31🎮Les seins d'une amie

Mon cœur est blindé. Mon cœur est ultra blindé, putain. Mon cœur est...

— Arrête ça ! m'exclamé-je en pleine rue.

— Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

— Passer inlassablement ta main dans tes cheveux ! Ça ne change rien, t'as toujours ta tête « retour de baise » !

— J'ai une tête « retour de baise » ? Mais... On n'a pas encore baisé ! T'es pas logique.

— Et ton petit sourire, là !

— Quoi ? Je n'ai plus le droit de sourire ? On est en dictature charlinienne ?!

— Mais non, mais... je préfère quand tu fais la gueule. Là, tu souris trop. C'est méga chelou. Comme si tu préparais un piège ou je ne sais pas quoi.

— Charlie, pourquoi est-ce que je suis heureux d'après toi ?

S'il me dit que c'est parce que l'on passe du temps ensemble, je défaille. Je m'évanouis, paille à la bouche, sur le trottoir. Ce serait BEAUCOUP TROP louche pour un Andréa Simon !

« Parce que je vais baiser, pardi ! » s'exclame-t-il en levant son ticket de métro en l'air avant de passer les portiques.

Extérieurement, je soupire. Intérieurement, je suis soulagé de retrouver l'homme que j'aime détester. L'insupportable et imbuvable Andréa The Devil Simon qui était devenu un peu trop « bon » à mon goût.

— T'es en chien à ce point ? me moqué-je en entrant dans la rame de métro.

— Ben, assez oui. Tu m'as quand même branlé il y a presque deux semaines.

— Tu vas me faire croire que tu n'as pas emmené une femme dans ton lit depuis deux semaines ? Seriez-vous malade, monsieur Simon ?

Soudain, Andréa fronce les sourcils avant de perdre son regard sur le plan de la ligne de métro.

Qu'est-ce que j'ai dit ?

— T'as raison, je dois être sacrément malade. Tu vas bien me soigner, hein ?

— Un one shot et tu seras guéri, promis !

— Que Dieu bénisse le sexe décomplexé et hors mariage !

— Amen !

Une dame assise près de nous fait la grimace en nous entendant et nous ne pouvons nous empêcher d'en rire franchement. On est vraiment des gamins.

Nous continuons volontairement à parler de cul jusqu'à ce qu'elle quitte la rame en pestant et en nous jugeant salement. Un court moment de calme jusqu'à ce qu'Andréa pointe du doigt le logo sur mon t-shirt.

— C'est IRIS, c'est ça ? Tu continues à y jouer ?

— Je suis une des meilleures joueuses françaises, me vanté-je.

— Selon qui ? Il y a un classement ?

— Euh... oui et non. Enfin, ça sera confirmé la semaine prochaine. D'ailleurs, j'aurais besoin de ton assurance pour mon week-end : est-ce que ce serait possible de me laisser tout dimanche prochain de libre et sans urgence de dernière minute s'il te plait ?

— Non et pourquoi ?

— J'ai une LAN d'IRIS avec mon groupe. On participe à une compétition qui déterminera si on est bien les meilleurs joueurs français et si on a notre place dans le classement européen et mondial. Avec un cash-price de 4000€ à la clé.

— 4000€ pour toi ?

— Pour mon groupe. Donc 1000€ par personne.

— Pour combien de temps de préparation ?

— Euh... beaucoup. BEAUCOUP. On s'entraine presque un soir sur deux et des soirées complètes certains week-ends depuis l'annonce de la LAN. Alors ? Tu m'accordes cette faveur.

— Ça à l'air intéressant. J'aimerais bien voir ça.

Je suis surprise par l'intérêt qu'il porte au jeu. Je pensais plutôt qu'il allait m'envoyer chier et me dire de me concentrer que sur notre exposition... lorsque je me rappelle que lui aussi, a déjà testé IRIS.

— Pourquoi tu n'as pas continué à jouer ? demandé-je alors que nous quittions le métro.

— J'ai commencé pour une raison conne, déjà.

— Ah ouais ? Raconte.

— Mon cousin, Adam, s'était foutu de ma gueule quand j'ai tenté de reprendre World of Warcraft alors que pourtant, ton frère m'avait aidé à monter les niveaux et tout. Mais j'étais vraiment le pire tank de tout l'univers ! J'ai tellement ragé que j'ai supprimé mon personnage et que je me suis rabattu sur le nouveau jeu dont m'avait parlé Tristan : IRIS.

— T'es vraiment un rageux.

— Je t'emmerde. Et oui.

— Pourquoi alors ? Pourquoi t'as lâché ?

— Ça demande trop de temps et d'investissement pour être bon. Et moi, quand je me lance dans un truc, je veux être le meilleur. Mais genre, LE MEILLEUR.

— J'aurais trop voulu te voir jouer comme un noob ! Tu n'aimerais pas t'y remettre même un peu ? Je pourrais t'aider.

Andréa laisse échapper un rire presque moqueur avant de chasser ma proposition de la main. Je trouve cela dommage mais j'ai peut-être une idée pour lui redonner goût à mon jeu préféré.

— Alors viens voir.

— Quoi ?

— Accompagne-moi à la LAN. Viens voir ce qu'on vaut, moi et mon groupe, et peut-être que tu seras tenté de nous rejoindre et donc, de revenir sur IRIS !

— Tu crois que je n'ai que ça à faire que de t'accompagner à un truc de geek un dimanche ?

— Tu as quoi de mieux à faire ? Et puis, n'est-ce pas le rôle des amis de se soutenir dans ce genre de moment ?

Andréa semble réfléchir intensément alors que nos pas nous guident jusqu'à l'entrée de son appartement. Ça dure tellement longtemps que j'ai même l'impression qu'il a fait exprès de laisser un interminable silence pour éviter de me répondre.

Jusqu'à ce qu'il s'arrête sur le pas de la porte et s'y adosse en prenant une de ces postures de charmeurs.

— Ok. Je vais t'accompagner.

— Sérieux ?!

— Ouais. Tu as fait l'effort d'en apprendre plus sur « mon monde » alors je vais faire de même. Je veux te voir passionnée. Et puis, c'est ce que font les amis, n'est-ce pas ?

— Exactement.

— Bien, alors maintenant, allons baiser. Est-ce que c'est ce que font aussi les amis ?

— Ça dépend, est-ce que l'on a une amitié conventionnelle ?

Il laisse échapper un nouveau rire avant d'ouvrir la porte de l'immeuble et de nous entrainer vers son studio. Prêt à me prendre en photo pour notre expo et puis...

À faire ce que font les amis ayant une relation non conventionnelle.

Alors qu'Andréa commence à préparer son appareil sur son trépied, je me balade dans ce studio que je commence à très bien connaitre vu les heures que j'ai passé à bosser ici.

Néanmoins, je remarque une douce odeur de parfum ici et là, comme s'il avait préparé le terrain à l'avance pour notre soirée. Ça et le fait qu'il ait rangé pas mal de bordel qui trainait ici et là depuis la dernière où j'étais venu, c'est-à-dire hier.

J'observe le photographe dans son élément avant de passer derrière lui pour observer à nouveau les photos sur son mur.

« Pourquoi tu n'as aucune photo de toi et Momo ? »

Soudain, je remarque qu'il remplace son excitation pré-shooting par une silencieuse frustration.

« Il n'aime pas les photos » se contente-t-il de dire avant de laisser un blanc pour ensuite enchainer :

— Pourquoi ? Il t'intéresse ?

— Il n'est pas mal du tout. Clairement mon genre d'homme.

— Ah ouais ? Ok.

— Tu as un truc contre ton pote ?

— Non.

Ses réponses concises veulent clairement dire qu'il y a un problème quand j'aborde le sujet de Momo. Est-ce qu'il y a de la tension entre eux ou... suis-je le problème ?

« Tu peux t'installer devant le fond vert. »

J'imite les mannequins que j'ai déjà vu passer sous l'objectif d'Andréa avant de m'affaler sur la méridienne devant le fond vert et de jouer avec le coussin dans mes mains.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse comme pose ?

— Juste... Raconte-moi une histoire.

— Hein ? T'es chelou.

— J'ai besoin que tu sois naturelle et que tu te détendes. Tu peux faire ça pour moi ?

Je hoche la tête, sentant que l'Andréa mode pro est de retour et que je me dois de respecter ses demandes sous peine de me faire salement engueuler à cause de son perfectionnisme.

Réfléchissant à ce que je pourrais raconter, je regarde l'objectif en sentant ses yeux me fixer tout entière.

J'avoue que la sensation est très étrange... comme une impression d'être mis à nu.

Il y a un truc qui se dégage de cet homme quand il a un appareil photo entre les mains. Du magnétisme. Quelque chose... d'hypnotisant.

— Mets-toi à l'aise. Tu peux retirer ta veste et tes tennis.

— Ok patron.

— Redonne un peu de volume à tes cheveux... Voilà, comme ça. Maintenant, raconte-moi une histoire. N'importe quoi. Tant que c'est personnel.

J'exécute ses ordres, me disant que le rencard tourne carrément à des heures supplémentaires de boulot non payé lorsque je trouve enfin ce que je peux lui raconter.

Peut-être que je ne devrais pas mais c'est le bon moment. Il faut que je me débarrasse de ça pour que notre amitié parte sur de bonnes bases.

« Il y a un peu plus d'un an, j'ai rencontré un homme au Chat Stupide. Cet homme, je l'ai tout de suite trouvé très antipathique. Le genre qui te regarde avec dédain sans te connaitre et qui te fout une étiquette sur le front la seconde d'après. Je savais qu'il serait chiant à la seconde où j'ai croisé son regard.

Sauf qu'il avait ce que j'envie : une vie passionnante. Il était photographe et revenait d'un voyage fabuleux en Italie. Il décrivait tellement bien son expérience, les paysages et les saveurs qu'il avait goûtées que ça me rendait jalouse.

Et alors que je me plaignais de la distance dans mon couple et de mes incertitudes, il m'a dit une phrase qui m'a profondément remué : « Vas-y, alors. Pars. »

Ça m'a retourné le cerveau. Il avait dit ça comme si c'était l'évidence... et c'était ce que je voulais faire du fond de mon cœur mais que ma conscience bloquait toujours. Alors j'ai craqué et j'ai fait un choix. Un choix déraisonnable et totalement irréfléchi qui m'a fait tout perdre.

Après ça, je m'en suis voulu, j'en ai voulu à mon ex, à tous les hommes de la Terre et puis... à lui. J'ai rejeté la faute sur lui. Il n'avait fait que donner son avis franc et moi, comme une bonne immature, j'ai rejeté la faute sur lui.

Alors que c'était de ma faute, je le savais. C'était moi qui avais pris cette décision. Ce n'est pas lui qui m'a poussé dans l'avion, qui a résilié mon bail, qui a écrit une lettre de démission. C'est moi.

Ça a toujours été moi. Je le savais, mais... j'ai toujours ce besoin de gagner. D'avoir raison. Je suis orgueilleuse, c'est comme ça. Le point positif, m'a dit mon père, c'est qu'au moins j'en ai conscience. Le truc c'est que vouloir avoir raison et gagner, ça me donne envie de me défier moi-même. Alors mon cerveau débile crée des liens et... trouve une victime sur qui se défouler.

Quand je l'ai revue, cet homme m'ayant fait prendre cette décision irréfléchie, je me suis dit que c'était ce dont j'avais besoin en ce moment dans ma vie bancale : une victoire. J'avais besoin de trouver une cause à mon malheur autre que ma relation foireuse.

Il avait tout : la gueule qui donne envie de le baffer, l'air hautain qui donne envie de l'écraser et la parole piquante au point de vouloir le briser. Mais surtout, il avait encore et depuis un an, tout ce que je lui avais envié.

Alors je me suis dit que j'allais jouer. Que j'allais le faire tomber. Parce que personne n'y était arrivé et que c'était un pari que je me sentais de remporter. J'avais besoin de reprendre confiance en moi, de réussir quelque chose dans les ruines qu'était ma vie. Et puis il avait une sacrée gueule de chieur. Il fallait que quelqu'un le secoue.

On a bossé ensemble, on s'est rapproché, je me suis intéressé à son univers, à ses amis, à son passé. À comment il voyait les choses, sa façon de penser et de réagir et j'en suis venu à un triste constat : je reportais la haine que j'avais pour quelqu'un d'autre sur lui.

Tout ça à cause de son nom, c'est stupide. Je lui en voulais pour de mauvaises raisons et je reportais ma vengeance à cause d'un salaud m'ayant profondément blessée quand j'étais plus jeune.

Le temps de le comprendre, tout ce bordel, ça m'a fait réaliser un truc. C'est que je suis une handicapée des sentiments. Je ressens, j'éprouve mais je n'arrive pas à organiser ce qu'il se passe dans ma tête et dans mon cœur. Un cœur totalement blindé, hermétique, cassé et que j'ai bien tenté de recoller sans succès.

Cet homme, que j'ai rencontré il y a un an, n'était pas la cause de mon malheur mais plutôt le déclencheur d'une prise de conscience. Ça m'a pris du temps et maintenant, je sais que je n'ai plus besoin de remporter ce pari avec moi-même. Je n'ai pas besoin de le faire tomber et de le briser, il ne le mérite pas.

Et j'en suis arrivée à une conclusion... »

Je laisse un blanc et lève les yeux vers Andréa qui n'a pas bougé d'un pouce. Toujours caché derrière son objectif, je n'ai fait qu'entendre le son régulier de l'obturateur.

— Quelle est la conclusion ? demande-t-il enfin d'une voix neutre.

— Que je suis un Chat stupide et que j'ai envie de cet homme dans ma vie comme d'un ami. Pas comme d'un homme que j'ai manipulé pour qu'il éprouve ne serait-ce qu'un infime sentiment d'amour factice pour moi.

Nouveau silence écrasant.

Je suis stressée par la réaction d'Andréa qui est tout sauf celle que j'attendais. Je le voyais plutôt gueuler, furieux, balançant mes affaires dehors et me demandant de partir sur le champ...

Mais il reste caché et silencieux.

Jusqu'à ce qu'il se sépare enfin de son appareil photo et me dise :

« Tu pensais réellement que tu arriverais à me faire tomber amoureux ? T'es tellement naïve. »

Un rire s'échappe de mes lèvres alors que la pression retombe et que mon cœur se sent plus léger. Il vient de m'enlever un poids considérable.

Andréa est juste... Andréa. Provocateur jusqu'au bout.

— Tu l'avais deviné, c'est ça ?

— Pas besoin d'être un génie. C'était tellement évident. Ça se voyait littéralement sur ton visage, ça t-

— Qui te l'a dit ? l'interromps-je en voyant qu'il en faisait trop.

— C'est la sœur de Nina qui l'a dit à Nina qui l'a raconté sur l'oreiller à son amant avec qui je fais du sport les dimanches matin.

— Merde. Et tu attendais le meilleur moment pour me le dire, c'est ça ?

— Tu as tout compris.

— Le diable est vraiment sans faille ?

Andréa regarde son appareil photo en souriant avant d'appuyer sur un bouton et de lentement me rejoindre.

« Personne n'est sans faille, Charlie. Sauf que moi, mes failles, elles sont inexploitables. » murmure-t-il alors qu'il déboutonne un bouton de sa chemise.

Je déglutis devant son expression à la fois charmeuse et sérieuse, comme s'il désirait... me dévorer toute crue.

Mes yeux suivent le parcours de ses doigts déboutonnant les boutons à ses poignets avant qu'il ne retrousse ses manches pour dévoiler ses bras musclés. J'ai la gorge sèche à cause de mon monologue mais aussi par appréhension de ce qu'il va se passer entre nous.

Est-ce que cette fois-ci, tu vas m'embrasser ?

Je chasse ma pensée en me mordant la lèvre alors qu'il me regarde d'un air presque malveillant... Avant de m'attraper et de me porter comme une princesse.

Aucun son ne sort de ma bouche, il n'y a que mes grands yeux qui trahissent ma surprise, alors que le diable m'entraine avec lui jusqu'à ce qu'il semble être sa chambre.

La chambre d'Andréa Simon.

La simplicité même : un grand lit, une table de chevet, un placard et une commode où sont disposés plusieurs livres à l'horizontale.

Alors que je crois que sa comédie va cesser, il me pose délicatement sur son lit et continue de me fixer avec intensité. Je soutiens son regard mais je ne peux m'empêcher de devenir rouge comme une tomate tant c'est gênant.

Ce détail accentue son sourire alors qu'il me murmure un petit « Je reviens » et s'éclipse quelques minutes.

Des minutes qui suffisent à me faire paniquer.

Pourquoi paniquer ? J'ai l'habitude de ça. Enfin, de coucher avec des coups d'un soir. C'est rapide, facile et pas obligé d'être honnête si c'était à chier.

Mais là... on parle d'Andréa. Le même qui n'a pas réussi à rentrer en moi à cause de mon vaginisme.

Le même que j'ai branlé sur son canapé et qui m'a fait un putain de cunni dans la chambre d'une villa en Russie.

Ce n'est pas n'importe qui : c'est le pote de mon frère, mon patron, ma vendetta ratée et maintenant, un ami.

Et c'est surtout un perfectionniste. Je n'ai jamais douté de mes compétences sexuelles mais là, on parle d'Andréa Simon. Le gars a eu un défilé de mannequins dans sa chambre !

S'il n'y avait que ça qui m'angoisse, non... C'est son attitude. Elle semble totalement différente... « Affectif », c'est ça le mot. Il y a de l'affection dans ses gestes, dans sa voix, partout. Comme s'il était passé du mode « boss hardcore cheaté » à « nouvel allié ».

Assise sur son lit, je suis en pleine réflexion sur ce qu'il va se passer lorsqu'il revient dans la chambre avec sa chemise totalement ouverte, dévoilant son torse mais surtout ses abdos.

— Tu ne m'aides clairement pas... chuchoté-je.

— Quoi ?

— T'étais partie t'épiler ?

— Hein ? Tu vois bien que j'ai encore mes poils. Non, j'étais partie retirer mes lentilles et... chercher ça.

Entre ses doigts, une capote nous assurant un bonus de défense ainsi qu'un tube de lubrifiant à base d'eau pouvant contrer un malus de sécheresse vaginale.

Pourquoi je pense jeux vidéo quand je panique ?

— Ça va ? me demande-t-il en se rapprochant soudainement l'air inquiet. On n'est pas obligé de le faire, si tu ne le sens pas.

— Sérieux ?

— Je ne cache pas que je serais déçu, mais c'est comme tu le sens.

— Pas d'obligation ?

— Dans ce domaine-là, je n'oblige jamais rien à personne. Surtout pas à toi, Charlie.

« Le consentement, c'est sexy » est la phrase qui lui correspond le plus actuellement. Il en faudrait plus des hommes comme lui. Enfin juste dans ces moments-là, sinon ça serait le chaos.

— C'est bon, dis-je en ayant retrouvé un peu de calme dans ma tête. Je veux le faire.

— Si tu changes d'avis en plein milieu, tu me le dis, c'est compris ?

Je hoche positivement la tête et laisse mes mains glisser sur son torse alors qu'il ferme les yeux et semble apprécier le contact de ma peau sur la sienne. Je me perds à toucher chaque parcelle de sa peau car si c'est la première et dernière fois, je compte en profiter pleinement.

Sa chemise blanche tombe facilement hors du lit, me laissant admirer son torse sous la douce lumière de sa lampe de chevet. Il nous met à égalité en tirant sur mon legging, l'envoyant valser à l'autre bout de la pièce avant de se pencher et d'embrasser mes jambes.

Je me retiens de m'agiter avec ses lèvres qui me chatouillent, et savoure la diabolique lenteur avec laquelle il fait son chemin de baisers jusqu'à mon t-shirt.

— Attends ! m'écrié-je en me redressant. C'est trop... classique.

— Encore une qui a trop lu Cinquante nuances... Ce fléau...

— Mais non... j'ai une idée.

Je m'éclipse un instant jusqu'au salon avant de revenir dans la chambre avec mes tennis noirs aux pieds, les montrant fièrement à Andréa jusqu'à ce qu'il comprenne.

— C'est parce qu'on avait parlé de porno avec des Converses, c'est ça ?

— Une petite touche d'originalité !

— Tu n'es pas croyable, Charlie Ferrer. Pas croyable...

Il m'attrape par la taille et me met à quatre pattes sur son lit alors qu'il est encore debout. Ses mains glissent à nouveau sur mes jambes et je sens que ses gestes sont plus pressés qu'il y a quelques minutes.

Je lève et tourne la tête pour espérer l'observer mais ce dernier se penche jusqu'à ma chevelure et enfouit son visage dedans, respirant les quelques touches de parfum s'échappant de mon cou.

Sa main gauche explore la zone de mes cuisses alors que la droite se faufile sous mon t-shirt et part à la découverte, pour la première fois, de ma poitrine. Ses doigts caressent délicatement ce qui ressemble plus à une brassière de sport Decathlon qu'à un soutien-gorge en dentelle Aubade.

— Tu n'es pas obligé... chuchoté-je.

— J'en ai envie, répond-il toujours la tête dans mes cheveux. Pourquoi je ne le ferais pas ?

— Je pensais que tu aurais un blocage à ce niveau-là, parce que ta mère... tu sais.

— Perspicace. Mais je n'ai plus de blocage quand je me sens proche de l'autre autrement que physiquement.

— Tu veux dire, « quand c'est les seins d'une amie » ?

Je l'entends rire doucement contre mon oreille, ce son provocant de délicieux frissons dans tout mon corps alors qu'il caresse mes tétons. Il prend son temps, me sent, me touche et finit par me goûter en mordillant mon cou.

C'est fin, précis mais intense.

À mesure que mon t-shirt se relève, je sens son torse nu se coller à mon dos brûlant, nos peaux se frottant l'une contre l'autre et ne voulant qu'une chose : plus de proximité.

Soudain, Andréa relève mon t-shirt et le fait passer au-dessus de ma tête pour mieux le balancer avec le reste de mes affaires. Il me redresse et me retourne pour me faire face et m'observer d'un regard presque carnassier.

Ce diable va me dévorer.

Le pire, c'est que j'ai envie qu'il le fasse.

Assise en culotte, soutif et tennis face à cet homme retirant son pantalon et me laissant le loisir de l'admirer torse nu et en boxer bleu marine. Ce n'est pas la première fois que je le vois ainsi mais je m'en délecte tout autant.

Andréa s'approche du bord du lit et se penche vers moi, les paupières à demi-close, avant de caresser de la pointe de son nez mon cou et la naissance de mes seins. Ses mains me tiennent fermement et je les sens puissantes, capables de me briser, mais tout aussi aptes à m'apporter de la douceur.

Il m'embrasse et me caresse partout, jouant parfois avec mes lacets avant de revenir à mes cheveux et d'emmêler ses doigts avec une mèche.

Et alors qu'il me débarrasse enfin de mon soutien-gorge, qu'il admire un instant mes seins et qu'il s'apprête à en embrasser la pointe, je prends l'ascendant en agrippant sa nuque et en le faisant basculer à côté de moi.

Le geste le surprend tellement qu'il ouvre grand les yeux et se met à rire à gorge déployée. Je l'imite en me rappelant que ce genre de prise me servait plutôt à combattre mes frères et ma sœur en duel qu'à éloigner un homme de mon corps.

Andréa toujours souriant caresse délicatement mon visage et me fait signe de la tête de lui monter dessus, ce que je fais sans me faire prier. Ma culotte frottant son boxer et faisant gonfler notre désir commun, c'est à mon tour d'embrasser chaque pore de sa peau.

M'attardant autant dans son cou que sur ses pectoraux, sur ses poignets qu'à la limite de son boxer. Ses soupirs me rendent folle, comme la friction de nos corps, qui rend ma culotte de plus en plus humide contre son sexe tendu.

Tout devient plus intense et passionné lorsque je libère son membre de sa prison et que je me relève pour me débarrasser de ma culotte et des tennis finalement trop encombrantes.

Andréa en profite pour enfiler la capote qu'il avait ramenée et me fait un clin d'œil du type « je te laisse faire ce que tu veux de moi ».

Je suis trop pressée et excitée pour faire durer plus longtemps nos préliminaires, même si elles sont délicieuses, et je m'empresse d'appliquer du lubrifiant sur nos sexes avant de laisser entrer sa virilité entrer en moi. Et cette fois-ci, « ça passe crème ».

Nous nous jetons tous les deux un regard exprimant notre soulagement avant de pousser le même soupir lascif tant la sensation est bonne. J'ai même l'impression que mon sevrage sexuel m'a rendue plus étroite tellement c'est serré et que la sensation est bonne.

Je commence à m'appuyer sur les coudes, guidant les va-et-vient avec mon corps alors que mes lèvres embrassent son cou et son épaule. La respiration d'Andréa se cale sur la mienne et devient de plus en plus erratique, contrairement à mes mouvements réguliers.

Alors que je me relève légèrement pour le regarder, implorante, sa bouche vient lécher et sucer la pointe de mes seins. Profitant de chaque mouvement pour intensifier ses gestes et me rendre dingue.

Je suis trempée, brûlante, avide de lui et il le ressent. Il vit la même chose.

Subitement, Andréa attrape ma taille et me retourne pour prendre le pouvoir. On savait qu'entre nous, le jeu de domination rendrait les choses tendues... Mais là, qu'est-ce c'est bon.

Il rentre à nouveau en moi mais cette fois-ci plus vite et plus fort, son empressement trahissant son désir. Je suis transpirante, comme lui, et j'ai envie que ça ne s'arrête jamais.

Je perds la notion du temps tant ça dure et tant ses va-et-vient deviennent à chaque fois meilleurs.

Nos bouches se perdent sur le corps de l'un quand elles peuvent, esquivant toujours les lèvres de l'autre, alors que nos mains se frôlent, se caressent et s'agrippent pour tenter de contenir l'intensité de notre ébat.

C'est passionné, c'est...

Putain... Qu'est-ce que c'est bon.

Je ne veux pas me détacher d'Andréa. Je ne veux plus qu'il sorte, qu'il reste en moi tout le temps, si c'était possible. C'est tellement intense, tellement... bordel...

— Cha... dit-il entre deux soupirs, je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps...

— Moi non plus... Viens...

Mes mains caressent ses cheveux et sa fine barbe rasée alors que son regard est brûlant de désir pour moi. Je ne retiens plus les sons de plaisirs s'échappant de ma bouche depuis longtemps et alors que je sens qu'il est au bout, c'est lui qui sait quoi faire pour me faire vriller.

Il me prend plus vite, encore et encore, mais rajoute ses doigts pour titiller mon clitoris gonflé et me faire perdre tous mes moyens. Mes sons se transforment en vrais cris de jouissance alors qu'une vague de chaleur se diffuse en moi et fait trembler tout mon corps.

Mais Andréa sachant déjà comment je réagis à l'orgasme, agrippe mes deux poignets d'une main et me fixe droit dans les yeux alors que je perds le souffle.

Son regard... putain... J'ai envie de ça toute ma vie. J'ai envie qu'il me regarde comme ça chaque putain de jour comme chaque putain de nuit. Comme si j'étais entièrement à lui et que rien d'autre ne comptait au monde.

Il me fait perdre la tête.

Je suis traversé par des sensations indescriptibles, les spasmes secouant ma tête, coupant mon souffle et l'expression de jouissance qu'il affiche devant moi.

Ses paupières se ferment, ses sourcils se froncent et ses dents mordent ses lèvres alors qu'il laisse échapper un son rauque traduisant son plaisir.

Je sens son membre pulser en moi, secoué par de petits soubresauts alors qu'il libère mes poignets devenus rouges, mais à peine douloureux par sa prise.

Le silence de la chambre me frappe alors que seules nos respirations encore trop rapides sont la seule chose le brisant.

Andréa s'écroule à côté de moi, la main sur le cœur et l'autre retirant son préservatif rempli qu'il fourre dans un mouchoir destiné à finir à la poubelle.

Nous sommes brûlants, transpirants et complètement shootés à l'endorphine. Je manque de sombrer dans le sommeil tant la journée a été fatigante et l'orgasme divin, lorsque je sens le bras d'Andréa me tirer vers lui.

Il ne dit rien et reste les yeux fermés alors qu'il m'incite à venir poser ma tête sur son torse, ce que je fais.

J'entends pour la première fois son cœur battre à cent à l'heure, et c'est sur cette vive pulsation que je ferme à mon tour les yeux et qu'il m'encercle de ses bras.

— Les câlins après le sexe, commence-t-il d'une voix douce, c'est le meilleur.

— Tellement négligé.

— Mais tellement bon...

— Ouais...

Un bâillement s'échappe de mes lèvres alors que mon corps se relâche, que mon cerveau se met sur « off » et que je me laisse aller contre lui.

« Bonne nuit, Charlie chérie. »



C'était long et intense...😏 Long parce que ça doit être le chapitre avec le plus de mots de cette histoire. Intense parce que... J'espère que vous n'avez pas lu ça près d'âmes trop "pures"👀

On va y aller par étape : qu'avez-vous pensé de la fin du rencard entre Charlie et Andréa ? Du fait qu'il va l'accompagner à la LAN ?

De leur séance photo et du grand aveu de Charlie sur son plan foireux ? ENFIN les termes ont été dit et encore une fois, Andréa nous a surpris 🤭

Et enfin, pour finir en beauté, de l'acte très charnel de nos deux chouchous ? C'est compliqué d'avoir des retours sur ce genre de passage mais j'espère qu'il vous a captivé 🥵🔥 !

Mais vous me connaissez, vous savez que quand tout va trop bien, mon côté maléfique n'est pas loin... 😈 Vos théories sur la suite ?

J'espère que ce chapitre vous à plu. N'hésitez pas à me soutenir en cliquant sur l'étoile pour voter et/ou en me laissant un commentaire pour me donner votre avis. On se retrouve jeudi prochain pour la suite !

🎮🎮🎮





Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top