PPP [2/2] : Parcours, Pseudos et Publication

Si le titre n'est pas assez explicite, sachez que vous venez d'atterrir sur la seconde partie d'un laïus commencé dans le segment précédent. Bienvenue en 2011 !


La reprise de l'écriture avec un drame érotico-familial très personnel

2011, j'obtiens mon bac (en dépit d'un début d'été mouvementé, où j'avais été nominée comme juré pour un concours littéraire organisé par Skyrock – Top fic, si ma mémoire est bonne, et ses centaines de fictions à lire juste au moment de réviser mes épreuves) et j'entre en fac de droit. Mon implication au sein de GE décroît peu à peu et je finis par quitter l'équipe (non pas par manque de motivation ou de conviction, mais par pur manque de temps – je galérais copieusement avec mes études de droit, qui se sont d'ailleurs soldées par un échec cuisant après 3 ans de galère).

Je quitte tout simplement Skyrock. Ce qui ne sera que le début d'une longue liste de disparitions inopinées du cercle littéraire que j'avais mis tant de temps à investir.

La bonne nouvelle, c'est qu'en 2012, je reprends enfin l'écriture. Après 4 ans à ne m'impliquer que dans des projets collectifs (lorsque je m'impliquais dans quoi que ce soit), je commence un nouveau roman, Rouge Talion, un drame érotique et centré sur une vengeance familiale (là encore, je pense en dire plus à son sujet dans un segment consacré, mais sachez une nouvelle fois que le lien du blog se trouve en commentaire interligne. Il y a encore les chapitres publiés à l'époque, si vous voulez vous faire une idée).

Quant à ma déco de blog, elle s'améliore un peu (je commence à essayer de faire les choses bien), mais ça reste encore très approximatif.

Cette histoire est demeurée inachevée (comme toutes celles que j'ai commencées, en fait). Un an plus tard, j'abandonne le blog et l'écriture à nouveau, laissant tomber cette histoire qui était devenue difficile à écrire. Écho un peu trop fidèle de mon propre parcours, je ne parvenais plus à avancer, d'autant plus que je progressais sans plan en tête, à l'aveugle. Mon héroïne se retrouvait coincée dans son plan machiavélique ? Je l'étais tout autant qu'elle. Fâcheux.


Et enfin, Les Carmidor...

Quelques mois après avoir abandonné Rouge Talion, j'ai vaguement tenté de me remettre à l'écriture avec un roman fantasy, mon genre de prédilection. Il s'intitulait La colère de l'Obscarador, et je n'ai plus aucune idée de ce que ça aurait dû raconter !

Très rapidement, ce projet tomba à l'eau et mes velléités d'écriture avec. À ce stade, j'étais complètement désemparée : j'étais incapable d'écrire à nouveau et pire, je ne réussirais jamais à terminer le moindre roman.

Mais 2013, c'est aussi l'année où j'ai commencé à regarder des séries. Un tas de séries. En commençant par The Tudors, ma préférée, d'où je tire mon amour inconditionnel pour Natalie Dormer, puis avec Game of Thrones, une série que peu de gens connaissaient (dans mon entourage, en tous cas), que j'ai attaquée sans grand espoir juste parce que je savais que Natalie Dormer jouait dans la saison 2 tout juste sortie.

Le coup de foudre se produisit donc une nouvelle fois. Et, au passage, me redonna envie, à moi aussi, de raconter des histoires qui prennent aux tripes.

Je terminais alors une troisième année en fac de droit, et j'avais la tête dans des bouquins d'Histoire du Moyen-Âge (institutions publiques, politiques, royales, etc). Forte de ces nouvelles connaissances qui me faisaient voir ces époques d'un œil neuf et plus averti, j'ai décidé de me lancer dans l'écriture d'une histoire qui devait me réconcilier avec ma plume capricieuse.

Les Carmidor, donc.

Début juillet 2014, après avoir écrit quelques chapitres, je crée un blog Skyrock destiné à héberger cette nouvelle histoire (lien en commentaire interligne, pour pas changer. Merci Wattpad de ne pas nous laisser faire des liens corrects, au passage).

Le projet me passionne, mais je suis peu confiante : après tant d'échecs et d'abandons, je n'ai que peu d'espoir d'achever ce projet. Pire : je ne me sens pas légitime avec cette histoire. Après tout, Key était l'éternelle indécise qui avait vaguement commencé à écrire une fiction dans un genre totalement opposé à la fantasy, qui puisait très (trop) largement dans mon passé familial compliqué et ma vie sentimentale tumultueuse (lol, la moi d'aujourd'hui se dit que la moi de 2014 avait vraiment rien vu).

Je ne voulais pas qu'on associe Les Carmidor à Rouge Talion, ou à moi tout court. D'un côté, ça me faisait un pincement au cœur de « redémarrer de zéro », sans aucun contact avec les gens que j'appréciais, mais de l'autre, mon côté lâche se sentait immensément soulagé de demeurer anonyme. La magie d'internet.


Key est morte, vive Irina Veltugio !

Comme un clin d'œil à mon double-jeu, le pseudo Irina Veltugio est une anagramme de mon véritable nom de naissance, que je n'utilise plus depuis une dizaine d'années.

C'est sous cette identité toute neuve que je (re)commence à faire mon petit bout de chemin sur Skyrock. Les Carmidor s'en sort plutôt bien et moi, je recommence alors à prendre confiance. L'histoire est appréciée, la critique positive, et on ne m'associe qu'à ça. Je suis une page blanche, et ça me convient très bien, parce que ça me permet d'en noircir plein. Je me remets à écrire, beaucoup, ou du moins plus que je n'avais jamais écrit depuis mes débuts sur internet.

D'autres projets voient le jour, notamment Adopte Un Répertoire, annuaire de répertoires (on l'aurait pas dit) qui fournit, pour changer, une critique sur les répertoires et leurs avis sur nos fictions, et Créatique, co-fondé avec la merveilleuse Becca (avec qui j'ai également rédigé un énorme guide, dont je parle dans un segment de ce Rantbook), répertoire original de fictions. Les liens sont en commentaire interligne, et vous pourrez constater que je me suis enfin améliorée niveau design.

En revanche, je ne commence aucune autre histoire. Je m'astreins à une règle stricte : écrire une seule fiction à la fois. Avec, pour objectif, de terminer le tome 1 coûte que coûte (et les suivants, au passage).

Néanmoins, malgré toute ma bonne volonté, je finis par re-disparaître quelques mois. Puis je reviens. Puis je re-re-disparais pendant un an, et je reviens. Puis je re-re-redisparais de fin 2016 à fin 2018. Autant de périodes durant lesquelles je n'écris pas un mot.

Ces longues absences ne sont pas uniquement causées par une baisse de motivation et une perte de confiance : ma vie personnelle me joue des tours dignes d'un roman (qui sait, peut-être qu'un jour, j'en ferai effectivement une histoire, histoire de prouver que Rouge Talion ne m'a absolument pas servi de leçon ?). Or, je suis parfaitement incapable de la moindre imagination tant que mon quotidien n'est pas serein et un peu routinier.

Je gère affreusement mal les commentaires que je reçois (sur Les Carmidor, mais également sur mes autres projets sur Skyrock). J'en reçois beaucoup et, si ça me touche et m'encourage énormément, cela finit presque par me bloquer parce que je ne m'octrois pas le droit d'écrire tant que je n'ai pas répondu à tout le monde (et je n'aime pas répondre 3 mots vite fait, donc chaque réponse me prend un temps non négligeable). La rançon du succès ? Pas vraiment, si l'on considère que beaucoup d'auteurs en recevaient autant sinon plus, et qu'ils géraient bien mieux que moi. Je table donc plutôt sur la rançon de l'incompétence.

Petite précision : aujourd'hui, les commentaires et moi, ça va BEAUCOUP MIEUX. Recevoir des pavés me fait toujours plaisir et j'arrive à gérer les réponses sereinement (chose bête, j'ai un smartphone depuis un an, et ça, ça change la vie. Je gagne un temps monstre sur un tas de choses. Bref, ne vous culpabilisez pas de me laisser des commentaires, bien au contraire (culpabilisez de ne pas en laisser, plutôt, surtout si en plus vous êtes constipé des votes. Sur ce, keur keur bisous).

Me voilà donc à nouveau en fuite, régulièrement, mais de retour aussi, régulièrement. Un cercle que je préfère voir comme vertueux, parce que je reviens toujours, pleine de motivation et d'envie.

Malgré cela, je finis par fermer tous les autres blogs et projets que je tiens afin de ne pas me rajouter trop de pression en plus de Les Carmidor.

Mais en dépit de ces échecs, une immense réussite (à mes yeux) se profile : en des années, je n'ai pas abandonné Les Carmidor, je n'ai pas commencé à écrire autre chose, et, lentement mais sûrement, j'avance. Et je réalise à ce moment-là que je suis guérie de ma bougeotte littéraire.

Quoi qu'il advienne, je finirai Les Carmidor, et cette certitude a été salvatrice.


Adieux, Skyrock...

On arrive (presque) à la fin de ma chronologie. Novembre 2018 : après 2 ans d'inactivité totale, alors que je suis dans le Sud-Ouest, non loin de l'endroit où j'ai vécu jusqu'à mes 18 ans, je décide de reprendre Les Carmidor en main.

Depuis les premiers mots de ce roman, ma vie a bien changé : après être passée par une fac d'espagnol, j'ai fait des études en webdesign et en développement web, et j'en suis sortie diplômée en 2018 d'une licence pro, effectuée en alternance. Une belle revanche pour moi, qui ai testé un tas de filières différentes. Au passage, je décroche le CDI que je convoitais, et après presque deux ans d'errance sentimentale (j'ai switché beaucoup trop de fois de copain), je me suis casée.

Et c'est rassurée par ma vie tranquille et posée de ces derniers mois que je décide de me replonger dans mon roman.

Le retour sur Skyrock fut rude. Vous voyez Simba qui revient sur la Terre des Lions des années après l'avoir quittée, et qui découvre un paysage apocalyptique depuis que Scar occupe la place de Monfasa ? PAREIL. On voit les petits buissons [help, je retrouve pas le nom de ce truc] des westerns voler.

Help me!

Je le pressentais déjà avant mon dernier départ, en 2016, et cette fois-ci, c'était fait : la communauté littéraire avait définitivement quitté Skyrock. La plupart de mes contacts, lecteurs et lectures, et même ami(e)s, s'étaient volatilisés, laissant derrière eux des blogs vides ou plus mis à jour depuis des lustres.

Un peu comme le mien, en fin de compte.

J'ai cependant retrouvé quelques personnes avec qui j'avais noué des liens, des irréductibles qui vivent parmi les décombres (et je les salue au passage !).

Skyrock est mort, et je ne fais que constater le décès.

Alors, je décide de mettre mon blog en ordre, un peu comme un dernier adieu, avant de migrer par ici.

Et là, c'est le saut dans le vide.


Bonjour, Wattpad !

Je découvre, un peu agacée, que j'ai un compte sur Wattpad depuis 2015. Je me souvenais parfaitement l'avoir supprimé, mais des années après, il est toujours là, preuve que leur fonction de suppression ne fonctionne absolument pas. Pas très RGPD-friendly, mais passons.

J'avais en effet vaguement tenté le coup, vite fait, pour voir à quoi ça ressemblait (avant de repartir aussi sec en mode « erk, c'est quoi cette interface qu'on peut pas du tout personnaliser ? Et c'est quoi ces histoires saugrenues à base de gitane violée par un prince qui la kidnappe, lui fait un enfant, l'épouse et en tombe amoureux tout ça en même temps ? »).

2018, je reprends possession de mon compte et décide donc d'y poster Les Carmidor, deux fois par semaine, en sachant que ça me laisserait le temps pour achever ce tome 1. Je vois le bout du tunnel !

Mon enthousiasme retombe violemment quand je me rends compte qu'une sombre gourdasse a plagié Les Carmidor, dont les chapitres étaient restés disponibles sur Skyrock, et les a postés sur Wattpad, trois mois auparavant.

Ceci étant, sa capacité à interagir avec son (mon ?) lectorat étant à peu près aussi naze que son imagination, les dégâts sont limités : l'histoire plagiée a tout juste 300 vues et, malgré le fait qu'elle ait aussi repris mon pseudo (Irina), presque personne ne la connaît.

Par acquis de conscience, après avoir signalé le plagiat à Wattpad (qui a supprimé la copie 2 jours après, ce qui est environ 40 millions de fois plus efficace que Skyrock sur les questions de droit d'auteur), j'envoie un message à chacun des abonnés de la demoiselle, ainsi qu'à tous ceux qui ont commenté son (mon) œuvre plagiée.

Il ne reste quasi rien de la vingtaine d'abonnés qui se battaient en duel sur son compte, et ça me conforte dans l'idée que OUI, en dépit de cette première expérience Wattpad fort déplaisante, cette plateforme a du bon.

Depuis ce jour, je publie Les Carmidor sur Wattpad. La bonne nouvelle, c'est que comme ici, la norme n'est pas aux longs pavés, j'ai enfin réussi à trouver mon rythme entre écriture, commentaires et autres activités liées, de près ou de loin, à l'écriture et au partage d'histoires sur internet.

Onze ans après, il était temps !


Les lecteurs, les Anciens et les Nouveaux

J'achève ce très, très long pavé sur ma vie d'autrice par des remerciements. OUI je sais, c'est excessivement cliché et attendu, comme conclusion... mais contrairement à beaucoup d'auteurs qui parviennent à terminer leur premier jet en un an (comme je vous envie !), moi, ça fait 5 ans que mon lectorat attend la fin (édit du 18 février 2020 : ils ont bien reçu la fin du tome 1, oui ! Et maintenant ils attendent le tome 2, donc en fait l'attente c'est pas fini. Voilà).

Mes plus anciens lecteurs (certains me suivent encore, c'est fou !) méritent 300 ovations, au moins. Leur soutien des premiers jours/mois a été décisif : c'est uniquement grâce à ça que j'ai repris confiance en ma plume.

Quant aux nouveaux lecteurs, un mot pour eux également, parce qu'ils sont la raison de ma venue sur Wattpad : retrouver de nouveaux lecteurs après 2 ans d'absence, et sur une nouvelle plateforme, c'était pour moi l'épreuve du feu. Ce qui allait, ou non, me permettre de raccrocher les wagons et de terminer ce que j'avais commencé.

Aussi, à toi, ancien, nouveau ou futur lecteur : MERCI <3


Ajout du 18 février 2020 : les pseudos, c'est fini

Pour clôturer ce chapitre dans lequel j'ai beaucoup parlé de pseudos, une nouvelle qui date d'hier et qui est très, très importante pour moi : après moult réflexion, j'ai décidé d'abandonner mon pseudo d'Irina Veltugio au profit de mon véritable nom, Olivia Gometz.

C'est une grande décision que je me sentais enfin prête à assumer : après une dizaine d'années à publier sous pseudo, je fais le choix d'utiliser mon prénom et mon nom réels, et ça va avec le fait que j'arrive enfin à parler du fait que j'écris avec mes amis, mes collègues et à peu près n'importe qui lorsque c'est pertinent.

Plus jeune, j'avais besoin de l'identité alternative que m'offrait un pseudo. Elle me protégeait lorsque je postais sur internet, d'une certaine manière.

Aujourd'hui, la boucle est bouclée : l'écriture, une part primordiale de ma vie, peut enfin s'ancrer dans le réel. Désormais, elle n'est plus un secret, et c'est une véritable victoire pour moi.

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