Chapitre 21 ✔
Pdv Justin
Peu de temps après qu'on soit rentrés de notre journée en tant que hippies, je dévoilai finalement à "Marie" qu'on partirait le lendemain. J'avais vu dans ses yeux une once de tristesse. Ça ne me réjouissais pas non plus de partir mais le timing m'y contraignait. Très vite après lui avoir dit, elle monta dans sa chambre. Je me mordais nerveusement la lèvre, je n'aimais pas cette situation, avoir le cul entre deux chaises. Je ne sais même pas si j'en fait trop pour une fille qui ne devait pas exister ici. Et puis ce lourd secret me provoquait de la honte chaque fois que je regardais l'une des deux jumelles. Selena me regardait en secouant la tête, je connais ce regard et je ne l'aimais pas du tout.
-Crache le morceau Sel', lui dis-je.
- Je ne sais pas si on a bien fait de lui dire, avoua-t-elle.
-Bien sûr qu'on a bien fait, c'est son droit de savoir puis elle a pas quatre ans non plus.
-Mais t'es au courant qu'elle ne restera pas indéfiniment... Elle va devoir partir. Et je ne me sens pas de devoir te ramasser à la petite cuillère Justin.
-Je ne tiens pas à elle autant que tu ne le pense, niai-je.
-Tu peux te mentir à toi-même mais pas à moi. Je ne te demande pas de le clamer sur tout les toit mais s'au moins faire attention, pas seulement pour nous autre mais pour toi.
-Tu mélanges tout. J'essaie de l'aider, pas de la charmer. Tout ça c'est fini, j'ai eu ma dose de mauvaises rencontres.
Elle haussa les épaules et me regarda d'un air triste et navré. Au fond, elle a raison comme pratiquement sur toi ce qui me concerne mais je ne pouvais pas lui donner raison. Quelque chose me bloquait, peut-être la honte, ou la peur, peu importe. Je montai dans la chambre d'ami qu'elle m'avait réservé, n'ayant pas envie d'entendre d'autres vérités aussi dures et vraies que blessantes et démoralisantes. J'ai fuis la vérité et j'en suis conscient mais parfois il le faut bien. De toute façon c'est une habitude chez moi de fuir, pourquoi en changer ? A l'exception d'un domaine où je ne voulais pas fuir, la musique. Depuis petit je savais que la musique et moi, on avait un lien particulier. Et j'en suis heureux que le monde, mes fans apprécie mes créations. Je suis chanceux et je serai à jamais reconnaissant.
J'entendis un bruit sourd et, par la même occasion, Marie râler. Elle a dû se cogner contre un meuble, ça ne m'étonne même plus. Je mis mon casque sur les oreilles et me mis à composer tout ce que j'avais sur le cœur. Mais rien n'allait, mes phrases n'avaient aucun sens et je n'arrivais pas à exprimer ce que j'éprouvais. Tout cet acharnement a duré une bonne partie de la nuit. Mes yeux me brûlaient et mon cerveau n'arrivait plus à assimiler un sens aux mots. Je partis donc me coucher sans réfléchir, pour une fois.
Le soleil me réveilla doucement. La voix de Selena retentit dans le corridor et je descendis à son appel. Je m'exécutai à faire ce qu'il fallait puis partis réveiller Marie qui dormait. La peur me prit d'assaut, je tremblais et me surpris à avoir une respiration saccadée. J'ouvrais la porte, après une forte inspiration et la vis allongée, encore habillé tout endormis. Elle avait l'air paisible, je me suis contenté de la laissé dormir. Je partis rejoindre Selena qui préparait le petit déjeuner.
Elle m'attendait pour manger, assise sur une chaise de son mini bar. Son téléphone reçut un appel et elle partit précipitamment en s'excusant brièvement. Nous n'étions plus ensemble mais je pouvais voir dans ses yeux de l'impatience, de l'amour. Sans doute un rendez-vous de dernière minute et pas "professionnel" comme elle voudrait me le faire croire. Après tout c'était sa vie, tant qu'elle était heureuse je l'étais. Cependant, je ne peux m'empêcher de repenser à tous les moments inoubliables que j'ai passé avec elle. Sans doute une mauvaise idée de se les repasser.
Le bruit du moteur retentit et je la vis prendre ses affaires et partir en balbutiant des excuses. Je souris chaleureusement et lui fis un signe de tête qu'elle pouvait partir l'esprit tranquille. Elle me murmura un merci et s'enfuit. J'étais désormais seul dans une immense maison. Certes j'ai l'habitude depuis que je connais Sel' mais malgré tout, ce n'est pas chez moi. Finalement, je décidai d'aller dans la salle de musique insonorisé. Elle pouvait s'y enfermé durant des heures quand l'inspiration lui venait. Je m'assis sur la seule chaise de la pièce et m'avançait vers le bureau. Je saisis une guitare environnante et composai la mélodie que j'avais en tête.
Puis l'inspiration me vînt et les mots coulaient tout seul. Il ne me manquait plus que le titre en la relisant. Je souriais niaisement de ma chanson. En la relisant encore, un sentiment étrange m'envahit. J'ai déjà écrit énormément de chansons mais celle-ci était différente des autres. Un piano remplit de poussière, était dissimuler dans un coin de la pièce. Je m'en approchais et composais la mélodie au piano cette fois, curieux de savoir comment ça allait rendre. Le résultat était époustouflant. Sans que je m'en rende vraiment compte, je fis un somme de ma nuit perdue.
Je me réveillai en sursaut par la sensation désagréable de tomber dans le vide. Je pris la mélodie et les paroles de ma chanson et sortis de la pièce en vitesse. Je m'essuyai le peu de bave qui avait coulé et m'enlevai les cheveux des yeux sur le chemin de la cuisine. Selena était là assise en buvant son café. Je regardai vite fait à travers la pièce et remarquai un truc :
-Elle est où Marie ?, demandai-je.
-Euh toujours dans sa chambre je crois. Je ne l'ai pas vu depuis hier soir. Vous étiez pas censés partir ce matin ?
-Si mais je me suis assoupis quand tu es partie, je pensais qu'elle se serait réveillée entre temps.
-Apparemment non, conclut-elle.
Je la remerciai et montai la chercher. J'ouvris la porte mais personne n'y était. Des affaires à elle étaient vaguement entassés dans un sac et le lit était défait. Je me mis à chercher dans toute la maison mais toujours aucune trace. Je descendis en vitesse et ordonnai à Selena de la chercher avec moi. Toujours rien, elle s'est volatilisée. Je me sens en colère et déçu de moi, je n'ai pas réussi à la protéger. Ce n'est pas comme si elle était partie en ville comme la dernière fois, je sentais que c'était plus grave que ça. Dans la journée, on demanda à nos amis de l'aide pour la trouver mais en vain.
Une semaine. Une semaine que Marie avait disparu. La population oubliait cet incident ainsi que les scientifiques. Plus personne n'avait parlé d'elle depuis. On m'avait interrogé des millions de fois pour savoir où elle se cacher, je n'avais rien dit, Selena oui. Je lui en voulais mais après tout c'était vrai et au moins ils nous feront plus chier à nous harceler. Je sentais que peu à peu mon entourage l'effacer, comme si ce n'était qu'un vulgaire rêve. Or, ce ne l'est pas, et ça ne l'a jamais été.
J'étais rentré chez moi et avais enregistré ma chanson puis une autre aussi. La célèbre Selena m'avait contacté depuis pour prendre des nouvelles. Alfredo avait refait surface et Gigi Hadid me tournait autour. Je n'avais pas osé la repousser. Qu'est-ce que je risquais ? Rien, pas même de ma mère qui s'inquiétait de plus en plus avec cette histoire. Je nem'éprenais pas, les journaux ruisselaient de preuves.
Elle me manquait tellement. Je me suis juré de ne plus m'attacher aussi vite à une personne et c'est ce que j'avais fait. Je gardais ses affaires précieusement dans ma chambre. Au cas où elle reviendrait. Depuis une semaine, je visitais chaque lieu dans lequel on était passé ou presque dans l'espoir de la retrouver aussi fragile et désorientée.
J'avais toujours cet espoir de la revoir car d'après Mr Matthew et Mr Dos Santos son voyage ne serait terminé que si elle voyage à nouveau à travers leur machine. D'ailleurs ils l'avaient fini. Juste quelques réglages mineurs à régler et c'est au point. J'avais essayé de voyagé moi-même mais je ne pouvais pas car je ne possédais pas un certain gène ou un truc comme ça. Je ne pouvais pas abandonner ma famille, mes amis, mes fans. Alors je me contentais de vivre dans l'ombre de l'espoir d'avoir l'opportunité de la revoir une dernière fois, de lui dire au revoir et non adieu.
Un soir en allant me coucher, j'aperçus la feuille où j'avais écrit ma chanson chez Sel'. Je la pris, la plier et la mis dans un pantalon à Marie ainsi qu'une photo de nous deux et un petit mot. Une larme coula le long de ma joue, je la retirai, pris une grande inspiration et continuai ma journée comme si de rien n'étais.
C'était ainsi que je me couchais depuis une semaine avec l'espoir de la revoir à mon réveil.
Je me réveillai avec une touffe blonde à côté de mon lit. Je fais un bond et tombai de celui-ci. La jeune femme blonde se retourna et se mit à rigoler. J'en concluais donc que c'était Gigi.
-Comment t'as fait pour rentrer ?, demandai-je ahuris.
-Tu m'as passé les clés la nuit dernière.
-Oh et on a ..., demandai-je en mimant légèrement avec mes mains.
-Oui, rigola t-elle. Mais t'es sûr que ça va ? T'as l'air bizarre.
-Euh oui oui c'est juste que je viens de me rendre compte que je dois un peu moins forcé sur l'alcool.
Son visage s'assombrit. J'ai fait une grosse boulette. Pour me rattraper, je l'embrassai furtivement la joue et l'invitai à descendre manger.
-Je t'ai fait des pancakes, sourit-elle.
-Tu n'aurais pas dû.
-Mais si allez viens goûter, dit-elle en m'en donnant un dans la bouche. Et tu es sûr que tu ne penses pas à cette extraterrestre ?
C'est comme ça qu'elle avait renommé Marie. Je le détestai mais simuler que ça m'amusait. Le cœur n'y était pas quand je souriais mais tout le monde n'y voyait que du feu.
Et une nouvelle journée qui commence... sans elle, soufflai-je.
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