Victory (war of hearts)
https://youtu.be/hKRUPYrAQoE
https://youtu.be/P_3L7SRH5C4
Je recoiffais mes longs cheveux blond devant le miroir ceinturé de coquillages de ma chambre. La remous des vagues au dehors était comme la mélodie d'un dieu nordique soufflant joliment dans de l'eau. C'était beau et ça m'apaisait. Non pas que je fut stressée... Si, si je l'étais.
Aujourd'hui était un jour spécial : la rentrée, la rentrée et plus important encore, la Répartition. J'aspirais à mon ralliement dans une maison noble, telle que Serdaigle, mais le doute, ce compagnon retors, persistait.
- T'iras à Serpentard ! se marra mon idiot de frère à travers les parois fines des murs, comme s'il eut deviné mes pensées angoissées.
Je l'entendais passer en chantonnant devant l'entrée de ma chambre.
- Surveille ton langage, sifflais-je à travers la porte.
- Dans tes rêves, princesse ! rit-il.
- Raiponce lui irait mieux, commenta mon autre adelphe de sa voix joueuse.
Je soupirais face à la référence moldue, et décidai de me lever. La personne qui venait de rajouter son grain de sel faisait partie de ma petite fratrie : Dominique. C'était quelqu'un d'infiniment respectueux. Iel ne jugeait jamais un tiers sur son apparence, et était particulièrement sociable. Iel n'avait jamais peur de donner son avis, et le faisait sans jamais heurter personne. Iel irait sans doute à Poufsouffle... Ou Gryffondor.
Mon frère Louis en revanche avait tout du fauteur de troubles trop courageux et débile pour son propre bien : nul doute qu'il irait à Gryffondor, comme notre père. Il avait des cheveux caramels et de grands yeux bleus. Dominique, quand à ellui, avait des cheveux châtains traversés de belles mèches blondes. Et moi, j'avais hérité des cheveux blonds platine de ma mère, Fleur. Mon père, Bill, avait des cheveux roux et de grandes griffures sur le visage.
Je me décidais à partir, par peur d'être en retard, et laissais mon miroir : j'étais très bien, de toutes façons : mes cheveux étaient correctement attachés, et ma robe bleue ne présentait aucun pli. Je vérifiai une dernière fois que ma baguette se trouvait bien dans ma poche. Elle y était. Cette baguette était spéciale pour moi : faite d'un cheveu de vélane, tout le monde n'y avait pas eu droit : pas les garçons. Louis, mon crétin de frère, n'en avait pas eu. Tant pis pour lui; il en aurait probablement fait mauvais usage. Ma baguette était comme moi : froide, calculatrice, intelligente. Nous nous entendions superbement. Je lissais précairement mes cheveux de mes mains, encore une fois. Certains me qualifieraient de maniaque, alors que j'étais seulement précautionneuse.
Je descendis les escaliers de la Chaumière aux Coquillages. Le murmure des vagues se fit plus insistant et me fit sourire : ce serait une belle journée, pas de doute. Les aléas de la marée me le rappelaient surement : tout se passerait bien.
- Bonjour, ma chérie, m'accueillit mon père aussitôt arrivée dans le séjour.
Dominique et Louis étaient déjà prêts à partir : Louis avait le même âge que moi et rentrait aussi en première année, alors que c'était la deuxième année de Dominique.
- Bonjour, le saluais-je. Où est maman ?
- Ici, ici, me répondit la voix pressée de ma mère en apparaissant dans la cage d'escaliers, ses longs cheveux tourbillonnant autour d'elle. Tu es prête, Victoire ?
*
Les doubles portes de la grande salle se dressaient devant moi. Je n'avais rencontré personne dans le train : j'étais seule dans mon wagon et je m'étais changée dans un silence oppressant. J'avais vu de loin, sur le quai de la gare, un garçon que papa m'avait indiqué comme étant Ted Lupin, mais je n'avais eu l'occasion de lui parler depuis. Il m'avait l'air fort banal, mais mon père avait l'air banal alors que c'était quelqu'un d'exceptionnel. Il ne faut pas se fier aux apparences, comme le disait Dominique.
Quand il me fut ordonné d'avancer dans la salle, j'avançais comme demandé, le nez droit et la tête haute. Hors de question de faire la peureuse. Même si j'étais plutôt terrifiée, je me devais de rester stoïque. J'étais en rang avec un garçon au regard éteint. Il avait l'air triste d'être là, et déteignait bizarrement dans la masse d'élèves heureux qui marchaient vers le Choixpeau.
Le Choixpeau avait l'air banal, lui aussi. Mais comme ma l'avait expliqué papa, il était capable de détecter la maison dans laquelle je serais. Il commença, pour je ne sais quelle raison étrange, a chanter.
Chers sorciers
Que vous veniez
De ce monde enchanté
Ou de celui moldu
Vous êtes les bienvenus.
Aujourd'hui,
Moi, un chapeau magique,
Je vous répartis dans
Des maisons magnifiques
N'ayez crainte de la vérité
Que je vous accorderai.
Selon vos aptitudes,
Vous pourriez arriver
Dans Gryffondor la rouge
Aussi bien que dorée.
Il ne faut jamais abandonner,
Continue d'avancer
Du courage il te faudra
La confiance et la foi
Ne te brûle pas les ailes
Brave petit dragon frêle
Combats malgré les aléas
Et le seul maître de ton destin
C'est certain,
sera toi.
Sepentard la verte
Aussi rusée qu'alerte
C'est une maison maligne,
Ne manquant pas de style.
Là-bas droit tu seras
Intelligent et froid
Réfléchis, mon allié
Et ne t'écrase jamais.
Maintenant, c'est toi et toi
Ne renonce pas
Ils ont beau être forts
Ce qu'ils ne savent pas encore,
C'est que la réflexion
Apporte toutes les solutions.
Poufsouffle la jaune
Où la gentillesse prône
La justesse également
Et une loyauté sans précédents
Tu sauras écouter,
Doux mais décidé
Tu auras la patience
Nécessaire aux confidences.
Le travail est important
C'est ainsi qu'on devient grand.
Tu es unique,
Ainsi que ta maison,
Dans les situations critiques,
Empli d'une grande compassion.
Serdaigle la dernière
Tout de bleu elle éclaire
Un chemin de sagesse infinie
Guidé de magie.
L'intelligence est essentielle
Elle te donne de grandes ailes
Pour voler à la lumière :
Tu voudras tout connaitre.
Le savoir est le pouvoir
Il faudrait être bête
Pour ne point le voir.
Tu es sage, de bon conseil, bon mage
Les énigmes t'émerveillent
Et la connaissance t'ensorcelle.
Que cette chanson célèbre
Une nouvelle année
Qui sera je l'espère,
Couronnée de succès.
Le chapeau se tut, et une grande dame, très âgée, aux cheveux gris relevés en chignon, s'écria de sa voix rauque :
- Que la Répartition...
Malgré moi, je fus intéressée par ses paroles. On l'écoutait avec attention, cette dame, ce n'était pas quelqu'un dont on ignorait les discours. Il faut savoir reconnaître les plus forts, disait souvent Louis, et dans le cas échéant, leur donner le respect qu'ils méritent. Cette dame méritait le respect. C'était écrit sur ses traits affaissés par l'âge.
- Commence !
Des noms furent appelés, ensuite. Je m'aperçus rapidement que, quand on avait pas de nom commençant par la lettre "A" ou "B", la Répartition était terriblement ennuyante.
Quand Walter, Alexander fut enfin passé, la voix qui ne flanchait jamais de la dame aux cheveux en chignon retentit :
- Weasley, Victoire!
Je montais lentement. Des chuchotements s'étaient faits entendre- je pense que c'était à cause mon nom de famille, tonton Ron était assez connu- mais la dame les avait faits taire.
Quand elle me posa le vieux chapeau sur la tête, je m'aperçus que le tissu en était doux, loin de la matière rêche que je m'étais premièrement imaginée.
Mmh, je vois... commença une petite voix. Je sursautais. Puis espérait qu'on ne m'avait pas vue.
Tu t'inquiètes du regard des autres, n'est-ce-pas ? Tu prétends pourtant être détachée... Tu aimes l'organisation et le contrôle. Tu es aussi secrète... Tu es en revanche, j'en ai bien peur, peu courageuse ou loyale, commentait tranquillement le chapeau.
Serdaigle! espérais-je de toutes mes forces.
- Serpentard ! contesta la voix horriblement aiguë du chapeau maléfique.
Comment avait-il osé ? Pas Serpentard, quelle honte, quelle honte ! Il fallait cependant préserver les apparences. Je me levais, et marchais d'un pas cadencé vers "ma" table. Les gens y semblaient tous antipathiques. Je ne voulais pas ! Je m'assis tout de même.
J'aperçus le regard de Ted, à la lointaine table des Gryffondors. Étrangement, je ne parvenais pas à en saisir la couleur. Je baissais les yeux, embêtée. Pourrais-je un jour être amie avec un Gryffondor ? Sûrement pas.
*
Commencèrent pour moi les jours les plus longs de ma vie. Louis s'était moqué de moi, mon père m'avait assuré que ce n'était pas grave mais semblait véritablement ennuyé, ma mère m'avait toisé, sûrement offensée : et même lae gentil·le Dominique m'avait fixée gravement, sans remarques mais avec cette lueur dans le regard, qui disait comme les autres, qui disait : "je suis déçu·e."
Je n'avais pas d'amis. Les gens n'osaient pas me parler, j'étais considérée manipulatrice, fausse, menteuse, à cause de mon apparence. J'entendais les gens dans les couloirs marmonner que si j'étais si jolie, c'était grâce à un pacte avec les forces obscures, ou qu'autant de beauté à Serpentard ne pouvait signifier autre chose que ma méchanceté. Que j'étais maudite ! Mais ça ne m'atteignait pas, ça ne pouvait pas m'atteindre.
Je me réfugiais dans les études, les livres, les cours. C'était terriblement solitaire, et, en plus, je passais pour une mini tata Hermione. Je n'aimais pas particulièrement ma tante : elle voulait tout le temps avoir raison, elle avait tout le temps raison. C'était injuste, non ?
-...toire.
Hermione se serait sans doute beaucoup mieux débrouillée que moi.
- Victoire.
Je relevais la tête de mon livre. Oui, c'est vrai, j'étais à la bibliothèque. Il faisait sombre, les lignes de mon livre semblaient floues tellement j'avais passé un temps ridicule à les fixer comme si elles allaient me révéler le secret de l'acceptation. J'étais seule... Non, plus maintenant !
- Louis !
Je sonnais beaucoup trop heureuse. Comme je l'étais ! Louis ! Un visage familier dans cet enfer ! C'était bien lui en face de moi, les traits tirés de fatigue et le teint pâle.
- Victoire, répéta mon frère.
Maintenant que j'y pensais, il n'avait pas l'air au meilleur de sa forme.
- Oui ? questionnai-je, maintenant méfiante.
Après tout, il m'avait quand même laissée tomber des jours durant.
- Oh, Victoire, pourquoi...
Il respira difficilement. Posa ses coudes sur la table, qui devint se seul appui au fur et à mesure qu'il s'affaissait sur moi. Je commençais à m'inquiéter.
- Pourquoi toi...!
Il était tard, les lumières de la bibliothèque brillaient fort, et il n'y avait personne à part nous deux. Le son de pas claquant sur le sol me fit lever la tête du corps avachi de mon frère. Mme Pince ? Peut être pourrait-elle m'aider.
Ted Lupin débarqua, essoufflé, dans la bibliothèque. Cria "Louis!" une fois. Me vit, et immédiatement les traits de son visage se durcirent. Ah... Personne ne m'aimait donc, même pas lui. Bizarrement, cette constatation pour le moins évidente me serra le cœur. Le garçon aux cheveux châtains déboula à toute vitesse devant mes yeux bleus.
- Qu'est-ce-que tu lui as fait, Serpentarde ! m'accusa-t-il.
- Conjuguer le mot Serpentard au féminin est vraiment affreux, pensais-je.
Oups. Au vu du regard interrogateur du garçon, la phrase était sortie de ma bouche d'elle même. Forcément, je n'avais pas retenu mes diverses remarques au cours des derniers jours : personne n'était là pour les entendre.
- Pardon, m'excusais-je, une main devant la bouche. Je ne sais pas ce qu'il a. Louis ?
Mon frère baragouina une phrase incompréhensible.
- Vois-tu qu'il ne me répond pas ? fis-je remarquer à Ted.
- Tu connais Louis ? demanda-t-il.
Il n'avait plus l'air si méchant. Peut-être un peu indécis. Sa question me blessa. Ainsi, il ne parlait même pas de moi ? Il avait honte ?
- Personne d'important, grimaçais-je.
- Tu es vraiment belle, commenta le garçon en se rapprochant doucement. Vraiment magnifique. Tu as des tâches de rousseur, c'est beau... C'est vrai ce qu'on raconte, que tu es la fille de Voldemort ?
Je ne rougis pas (je ne rougissais jamais) mais si j'avais pu, je l'aurais fait. Je ne ris pas non plus (fille de Voldemort, rien que ça), mais l'envie était présente.
- Je suis de descendance vélane, dis-je comme si ça expliquait tout.
Ted en ferait sûrement les conclusions nécessaires.
- Ah, ok, dit-il.
- Tu ne sais pas ce que ça veut dire, n'est-ce-pas ?
- Non.
- Et bien demande à tes petits copains de Gryffondor. Il seront ravis de répondre.
Un silence inconfortable s'installa.
- Pourquoi toi, chuchota de nouveau Louis.
- Mmh ? dis-je.
- Pourquoi toi ! Pourquoi toi ! Pourquoi je ne peux pas être femme, moi aussi, et avoir une baguette comme la tienne ? Pourquoi parce que je suis un garçon, je ne peux pas avoir une baguette de cheveux de vélane ? Je le sens que quelque chose me manque. J'ai tenu ta baguette deux fois, Victoire, et j'ai senti l'essence magique à l'intérieur m'appeler. M'appeler si fort...
Louis avait redressé la tête. Il pleurait à gros bouillons, les larmes salissaient son visage.
- On me déteste, dans la famille, gémit-il. Toi, tu es si parfaite ! Dominique n'est pas très aimé·e non plus. Les filles sont les préférées de la famille de maman, il n'y a que toi qu'ils aiment. J'étais tellement heureux que tu finisses à Serpentard. Je pensais me venger en diffusant des rumeurs sur toi. Mais j'ai mal, j'ai si mal !
J'étais surprise et ma bouche s'ouvrit en un "o" parfait. Je n'aurais jamais pensé que Louis avait répandu les horribles rumeurs de Poudlard. Ni qu'ils se sentait si mal. J'étais si peu attentive aux autres...
- C'est ton frère ? comprit Ted.
J'acquiesçais.
- Alors je te raconte, décida l'autre. En fait, on a fait une fête, et on a fait un action vérité. Sauf que Louis a bu de la potion d'émotion et du Veritaserum et-
- C'est interdit.
- Bien sûr que ça l'est, dit Ted. Bref, les deux ensemble, c'est pas bon...
- Évidemment, c'est interdit.
- J'ai compris, fit Ted d'un air ennuyé. Et donc, il a commencé à se barrer et courir ici.
- Ramène-le, dis-je en ramassant mes livres. La bibliothèque ferme dans...
J'hésitais.
- 10 minutes, me coupa Ted.
- Comment le sais-tu ?
- Je suis bon avec les chiffres ! sourit Ted en plaçant son bras sous le corps de Louis.
- Cool.
Il se redressa, Louis était accroché à son épaule, semblant dormir. Ted me fixa un moment. La lumière de la bibliothèque se reflétait dans ses yeux. Maintenant, il me semblaient vert... D'un vert bleu, non, non, ils étaient définitivement bleus, d'un bleu pur comme les miens. Ah, foncé, très foncé... Tournant au violet. Les couleurs dansaient dans son regard. Rose, rouge, orange, jaune... Vert encore... C'était hypnotisant. Ted ne bougeait pas. Peut être était-il habitué à ce qu'on le fixe de la sorte.
- Pourquoi as-tu les yeux arc-en-ciel ? demandai-je abruptement.
J'avais froncé les yeux pour mieux regarder, et je m'en aperçus en posant la question, comme lorsqu'on regarde au soleil et qu'on se rend compte qu'on plisse les yeux de façon risible.
- Je suis Metamorphomage. J'aime lorsque tu me regardes, Victoire. Bonne nuit.
Ted Lupin partit lentement. Ses cheveux avaient maintenant d'étranges reflets bleus.
*
J'avais brisé ma baguette et offert le cheveux à Louis.
J'avais embrassé Ted Lupin après le cours de Métamorphose, et ses cheveux étaient définitivement devenus bleus.
J'étais la victoire de ma guerre de cœur.
*
L'OS fait pile 2500 mots ! J'ai galéré à tout faire rentrer. C'était beaucoup plus long au départ !
J'ai vraiment persévéré sur cet OS. Le premier que j'ai fait, sur Narcissa et Lucius, était assez bien ; celui sur Lavande Brown était clairement nul, j'avais passé peu de temps dessus pour être honnête, mais j'espère que celui-là sera bon !
Je remercie NosCinqIdeaux pour m'avoir laissé participer, j'étais en retard !
Les musiques sont toutes les deux très belles, si vous aimez lire en musique, je vous les conseille !
Merci de votre lecture, aussi <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top