Ari arrivait essoufflé devant une petite adolescente. Elle semblait attendre depuis déjà quelques dizaines de minutes. Un manteau trois quart et les cheveux décolorés, elle regardait ce qu'elle appelle « ami » avec désespoir.

« Tu bats des records ! Dit-elle d'un ton méprisant.

- Oui et bien je sais, je suis en retard, répondit Ari en reprenant son souffle mais ça ne devrait pas trop te changer de d'habitude.

- En effet, qu'est ce qui t'a retardé autant de temps ?

- Je... euh, j'ai foncé dans une jolie fille, j'ai eu la tête dans ses seins.

- Tu en vies des choses palpitantes, Ari, déclara Yoko. J'ai des choses à te dire.

- Tu es en couple ?

- Non.

- Quelqu'un te plaît ?

- Non plus.

- Je le savais, tu n'es pas Yoko, la vraie Yoko ne dirait jamais ça !

La jeune femme le giffla sans retenue.

- JE RESSENS LA DOULEUR MOI ! Hurla-t-il en se frottant la joue.

- Laisse-moi parler au lieu de digresser.

- C'est toi la graisse... chuchota Ari d'un ton mauvais.

- PARDON ?

- Dis donc Yoko tu as fait un truc à tes cheveux ?

- Non je crois pas, pourquoi ? Répondit-elle comme hypnotisée par ce sujet de conversation.

- On dirait moins de la paille que d'habitude ! Ricana méchamment Ari.

- Je vais te... »

Pendant qu'Ari se faisait briser la nuque par Yoko, un petit garçon blond, assis sur un banc, regardait le spectacle mortuaire d'un œil amusé. La jeune femme en furie aperçut le petit du coin de l'œil et s'arrêta. Se donner en spectacle n'était pas son but premier. Le petit se rapprocha d'eux et regarda dans le blanc des yeux Ari. Il donna un énorme coup de pied dans le tibia de ce dernier et lui sourit au nez avant de s'enfuir dans la direction opposée. Ses petits yeux bleus délavés donnait juste envie de lui mettre une gifle. Yoko fut étonnée de ce geste démesurément déplacé de la part de ce garnement. Ari fut lui aussi étonné, mais contre le sol, se tenant la jambe comme si ses mains pourrait arrêter la douleur. Ari désirait lui coller une rouste, Yoko se sentant vengée ne savait comment réagir vis à vis de ce retardataire en série.

L'eyeliner de Yoko avait été apposé avec tant de minutie, épousant si parfaitement son œil noir, qu'on en oublierait presque que ça ne faisait pas parti de son corps. Le gloss noir sur ses lèvres lui allait parfaitement dans le look mystérieuse et « saisissable » comme le disait si bien Ari...

«- Je voulais donc te dire, il y a une fille qui veut te rencontrer au lycée. Je ne sais pas ce qu'elle te veut.

- C'est tout ? Dit-il en se relevant doucement.

- Et bien oui... je crois bien !

- Tu m'as fait venir ici, à cette heure, si tôt, pour me dire qu'on veut me rencontrer ?

- Tu as une bonne déduction, Ari. D'ailleurs c'est cette fille, sur le banc au fond, avec le grand brun.

Ari tourna la tête et écarquilla les yeux.

- Yoko tu dois me cacher.

- Pour quelle raison, cette fois ?

- C'est sur sa poitrine que ma tête a atterrit tout à l'heure. »