32🎮Galerie Mimi

J'ai l'impression de me réveiller d'un délicieux rêve alors que mon envie de faire pipi, elle, n'est pas d'accord pour le faire durer.

Je me tortille dans le lit, les pieds me battant avec la couette, jusqu'à me prendre une main sur la tête et sursauter.

« Mmmm... »

Lorsque je me rappelle où je dors et avec qui.

Je me glisse doucement hors des draps et file sur la cuvette pour me soulager alors que le soleil ne s'est même pas encore levé dehors. La tête dans le cul, obligée d'uriner dans le noir tant la lumière me perturbe.

J'ai passé la nuit chez Andréa. J'ai dormi nu dans ses bras et notre baise était... hors notation. Ce n'était pas comme mes plans culs ou coups d'un soir, ce n'était même pas de la « baise » à proprement parlé.

Je l'ai su lorsque nos regards se sont croisés alors que l'on avait réussi à se synchroniser pour jouir ensemble. Ce qui déjà, est un très grand exploit qui mérite plus que la moyenne.

La tête encore dans les nuages et l'envie de dormir irrésistible dans tout le corps, je me faufile à tâtons sous la couette. Prête à replonger dans les bras de Morphée, je tourne tout de même la tête vers Andréa pour l'observer dormir lorsque je croise ses yeux grands ouverts.

— Bordel, chuchoté-je, tu m'as fait flipper !

— C'était trop tentant.

— Tête de pervers.

— Aucun regret... Tu veux te lever ? Il est quelle heure ?

— Environ cinq heure du mat'.

— Viens là, alors.

Andréa tend son bras vers moi et m'attire comme la veille près de son torse. Il plonge son nez dans ma chevelure rousse et soupire lascivement avant de caresser doucement ma main.

C'est un autre homme. Qu'est-il arrivé à l'Andréa que je connais ? Est-il mort dans la nuit ?

— T'es toujours comme ça avec les femmes ?

— Mmm... Comment ?

— Aussi agréable, doux, chaleureux, bref, pas toi ?

— Ta gueule.

— Ah merci, tu me rassures.

Je ne peux m'empêcher de lui faire un bisou sur la joue alors qu'il grimace et continue à frotter son nez. Soudain, il se met à soupirer et penche la tête vers moi pour me regarder d'un air à la fois sérieux et ensommeillé.

— T'aimes ça, jouer à ton jeu vidéo ?

— J'adore, tu n'as pas idée. Pourquoi cette question ?

— T'as jamais pensé à... enfin non. Laisse tomber.

— Quoi ? Ne joue pas avec mes nerfs aussi tôt.

— C'est toi qui m'as réveillé.

— Ouch touché ! Mais si tu ne termines pas ta phrase, je vais vite sombrer.

— Si tu es si bonne que tu l'affirmes, pourquoi tu ne deviendrais pas streameuse ? Sur Twitch ou YouTube ? Je sais que c'est dur mais tu pourrais faire de ta passion ton travail.

— Comme toi, tu veux dire ? Mouais...

— Vive l'enthousiasme. Après tu fais ce que tu veux, je balance ça comme ça.

— Et tu n'aurais plus d'assistante ? Ça t'irait ?

— Franchement, vu la qualité de mon assistante, je peux très m'en pass- Aie !

Je lui fais une grimace après avoir tiré sur quelques-uns de ses poils de torse pour le faire taire.

Ma tête se glissant sur son pectoral, écoutant ses battements de cœur régulier jusqu'à ce que j'entende sa respiration redevenir régulière prouvant que le sommeil l'a rattrapé.

Streameuse ? Mouais... C'est à creuser...



Le réveil quelques heures plus tard est plus difficile pour moi.

Je m'étire comme un chat dans le grand lit, baillant à m'en décrocher la mâchoire, lorsque je me rends compte qu'Andréa n'est plus là.

Soudain, la panique me gagne.

Une sale impression. Un déjà vu que j'ai déjà vécu et fait subir à des hommes : je crois qu'Andréa s'est tiré de son propre appartement sans me prévenir.

Il n'en aurait aucune honte, le salaud. Et j'en aurais fait de même pour éviter une discussion gênante sur nos ébats de la veille.

Je renfile ma culotte et mon t-shirt, ignorant mon legging trainant je ne sais où dans la chambre, avant de sortir à pas de loup et d'aller jusqu'à la cuisine d'où j'entends un bruit assourdissant de marteau piqueur... qui est en réalité la cafetière du photographe.

Ce dernier est de dos, son corps moulé dans un t-shirt proche du corps alors que ses fesses nagent presque dans son jogging. Il a des écouteurs aux oreilles et une pomme accrochée à sa bouche... qu'il manque de faire tomber par terre par surprise en me voyant.

— Je pensais que tu dormais encore, dit-il en retirant l'un de ses écouteurs Bluetooth. C'est la machine qui t'a réveillé ?

— Non. Juste l'impression que tu allais te sauver de ton propre appart en me laissant un mot.

— J'allais venir te réveiller. Je dois aller à la salle de sport, c'est mon rituel du dimanche matin. Pourquoi tu pensais que j'allais te laisser en plan ?

— Parce que c'est « toi », non ? C'est comme ça que tu fonctionnes ?

— Pas avec toi.

Il tape mon nez d'un doigt et me fait un clin d'œil provoquant un rougissement que je cache en relevant mon t-shirt jusqu'à mes oreilles.

Ce n'est pas du tout discret et très enfantin mais je n'ai rien trouvé de mieux.

— Tu pars quand ? demandé-je en m'asseyant au bar.

— Dans quelques minutes. Tu veux rester pour bosser sur l'expo ? Ou tu veux que je t'accompagne jusqu'au métro ? C'est sur mon chemin de course.

— Tu l'as tué ?

— Qui ?

— Le fait que tu ne t'étonnes pas plus que ça de ma question est déjà louche, en soi... Mais je parle de toi. Du vrai Andréa. Tu l'as tué ? Parce que je ne t'ai jamais connu aussi aimable avec moi.

— On est ami maintenant, non ? Officiellement. Plus de tension sexuelle, rien.

— Ce n'est pas faux.

— Tu as aimé ? Hier soir ? Honnêtement.

C'était plus qu'une baise. C'était un putain de truc. C'était comme finir premier pendant la course Arc-en-ciel dans Mario Kart sans tomber une seule fois dans le vide.

— C'était cool.

— Ah. Tant mieux, alors. Une seconde.

Raaah Chachou ! Sois un peu sincère ! T'aurais pu lui dire que c'était plus que cool !

Andréa regarde son portable et j'ai une demi-seconde pour voir un appel entrant de la part d'une femme nommée « Mimi ».

Avec un cœur à côté de son prénom.

Ah. Est-ce que... AH.

Est-ce qu'un homme comme Andréa prendrait la peine de mettre un émoji cœur pour l'un de ses contacts « anodins » ? Je n'en ai pas l'impression.

Il lève son doigt vers moi et prend l'appel en s'éclipsant en direction de sa chambre mais j'ai le temps d'entendre un magnifique « Allo ? Je te manque tant que ça ? » qui provoque une douleur dans ma poitrine.

De la jalousie ? Non, je suis au-dessus de ça. Et puis maintenant, Andréa et moi sommes d'innocents amis ayant comblé leur frustration...

Peut-être que ça me fait mal parce que je ne pensais pas qu'Andréa serait proche d'une autre femme. Proche au point qu'il lui réponde d'un ton mielleux en demandant s'il lui manque.

Pourtant, il n'y a qu'avec Flo et Léonore, qu'il parle comme ça. Est-ce qu'il a une autre femme aussi importante qu'elles dans sa vie ?

Je termine la pomme qu'il avait entamée et m'apprête à me préparer lorsqu'il revient dans le salon, l'air embêté.

— Ça va ? Un souci ?

— Non, rien. J'ai repensé à un truc. Écoute, Charlie, ce serait bien que l'on parle... toi et moi.

— Euh... Ben, on fait quoi là ?

— Non mais j'ai besoin de te parler d'un truc... important.

— C'est par rapport à l'exposition ou à l'autre femme de ta vie ?

Andréa arque un sourcil et ne cache pas sa surprise, lorsqu'il lève les yeux au plafond et déglutit.

— C'est ça, « l'autre femme de ma vie ».

— Ah donc tu es en couple ? Un couple libre, c'est ça ? Sinon tu n'aurais pas couché avec moi, hein ?

— C'est... plus compliqué que ça.

— Tu m'étonnes que j'ai été naïve de croire que tu tomberais amoureux ! m'exclamé-je en souriant. T'as déjà quelqu'un dans ta vie, hein ?

Et alors que je pense que la plaisanterie va s'arrêter là, qu'il va me dire qu'il déconne et qu'il parlait à sa mère ou je ne sais quelle tante s'appelant Mireille, il baisse la tête.

Andréa passe nerveusement sa main dans ses cheveux « retour de baise » et fuit mon regard jusqu'à en rougir.

Alors c'est vraiment moi qui me suis fait avoir ? Qui ai perdu la partie ?

Il n'y avait aucune foutue chance que je fasse tomber Andréa parce qu'il a gardé son plus gros secret pour lui. Un secret que même ses amis ignorent ?

C'est si honteux que ça, de dire que l'on est amoureux aux autres ?

— C'est plus compliqué que ça. En fait, non. C'est assez simple.

— Et c'est à moi que tu veux en parler ? Pourquoi moi et pas Momo, par exemple ?

— Oh, il est déjà au courant. C'est le seul. Mais toi... Bref. Il faudra qu'on parle. Mais je n'ai pas « quelqu'un dans ma vie », à proprement parlé. Je ne suis pas en couple ou quoique ce soit et non, tu n'es pas mon amante, pour le coup.

— Je n'y comprends rien.

— C'est ma faiblesse inexploitable.

J'ai du mal à le comprendre mais j'ai tout de même l'impression d'avoir perdu mon pari contre moi-même. Même si j'avais abandonné en cours de route.

Ce sentiment de déception, je sais d'où il vient. C'est parce qu'hier soir, ne serait-ce qu'une seconde, j'ai cru qu'Andréa était amoureux de moi. La façon dont il m'a regardé, j'y ai cru. Tellement que moi aussi, j'ai cru tomber amoureuse.

Mais c'était une belle mascarade présentée par les hormones en chaleur pendant l'acte reproductif. Confondre amour et affection ressentie pendant un moment d'intimité, c'est un classique.

C'est l'erreur des débutants, pas la mienne.

Je me suis fait avoir une petite seconde.

Andréa Simon est vraiment le diable. Même sans le vouloir.



🎮🎮🎮



DarkNess : Lucky, tu fous quoi ? Ça fait dix secondes que le boss est libre d'accès ! Frappe-le !

Raaven77 : Je ne vais pas tenir longtemps. Elle revient quand Mawa de son boulot ?

DarkNess : Je n'en sais rien mais cette session de speedrun est totalement foirée là. On fait un temps de merde. OH LUCKY !

Lucky_Chupa : Déso, j'arrive.



Je reprends mes esprits et fais courir mon personnage en direction du boss pour enchainer les coups et lui enlever ses derniers points de vie.

Un soupire las s'échappe de ma bouche alors que je vois le temps pris pour le battre. Très mauvais. Même sans Mawa certain soir, on arrivait à faire mieux à trois mais là... C'est moi qui déconne.

Mon cerveau est un peu ailleurs.



Lucky_Chupa : On devrait faire une pause.

Raaven77 : PAUSE PIPI !

DarkNess : Je nous ai fait des mugs pour la LAN. Ça accompagnera les t-shirts que je vous ai envoyé il y a quelques mois.

Lucky_Chupa : Tu me montres ça sur Discord ?



DarkNess m'envoie une photo d'une tasse avec le logo de notre guilde créée par Raaven ainsi que celui de la LAN d'IRIS et sa date. J'avoue qu'il n'a pas chômé et qu'il doit être le plus motivé de tous... Alors qu'il est celui ayant le moins besoin du cash price.



Lucky_Chupa : Dark, pourquoi tu participes ? Pour l'argent ou l'envie de gagner ?

✉DarkNess : Pour la gloire, la coke et les putes !

Lucky_Chupa : J'en étais sûre...

DarkNess : Non, sérieusement, parce que j'ai envie de jouer avec vous. Ok, on le fait déjà mais c'est la première fois depuis notre création qu'on s'investit à fond. J'adore combattre avec vous-même si au début, j'avais des jugements machistes parce que Mawa et toi êtes des meufs...

Lucky_Chupa : J'ai noté que je devais te péter la gueule pour ça déjà.



Nous nous répondons par GIF pendant deux bonnes minutes jusqu'au retour de Raaven et à notre reprise de notre entrainement. J'ai moins la tête ailleurs, surtout grâce à ce que m'a avoué DarkNess sur ses motivations.

En tant que leadeuse de notre groupe, je n'ai pas le droit de faillir. Pas maintenant après tout ce qu'on a accompli. Nous ne sommes qu'à une semaine de la LAN. Une semaine de la victoire.

Je ne dois surtout pas être guidé par mes sentiments.

...Même si j'appréhende déjà lundi matin et la reprise du travail avec Andréa.

« Hello ! » s'exclame Anna deux heures plus tard alors que je suis affalé dans notre canapé devant une vidéo YouTube. « Je nous ai pris deux pokebowls dans le restau que Flo nous avait conseillé sur son Insta ! »

Ma colocataire prend son temps pour s'installer et me donner mon plat alors que je lui fais rapidement un virement Lydia, lorsqu'elle vient à mes côtés et me montre la télévision du doigt :

— Une série de vidéo sur la street food coréenne ? T'avais faim à ce point-là ?

— Je regardais une vidéo sur des stratégies d'ISIS d'HydroBeast... et puis ça a dérapé. Merci pour le repas.

— 'Pas de soucis ! Je devais y aller avec ma sœur de toute façon mais en ce moment, elle est... trop occupée.

La logique voudrait que je lui demande pourquoi sauf qu'une autre question me vient sur le bout des lèvres et fait déjà froncer mes sourcils en pensant à cette « trahison ».

« Est-ce que tu as parlé de ma vengeance sur Andréa à ta sœur ? Alors que c'était notre secret ? »

Anna, la cuillère en suspens, me regarde avec de gros yeux avant de les lever au plafond pour prouver sa culpabilité.

— Meuf...

— Alors oui, je lui en ai parlé mais je te jure qu'elle a gardé le secret !

— Ben visiblement, non. Elle l'a raconté à son mec qui l'a dit à Andréa !

— Son mec ? Nina n'a pas de mec.

— Celui qui fait du sport avec Andréa le dimanche matin. Apparemment, c'est bien son amant. Pas sûr que ta bombasse de sœur ait fait vœu de chasteté !

— Alors ça expliquerait pourquoi elle est préoccupée en ce moment... Mais je te jure que ce n'est pas son genre de raconter ce que je lui dis !

— Mouais...

Anna semble partir dans une grande réflexion intérieure concernant sa sœur, oubliant même de manger son pokebowl alors que j'arrive à la fin du mien. Je commence à regretter mon accusation mais surtout d'avoir peut-être merdé en révélant un secret de sa sœur.

Et puis, ça se trouve, Andréa n'a pas eu à aller si loin pour découvrir mes intentions à son propos. Il est assez intelligent pour l'avoir envisagé... Ou alors, il a bluffé.

— Désolé, commencé-je en frottant ma nuque, je n'aurais pas dû t'accuser sans preuve.

— Hein ? Oh. Ne t'inquiète pas... Je suis surtout surprise pour ma sœur. Si c'est bien vrai, c'est qu'elle me cache beaucoup de choses. Je me demande pourquoi...

— Chacun son jardin secret.

— Je ne t'ai pas demandé pour hier soir, d'ailleurs. Ça s'est bien passé ?

— Ça ne te saoule pas de m'entendre parler d'Andréa ? Ou même qu'on parle de mec ?

— Non, justement. Mes collègues de travail sont tous mariés avec des enfants et on ne parle que des actualités de notre domaine... C'est ennuyeux. Et avec mes potes de cosplay, on ne parle que de manga donc j'aime bien entendre tes histoires. Ça me change.

Je pose ma tête sur son épaule alors qu'un doux rire s'échappe de sa bouche avant qu'elle n'y enfourne une grosse cuillère de son pokebowl.

Soudain, alors que de sa main libre elle se met à me caresser les cheveux, je ressens une profonde détresse et un besoin de me confier. De parler de mes sentiments.

Une envie que je ne ressens qu'avec Mawa quand nous parlons par message... Mais aujourd'hui, elle ne me répondait pas.

— Est-ce que tu es déjà tombée amoureuse, Anna ?

— Oui, quand j'étais à la fac. J'ai eu plusieurs petit-copain mais j'ai su ce que c'était l'amour avec un camarade de promo... sauf que ça n'a jamais abouti.

— Pourquoi ?

— J'étais trop flippée ! Timide à mort et je n'ai jamais pu le lui dire. Au final, il est parti en Amérique latine avant la fin de notre année et il s'est marié il y a deux ans.

— Tu ne m'en as jamais parlé.

— Je n'aime pas y repenser. C'est douloureux... Mais je l'aimais vraiment. On était proche, on discutait à pas d'heure, on avait de bons points communs et je sentais un truc quand on se frôlait... Mais c'était à sens unique. Pourquoi ta question ? Tu es amoureuse d'Andréa ?

Je relève les yeux vers elle avant de fixer un point imaginaire au loin et de réfléchir à tout ce que je ressens, tout ce qui compose l'amour et à ne pas mélanger l'affection liée au sexe et mes précédentes expériences...

« Non », avoué-je enfin. « En tout cas, toutes ces choses dont tu m'as parlé sur l'amour, ce n'est pas avec lui que je les ai ressentis aussi fort. Andréa... il y a quelque chose, c'est évident, mais si je devais éprouver de l'amour pour quelqu'un dont je suis très proche, qui me comprend sans mot, ce serait... »

Anna est pendue à mes lèvres alors que tout se bloque dans ma bouche. Je déglutis et m'apprête à parler « d'elle », de tout ce qu'elle m'a fait ressentir et qui me fait douter de mon hétérosexualité, lorsque mon portable sonne.

« Quand on parle du loup... » murmure Anna en voyant le nom d'Andréa s'afficher sur mon écran.

J'hésite à répondre mais me décide après quelques sonneries et me lève de ma place pour ne pas que ma colocataire m'espionne.

— Allo ?

— Demain, 10h, rendez-vous à l'adresse que je t'envoie par SMS.

— Okay... C'est tout ?

Un classique d'Andréa que d'être rapide, précis et froid lorsqu'il donne une instruction par téléphone alors qu'il travaille. J'en ai l'habitude depuis le temps, mais là...

Je croyais qu'en devenant « ami », il serait plus gentil ? 'Faut croire qu'on ne peut pas changer son boss du jour au lendemain.

— Non. Tu pourras... hum...

— Oui ?

— Tu n'es pas obligé de m'apporter mon café.

— Ah. Ok. Autre chose ?

— Je... C'est moi ou... Non rien. À demain.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il a raccroché.

C'est moi ou cette conversation était étrange ? Andréa avait l'air préoccupé par quelque chose. D'habitude, quand c'est le cas, il ne le montre que physiquement et pas par la parole.

Est-ce que c'est parce qu'il veut profiter de demain pour avoir cette fameuse discussion importante avec moi ?



Mes incertitudes et questionnements sur tout ce qu'il se passe en ce moment entre lui et moi me font passer une désagréable nuit et même mon anticerne n'arrange pas mon cas. Je le vois bien dans le reflet de la vitre du métro alors que je me dirige à l'adresse qu'il m'a envoyée hier soir.

Après quelques minutes de marche dans une rue atypique où les magasins d'artisans horlogers et les lieux d'expositions se succèdent, j'arrive devant une galerie d'art à la façade moderne mais entourée par du lierre grimpant.

« Galerie Mimi »

Mimi... comme... la Mimi qui a appelé Andréa ? Alors c'était le numéro de la galerie et pas une femme cachée ?

Je pousse un soupir de soulagement alors qu'un poids sur mon cœur s'envole et me fait comprendre à nouveau que je ne suis plus insensible au diable.

Qu'à cause de notre soirée, je suis au bord du précipice. Prête à tomber dans ses bras pour qu'il récupère les morceaux de mon cœur, déjà dans un sale état, et les jette à la poubelle.

Avant d'entrer, je m'attarde sur l'immense photographie noir et blanc exposée en vitrine : une femme de dos et ne portant qu'un long pull aux mailles blanches contrastant avec ses longs cheveux de jais et ses lèvres rouge vif.

Tiens, j'ai déjà vu cette photo quelque part... mais où ? C'était rapide... Un fond d'écran ? Celui d'Andréa ? Non... Ce n'était pas une photo de l'un de ses books ?

J'aimerais la détailler un peu plus mais me rappelle que j'étais déjà en retard et qu'Andréa n'apprécie que légèrement, surtout si l'on doit rencontrer la personne gérant la galerie.

Je prends une grande inspiration et pousse la poignée pour pénétrer dans ce lien magnifique rempli d'œuvres d'artistes prometteurs. Des toiles, des sculptures, des gravures, il y en a pour tous les goûts.

Le thème de l'exposition en cours est simple, « Mille et une nuances de gris », mais les artistes se l'on bien approprié pour donner des résultats surprenants qui ont dû attirer des acheteurs.

Soudain, j'entends le rire d'Andréa au fond de la galerie. Un phénomène assez rare pour me surprendre et me faire jalouser la personne l'ayant provoqué.

Je m'approche doucement lorsqu'au détour d'un couloir, je manque de percuter quelqu'un.

« Désolé ! »

Je reconnais cette voix.

Je recule d'un pas alors qu'Andréa se place à côté d'elle, un sourire tendu et une main sur l'épaule de cette femme que je mets quelques minutes à reconnaitre.

« Tu es là, Charlie... Je voulais te présenter la responsable de cette galerie où l'on organisera notre exposition. Charlie, Noémie. Noémie, Charlie. »

Une peau de porcelaine, des cheveux courts noir de jais, des yeux bleus, des lèvres roses... Une beauté timide.



C'est Mawa. Noémie. « Galerie Mimi ». C'est...

C'est quoi ce délire ?



« Et pour rétablir quelque chose entre nous : Noémie n'est pas mon amante cachée ou je ne sais quoi. Loin de là. C'est ma belle-mère. »

...

Pardon ?



(moi vous observant derrière un mur, fière de mes entourloupes : 🤭)

Qu'avez-vous pensé des deux réveils de Charlie et Andréa ? Du changement d'attitude inattendu de ce dernier très... affectif ? 🥰 Des sentiments de Charlie à ce sujet ?

De sa conversation avec Anna et de ses sentiments qui finalement, irait plus vers une certaine Mawa... 🤔

Une Mawa aka Noémie qui est... la belle-mère d'Andréa ?! 👀 Etait-ce cela qu'Andréa voulait lui avouer ? Mais alors, est-ce qu'il savait que Charlie et Mawa se connaissait déjà ? Tellement de questions et de théories qui peuvent fuser et dont les réponses viendront très bientôt, patience ! 😉

J'espère que ce chapitre vous à plu ! N'hésitez pas à me soutenir  en votant et/ou en me laissant un commentaire pour me donner votre avis. 

On se retrouve jeudi prochain pour la suite !

🎮🎮🎮







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