Je me relève et pars dans ma chambre sans un mot en récupérant la lettre. Je m'assois sur mon lit et poursuis ma lecture en essayant de canaliser ma colère.

" Je t'aime Jenna, je t'aime plus qu'il n'en est humainement possible, et je sais que tu m'aimes, je n'ai rien à ajouter, mais je t'en prie réfléchi, j'ai besoin de toi."

Il faut que je trouves un moyen de me changer les idées, je ne sais vraiment plus où j'en suis, j'ai tellement envie d'accepter ses excuses... Peut-être que ça vaut le coup de réessayer ? Je sors et retrouve ma grand mère dans le salon, peut-être que sa "discussion" va me changer les idées... Je m'assois à côté d'elle et tourne la tête dans sa direction.

- Je suis vraiment désolée...

- Jenna regarde moi bien, la prochaine fois que tu bois pour oublier une situation comme celle là, tu rentres en France sur le champ ! Je ne sais plus quoi faire pour que tu arrêtes de boire il ne me reste que cette solution et je n'hésiterais pas à l'appliquer, c'est clair ?

- Oui, je répond sincèrement.

- Bien, en ce qui concerne Will, va lui parler et arrête de te faire chier putain ! Tu l'aimes, il t'aime alors arrête de ruminer à cause d'Elodie et amuse toi !

Mes yeux s'arrondissent quand j'entends le vocabulaire qu'utilise ma grand-mère, j'acquiesce cependant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de la contredire maintenant.

- Bon, maintenant, je vais aller faire un tour, je vous laisse tous les deux, tu as intérêt à l'appeler ! 

Elle se relève du canapé et disparaît dans l'entrée, je sors mon téléphone de ma poche et compose le numéro que je me suis refusée d'appeler pendant tout ce temps. Will répond instantanément :

- Allô, Jenna ?

- Oui, je... j'aimerais que tu viennes à la maison, s'il te plait.

- Tu es sûre ?

- Oui, viens s'il te plait.

- J'arrive.

Will entre cinq minutes plus tard, j'ai tellement envie qu'il me prenne dans ses bras, mais je sais qu'il ne le fera pas de lui-même. Je cours vers lui et le serre contre moi, je le sens trembler à ce contact mais il ne s'écarte pas et me prend plutôt dans ses bras. J'enfouis ma tête contre son épaule, évidemment, je pleure, je fini par m'y habituer. Je le serre le plus fort possible contre moi, comme si j'avais peur qu'il s'en aille, et c'est le cas, je suis terrifiée à cette idée. Je n'en peux plus de me retenir en ne laissant perler seulement quelques larmes, j'éclate en sanglots, il me porte jusqu'au canapé où il m'assois sur ses genoux. Je ne le lâche pas, je le serre même encore plus fort contre moi, je voudrais rester ainsi toute ma vie ! Il balade ses mains le long de mon dos le temps que j'arrête de pleurer.

- Jenna... murmure-t-il quand je suis calmée.

Je m'écarte légèrement de lui et hoche la tête pour lui insinuer de continuer.

- Tu ne peux pas savoir comme je m'en veux !

- Je t'en veux aussi tellement ! Je lui chuchote en sentant quelques gouttes perler à nouveau de mes yeux.

- Je t'en prie essaie de me pardonner ! 

- Oui, c'était le principe.

Je souris en posant délicatement mes lèvres sur les siennes. Il semble hésitant au début mais perd tout contrôle quand j'ouvre ma bouche pour dessiner le contour de ses lèvres avec ma langue. Il me raproche de lui et scelle nos lèvres dans un baiser langoureux et désespéré. Je passe mes doigts dans ses cheveux emmêlés, ses lèvres ont le goût du sel de mes larmes mêlés à la chaleur de la vodka, je ne suis donc pas la seule à boire... Je me surprends à penser que j'aimerais dormir blottie dans ses bras, moi qui ne pense qu'au sexe d'habitude. Mais j'adore la sensation de bien-être que je ressens quand je dors dans ses bras, évidemment je le desir sexuellement mais je veux plus, je veux qu'il me montre qu'il m'aime, autrement qu'en faisant l'amour avec moi...

- Je t'aime tellement, murmure-t-il entre deux baisers.

- Moi aussi, je lui répond dans un gémissement de plaisir.

Je le sens durcir contre moi, ce qui fait monter mon plaisir. Mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de faire ça tout de suite... Peut-être qu'il faudrait prendre notre temps ? Je ne suis vraiment pas douée pour ce genre de choses... Je m'écarte légèrement de lui et observe son visage plus en détails. Ses yeux portent des marques de fatigue, son visage ne transmet aucune expression, il est terne, éteint. Je m'allonge dans ses bras sur le canapé et ne tarde pas à m'endormir, submergée par le bonheur.

*

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