9) Lélia
*Souvenirs*
Nouveau lycée. Nouvelle ville. Nouvelle vie.
Lélia pénétra dans le bâtiment. Les couloirs étaient calmes. Quelques élèves s'y promenaient par-ci par-là.
La sonnerie retentit et la jeune lycéenne se dirigea vers sa classe. Un rang bien formé était juste devant la porte. Le professeur n'était pas encore arrivé. Lélia en profita pour survoler du regard les personnes présentes dans le rang et donc ses nouveaux camarades de classe.
Et c'est alors qu'elle était perdue dans ses pensées qu'elle vit une chaussure se mettre à vive allure devant elle. Lélia voulut l'éviter : trop tard. La jeune fille perdit l'équilibre et s'étala de tout son long dans le couloir.
Alors qu'elle mettait sa main au sol pour reprendre appui et se relever, elle entendit les rires et les moqueries fuser.
"-Quelle idiote !
-Regarde là, elle est ridicule !
-Regarde où tu vas, ratée !
-Quelle chute épique !
-Et bah alors la nouvelle, on est perdue ? On trouve plus son chemin et on s'effondre ?"
Lélia se releva et s'enfuit à l'arrière du rang alors que tout le monde la suivait du regard en riant méchamment.
Cette journée là, la jeune fille se fit la plus petite possible, mais avec sa chute du matin même, impossible de ne pas se faire remarquer.
Elle trouva bien assez vite le nom de celle qui lui avait fait un croche-patte : Léonie. Et cette fille semblait faire tout son possible pour lui détruire la vie.
Et le soir, après cette journée catastrophique, cette même jeune fille la suivit avec son groupe. Ils la plaquèrent contre le mur et Lélia sentit son haleine putride dans son nez et se retint de vomir :
"Écoute moi très attentivement, la nouvelle. J'ai un marché à te proposer : soit tu acceptes de venir dans notre groupe et d'harceler les autres et on te laisse tranquille, soit tu refuses et dans ce cas là, nous t'harcelerons jusqu'à ce que tu crèves. C'est bien compris ?"
À ce moment précis, Léonie avait resserré son emprise sur Lélia, commençant à l'étouffer et à lui faire manquer d'air.
"Je ferai ce que vous voudrez, du moment que vous ne me faites pas de mal, je vous en supplie lâchez moi."
La jeune harceleuse avait eu un petit sourire satisfait et l'avait relâchée avait de partir en courant.
Lélia avait enfin pu reprendre son souffle. Toute la soirée, elle avait pleurer, pleurer encore et encore, se maudissant d'avoir fait ce choix : mais après tout, avait-elle eu le choix ?
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