepterai mon sort... »

Elle n'entendit qu'un mouvement vif sur le plancher, et puis, plus rien.

Venait-elle de rêver ?

La journée du lendemain se passa étrangement. Elle était épuisée de sa nuit quasi-blanche mais elle ne semblait pas marcher mais flotter. Elle était sur un petit nuage. Et en même temps elle était terrifiée. Tous les regards qui se posaient sur elle semblait l'accuser, comme si tous ceux autour d'elle savaient.

Mais si cela avait été le cas, elle aurait déjà été trainée par les cheveux jusqu'à la place publique pour être lapidée.

Or, elle était bel et bien vivante, et recevait toujours les mêmes égards.

Elle osait rêver à nouveau tout en étant tourmentée par ses peurs, ses remords, son sentiment de loyauté envers sa foi, sa famille...

Et si, et si ses prières inavouées avaient été entendues par le Dieu unique. Et si, Et si, ce mariage organisé à sa naissance avec cet homme effrayant vivant de l'autre côté de la montagne, loin de son village, pouvait se défaire.

Comment ne pas penser ainsi ? Elle qui venait de tomber sous le charme du blondinet, elle ne pouvait se résoudre à le mettre de côté et à ne penser qu'au vieil homme qu'elle avait pour mari. Lui qui lui faisait peur, qu'il l'intimidait et même la dégoutait.

Plusieurs fois, Hinata fut interpellée par sœur Obake. Cette dernière ne manqua de remarquer le côté absent de la jeune femme. Elle l'envoya plusieurs fois relire les versets concernant la dévotion et la loyauté, comme sentant le vacillement de son élève.

La journée passa lentement et rapidement. Comme la veille, elle ne dormit pas. Partagée entre l'attente du jeune homme et le rejet de cette possibilité. Elle était en plein dilemme.

La sœur fit sa ronde comme à l'accoutumée. Et peu après Hinata entendit le sifflement maintenant familier.

Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle en trembla. Elle était partagée réellement entre terreur d'être découverts et excitation de revoir le garçon.

Elle n'avait pas eu le courage d'ouvrir sa porte en avance et maintenant qu'il avait signalé sa présence, elle osa s'avancer jusqu'à la porte. Elle l'ouvrit tout doucement, et fit glisser seulement un œil dans l'embrasure. Elle vit une main jeune, qu'elle reconnut sans savoir comment.

« J'allais frapper... »

Il murmurait avec son sourire sur le visage.

Elle s'emmitoufla dans une couverture. Ne laissant apparaitre que ses yeux clairs. Lui, fixait la silhouette cachée en partie derrière la porte, tout aussi surpris que soulagé.

« Que dire maintenant ? »

Elle restait silencieuse. Il devinait qu'elle devait avoir la peur au ventre.

« Je sais quel risque vous prenez en laissant un quasi inconnu vous approcher ainsi mais sachez que je ne ressens aucun remords car je me dis que vous avez comme moi, ressenti cette chose étonnante entre nous... »

Elle baissa la tête, il devina une certaine rougeur sur ses joues.

« Vous ne me parlerez donc jamais... ? Dame Hinata ? »

Elle leva ses yeux sur lui. Ses yeux à lui étaient brillants même en pleine nuit. C'était étonnant.

« Je... »

Sa petite voix eut du mal à atteindre le jeune homme mais il reconnut la voix qu'il avait entendu interpeller sa jeune sœur la veille.

Il sourit à nouveau.

« Ne vous inquiétez pas, ne vous forcez pas... Je vous suis déjà reconnaissant pour ce moment... Et si vous le voulez bien, je reviendrai un jour sur deux vous voir... Nous parlerons, nous ferons connaissance... Je veux tout savoir de vous... »

Elle sursauta. De joie car il voulait revenir, de peur car c'était un plan dangereux pour eux deux.

« Mais... »

Il sursauta à son tour. Il l'avait entendu plus distinctement.

« Vous ne voulez pas... ? »

« Ce n'est pas ça... »

Elle secoua la tête vivement, il aperçut quelques brins de ses cheveux fins gigoter sous sa couverture.

« N'est-ce pas trop dangereux pour quelque chose qui ne nous mènera à rien ? »

Il la fixa, son air joyeux l'avait quitté pour un air plus sérieux voire mélancolique.

« Oui... Peut-être... Je ne sais pas... La seule chose dont je suis convaincu c'est de vouloir vous revoir Dame Hinata... Même si je dois risquer ma tête... Mais je ne veux pas vous entraîner avec moi... Alors si vous le désirez, je ne reviendrai pas. »

Elle leva la main instinctivement vers le jeune homme.

« Non... »

« Non ? »

Il avait envie de tenir sa main mais se retint. Ce qu'ils étaient en train de vivre était déjà bien exceptionnel.

« Si... Revenez... Dans deux jours... »

Naruto se tint la poitrine. Il afficha un nouveau merveilleux sourire.

« Eh bien, à très bientôt... »

Il s'en alla en sautant agilement par-dessus la clôture. Hinata le trouva davantage séduisant, jamais elle ne se serait doutée qu'un dignitaire de la foi fusse si athlétique.

Il revint alors, plusieurs fois. Elle s'affublait de sa coiffe et d'un grand manteau. Bien qu'il l'ait déjà aperçu, elle se sentait plus à l'aise en s'apprêtant ainsi. Quelques fois ils faillirent se faire prendre mais réussirent tout de même à échapper à la surveillance nonchalante des gardes.

Ils discutèrent. Elle découvrit qu'il avait parcouru de nombreuses contrées lointaines à son jeune âge. Du haut de ses 18 ans, il avait une expérience que beaucoup de dignitaires plus vieux pouvaient envier.

Elle attendait sa venue alors avec énormément d'impatience. Elle avait ses étranges spasmes dans la poitrine en l'entendant siffler.

Et durant l'une de ses soirées, après avoir bavassés, il osa frôlait les lanières pendant devant le visage de la belle.

« Dame Hinata... Oserais-je espérer un jour vous parler sans ce rideau qui nous sépare... ? J'aime vous écouter, j'aime entendre votre rire discret, mais j'aimerais voir vos expressions aussi... »

Elle hésita. Mais maintenant, elle avait l'impression de lui appartenir à lui et non plus à Yogen qu'elle ne connaissait pas du tout. C'était lui son rêve, et pour la première fois elle en avait un et en comprenait le sens.

Alors, elle défit les pinces de la coiffe et l'enleva doucement pour la poser à côté d'elle. Elle ne put s'empêcher de se cacher le visage avec sa main mais il la retint.

« Vous êtes belle... Je l'ai compris dès le premier soir malgré la pénombre. Et en ce moment, j'ai mon cœur qui bat comme jamais. »

Il amena sa main sur son torse étonnamment musclé et elle put vérifier que ce qu'il disait était vrai.

Il osa se pencher vers elle, ressentant ce rapprochement, elle recula par réflexe. Puis réalisant qu'il était vraiment proche, qu'elle voyait ses beaux yeux posés sur elle, et ses lèvres non loin, elle ne put nier qu'elle avait envie de ce rapprochement. Elle rejoignit son élan et comme dans un conte, ils s'embrassèrent. Elle était très gênée mais se laissait faire par le jeune homme. Ses entrailles étaient en feu, elle aurait voulu restée contre lui à jamais. Comme ressentant la même chose, l'homme gagna en assurance et se permit de la serrer contre lui en la prenant par la taille. Tout d'abord surprise, elle se laissa finalement faire, emporter par la passion qui la dévorait. Elle l'entoura de ses bras puis eut un mouvement de recul.

« Ne... Ne me prenez pas pour une fille sans foi ni éducation... Je ne suis pas décadente... »

Il sourit.

« Vous êtes parfaite... Hinata... »

Hinata sourit mais son sourire fanât quand elle vit l'homme se redresser, l'air sérieux.

Il lui fit signe que du monde arrivait, et après un dernier baiser furtif il la laissa.

Elle le vit s'éloigner rapidement. Vraiment, il était athlétique, hors du commun. Même son cousin, un chevalier, pourrait trouver son égal en Naruto.

Elle se rendit compte qu'il avait eu raison et que deux gardes approchaient tranquillement. Elle eut le temps de refermer sa porte et de retourner au lit, le ventre travaillé par des sensations nouvelles.

Naruto n'attendit pas deux jours suivants, il revint le lendemain même.

Dès qu'il la vit, il se pencha vers elle pour lui voler un baiser.

Ils parlèrent à peine. Nul besoin de mots quand les corps s'exprimaient aussi fort.

Naruto l'attira à nouveau à lui et ne la lâchait pas. Les baisers de l'homme étaient plus enflammés et peu à peu il la suivit dans sa chambre, tout en veillant à bien refermer la porte derrière lui. Hinata tremblait. Ce fut la première fois qu'un homme entra dans sa chambre, dans son espace le plus privé. Mais sa raison, sa pudeur n'étaient pas assez puissantes contre l'amour qu'elle ressentait pour le jeune homme.

Il se retrouva donc rapidement près d'elle dans sa couche. Elle avait une faible petite veilleuse près de son lit qui les éclairait tout juste. Il voyait ses reflets bleus dans les cheveux, il se perdait dans ses yeux clairs, il la désirait.

Et elle aussi, le désirait. Elle n'avait jamais connu ce genre de sensation dans son corps. Elle avait chaud, elle était fébrile et à chaque toucher de l'homme elle avait l'impression que sa peau fondait.

Il glissa sa main sur le manteau en soi qu'elle portait habituellement et caressa le tissu. Il tira sur le cordon qui nouait les deux pans du tissu et celui-ci s'ouvrit laissant apparaître sa blouse blanche de nuit. Il enleva le manteau et le repoussa sur le côté. Il caressa son épaule et suivit la courbe de ses bras jusqu'à ses mains qu'il prit et embrassa. Elle frémissait.

Il l'allongea sur son futon et commença à explorer les parties de son corps que personne n'avait jamais vu même pas elle, tant cela était indécent. Mais l'indécence l'enivrait, l'indécence la faisait vibrer et trembler de plaisir. Lui de son côté n'avait jamais connu pareil délice. Chaque centimètre du corps de la jeune femme recelait des trésors auquel son essence masculine ne pouvait résister.

Elle aussi découvrait le corps de son amant. Son dos large et musclé, ses bras forts qui l'enlaçaient, son torse qui pesait sur sa poitrine, et les parties secrètes qu'elle n'aurait dû voir que chez son mari.

Il était doux et aimant, il la rassurait alors qu'elle craignait l'étape cruciale. Quand il entra en elle, elle se crispa et retint ses halètements en collant son visage au cou de l'homme qui allait et venait doucement. Au départ, elle ressentit une déchirure brulante et serrat les cuisses. L'homme l'embrassa et la rassura, elle se détendit. Alors, très rapidement elle sentit monter des sensations inédites, elle avait envie qu'il n'arrête jamais, plus il bougeait en elle, plus elle vibrait et perdait l'esprit. Elle voulait hurler, elle voulait exprimer toute sa jouissance mais se retenait, se mordant la lèvre. Lui aussi contenait ses râles. Son désir pour elle était puissant, il voulait aller en elle plus profondément mais restait respectueux de cette première expérience.

Leurs deux corps connurent l'extase en même temps et eurent du mal à se défaire, comme fusionnés.

Après l'amour, Hinata était entre deux mondes. Elle voulait dormir mais son corps redemandait en silence de vivre ce corps à corps. Son amant ne le savait pas. Il se rhabilla et l'informa qu'il devait partir car l'aube arrivait. Elle répondait à peine. Touché par son innocence, il la rhabilla de sa blouse, rangea sa coiffe sur une des commodes et mit son manteau sur une des patères de la pièce. Il remonta la couverture sur le corps de son amante, l'embrassa sur le front puis sur la bouche et lui donna rendez-vous deux jours plus tard. Elle acquiesça puis se rendormit aussi tôt tout en pensant être restée dans ses bras.

Le jour levé, Hinata fut réveillée en sursaut.

Sœur Obake la sortit de son sommeil parfait en relevant brusquement la couverture dans laquelle la jeune femme était blottie.

« Dame Hinata !!!? »

La voix forte de la femme la réveilla définitivement.

Elle crut être prise sur le fait avec son amant à ses côtés. Mais non, sœur Obake tomba à genoux prêt d'elle.

« Enfin... Enfin... Le Dieu unique vous a rendu femme !! »

Hinata ne comprit pas tout de suite mais jetant un coup d'œil à sa blouse puis à ses draps, elle vit quelques taches de sang.

Sœur Obake était comme en transe, levant les mains au ciel.

« Vous ! »

Elle interpella fortement l'une des dames de compagnie qui entrait dans la pièce.

« Allez informer Maître Hyuga que sa fille est enfin prête à rejoindre son mari... »

Hinata sursauta et trembla. Aucune des autres femmes ne firent cas de sa terreur. Aucune d'elles ne lui accorda de l'attention. Seule la nouvelle comptait. Seul le projet de longue date comptait.

Hanabi apparut à la porte, entendit les cris de joie des femmes et courut vers sa sœur, la voyant paralysée par la terreur. Elle enlaça sa sœur très fort mais fut vite mise à part. Hinata fut embarquée par les servantes vers la salle de bain, tandis que sœur Obake prit le drap et les vêtements souillés pour les brûler. Car oui, être menstruée était une bonne nouvelle, mais être menstruée était aussi signe d'impureté, il fallait donc faire disparaître ce sang sale de la vue de tous. La femme menstruée devait restée à l'écart le temps de ses menstrues. Alors Hinata fut enfermée dans sa chambre. Elle n'avait plus le droit aux visites ni à voir la lumière du jour. C'était tant mieux pour elle car elle ne voulait voir personne. Elle pleura d'ailleurs énormément.

Deux soirs après, elle entendit siffler. Elle eut de la peine à se lever de sa couche car elle mangeait à peine. Néanmoins, elle eut la force de se diriger vers sa porte. Elle l'entrouvrit et Naruto comprit tout de suite, que quelque chose allait mal. Il entra en trombe et la serra dans ses bras. Elle s'agrippa à lui et pleura à chaudes larmes contre son épaule. Il lui caressa les cheveux ne comprenant pas.

« Hinata... Que se passe-t-il ? »

Elle prit le temps qu'il faut pour retrouver son souffle puis lui caressa le visage.

« Après notre nuit d'amour... j'ai saigné. Pas beaucoup mais juste assez pour que sœur Obake ne le voit et croit que je suis enfin menstruée. Elle et toutes les servantes sont allées prévenir mon père et ont engagé les démarches pour que je rejoigne Yogen... »

Naruto frémit. Par sa faute, les démarches s'accéléraient.

« Je ne laisserai pas cela se produire... Je ne peux pas... »

Il serra des dents, par culpabilité et par rage.

« Hinata... Venez avec moi ! Partons sur le champ... Je ne peux pas vous garantir la grande vie sur les routes mais je peux vous promettre de toujours veiller sur vous, même dans la plus austère et pauvre des vies... Car je vous aime et je ne désire pas vous laissez entre les mains de Yogen... Je ne peux même pas y penser... »

« Partir ? Fuir avec vous ? »

Il acquiesça. Elle se figea.

Mais sa réflexion ne dura pas. Elle se rua sur un de ses coffres, en sortit un grand drap puis y ajouta une paire de sandales, deux robes et quelques bijoux. Elle referma sa valise de fortune en nouant un grand nœud. Naruto sourit puis saisit le baluchon. Il l'enlaça et lui baisa le front. Mais soudain, il se raidit. Elle s'en rendit compte.

« Que ? »

« Ne bougez pas... »

Elle vit une goutte de sueur perler sur son front mais ne comprenait pas.

Il la fixa alors.

« Je crois... »

« Quelle honte... Quelle infamie... »

La porte de la chambre s'ouvrit suivit des portes qui donnaient sur l'extérieur.

Sœur Obake fit son entrée dans la chambre, tête cachée par sa coiffe et son voile épais. Des gardes apparurent derrière elle et dans la cour. Hinata trembla d'effroi et se cacha derrière son amant.

Sœur Obake soupira grandement puis pointa ses petits yeux noirs sur la jeune femme, terrorisée.

« Petite catin... Prostituée !!! Croyez-vous avoir échappé à ma vigilance ? Croyez-vous que je ne suis pas capable de différencier des menstrues du sang de l'hymen !!? »

Hinata sentait ses jambes trembloter sous elle.

« Saisissez-vous de lui !!! »

L'ordre fut donné aux gardes qui se lancèrent sur le jeune homme qui ne se laissa pas faire. Il sortit une dague et ne se priva pas pour blesser ses assaillants. Hinata hurla devant tout ce sang versé.

Naruto était puissant, vif, il mettait à mal chacun de ses adversaires ce que ne manqua pas de remarquer sœur Obake. C'est alors que le cri d'Hinata interpella le jeune homme.

Lorsqu'il se retourna vers elle, il reçut dans ce moment d'inadvertance un violent coup de genou dans la mâchoire qui lui fit cracher une gobe de sang. Il finit tout de même par voir Hinata tirée par les cheveux et tenue fermement par sœur Obake. Cette dernière tordait le poignet frêle de la jeune femme et avait cassé un de ses doigts.

« Continue de te débattre et ta putain ne pourra plus jamais utiliser ses jolis doigts ! »

Naruto lâcha sa dague sans plus résister et se fit prendre par les gardiens encore en état de bouger.

Hinata fut enfermée dans une pièce reculée du domaine, nourrit uniquement pour la tenir en vie. Tous les jours, sœur Obake venait la voir et lui récitait à répétition les versets sur les fornicateurs brulants en enfer.

Son père ne vint qu'une fois la voir. Elle lui demanda pardon et demanda la grâce pour son amant. Son père ne répondit rien.

Elle pleurait nuit et jour, s'amaigrissant au fil du temps passé.

Sœur Obake vint un jour la voir et ne commença pas sa litanie sur les fornicateurs ce qui interpella Hinata.

« Votre amant a quitté la ville. J'ai réussi à convaincre votre père de le laisser en vie. Après tout, la pêcheresse c'est vous ! Les maux de la Terre sont répandus par les femmes, ce sont aux femmes de savoir se tenir... Les hommes ne font que répondre aux vices propagés par les catins ! Et vous en êtes une, ne l'oubliez pas... »

Hinata fut soulagée et un brin, heureuse de cette nouvelle, se fichant un peu des insultes de la religieuse.

« Quant à vous, vous irez rejoindre Yogen dès que vous aurez pris en poids et retrouvé des couleurs... Certes vous n'êtes plus pure... Nous laisserons votre mari le découvrir et décider de votre punition... Nous saurons nié toutes accusations de notre côté et nous vous saurons gré de bien vouloir assumer votre déviance sans salir le nom de votre famille... »

Hinata hocha la tête.

A partir de là, elle retrouva la route de son destin vers son mari, et s'efforça d'oublier son amant qui lui-même devait se reconstruire loin d'elle.





Edit : J'ai choisi de poster ce chapitre aussi aujourd'hui, car elle est en lien direct avec le précédent. 


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