Chapitre 13 ✔

Je restais stoïque. Je regardais Kawtar d'un air neutre. Son histoire n'est pas cohérente avec ses actes. Elle me sortit de mes pensées en affichant une photo. Elle commença par me dire qui était cette jeune femme et m'expliqua qu'elle n'existait pas dans mon monde. Elle se moquait de moi ouvertement. Comment pouvait-elle savoir qu'elle n'existait pas chez moi sans avoir chercher ? De plus, elle m'a précisé, qu'avant d'être chercheur, elle avait été secrétaire pendant quelques mois pour payer ses études.

Kawthar est en quelque sorte comme moi, une anomalie du temps. À l'âge de douze ans elle avait joué trop près d'un site radioactif qui expérimentait déjà les voyages dans le temps. Petite, elle ne savait pas, mais elle avait trafiqué quelque chose. Et en arrivant chez elle, elle ouvrit la porte et découvrit qu'il ne s'agissait plus de sa maison. Elle avait sans le savoir changer de monde. Elle fut recueillie et élevée dans une famille new-yorkaise jusqu'à ses dix-sept ans. Elle comprit enfin ce qui s'était passé lorsque Mr Dos Santos et Mr Matthew travaillèrent sur le projet.

En réalité, elle ne voulait pas copier leur projet et se faire passer pour la personne ayant abouti. Elle voulait juste récolter suffisamment d'informations pour retourner chez elle. Concernant les expériences, c'était faux. Enfin d'après elle, car aucun humain n'avait encore vécu ça avant moi. Donc toute ces rumeurs étaient fausses. Elle avait été obligée d'aller dans leur sens pour justifier les vols de documents, mais cela n'expliquait nullement le fait que à notre première conversation, elle s'était faite passer pour la fondatrice du projet. J'étais déçue de ses deux messieurs car il n'avait pas chercher à comprendre le pourquoi du comment. De plus, c'était probablement eux qui avait colporter toutes ces rumeurs, car il y en avait bien plus que ce que je savais. En attendant j'étais choquée qu'elle m'ait kidnappé malgré ses principes. Tant de mensonges et aussi, apparemment, le gouvernement aurait appris par, je ne savais quel moyen, que j'existais et le premier, ou première, qui me rapporterait à eux aura une récompense, ce qu'ils désiraient. Après tout, contrôler l'espace temps n'avait, n'a et n'aura pas de prix.

Même si elle avait changé de monde, comment pouvait-elle savoir qu'elle n'existait pas ? Après tout, qu'elle existait ou non quel changement ça faisait ? Rien, alors pour moi c'était sans importance. Même moi qui en fais partie, je ne sais pas. Je me torturais l'esprit sans vraiment chercher des réponses, juste pour changer de pensées.

Je me levais et me dirigeais vers la sortie, Kawtar à mes côtés. En un regard, elle comprit ce que je voulais. Elle passa devant et me montra le chemin. On se stoppa devant une porte, et un vigile nous laissa entrer. Ici était Justin, attaché comme un vulgaire saucisson, ses parents assis sur une chaise sans bouger, de simples menottes autour des poignets. Malgré qu'il soit attaché, le voir gigoter me faisait légèrement rire. La scientifique fit un signe de tête et détacha tout le monde.

Une fois libéré, Justin fonça vers elle mais je me mis en travers. Il fut surpris et je lui recommandai d'écouter ses explications, peu convaincantes en ce qui concerne notre kidnapping. Les parents demandaient sans cesse où étaient leurs enfants mais n'obtenaient pas de réponses. La métisse nous fit signe de la suivre, nous nous exécutâmes.

On arriva tous à la villa de Kawtar où Selena nous avait rejoint. Je ne me demandais même plus pourquoi, ni comment. Quand au parents de Justin, ils étaient répartis rejoindre leurs enfants et retrouver une vie normale. L'Algérienne m'ordonna d'appeler mes "amis" afin qu'ils puissent s'expliquer.  
Lorsqu'ils arrivèrent, on laissa les trois scientifiques entre eux et on se posa près de sa piscine, car bien entendu, je ne pouvais pas sortir sans protection. Avec Justin, on s'occupait à jouer au mime tandis que Selena répondait à ses fans sur les réseaux sociaux. Je jetai un bref regard vers elle, et vis des larmes dans ses yeux. Justin se retourna et lui demanda ce qui n'allait pas :

-Rien, juste une poussière dans l'œil.

L'excuse que tout le monde sort quand il pleure, moi j'optais pour le doigt dans l'œil.

-Tu mens. Dis-nous ce qui a, disai-je un peu agressivement pour lui montrer qu'elle était obligée de s'expliquer.

-Juste des remarques désobligeantes à propos de... de rien. C'est pas très important, ça va passer.

-Si tu dis rien on ne peut pas t'aider, Justin l'altruiste était de retour.

-Il a raison Bieber, et puis comment tu veux que ça s'arrête si tu fais rien ?

-Non ça s'arrêtera faut juste que je sois patiente.

-T'es vraiment plus conne que ce que je pensais, lâchai-je comme une tornade sur elle. Les deux me regardaient avec des grands yeux, Selena avait de plus en plus de larmes qui menaçaient de couler. Justin me regardait d'un air mauvais. Je pensais qu'ils avaient compris mon électrochoc mais apparemment non.

-Ce que je veux dire, tentai-je tant bien que mal d'argumenter, c'est que ce n'est pas en se morfondant sur soi-même que ça va changer les choses. Espérer que les choses changent par elle-même est une preuve d'idiotie pure. Tu dois faire savoir ton désaccord et si ça ne suffit pas, demander de l'aide.

Elle semblait perdue par ce que je venais de lui dire. Elle nous tendit son téléphone et on put lire des commentaires du genre désobligeants et grossiers. Que des commentaires dans ce style là. Je me saisis du portable et répondis à l'un d'entre eux : 'C'est pitoyable d'attaquer les gens sur le physique. Sois d'abord irréprochable avant de critiquer les autres.' Certes très direct mais se laisser faire n'était pas une chose admise chez moi. Je lui rendis son IPhone et la rassura sur ce point, même si c'était très compliqué vu notre ressemblance. On la serra dans nos bras et retournions à l'intérieur.

En entrant, miraculeusement aucun corps n'était mort à première vu puis les trois mousquetaires se levèrent en nous voyant. Mr Matthew semblait ne plus en vouloir à Kawtar contrairement à Mr Dos Santos qui restait plus en retrait. 

Sur ceux je pris Justin à part, pour lui faire part d'autre chose. Tout d'abord je lui demandai d'enregistrer une vidéo :

-Coucou, c'est Selena Gomez, je voulais juste mettre au clair plusieurs points. Déjà, je ne tolérerai plus toutes les critiques complètement... méchantes, qui ne sont pas constructives. Je m'aime comme je suis et c'est le plus important. Vous ne vous rendez pas compte mais en s'attaquant à mon physique c'est aussi aux physiques des autres et ça blesse énormément. Je suis sûre que vous n'êtes pas "parfait" non plus donc arrêtez de vous la jouer ! Je sais qu'il y en aura toujours des cons comme vous pour blesser ! Et je n'hésiterai pas à faire ce qu'il faut ! Voilà bisous à mes... selenators, je vous aimes.

Il coupa la vidéo et la posta sur la chaîne Vevo de Selena. Je me demandais d'où il avait obtenu le code. Il commençais à partir mais je le retins :

-Je ne vais pas y aller pas quatre chemins, mais est-ce toi qui m'as dénoncé auprès des autorités ?

-Quoi ?! Bien sûr que non ! Comment peux-tu penser ça après tout ce que j'ai fait pour toi ?

-Calme-toi Calimero c'était juste pour être sûre. Ils me recherchent, je penses que si tu es un minimum intelligent, tu comprendrais que tout le monde est suspect.

-Ce n'est pas une raison ! Et depuis quand tu es aussi vexante envers les gens ?

-Depuis toujours et on ne peut pas dire qu'être kidnappée arrange les choses.

-Rancunière ?

-Ta gueule pour voir ?

-....

-Je vais voir Selena.

-Essaie de ne pas la vexée à nouveau...

-On ne peut pas dire que tu sois un modèle non plus.

-Comment ça ?

Je partis sans lui donner de réponses et partis faire la même chose avec Selena. Elle avait les larmes au yeux, encore. Je comprends ses larmes. Je me pris d'un coup de fatigue et m'assoupis.

J'ouvris faiblement les yeux et trop de têtes se penchèrent sur moi. J'arrivais à peine à discerner qui était où, mais je pus entendre que je m'étais évanouie. D'après le médecin, c'était dû à un sous nutritionnement mais je savais que c'était autre-chose. Mon temps était compté. Aujourd'hui plus que jamais. Je me relevais maladroitement et le médecin me rattrapa avant de toucher le sol. Je le remerciai et il partit. Je fis un rapide tour et constata que je ne connaissais pas l'endroit. Je me trouvais dans un appartement. Les murs étaient froids, sans vie. J'entrai dans la salle de bain et me regardais longuement dans le miroir. Je n'avais pas pris de poids depuis la dernière fois, j'en avait peut-être même perdu.
Je scrutai chaque détail, comme si mon visage ne m'appartenais plus. Des creux commençaient à se former sur mes joues, d'énormes poches se dessinaient sous mes yeux témoignant de la fatigue que j'accumulai malgré tous. Mes cheveux avaient poussé, en y repensant je devais faire une couleur. Je voulais que ce soit ici et pas ailleurs. Évidemment que là ou je vis ils en avaient mais je n'avais jamais testé de couleurs. Ce serait une marque de mon aventure. De ne jamais oublier ce que j'ai vécu. 

J'entendis un grincement de porte et je devinai qu'il s'agissait de BieberonJe me cachai derrière la porte et attendis qu'il se manifeste. Lorsqu'il se montra enfin, je surgit en criant un magnifique BOO! Il cria tel une fillette, et je me pliai de rire. Il souffla en jurant et ronchonna que c'était juste par surprise et non parce-qu'il avait eu peur. Je lui tapai l'épaule et son sourire refit surface. Il me proposa de sortir, de contourner les règles des scientifiques.

On marchait dans les ruelles désertes, deux ou trois paparazzis par là mais rien d'extraordinaire. On s'acheta des boissons au Starsbuck et continua notre route. Sur le chemin, je voyais bien qu'il était nerveux.

-Qui a t'il ?

-Quand tu seras plus là... Je veux dire chez toi, est-ce que tu m'oubliera ?, il me regardait avec des yeux plein de tristesse.

-Non.

-Tu mens... Qui te dis que dans une trentaine d'années avec tes enfants,...ton mari, tu ne m'auras pas oublié.

-Tu fais parti de ma vie désormais, que ce soit toi, Selena ou même Kawtar.

-Kawtar ? Depuis quand vous êtes amies ?

-C'est sans importance, mais sans vouloir être indiscrète, pourquoi ça n'a pas marché entre vous ?

Il expira lentement, réfléchissant sûrement à la meilleure manière de me la conter.

-On se ruiner mutuellement... Elle a fait parti d'une très belle période de mon adolescence. Mais c'est fini.

-Je ne pense pas. Crois-moi.

-Tu es si différente d'elle, je levai un sourcil, tu n'a pas honte de dire ce que tu penses, tu es peut-être impulsive parfois mais c'est attachant. Tu regardes le monde différemment, d'une manière encore différentes de celle de Sel'.

-Ouverte d'esprit on dit. Mais Selena l'est également.

-Oui mais pas de la même façon. À première vu, vous êtes pareil mais finalement vous êtes presque opposées.

-Tu délires, nous n'avons pas le même caractère, mais nous ne sommes pas opposés non plus. Et tu me demandais de ne pas t'oublier mais toi-même tu n'es pas sûr.

-Si je le suis. Les murs ont des souvenirs.

-Mais je trouve ça limite malsain envers Selena, je me coupai net réalisant la triste réalité. On ne peut pas être aussi proche, par principe. Elle t'aime toujours tu sais. Je ne crois pas que ce soit de la PUB, comme certains journalistes le disent.

-Tu t'es documentée à ce que je vois, dit-il avec un léger rire. Je ne pense pas que ce soit vrai. Je ne suis pas son premier amour, ni elle le miens mais ça nous a fait évoluer et je pense que même lorsqu'on sera mariés et qu'on aura des enfants séparément, on s'aimera toujours, mais différemment.

-Ce que tu dis n'a aucun sens, soit tu aimes une personne, soit tu l'aimes plus.

-C'est que tu n'as pas eu de véritable amour.

-Si, de toute façon, je ne comprends pas votre relation et sans doute que je ne la comprendrai jamais.

-Mais promets-moi que tu ne m'oublieras pas malgré tout.

-Je te le promets.

On continuait de marcher sans but précis afin de prendre l'air. Je ne comprends pas leur relation, maintenant qu'il le disait je ne saurais dire si c'était un véritable amour ou du profond respect. Ce qui était sûr c'est qu'il n'était plus amoureux d'elle. Très compliqué d'en être sûr lorsqu'on voyait la complexité de tout mais certains signes ne trompaient pas.

Je le regardais longuement, il avait compris mon regard triste. Je voulais rentrer chez moi, je le devais. Il me serra dans ses bras jusqu'à ce que le temps s'arrêta.

Qu'est-ce que le véritable amour ?

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