Manques.


Son pied ripa contre une bouche d'égout, Koishi dérapa sur quelque mètres avant de tomber, tête la première contre un mur de brique. Pas exactement.

La tête de Koishi traversa le mur. Tout son corps fut entraîné dans l'élan de la chute. Koishi sentait du froid au passage dans le solide. Il sentit comme si son corps laissait son âme partir. Pourquoi pensait-il à ça ? Il n'avait jamais ressenti cette sensation. Il ouvrit les yeux, assis au milieu d'une grande pièce bétonnée. Des vieilles lampes grises et poussiéreuses illuminaient peu la pièce, assez pour qu'on y distingue les tableaux qui y figuraient. Koishi tournait la tête. C'était ça, l'enfer ? Était-il mort ? Il était complètement perdu. La sensation de froid envahissait son corps. Il sentait la mort qui le tutoyait. Comme si elle était derrière lui. Une main se posa sur son épaule.

Koishi sentit son cœur arrêter de battre, ce qui confirmait qu'il était en vie. Une grande silhouette le dominait. Un corps qui semblait avoir été pulvérisé avec force, quelque chose qui rappelait à Koishi une nostalgie incommensurable. Le visage de l'homme s'éclaira, un air neutre sur le visage, un air qui était plus qu'un simple souvenir. Un air qui semblait être et rester dans sa mémoire depuis toujours.

Les deux êtres restaient là, l'un devant l'autre. Une froideur dans un regard, une méfiance dans l'autre. Ils savaient tous deux qu'ils étaient liés par plus que ce partage de présence. La pièce semblait bien moins froide depuis que l'homme était là. Il avait réchauffé le corps de Koishi par un simple regard. Cet homme était, semblait du moins être, le mal. Tout aussi bénéfique que puissant et horrible. Il portait un vieil anorak gris, un jean et un petit porte clef autour du cou. Une peluche peut-être. Un sorte de lapin peut-être, mais ça contrastait énormément avec le style qu'il semblait se donner. Il tendit la main vers Koishi, qui la prit sans hésitation, comme hypnotisé ou subjugué par la froideur de ce geste, tendu par un être qui semblait si puissant. Sa main était froide, plus qu'un congélateur, plus qu'un glacier. La froideur de la main de l'homme était inimaginable. Tant de puissance était émis par le mystère de sa présence, tant de froid, tant de nostalgie... Koishi se perdait dans sa tête en une fraction de seconde. Il savait. Il savait qui il était. Mais ça remontait à des années. Ça remontait à son adolescence. Ça remontait à Ari. Ce type était celui qui les avait agressé dans la rue et que Koishi avait neutralisé si rapidement que le doute s'était semé dans son esprit. Si cet homme n'avait pas fait exprès de recevoir, de ne pas le blesser, de ne pas le contrer. Il était mort pourtant. Cet homme était mort sous ses yeux, et maintenant il s'apprêtait à parler à son assassin.

« Bonsoir Démon Cailloux. »

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