J'arrivai chez moi exténuée. Je me fis couler un bon bain et bus un verre de champagne dans celui-ci. Généralement, je fais ça lorsque je suis stressée ou que j'appréhende quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que demain sera riche en rebondissement.
Je posai ma coupe et replongeai dans mes pensées, j'espérai secrètement que ces fichus pressentiments n'étaient rien d'autre que des pressentiments. Je sortis de la baignoire, mangeai et me couchai sans plus attendre. Avant de sombrer définitivement dans un profond sommeil, je me remémorai la liste des produits frais que je devrai réceptionner demain, et essayai d'imaginer une excuse plausible après de mon chef lorsque Taylor voudra que je vienne.

Cette fois-ci mon réveil n'avait été d'aucune utilité puisque je n'avais presque rien dormi dû à l'appréhension. Mes cheveux étaient ébouriffées et mon visage était pâle. Je mis une bonne quinzaine de minutes à arranger tout ça.

Avant de partir, je laissai un message à Taylor.

From : Selena

To : Taylor

Hey lovely comment tu vas ? Quand tu voudras que je vienne envoie-moi " Selena c'est maman peux-tu vite venir s'il te plaît c'est urgent". Car je vais te renommer "Mommy".

From : Taylor

To : Selena

Hey cutie oui je vais très bien et d'accord pas de problème mais ton plan n'est pas très fute-fute. Mais j'oubliais que tu étais la reine des plans foireux xD ^^

From : Selena

To : Taylor

Merci du soutien... Et mes plans sont JAMAIS foireux. Celui-ci ne peut que marcher.

From : Taylor

To : Selena

Oh excusez-moi majesté ! Et n'oublie pas d'effacer la conversation ^^

From : Selena

To : Taylor

Ahah très drôle et j'y avais déjà pensé.

Arrivée au restaurant, je mis ma blouse et attendis le livreur dehors. Il devait faire près de 19 C° et je me les gelais sévère. Quinze minutes après, il arriva en camion. Il était vieux et fatigué. Malgré tout, il gardait le sourire, voilà ce que j'aime chez les gens comme ça, toujours souriants et agréables.
On fit l'échange et il repartit en me souhaitant une bonne journée, je lui souhaitai de même.
Il me restait environ un quart d'heure avant que les autres fassent leur apparition. J'avais un peu de temps pour me préparer mentalement à cette journée.

Même si je connaissais assez bien la machine, je ne savais pas vraiment ce qu'elle pourrait nous permettre de faire, les réponses à cette questions étaient assez flous. Voyager dans le passé ? le futur ? ou dans un monde parallèle ? La réponse dans quelques heures.

Ma "maman" m'envoya un message à l'heure du déjeuner. Je m'excusai et me justifiai grâce au message auprès de mon employeur et partis rejoindre Taylor et Demi. Il ne m'avait pas trop donné du fil à retorde aujourd'hui et j'en était restée abasourdie.

Elles étaient assises sur une chaise à l'extérieur du bâtiment et m'attendaient. Je leur souris et m'assis à côté d'elles. Les réjouissances étaient au rendez-vous d'après ce que je vois. D'un coup, toute la peur que j'avais accumulé durant la nuit s'envola suite à leur sourire. On se dirigea vers le restaurant juste adjacent à celui où on a mangé ce dernier jour. 

Demi nous proposa d'aller à la fête foraine juste après l'essai. Je me dis que ça pourrait être une bonne idée, surtout que Taylor a besoin de se changer les idées. On accepta et entama notre repas ou autrement dit pizza. Après avoir mangé comme des "morfales", on paya l'addition puis on monta jusqu'au laboratoire.
L'essaie ou les essaies n'étaient pas officiels sinon je ne pourrais pas y assister. Le côté positif dans tout ça, c'est que cela leur permettra de faire les derniers réglages avant de le présenter officiellement devant tout le monde.

Ce n'était plus du tout le même, leur prototype ressemblait à ceux qu'on voit dans les films de science-fiction. Elles l'avaient peinte et certaines pièces avaient été enlevé et remplacé. Il y avait assez de place pour une personne, peut-être deux mais des crevettes alors. Demi m'expliquait comment elle fonctionnait pendant que Taylor était portée disparue. Finalement elle était revenu avec...du chocolat... Décidément elle était pire que moi. Quoique, je me défendais.

Le moment était enfin arrivé. J'avais interdiction de filmer... Elles me connaissaient par cœur. On s'installa dans la salle vitrée d'où on pouvait contrôler le prototype. Taylor l'activa et la machine se mit à émettre des ultrasons. On se bouchait les oreilles avec Demi pendant que Taylor bidouillait sa télécommande.

Après plusieurs instants, un large sourire illuminait son visage. Elles avaient réussi ! On se serrait dans les bras, sautillait de partout, rigolait comme des folles. Je commençais à faire des danses bizarres pendant que Demi chantait à plein poumon et que Taylor vérifiait qu'aucune personne n'allait faire son apparition. Personne. On continua donc à célébrer cette victoire. L'essaie, étant un exploit, on descendit à toute vitesse à la fête foraine, surtout moi à vrai dire.

Elles prirent leurs affaires pour aller à la fête foraine et me rejoignirent en bas dans le hall d'entré. On passa la porte d'entrée lorsque Demi s'écria :

-Oh non ! Je crois qu'on a oublié de l'éteindre !

-Sérieux ?! 

-Comment se pourrait-il ? Je l'ai fait..., semblait confuse Taylor.

-C'est bon je vais vérifier. Taylor, sors ma voiture en attendant. Tiens les clés.

-D'accord, capitula t-elle. Et c'est le bouton de droite sur la troisième rangé à l'intérieur de la machine ici. La troisième rangé surtout pas la quatrième !

J'acquiesçai et partis vite en prenant les escaliers. Je me justifiai auprès de la secrétaire en prétextant que j'avais "oublié" un objet important et déboulai dans le laboratoire. La télécommande se situait à l'intérieur de la machine. J'entrai dans celle-ci et me mis face au milliers de boutons... Je savais que c'était celui de droite mais plus si c'était la troisième ou quatrième rangé. Je n'avais pas de réseau, le stress s'empara un peu de moi. J'essayai de me souvenir de notre conversation, j'en avais des parcelles.

Je sortis de celui-ci et fis les cents pas. Je devais absolument me dépêcher sinon, je ne sais pas ce que je risque. Je ne pouvais pas appeler Taylor ni Demi, déjà par l'absence de réseau mais aussi car avec les bruit de la de la fête foraine, les sonneries sont inaudibles. J'étais dans de beaux draps. Je pestai contre moi-même et me remis face à ma décision. En réalité, je ne sais pas que serait l'effet du dernier bouton... Au pire, j'appuyai sur les deux, comme ça jesuis sûre qu'elle est éteinte. J'optai donc de commencer par la quatrième rangé. Je pris une grande inspiration et enfonçai fermement mon doigt sur ce bouton.

En une fraction de seconde, un bruit sonore retentit, la machine se referma sur moi sans que je puisse réagir. J'avais beau crier, me débattre mais cela n'avait aucune effet. Il ne me restait quelques secondes avant qu'elle s'actionne...
Je ne saurais dire si le fait de savoir comment cela allait se passer me rassurait ou m'effrayait. Je décidai donc de suivre mon plan et d'appuyer sur le second bouton, avec un peu de chance, tout s'arrêtera. Malheureusement, je n'arrivais plus à voir la télécommande. Tout devenait blanc petit à petit. Mes paupières devinrent lourdes et ma respiration devenait difficile.

Je tombai, malgré moi à terre et priai pour que tout ce vacarme alerte quelqu'un. Les larmes menaçaient de couler, mais je me retins par fierté. J'avais sacrement merdé.
Ce n'était pourtant pas la première fois, mais jamais autant lourde de conséquences. La petite voix dans ma tête commençait à s'estomper et puis plus rien. Le trou noir absolu, tout ce dont je pus me souvenir était l'espoir que j'avais de sortir de ce merdier .

Devenir maître de son destin, j'essaie chaque jour de le faire, mais aujourd'hui, ce fut le destin qui a été maître de moi.