Chapitre 1
-Pourquoi tu ne souris pas ?
-Pourquoi t'es tout le temps triste ?
-Pourquoi tu parles pas ?
-C'est quoi ces marques sur tes bras ?
Ca, c'était les questions que Victoire devait éviter. Tous les jours, sans relâche. Et elle avait trouvé une manière très simple d'y répondre : le silence.
Quand on lui demandait si tout allait bien, elle se contentait de lever le pouce en l'air et de sourire avec les yeux.
Parce que pour elle, le sourire n'était pas la vérité. C'était une façade derrière laquelle Victoire pouvait se cacher. Comme un bouclier qui ne tombe jamais. Or, elle avait laissé tomber son bouclier et avait décidé de se battre.
Elle avait 12 ans. Vous trouvez ça jeune ? Moi aussi.
C'est pourtant à ce si jeune âge que Victoire souffrit le plus.
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Tout commença au début de l'année scolaire. Elle se portait plutôt bien, était discrète et avait d'assez bonnes notes. Elle avait même des amis.
Mais lorsque des disputes plus que violentes éclatèrent au sein de sa famille, Victoire commença à se refermer sur elle-même. Elle passait ses récrés à lire, et ses amis qui au début s'étaient d'abord inquiétés pour elle la délaissèrent, la laissant seule dans son monde de livre. Les livres étaient devenus sa barrière pour se protéger de ce monde qui commençait à être cruel. Plus d'amis, mais de nouveaux pour les remplacer. Certes, ils ne parlaient pas, mais elle pouvait se confier à eux sans risquer le jugement. Sans peur. Elle avait confiance dans les livres.
-Avoir confiance en des objets ? Et puis quoi encore ! lui disait-on.
Elle se souvint de cette phrase et ne parla plus à personne. Plus de ces problèmes en tout cas.
Les disputes ne cessaient plus chez elle. Rentrer dans la maison était devenu une épreuve.
Puis, du jour au lendemain, la bande assez populaire et cool du collège vint la taquiner. Au début, c'était des taquineries, du moins. Mais les taquineries devenaient de plus en plus violentes.
-Bah alors, t'es toujours seule ? T'as pas d'amis ? lui disait le chef de cette bande avec un sourire narquois, et Victoire lui rendit son sourire. Mais un faux sourire, car cette réplique avait touché juste. Si son coeur était une cible, Ugo (car tel était son prénom) venait de tirer une flèche au beau milieu.
Puis une main s'abattit sur sa joue.
Une gifle, comprit Victoire.
-Sourit pas, connasse, cracha t il.
Et Victoire ne fit plus de sourire.
Ces attaques, aussi verbales que physiques, avaient rendu le collège un enfer pour Victoire.
Dans sa tête, les problèmes empiraient, et elle ne savait pas comment les contrôler, les résoudre et retrouver sa joie de vivre.
Ses parents avaient commencé à la renier. "Je t'aime pas, merde !" avait une fois hurlé son père.
Hop, nouveau couteau planté dans le cœur de notre chère Victoire.
Les livres. C'était les seuls capables de lui redonner un peu de joie.
Et elle lut, seule dans sa chambre.
Avant de retourner au collège.
Les cours se déroulaient simplement. Mais chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour répondre à une question du professeur, quelqu'un disait "Flop".
Victoria en avait eu peur de parler, et avait découvert quelque chose. Un nouveau sentiment ? Non, il n'était pas nouveau, elle le ressentait déjà depuis la tendre enfance, et il était maintenant inscrit en elle. Mais il était maintenant à son stade le plus haut, et c'est la première fois que Victoire le ressentit.
Elle avait peur de parler, et de là est née son anxiété sociale qui la forçait à ne plus rien dire.
Et de la bouche de Victoire ne sortit plus un seul sourire, ni un seul mot.
Mais malgré tout, il restait au fond d'elle une petite étincelle de joie, que Victoire s'efforçait de maintenir en vie.
Ce n'était pas parce qu'elle ne souriait plus qu'elle ne ressentait plus la moindre joie. Ce n'était pas le cas, du moins au début, encore une fois.
Mais les insultes étaient si violentes, tout comme les coups qu'on lui portaient. Elle avait des ecchymoses partout sur le corps, et son cœur était abîmé par les insultes.
Je vous en donne un petit extrait, chers camarades :
-Putain mais t'es dépressive ou quoi ?
-C'est normal d'être aussi seule ?-Pourquoi tu viens jamais aux sorties ? C'est parce que t'as pas d'argent ?
-Ah ouais Will, c'est pour ça ! C'est qu'une pauvre SDF ! Alors, on dort dans les poubelles ?
Les professeurs ne se doutaient de rien, et passaient leur temps à essayer d'ignorer toutes les moqueries que Victoire recevait en classe, aussi discrète soit-elle. Elle en vint à dormir pendant les cours, tant les insultes reçues la tourmentaient la nuit, lui faisant faire des nuits blanches. Blanches comme ses larmes.
Un soir, en rentrant chez elle, ignorant sa mère qui lui conseillait de changer son attitude de suite et de se mettre illico aux devoirs, Victoire se dirigea vers la salle de bain, et se regarda dans le miroir.
Son visage était pale, dénué de couleur. Des poches noires s'étaient créées sous ses yeux.
Elle se doucha, et savoura l'eau chaude qui coula sur ses bras. Elle était propre extérieurement, mais son âme était dégueulasse. Vide, sans intérêt. Ca y était, la jeune étincelle qui illuminait le cœur de Victoire s'était éteinte.
Elle se regarda à nouveau dans le miroir et se mit à hurler au monde pourquoi est-ce qu'il était si cruel. Sa mère apparut, et son père maugréait au loin sur le fait qu'elle pouvait faire moins de bruit.
Sa mère lui fit un câlin, comme si ça allait tout arranger, et caressa les cheveux de Victoire en lui chuchotant des mots doux.
Elle prit rendez-vous avec une psychologue, et c'est comme ça que tous les samedis, Victoire allait consulter.
Un jour, en arts plastiques, Victoire se coupa avec le ciseau. Et lui vint l'idée.
Les marques sur ses bras apparurent. Une, puis deux.
Cela la soulageait, de faire ça.
Les jours se suivaient et se ressemblaient.
Errant sur son téléphone, Victoire découvrit une application. "Wattpad".
Intriguée, elle l'installa.
Et passa la nuit dessus, à lire des millions d'histoires. Des livres numériques et gratuits, n'était-ce pas génial ?
Elle s'inscrit à un RP (Role Player) Harry Potter et fit connaissance avec une fille très sympathique. Elles bavardèrent, et Victoire s'efforçait de cacher ses blessures et ce qu'elle était. Elles devinrent amies, puis elles se donnèrent leur numéro (MERCI DE NE PAS REPRODUIRE ÇA SANS BIEN CONNAÎTRE LA PERSONNE. ON NE SAIT PAS QUI EST DERRIÈRE L'ÉCRAN, NE L'OUBLIEZ PAS).
Lune (Ce n'est pas son prénom, mais bon. La personne se reconnaitra je pense) l'ajouta dans un groupe Whatsapp, mais Victoire avait un peur. C'était des inconnus, après tout, et l'angoisse lui resta. Parmi les personnes de ce groupe, elle tomba sur une personne qui avait une jolie photo de profil, et Victoire se permit de lui dire. Elle obtint une réponse, et les deux jeunes filles commencèrent à parler. Mais accidentellement, Victoire laissa échapper ce qu'elle vivait au collège, et se sentit immédiatement coupable. Elle ne devait pas inquiéter les gens comme ça.
Brume (j'ai pas d'inspi...) lui demanda de se confier, et défendit si violemment à travers un écran Victoire que la jeune fille pleura. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça; Victoire remercia Brume, du plus profond de son cœur.
Mais à cause de ses emmerdes, Victoire avait développé des envies de mort. ( Je suis désolée, j'évite le terme mais je pense que vous avez compris de quoi je parle).
Mourir était devenu un but. Mais elle n'en parla à quasiment personne, même pas à sa psy. Mais Brume fut l'exception à la règle, encore une fois. Et Victoire s'en mordit les doigts. Elle qui voulait partir sans faire de bruit, c'était raté.
Mais Brume lui fit aussi des confidences.
(Je tiens à garder les paroles que Brume a dit à Victoire secrète, car je ne veux pas étaler son intimité, même si Brume est protégée par un pseudo autant dans cette histoire que sur son profil Wattpad).
Un jour, Victoire en eut marre. Marre de ces insultes. Marre de sa vie.
Elle s'excusa et remercia Brume. Elle fit un mot d'adieu pour tout le monde. Elle sortit de chez elle et alla à la falaise la plus proche. Sweat, legging, be accoutrement.Elle s'approcha du bord et...
Une main la retint. Une main d'enfant. Le regard de Victoire remonta le long du bras de l'enfant qui la retenait et vit devant elle... Une Victoire plus petite, un grand sourire affiché sur le visage; Elle semblait lui dire de ne pas faire ça, de revenir. Cela faisait déjà bien longtemps que Victoire était partie, environ 4 heures. Le temps de bien réfléchir à ce qu'elle allait faire.
Victoire rentra chez elle. Heureusement, ses parents n'étaient pas là, et n'avait donc pas vu le mot qu'elle avait écrit.
Elle se dirigea vers son téléphone, qui vibrait à fond.
Elle découvrit des messages inquiets, la suppliants de ne pas faire n'importe quoi, qu'ils tenaient à elle, et que la voir partir serait trop dur;
Brume, en particulier, avoir réagi. Et sa réaction était tellement touchante...
Les pensées de mort de Victoire lui restaurant encore longtemps.
Si au collège, elle vivait un enfer, sitôt sur son téléphone, elle était heureuse.
Malheureusement, les marques sur ses bars n'ont pas disparu, et se repeuplent.
mais un jour, elles disparaîtront.
Un jour, la vie de Victoire sera meilleure.
Et vous savez quoi ?
C'est Brume qui lui a promis ça.
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Bonsoir,
Si j'ai écrit ça, c'était pour vous partager... Quoi exactement ?
Mon histoire ? Ce que vivent des gens sur Terre ? Ce qu'il se passe peut-être et très probablement à l'heure même où je vous écris ça ?
Oui.
Sachez qu'il y a des numéros. Wattpad aussi propose des lignes d'aides.
Il y a plein de gens pour vous aussi. Moi aussi, je suis là si vous avez besoin !
Je vous souhaite une agréable journée/soirée
Et à bientôt :)
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