44🎮Reconnexion
Je suis bien là, devant toi.
Alors tu n'as pas à sauter.
De toute façon c'est des conneries, parce que tu as trop d'égo pour ça.
« Je suis là, Andréa. »
Son corps se tourne lentement face à moi, après un léger sursaut, alors que ses yeux s'écarquillent et qu'il me détaille de la tête au pied.
« Elle est devant moi. Ouais. »
Andréa raccroche et glisse son portable dans la poche de son jogging avant d'y enfoncer ses mains et de se tenir droit devant moi, tournant le dos au vide.
Une position qui m'inquiète plus que le fait de le retrouver après tout ce que j'ai vécu.
— Tu pourrais... genre... Te rapprocher de moi ?
— Tu as peur que je saute ?
— Que tu glisses et que tu tombes. À cette hauteur, c'est la mort assurée.
— Alors viens me rattraper.
Soudain, il fait un pas en arrière. Un simple mouvement, tout petit, qui fait d'un coup palpiter mon cœur et vriller mon cerveau à la simple idée qu'il disparaisse maintenant.
Qu'après l'avoir retrouvé, il s'enfuit. De la pire des façons.
Alors mon corps réagit tout seul et je marche rapidement jusqu'à lui avant de l'enlacer avec force tout en faisant gaffe à son appareil, comme pour l'empêcher de faire un mouvement de plus...
Lorsque les larmes me montent aux yeux.
« Espèce de con ! » m'écrié-je jusqu'à entendre ma voix résonner au loin.
« Pourquoi tu es parti sans me prévenir ?! Hein ?! Pourquoi ? Tu parles à tout bout de champ de professionnalisme mais tu ne préviens même pas ton assistante quand tu pars à l'autre bout du pays pour faire de la putain de randonnée ! Pourquoi tu m'as laissée seule ?! »
Andréa se défait lentement de mon emprise et me regarde d'un air ahuri, comme s'il ne comprenait pas ce que je lui dis.
— Tu as saigné ! s'étonne-t-il subitement en regardant mon genou et ma paume.
— Ça a séché depuis le temps, et on s'en fout de ça ! Et puis je saigne bien plus en continue pendant cinq jours par mois !
— On s'en fout ? Mais bordel tu es allée jusqu'où comme ça ?!
— Jusqu'à là-haut, à peu près, réponds-je en pointant du doigt la montagne. Je n'ai pas pu aller plus loin.
— Quoi ?! À cette heure-ci ?! Mais t'es complètement inconsciente ! C'est dangereux ! Et si tu avais eu un accident, hein ?!
Vas-y, engueule-moi.
Je dois être masochiste mais je préfère mille fois ça que ton « Salut » tout pourri de dimanche dernier.
— Tu n'avais pas qu'à me laisser seule !
— Mais c'est toi qui es venue me retrouver ici ! Je ne pouvais pas savoir que tu viendrais au moment où je ne suis pas là !
— À Paris. Tu m'as laissée seule. Devant l'hôtel.
— À quelques lettres près, on croirait que je t'ai abandonné pendant notre mariage.
— Je ne déconne pas, Andréa... Je n'ai pas marché autant dans la pénombre pour que tu joues avec de moi... Quoique je préfère ça que ton silence.
Et ce salaud, après mes mots, se tait.
Il me regarde avec sérieux, les mains sur mes épaules, sans rien dire.
Jusqu'à ce que je ferme les paupières à cause des premiers rayons de soleil dépassant les sommets loin devant nous.
Et qu'Andréa en profite pour me serrer dans ses bras.
Son contact est chaud, apaisant, et redoutablement efficace pour calmer mon cœur.
Je n'avais pas remarqué que notre différence de taille avait été corrigée par les rochers sur lesquels on se tient. Pour la première fois, il est plus grand que moi et je peux me tenir debout tout en collant ma tête contre son torse.
Lorsque je remarque que son cœur, tout comme le mien il y a quelques minutes, est affolé.
« Ouvre les yeux. Tu rates la vue. »
Andréa me tourne légèrement avant de me guider par la main plus près du bord. Me tenant fermement pour ne pas que je glisse ou que je lui échappe, nous nous tenons face à l'horizon et observons le soleil se lever, ensemble.
« C'est magnifique... » murmuré-je en essuyant une de mes larmes.
Je sens son regard sur moi et jurerais l'entendre chuchoter « Ça l'est » tout en me fixant.
Une pression énorme s'échappe de mes épaules et, malgré la difficulté de l'ascension et de mon aventure nocturne pour le rejoindre, je ne regrette rien.
Je me sens... Apaisée.
Plus en phase avec ce que je ressens vraiment, au plus profond de mon cœur.
« Je suis désolée. » commencé-je tout en évitant son regard.
« Désolée d'avoir voulu me servir de toi. De t'avoir blessé... Mais surtout d'avoir fait la différence entre le toi du jeu et celui de la vie réelle. Après avoir appris la vérité, je ne voulais pas le voir. Pour moi, tu étais deux... voire trois personnes à la fois.
Brute, mon partenaire de jeu. Andréa Simon, mon boss dont je devais me venger. Andréa, l'ami beaucoup trop désirable pour ne pas être frustrant.
Mais après avoir tout bien digéré et être parti à ta poursuite... Après avoir marché pendant des heures sur les routes de Lozère, j'ai compris qu'il n'y avait que toi.
Qu'un seul Andréa.
Aussi complexe et tordu que moi, mais unique. Et je n'ai pas à fragmenter ta personnalité pour mieux te comprendre... Je dois juste accepter tout ce qui te compose, même si ça demande un peu de travail.
Le jeu en vaut la chandelle. »
À cet instant, je mettrais ma main à couper que ses joues sont en train de rougir.
Lui qui arrive souvent à contrôler ses vraies émotions, il n'arrive plus à me regarder. Ni même l'horizon. Il se frotte la nuque, se racle la gorge avant de lever les yeux au ciel et de pousser un petit grognement en ébouriffant ses cheveux.
« Décale-toi. »
Je suis son ordre tout en fronçant les sourcils alors que l'eau salée continue de doucement couler sur ma peau. Dos au vide et au soleil levant, je l'observe faire des réglages sur son appareil photo avant qu'il ne le pointe vers moi.
— Tu es vraiment en train d-
— Chut.
— Mais je suis en contre-jour et j'ai encore pleins de choses à te d-
— Tais-toi, ma winneuse.
Ma winneuse.
Je...
Malgré la fatigue et l'émotion, un sourire sincère nait sur mon visage. Un rare sourire qui arrive à me faire mal aux joues tant il est... spécial.
Le vent glacial balaye mes cheveux roux et mes larmes alors que j'entends le bruit du déclencheur et que je sens son regard me transpercer à travers l'objectif.
Ma winneuse.
Tout dans ces deux mots font palpiter mon cœur.
Ce surnom qui veut tout dire entre nous, et sa façon de le posséder.
De lui appartenir tout en ayant une emprise sur lui.
S'il n'y avait pas le vide derrière moi, je pourrais défaillir.
« Tu es parfaite, comme ça » murmure-t-il avant de répondre à mon sourire... Jusqu'à ce qu'il me tourne le dos et s'éloigne de moi.
Je me sens paniquer à n'importe lequel de ses mouvements, comme si la peur de le voir partir loin de moi m'habitait depuis quelques jours.
Suis-je devenu si faible ?
Est-ce que c'est ça, être vulnérable ?
Andréa a brûlé le voile qui entourait mes yeux et mon cœur alors que, d'après Morgan, j'ai littéralement défoncé à coup de pied le mur entourant le sien.
Mais j'ai toujours peur.
« Tu viens ? » me dit-il soudain en me tendant la main.
Je mets quelques secondes à l'attraper, faisant bien attention à ne pas tomber, jusqu'à ce que nos doigts s'enlacent et que je le suive quelques mètres plus loin, jusqu'à sa tente.
Étrangement, le tout petit espace est bien plus chaud et accueillant que je ne l'aurais cru.
Nous prenons tellement de place à deux que même en tailleur, mes genoux touchent les siens.
Andréa, après s'être débarrassé de son appareil et de son manteau, frotte ses mains avant de tirer sur le sac de couchage.
Je l'imite après avoir bu un peu d'eau dans sa gourde, en retirant mon manteau et en venant me loger au chaud contre lui, pendant que le vent secoue un peu plus la toile au-dessus de nos têtes.
« Je ne mords pas. » chuchote-t-il alors que je garde une distance entre lui et moi, quitte à perdre de la chaleur.
Soudain, je sens son bras passer au-dessus de moi pour m'attraper la taille et me tirer contre lui avec force. Ma poitrine collée à son torse, ma respiration s'accélère alors qu'il arrive d'une main habile à tirer sur la fermeture éclair du sac pour nous emprisonner à deux dans le couchage.
Je sens son souffle chaud sur ma peau ainsi que sa transpiration autant qu'il doit sentir la mienne.
Merde. Est-ce que je me suis bien brossé les dents avant de partir ?
— Tu veux un chewing-gum ? me dit-il avec un petit sourire en devinant ma pensée.
— Va chier !... Parce que tu en as ?
Il laisse s'échapper un rire moqueur avant de me tourner le dos et de farfouiller dans sa poche pour me sortir un paquet à la menthe forte ayant fait la guerre.
J'accepte le cadeau et mâchouille bruyamment devant lui, alors que je suis certaine qu'il se retient de se moquer de moi en boucle.
— Tu as marché depuis chez ma mère jusqu'ici ? Dans la nuit ? Et en tennis/jean ? Tu n'es pas croyable, Charlie.
— Tout pour retrouver mon boss.
— Quel chanceux je suis d'avoir une pareille assistante ! Tu devrais monter en haut de la montagne.
— Pourquoi ?
— Tu mastiques comme les vaches au sommet.
Pour me venger, j'arrive à passer ma main gelée sous son sweat et à lui pincer la peau, provoquant un « AIE ! » sonnant divinement à mes oreilles.
Jusqu'à ce qu'il tente de me chatouiller alors que nous sommes vraiment très proches.
De l'extérieur, la scène est forcément ridicule. Mais à l'intérieur du sac de couchage, c'est une taquinerie qui ne sert de prétexte à nous retrouver.
— Ta main est glaciale.
— Les tiennes aussi...
J'aimerais continuer à lui dire ce que je ressens, poursuivre ce que j'ai commencé au bord du vide...
Mais le simple fait de me retrouver aussi proche de lui brouille toutes mes envies et remplace mes désirs.
Ce que je veux vraiment... ce que nous voulons...
Nous nous fixons sans rien dire alors que nos mains se réchauffent à la chaleur de la peau de l'autre, jusqu'à ce que Andréa ferme ses paupières et pousse un soupir lascif me faisant perdre toute envie de discuter.
Mes mains s'aventurent sous son sweat et son t-shirt, le bout de mes doigts dessinant ses abdos et remontant jusqu'à ses pectoraux alors que les siens descendent dans le bas de mon dos et caressent ma taille.
Nous sommes seuls. Coupé du monde dans cet endroit où il n'y a pas âme qui vive.
Seuls, à deux.
Mon souffle s'accélère à mesure que la température grimpe dans la tente et que ma peau picote à chaque contact. Je suis tellement proche de lui que je n'arrive même pas à distinguer mes battements de cœur des siens tant ils sont puissants.
Mes lèvres se perdent naturellement dans son cou alors que les siennes en profitent pour embrasser le haut de mon crâne. Je monte, il descend, je me perds sur les poils de sa barbe de trois jours quand il goûte mes joues salées.
Jusqu'à ce que nous arrivions au point de non-retour.
Que je me remémore notre premier baiser.
J'entends encore les joueurs d'IRIS crier mon pseudo alors qu'il me regarde comme... maintenant. Comme si j'étais la huitième merveille de son monde.
Et que l'on s'embrasse.
Je ressens plein de picotement agréable partant de mes lèvres et descendant jusqu'à mon bas-ventre, emplissant tout mon cœur d'une vague de chaleur et de bonheur liée à un simple échange salivaire.
Nous avons tous les deux un goût de menthe artificielle mais les soupirs que nous poussons sont réels.
Ses dents et les miennes mordillent nos langues respectives avant qu'elles ne se cherchent et se retrouvent. J'ai l'impression d'avoir des vertiges alors que je suis bien allongée.
De tomber alors que nous sommes déjà au sol.
De trembler alors que je n'ai jamais eu aussi chaud.
— Charlie... murmure-t-il lorsque je me décolle de sa bouche pour lécher son cou.
— Oui, c'est mon prénom.
— On ne peut pas aller... loin.
— Je croyais que tu prévoyais toujours le nécessaire...
— Je ne m'attendais pas à te retrouver en pleine nature et encore moins à... faire ça dans ma tente. Bordel...
— Alors qu'est-ce qu'on fait ? Je dis « oui » d'avance.
Andréa se mordille la lèvre et me fait un regard bien pervers avant d'attraper mon poignet et de l'amener jusqu'à la bosse de son jogging.
Il me tend sa main pour que je fasse de même et je vais même au-delà de ses espérances en glissant directement la sienne dans ma culotte.
Les boutons de mon jean déboutonné à la va-vite, je l'autorise à se faufiler pendant que je me fraye un chemin dans son caleçon pour retrouver sa virilité tendue.
Nous nous embrassons de nouveau mais cette fois-ci, plus fiévreusement, alors que nous partons chacun à la redécouverte de l'autre. Ma main droite faisant des va-et-vient alors que ses doigts me titillent en attendant que je sois bien plus trempée. Ce qui arrive vite, très vite.
C'est plus intense, comme si nous n'avions pas le temps, alors que nos mouvements s'accélèrent. Tout devient plus fort.
Mes couinements contre ses lèvres tout comme ses grognements bestiaux. Nos mains de libres caressant nos peaux tandis que nous nous donnons mutuellement un maximum de plaisir.
Je gémis encore plus fort quand il arrive à introduire un deuxième doigt en moi tout en s'occupant de mon clitoris. Et il m'imite quand je le serre plus fort et que je vais plus vite.
Encore.
Encore, encore, encore.
Je veux Andréa, toujours plus.
Putain, si seulement j'emportais toujours des capotes sur moi. J'ai tellement envie de lui mais je ne suis pas assez dingue pour faire cette erreur, et lui non plus.
Ma voix s'élève dans le silence de la montagne lorsqu'il me mordille le lobe d'oreille avant de me chuchoter qu'il ne peut plus se retenir.
Ça tombe bien, car moi aussi.
Je sens ses doigts m'empaler, faire naitre une immense chaleur à l'intérieur lorsque mon corps se tord tant l'orgasme est bon. Ma tête est perdue en arrière alors que j'accélère d'un coup avec son membre et le sent vibrer dans ma main.
Son grognement et sa plainte me passent vraiment au-dessus tant je suis encore prise dans ma transe jouissive, jusqu'à ce que la pression redescende quand il retire ses doigts.
Et s'il s'est plaint, c'est parce que mon autre main a griffé le bas de son dos tant il fallait que je me raccroche à quelque chose pour supporter ce qu'il m'a fait.
Quant à lui, c'est ses dents plongées dans mon cou qui m'assure que je lui ai fait du bien. Tellement qu'il a dû de faire une marque de dents.
« Putain... » soupire-t-il en fermant les paupières et en tentant de calmer sa respiration alors que ma main est toujours agrippée à son membre.
— Andréa. Euh...
— Quoi ?
— J'ai du sperme plein la main.
— Chiotte... Désolé. Euh... Prend ma gourde et des mouchoirs. Tiens. Désolé.
— Pourquoi tu t'excuses comme ça ?
Il cligne plusieurs fois des paupières, persuadé que j'étais le genre de fille que ça peut gêner... Jusqu'à se rappeler qui je suis.
Pas ce genre-là.
— J'accepte ton cadeau de la nature dans mes mains.
— Ta gueule, Charlie.
— Tu rougis ? T'as honte d'avoir spoutché ?
— Va te laver les mains !
— Attends, tu ne veux pas savoir quel goût t-
— TOUT DE SUITE !
Je rigole comme une gamine face à son sentiment de honte alors que la seule chose qui m'ennuie, c'est de ressortir du sac de couchage pour affronter le froid.
Mes dents claquent à cause du froid alors que l'eau coule doucement sur ma main, lorsqu'Andréa me rejoint et me vole un peu de son eau pour faire de même avec la sienne.
Accroupie au pied d'un rocher, dans le froid et tout débraillé, c'est le moment post-sexe le moins romantique que j'aurais pu imaginer.
Quelques minutes après, nous retournons dans le couchage et alors que je pense qu'il va continuer sa nuit matinale, Andréa me rapproche de lui pour que je pose ma tête sur son torse.
Il caresse mes cheveux avec délicatesse avant d'embrasser mon cou et de me câliner en silence jusqu'à ce que l'on s'endorme dans les bras l'un de l'autre.
Et contre lui, après le shot d'endorphine qu'il m'a donné... je dors comme un bébé.
🎮🎮🎮
« BWAAAA ! »
Je sursaute, toute paniquée, alors qu'Andréa est à moitié hors du sac de couchage, les yeux écarquillés et l'air choqué.
Ne comprenant pas sa réaction, ce n'est que quelques secondes plus tard que j'en apprends la cause : un klaxon.
Le klaxon de l'unique voiture à la ronde qui pourrait réveiller un ours en pleine hibernation à des kilomètres.
— Bwaaa ? répété-je après avoir bâillé.
— Oublie.
— Jamais.
— C'est Morgie, ça. Il doit nous attendre en bas. Il est... putain. Tôt ou tard. Ça dépend.
— Morgan va me tuer.
Andréa tourne rapidement la tête vers moi pour me dévisager d'un air suspect avant de... faire la gueule ?
« Traine-pas. » dit-il en commençant à ranger ses affaires et en évitant mon regard.
Oui, il fait la gueule. Mais pourquoi ?
Je croyais qu'entre nous, il y avait eu reconnexion ?
Qu'il avait compris ce que je ressentais et... est-ce que je me suis fait des idées sur ses sentiments ?
Son changement d'attitude m'énerve plus qu'il ne m'inquiète et je dois avouer que l'envie de lui faire un croche-patte pendant qu'il descend devant moi est tentante. Très tentante.
Avec son énorme sac sur le dos et son appareil photo qu'il a eu la confiance de me confier, nous arrivons crevés et chargé jusqu'à la voiture de Morgan alors que le soleil perce à peine les nuages à 11h passé.
Adossé à sa Tesla, Momo alterne son regard entre Andréa et moi, un air pervers sur le visage.
Mais le photographe l'empêche de faire une réflexion en lui montrant un magnifique doigt d'honneur avant de passer devant lui et de balancer son sac sur le siège passager.
— On a rendu le monsieur bougon ? plaisante Morgan.
— Il faut croire... Et toi ? Tu m'en veux de m'être sauvé en douce ?
— Ouais mais bon, je savais comment te retrouver même avec un réseau aussi merdique. Maintenant, j'ai toujours un œil sur toi.
J'en étais sûre. Il est plein de ressources. C'est rassurant et flippant à la fois.
Sauf que notre bref échange est interrompu par un râle provenant de l'arrière de la voiture où Andréa s'est déjà installée.
Je prends ma place de copilote et apprends de Morgan que la mère d'Andréa et son compagnon sont partis tôt travailler ce matin. Je devine avec de brefs détails qu'Isabelle travaille au bureau de poste de la ville où nous avons été au restaurant hier soir, et donc avec JP.
Ils ont estimé que comme ils se levaient tôt, ils ne devaient pas nous déranger... Donc ils ne sont pas au courant de ma fuite nocturne. Et tant mieux.
— Ça peut rester entre nous, poursuit Morgan en tapotant ses doigts sur le volant. Mais t'es vraiment perchée comme meuf.
— Dit-il. Ça nous fait un point commun, sauf que chez moi, ça se voit plus.
— En quoi je suis perché ?
— T'es sortie de notre chambre d'hôtel à 3h du matin pour aller je ne sais où pendant une heure. Tu sais que je sais mais je veux savoir ce que tu sais !
— Dépose-moi ici.
Le ton d'Andréa nous surprend tous les deux alors qu'il veut que l'on s'arrête de nulle part.
— Andy, tu v-
— LAISSE-MOI SORTIR !
— Ok, ok... Putain mais qu'est-ce que tu peux être chiant parfois !
Andréa, ses affaires laissées dans la voiture, claque la porte et commence à faire le reste du chemin à pied alors que Morgan pousse un long soupir fatigué et le regarde dans le rétroviseur.
— Attends, tu vas vraiment le laisser faire le reste à pied ?!
— On arrive dans cinq minutes. Ça va lui faire vingt minutes pour réfléchir à son attitude merdique.
— Ça doit être de ma faute...
— Oui et non. Andy est juste...
Morgan s'interrompt et laisse passer une voiture à un croisement avant de masser son front d'une main et de rouler des yeux.
— Il est juste débilement jaloux.
— Jaloux ? De... toi et moi ?
— Ouais. Tu m'as appelé « Morgan » devant lui, c'est ça ? Il a dû comprendre qu'on s'est rapproché pour que je te donne mon prénom. Et alors parler de la chambre d'hôtel qu'on a partagé, c'était LE truc pour le faire vriller.
— Mais... Je ne t'intéresse pas.
— Dans une autre vie, peut-être. Dans celle-là, pas du tout. Tu me fatiguerais tellement. Y'a qu'un mec tordu comme Andréa qui pourrait te supporter.
— T'es adorable, merci. Alors pourquoi c'est la deuxième fois que je vous vois ensemble et il est en colère ? Vous êtes vraiment ami ?
— Pire, on est comme des frères. C'est pour ça qu'il est vénère. La jalousie, Charlie...
Eh ben la jalousie d'Andréa va le faire marcher sur le bord de la route pendant qu'on boira tranquillement un chocolat chaud !
J'y repense encore sous la douche à notre retour, alors que l'eau chaude chasse toute la crasse de ma randonnée nocturne et que ma peau sent la noix de coco. Ça me pique un peu au niveau de mes éraflures mais ce n'est rien comparé à la froideur d'Andréa.
Tout ça parce qu'il est jaloux ? J'ai envie de le tarter.
Il ne m'a même pas dit ce qu'il pensait de mes aveux au bord du vide et parler de ses sentiments ne semble clairement pas être sa tasse de thé.
Mais plus j'y pense et plus je le comprends : je réagirais pareil.
Et j'aurais autant de mal à montrer mon amour.
Alors comment faire face à cet homme qui, malgré mes sentiments tout frais et plus qu'évident pour lui, refuse d'y mettre des mots ?
C'est là que la solution arrive comme une fulgurance...
Je dois lancer une nouvelle partie entre nous mais cette fois-ci, pas pour une pseudo vengeance, non.
Je vais jouer à fond pour qu'il m'ouvre son cœur de pierre.
Agitation sous la tente, vous vous y attendiez ? 😏
Qu'avez-vous pensé des aveux de Charlie et de la non-réponse d'Andréa ? Non-réponse ou réponse physique ? 🤔
De leurs retrouvailles et cachoteries sous la tente ? J'ai beaucoup aimé apporté une touche de réaliste à la fin avec leur moment post-coït très glamour 🤭 Ah ben la réalité est bien différente des films !
Et enfin, de la jalousie d'Andréa concernant la relation Charlie/Morgan ? Justifié ou une simple expression de ses sentiments ? 😉
J'espère que ce chapitre vous a plu, n'hésitez pas à me soutenir en votant et/ou en me laissant un commentaire pour me donner votre avis ! On se retrouve la semaine prochaine pour la suite !😊
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