10🎮Converse et porno
Je suis sacrément influençable quand on m'énerve.
Quand j'ai envie de gagner.
Et là, Andréa Simon m'a donné envie de lui foutre une gifle.
Je suis bel et bien passé chez lui mais également chez moi pour sortir une tenue plus désirable. Profitant de ma grande taille et de mes jambes interminables pour ne pas faire pâle figure à côté des mannequins qui seront présentes.
Tu vas voir Andréa, je vais te faire baver.
J'arrive plus d'une heure après le début de la soirée mais je m'en fiche. Maquillée et parfumée, j'entre dans le bar design et chic à cette fête où je devrais être intimidée par les tops modèles pouvant rendre nostalgique un eunuque.
Et pourtant, en pénétrant dans ce lieu où je ne devrais pas avoir ma place, en tant que simple assistante, on me regarde comme si j'étais un cadeau inattendu à Noël.
Si Tristan me voyait, il me dirait d'aller me rhabiller plus chaudement.
Si ma mère me voyait, elle n'hésiterait pas à me traiter de catin.
Non. Elle ne dirait rien et se contenterait de me pousser jusqu'à l'église.
Je porte une robe noire moulante s'arrêtant mi-cuisse, presque col roulée et à manche courte avec pour seul accessoire une pochette de la même couleur et un détail qui tue : des Converses rouges.
Une paire de chaussures à la couleur de mes cheveux, jurant avec le reste de ma tenue mais faisant son effet et attirant l'œil comme si j'étais passé de proie ridicule à avion de chasse.
C'est osé comme style, mais tellement assumé que ça passe très bien au milieu de ces pros du milieu.
J'avance jusqu'au comptoir, d'une démarche assurée et maitrisant totalement mon personnage parce que « vive le role-play », avant de chopper une coupe de champagne lorsque mon regard croise celui de mon nouveau patron.
Andréa est à l'autre bout de la pièce mais d'ici, je sens son regard brûlant caresser mes courbes. Son aura de prédateur comme je m'y attendais et qui le force à s'avancer doucement vers moi.
Mais quelqu'un le devance, un autre homme. Un charmant preneur son dont j'avais apprécié mater le fessier lorsqu'il tenait fermement sa perche.
Et quelle perche !
Un homme de mon âge, le corps fin, un peu plus petit que moi, brun avec de longs cheveux bouclés attachés en chignon, avec un léger bouc. Ses yeux marrons se retiennent de descendre sur mon décolleté mais il se permet de passer deux doigts dans mes cheveux roux pour les remettre en place.
Bon par contre, il n'a pas envie de perdre de temps celui-là.
— Charlie, c'est ça ? demande-t-il d'une voix grave. Tu es mieux avec les cheveux détachés.
— Quentin, c'est ça ? réponds-je du même ton. Tu es mieux sans tous tes câbles.
— Je te paie un verre ?
— Ce n'est pas gratuit ce soir ?
— C'est pour le geste.
Quentin me fait un clin d'œil avant de s'appuyer sur le comptoir, me laissant l'occasion de lui parler mais également d'observer discrètement Andréa.
—Tu crois qu'elles carburent à quoi ? dis-je en désignant les mannequins.
— À la coke. Y'en avait dans les loges tout à l'heure.
— Tu crois que la coke ça fait maigrir ?
— J'en sais foutre rien mais quand c'est gratuit, ça doit te décaper la gueule.
— Maintenant qu'on a échangé deux-trois cordialités, est-ce que tu peux m'aider ?
— Euh... oui ? Pourquoi faire ?
— Tu ne voudrais pas m'embrasser ? Genre là, maintenant ?
— Avec la langue ?
— Comme tu veux.
— Oh ben si je peux rendre service.
Le preneur son ne se fait pas prier, sans même en demander la raison, avant de glisser sa main sur ma nuque et de pencher ma tête pour m'embrasser. Le baiser est moyen mais il fera l'affaire.
C'est ça que j'adore avec ce type de mecs. Ils choppent des nanas à la pelle en leur parlant de musique et ne sont pas du genre à se prendre la tête quand on leur fait ce genre de demande.
Ils voient ça comme une « expérience ».
Après le court échange salivaire, mes yeux dérivent rapidement et discrètement dans la direction d'Andréa... qui s'en fout. Il parle avec l'une des top modèles qu'il a shootés, la faisant rire comme une cruche.
Merde, je pensais qu'il serait du genre possessif et un peu jaloux mais il n'en a vraiment rien à foutre de moi. La déception.
— Alors ? Je t'ai bien aidé ?
— Ouais mais ça n'a pas marché.
— Du coup... tu auras encore besoin d'un service ?
Je hausse les sourcils alors qu'il me sourit et attrape une serviette blanche du bar avant de sortir un stylo de sa poche pour y écrire son numéro.
— Je dois parler à plein de gens ce soir mais si tu veux qu'on s'éclipse pour que je te rende un autre service, tu m'envoies un texto.
— C'est noté.
Bon, au moins, j'ai l'assurance de repartir avec quelqu'un ce soir. C'était très facile, pour une fois.
Séparé de Quentin, je dérive entre les groupes avec toujours une coupe de champagne qui semble ne jamais se terminer. Je passe une bonne heure comme ça lorsque je finis par m'assoir un peu à l'écart à une table.
« Tu as appris des choses intéressantes, Charlie ? »
Je retiens ma surprise lorsque j'ouvre mes paupières et croise le regard d'Andréa. Il y a toujours cette petite lueur dans ses yeux mais moi qui arrivais à deviner ses intentions, avec de l'alcool dans le sang je n'en ai aucune idée.
— Pas mal oui, réponds-je en caressant ma coupe. Ça faisait longtemps que je n'avais pas discuté avec des gens pour entretenir un réseau. Ton réseau.
— Parfait. Tu as vite compris.
— Tu n'es plus obligé de me faire passer des tests.
— Tu es toujours en test. Ne prends pas la confiance parce que tu as tenu une semaine sur un plateau. La suite sera peut-être plus tranquille mais parfois plus intense.
La suite, je la devine déjà. De la post-prod comme il faut avec Andréa qui va traiter ses photos et moi qui vais l'assister jusqu'à pas d'heure.
Le brun perd un peu de son professionnalisme lorsqu'il se rapproche de moi et me déshabille du regard avant de me chuchoter :
— Est-ce que je dois appeler ton frère pour qu'il te ramène à la maison ?
— Je suis une grande fille. Pourquoi ? Tu n'aimes pas ma tenue ?
— Si mais...
— Mais ?
— Tu es habillée comme dans un porno.
— Hein ? Mais tu regardes quel genre de porno ?
— La robe moulante avant de la faire tomber et de garder ses chaussures, contrastant tellement avec la tenue sexy. Basket au pied pour se faire baiser.
— Dis-moi, Andréa, est-ce qu'on est encore en mode pro là ?
— Ouais.
— Donc c'est du harcèlement sexuel au boulot, non ?
— Tu te sens harcelée ?
— Non. Surtout que tu dois regarder des pornos bizarres parce que dans les miens, les femmes ne gardent que leurs talons. Elles ne portent pas de Converse.
— Décris-moi les pornos que tu regardes alors, je suis curieux.
C'est une de ses tactiques. De la bonne provocation perverse pour me gêner et commencer à l'imaginer dans mes fantasmes.
Il est malin, le con. Il a de l'expérience avec les femmes.
Mais il me sous-estime.
Je m'approche encore plus près de lui, collant ma poitrine contre son bras et rapprochant ma bouche de son oreille et en murmurant :
« Le genre baise intense dans des lieux publics, plan à trois sur un canapé, orgie dans un club libertin, quickie entre deux réunions ou petite pipe en voiture. Quand ça claque et ça crie, quand ça jouit et ça s'embrasse. Je crois que mon genre de moment préféré c'est quand on voit une fille innocente pas capable de tenir une manette, jouer à un jeu vidéo jusqu'à ce qu'elle se fasse claquer les fesses par son mec et qu'il vienne la prendre sauvagement par derrière. Comme s'il la corrigeait. »
Je bats des cils et observe la réaction d'Andréa qui tente de ne rien laisser paraitre sur son visage... mais son corps... il parle pour lui. Il déglutit, sa main agrippe son pantalon et je suis sûr que si mon regard dérivait encore plus, je pourrais y déceler une érection.
Andréa Simon ne s'attendait pas à avoir une adversaire comme moi. Pourtant, je l'avais prévenu : on a beau être similaire, il n'y a qu'une Charlie Ferrer.
Et dieu comme c'est jouissif de voir une faille pareille chez le diable.
« Ça va Andréa ? Tu as soif ? » chuchoté-je en laissant mes lèvres à peine caresser son oreille.
Le photographe apporte sa coupe de champagne à ses lèvres sans me répondre. Je l'observe boire tranquillement pendant que je m'écarte et attends un signe de sa part lorsqu'il pose son verre et murmure :
« Je pense que l'on peut dire qu'on a fini notre journée. Passe un bon week-end, Charlie. »
Abandon par Andréa Simon. Un point pour Charlie.
Je suis fière de moi parce que je sens que je l'ai troublé et que plus j'entre dans sa tête, plus sa chute sera douloureuse.
Je me lève, l'abandonnant sur son siège avant de rejoindre le bar, mon portable en main pour envoyer un message à Quentin.
Sentant que je vais passer une bonne nuit récompensant ma semaine et que mon week-end de jeux vidéo va être aussi satisfaisant que de battre Andréa sur son terrain.
Vous pensiez que Charlie n'était pas de taille face au diable ? Que nenni ! Elle est tout aussi provocatrice et n'hésite pas à être crue 😈 Qu'en pensez-vous ?
De sa tenue et de sa volonté de faire craquer Andréa ? Notamment en le rendant jaloux avec le preneur son ?
Anecdote : Quentin, c'était mon ancien collègue (également preneur son, mon photographe et surtout un très bon ami ✊). Il me regardait écrire cette histoire et m'a aidé sur certains points, ce qui lui a valut cette dédicace !
"- Je pourrais carrément faire ça ! Et ne lui met pas des talons, fais comme dans les porno et fous lui des Converse ! Genre un truc pétant en contraste avec sa robe moulante.
- Mais tu regardes quel porno, Quentin ?
- Fais moi confiance."
Du coup, je lui fais confiance 🤭 Vous en pensez quoi ? Aaah... les hommes !😆
Vous avez des théories sur la suite ? Sur l'impact qu'à pu avoir les mots de Charlie sur Andréa ?
N'hésitez pas à me soutenir en cliquant sur l'étoile et en commentant pour donner votre avis ! On se retrouve jeudi prochain pour la suite !❤️
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