Lux était assise, en plein milieu du désert de ses rêves douteux. Rien autour, juste le son du chaos se répercutant dans son esprit. Il n'y avait qu'elle et le vide.

Elle dormait enfin, comme emplie d'une once d'espoir mélancolique, lui caressant délicieusement les paupières. L'insomnie avait déserté si soudainement cette fois-ci, la laissant dans un autre calvaire.

- Il fait noir. Remarqua-t-elle à haute voix, seule plantée dans l'espace.

Même au milieu de ses rêves, Lux ressentait sa solitude, sans aide, sans appui. L'humanité lui semblait si lointaine et si proche à la fois, parmi cette absence atomique d'éléments majeurs.

Le sang qui circulait rapidement dans ses veines se calma pour laisser la place à une vague impression de douceur. Sa respiration se calmait progressivement, au rythme de ses propres pensées.

Autour d'elle, tout ralentit. Ses fossettes se creusèrent et son sourire étincela.

Seule, enfin.

Lux ne s'était jamais sentie aussi légère, sans aucun souci ni rêves brisés. Dans le sien, à présent, tout était vide de logique, de présence et d'absence. Il ne restait plus que la seule chose qui lui permettait d'oublier, pendant un court instant ses étroits maux.

Elle aurait pu pleurer, verser ses larmes comme dans la réalité, sentir ses yeux se fatiguer à force de les frotter. Lux n'avait plus à avoir peur de sentir son cœur s'arrêter. La jeune fille ne risquait plus de devoir coller sa maigre main sur sa poitrine, à la recherche d'un battement régulier.

- C'est si vaste ici. Lâcha-t-elle en commençant à marcher.

L'environnement sombre s'éclaircissait quelque part dans l'horizon. La blonde voyait en ce point de lumière une chance infime de se sauver de la torpeur du passé. Plus de maux, plus de miséricorde, juste elle et la beauté infinie d'un monde iréel.

Elle avançait, résolument, sans une once d'appréhension. Puis ce fut l'illumination.

Il y eut des étoiles, des constellations. Partout, à chaque recoin de son regard. Elle était sublimée par la beauté de l'endroit.

Lux s'était perdue dans l'univers.

- Elles scintillent pour moi. Affirma-t-elle en s'émerveillant.

Tout aurait pu être parfait. Tout.

Seulement, en baissant les yeux, Lux, vit ses larmes atterrir sur ses bras, sur son corps rouillé, ses genoux brutalisés. La souffrance revenait, la vérité à ses pieds.

Elle s'accroupit, enroula ses jambes avec ses bras, cala sa tête et comprit.

Lux était brisée.

La réalité paraissait si désastreuse et son refuge, utopique.

Le vide lui manquait. Il l'avait enveloppée comme une protection, une chance de voir un monde sans couleur. Elle espérait cela, cette absence de tout, de nuances pour enfin comprendre l'apaisement durant un court instant.

Son âme était abîmée par le nombre d'épreuves et de mauvaises pensées. La jeune fille voulait la réparer dans ce rêve disloqué. Rêver était illusoire mais si inouï.

- Arrête de pleurer Lux. Murmura-t-elle.

Ses larmes cessèrent. Le vide revint si brutalement que la silhouette dissimulée dans le noir bascula dans une position allongée.

Les étoiles apparurent une par une, silencieusement, lui laissant le temps de les compter.

Cela anima chez elle un espoir minime mais palpable. Qu'elle redécouvrit au réveil.

« Quel est ton refuge Lux ?

- Le vide. »