CHAPITRE 3 - JENNA

Une fois que nous sommes arrivés à la résidence, je descends de la voiture de Will pour aller récupérer la mienne. Je travail dans un bar à une demi-heure d'ici. Mon service commence dans un peu plus d'une demi-heure alors je ne prends pas le temps de monter dans ma chambre pour me maquiller. Je n'ai jamais eu la sensation de devoir mettre des tonnes de maquillage. Je préfère être naturelle, je ne me maquille que lorsque je sors en boite ou que je vais à des soirées. J'ouvre ma voiture, c'est une p'tite Clio que ma grand-mère m'a achetée quand j'ai eu dix-huit ans. Elle n'est pas très neuve mais pour l'usage que j'en fais elle est tout à fait en bon état. Je quitte le parking pour me rendre à mon travail. Grâce à ça, je gagne un peu plus d'argent que j'ai besoin d'en dépenser, je mets le reste sur un compte épargne pour plus tard. J'ai payé mes frais d'inscriptions avec l'héritage que ma connasse de mère m'a pris. Je ne lui ai jamais dit que je m'étais fait violée. Je pense que ça ne l'aurait pas intéressée de savoir que son frère avait violé sa fille. Je sais qu'elle aurait été capable de vendre mon corps si mon beau père ne l'en avait pas empêchée, ça fait partie des conversations que j'aurais préféré ne pas entendre...

J'arrive au bar cinq minutes avant le début de mon service, il y avait du monde sur la route. Je passe derrière le comptoir et je commence le service. Entre deux vodkas et une bière, j'ai eu le temps de regarder mon téléphone, ma mère a essayé de m'appeler deux fois depuis que je lui ai raccroché au nez. J'éteins mon téléphone et continue de remplir des verres. L'odeur de la vodka me retourne l'estomac. D'habitude, j'aime bien l'odeur mais je suis vraiment en trop mauvais état ce soir. Rien que l'odeur me donne la nausée, me rappelant les premières fois que j'ai bu de l'alcool, j'étais beaucoup trop jeune. Ça me faisait du bien mais ça m'a bousillé l'estomac et surtout le foie. Je ne suis pas dépendante à l'alcool mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour éviter de faire des cauchemars alors je n'ai pas envie de m'arrêter vraiment. Je ne bois jamais deux jours de suite, la plupart du temps je bois seulement le samedi. Je ne suis pas venue aux Etats-Unis pour poursuivre ce que j'ai déjà fait pendant presque dix ans en France. Pour le moment mon service se passe bien mais je ne sais pas si je vais tenir jusqu'à la fin. Je suis tellement fatiguée qu'on dirait un zombie. Les clients s'enchaînent et la soirée continue normalement. Une fois mon service terminé, je rentrer à la résidence, elle me parait bien calme, je décide d'envoyer un message a Gwen et Max :

- Vous êtes où ?

- A une soirée, il y a personne à la baraque fais toi plaisir.

- Ok, tu dors sur place ?

J'attends la répond pendant 5 minutes avant de laisser tomber, elle doit être en train de danser. Je monte dans ma chambre et je me souviens du livre que nous a donné notre prof de littérature. Je décide de le sortir de mon sac et je regarde la couverture. Je commence à lire mais c'est tellement ennuyeux que je m'endors sans m'en rendre compte. Je me réveille soudainement, quelqu'un frappe à ma porte, je n'ai pas envie de me lever pour ouvrir. Les bruits recommencent de plus en plus forts... Je me lève à contre cœur, il est 3 heures du matin sur mon réveil, je n'ai vraiment pas envie que ce soit un mec bourré qui s'est trompé de chambre. A vrai dire, je m'étais imaginée des centaines de scénarios dans ma tête mais la personne que je vois en face de moi ne faisait parti d'aucun d'entre eux.

- Maman ?

- Oh ! Je suis flattée tu m'as reconnue.

- Je te préviens, je ne reviendrais pas en France, je ne retournerais jamais en France.

- Ne dis pas ça ! Ma mère adorerait que tu viennes la voir... et pourquoi mets-tu de l'argent de côté si ce n'est pour revenir à la maison.

- Crois-moi maman, cette résidence, j'y vis depuis deux mois et je m'y sens plus chez moi que dans la maison dans laquelle j'ai passé les dix-huit premières années de ma vie !

Je suis en colère contre elle plus que je ne l'aurais jamais cru possible. Elle a pris un avion juste pour venir me demander de rentrer et me parler de ma grand-mère qui me manque terriblement.

- Ma chérie...

- Ne m'appelle pas comme ça ! Tu n'es qu'une connasse ! Je sais que tu ne m'as jamais aimée ! Tu m'as volé mon argent ! Mais ça tu t'en fous ! Ce qui t'intéresse c'est ta maison, ta bagnole et peut-être un peu ton mari ! Mais ta fille ?

J'éclate d'un rire sarcastique avant de poursuivre :

- Ça te passe vraiment par dessus la tête ! Si tu m'avais aimée tu m'aurais demandé ce qui n'allait pas quand j'ai eu onze ans, tu ne m'aurais pas laissée sortir en boite, tu m'aurais appris à être une femme ! Pas à être la salope que je suis ! Et si je rentre tu vas faire quoi ? Me forcer à devenir une pute pour ensuite voler l'argent que j'aurais gagné ? Alors je te le répète, je ne rentrerais jamais, JAMAIS, en France !

J'ai crié plus fort que je n'aurais dû, la moitié de la résidence doit s'être réveillée. Je n'ai jamais tenue tête à ma mère comme ça, je me sens fière de lui avoir dit ce que j'avais sur le cœur, mais en même temps, un éclat de haine pure brille dans ses yeux. Elle me plaque contre le mur si fort que le monde devient flou un instant :

- Ecoute moi bien jeune fille, je t'ai tout donné, si tu m'avais parlée, je t'aurais écoutée. Je t'ai appris à être comme moi, je suis une femme forte qui dit ce qu'elle pense et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par une petite garce comme toi !

- Excusez-moi, Madame ? Dit une voix derrière moi.

Ma mère s'écarte de moi et je vois Will. Il se tient à un mètre de ma mère avec un grand sourire et déclare en français mais avec un accent très américain :

- La violence ne résout rien, et les pensionnaires aimeraient dormir alors je vous prie de revenir demain matin. Retournez dans votre chambre Miss Smith, je vais indiquer à votre mère des hôtels pas très loin.

J'acquiesce et je rentre rapidement dans ma chambre. Quelques minutes plus tard, Will entre dans ma chambre et me demande :

- Tu vas bien ?

J'acquiesce, un sourire idiot plaqué sur les lèvres.

- Tu en es sûre.

Il s'assoit à côté de moi et je poursuis :

- Merci, c'est vraiment gentil à toi d'avoir fait ça pour moi.

- Je te rappelle que je t'ai proposé de payer tes frais de scolarité, alors ce n'est rien.

- Je ne pensais pas qu'elle était assez déterminée pour venir me voir à Washington.

- Tu veux que je reste avec toi au cas où elle revienne ?

J'acquiesce sans réfléchir, je sens qu'il y a un truc qui va foirer mais je n'arrive pas à me rappeler de quoi il s'agit. Je m'allonge sur mon lit et il se met à côté de moi. Il paraît mal à l'aise alors je lui dis en plaisantant :

- T'inquiète ! Je mords que quand ça excite le mec.

Il rigole doucement et je me colle contre son épaule. Je ne dors pas, je n'y arrive pas, trop de pensées se bousculent dans ma tête. J'entends son souffle régulier, il dort. J'aimerais en faire autant mais je ne veux pas qu'il me voie faire de cauchemars. Je finis pourtant par tomber de fatigue sombrer dans le sommeil. La nuit se passe sans encombres, je ne fais pas de cauchemars, ce doit être parce que j'ai coupé la nuit en deux parties. Will dors toujours à côté de moi, il semble si paisible, moi quand je dors, je suis apeurée, je transpire et je crie. Je n'arrive pas à me résoudre à le réveiller, je reste allongée à côté de lui et je regarde si j'ai des messages sur mon téléphone. Ma mère me demande de la rejoindre dans un hôtel restaurant, Will a dû lui conseiller d'aller là bas. Je décide d'y aller mais curieusement, je serais ravie que Will m'accompagne. Je ne sais pas si c'est juste pour faire chier ma mère ou si c'est parce que je me sens en sécurité avec lui mais en tout cas cette idée m'enchante. Je lui secoue doucement l'épaule et il se réveille aussitôt.

- Ma mère m'a donnée rendez vous à son hôtel. Je voulais savoir si tu voulais bien venir avec moi ?

Il se frotte les yeux et poursuis en baillant :

- Bien sûr ! Je ne vais pas te laisser seule avec ta mère !

Un grand sourire éclaire mon visage, je le serre dans mes bras en le remerciant et je cours m'habiller. Je récupère mes vêtements d'hier, ma mère ne mérite pas mieux que ça. J'attache mes cheveux en un chignon rapide et je lace mes chaussures tandis que Will part se changer. Nous nous retrouvons en bas et il me propose de m'emmener en voiture. Je l'apprécie de plus en plus et ça me fait un peu peur, il est toujours serviable avec moi, c'est rare qu'on me traite comme ça, la plupart du temps les mecs m'insulte ou me baisent. Je monte dans sa voiture et il me conduit en silence à l'hôtel. Quand je sors de la voiture, j'ai l'estomac noué, je redoute la discussion qui va suivre.

- Ça va bien se passer ! M'encourage Will quand nous sortons de la voiture.

J'entre dans l'hôtel, ma mère m'attend assise à une table, une tasse à café à la main.

- Bonjour, commence ma mère. Il me semble que notre discussion ait été interrompue hier.

- Putain ne fait pas chier pourquoi est-ce que tu m'as demandé de venir ?

- Pourquoi est-il là ?

- Parce que je n'ai pas confiance en toi.

Je réponds calmement, je n'ai pas envie de me disputer encore une fois avec elle...

- Comment peux-tu avoir confiance en lui ? Tu le connais depuis deux mois grand maximum !

- Une semaine en fait. Mais il m'a prouvé que je pouvais être confiante quand j'étais avec lui. Il me semble que tu ne m'as jamais permis de penser ça de toi.

- Ce n'est pas parce que tu n'es pas seule que tu dois te comporter comme une connasse avec moi ! Je suis ta mère !

- Dis donc tu m'as demandé de venir pour qu'on parle de Will ? Si c'est le cas je me casse direct !

- Non ! Je veux savoir pourquoi tu te comportes comme une garce avec moi.

- Tu ne m'as jamais écoutée, tu ne t'es jamais souciée de ce qui aurait pu m'arriver, tu ne t'es jamais occupée de moi ! Je peux entrer dans les sous catégories si tu veux !

- Putain mais tu ne m'as jamais parlé, tu ne m'as jamais dis ce que tu ressentais ! J'étais censée le deviner ?

- Vu ce qu'il m'est arrivé oui !

- Mais dis-moi ! Qu'est-ce qui t'es arrivée de si dramatique ! Vas-y je t'écoute !

- Ton putain de frère m'a violé !

Je vois les yeux de ma mère se dilater sous l'excès de colère.

- Comment oses-tu me raconter des conneries pareilles ?

- Mais c'est vrai ! Quand j'avais onze ans, le 23 septembre. J'étais chez Mamy et il m'a violé sur le canapé du salon ! Que te faut il de plus pour me croire ?

Je sais que j'ai dépassé les limites de sa patience lorsque sa main trouve ma joue et que je me retrouve dans les bras de Will. Une colère indescriptible bouillonne en moi. Je m'avance vers ma mère et lui hurle à la figure :

- Tu n'as pas le droit de me faire ça ! Je te dis ce que je retiens depuis bientôt dix ans et toi tu me frappes ! C'est ça que je te reproche ! De ne pas voir plus loin que toi ! Comment peux-tu douter de moi ? Pourquoi est ce que je mentirais ? Je te hais, plus que tout, c'était la dernière fois que je te voyais !

Will me tire en arrière vers la sortie mais je me débats et crie comme une folle. Je déteste ma mère, je la hais vraiment plus que tout. Quand il a enfin réussi à me tirer à l'extérieur, je fonds en larmes, je pleure à gros sanglots, comment ma mère peut ne pas me croire au sujet de mon viol ? Will me sert dans ses bras, je l'adore, lui, c'est tout le contraire de ma mère, il est gentil, attentif, attentionné... toutes les qualités que ma mère n'a pas. Elle me vole mon argent alors que lui me propose de payer mes frais de scolarité. Je ne verrais plus ma mère mais lui, je continue à le voir c'est certain, il ne va pas se débarrasser de moi ça ! Nous restons quelques minutes sur le parking de l'hôtel le temps que je me calme. Une fois que j'ai fini de pleurer il déclare :

- Euh... ce n'est pas qu'il fait froid mais quand même.

- Ah oui, pardon, allons-y.

Pendant le trajet, j'essaie de me calmer et de ne plus penser à ma mère, ce que je n'arrive pas très bien à faire. Will ne parle pas de tout le trajet, je pense qu'il voit que j'ai besoin de me calmer. Une fois arrivée à la résidence je monte vite dans ma chambre et laisse Will en bas. Il est train de manger car nous n'avons même pas pris le petit déjeuner ce matin. Ma rencontre avec ma mère m'a coupée l'appétit. Je me pose sur mon lit et prend mon ordinateur pour regarder un film et oublier ce qu'il vient de se passer. Une heure plus tard j'entends toquer à la porte :

- Entre Will c'est ouvert !

Puis je vois la porte qui s'ouvre sur le visage de Gwen.

- Oh non désolée j'ai cru que c'était Will !

- J'ai bien vu...

Je suis extrêmement gênée, elle entre dans ma chambre et s'assoit sur le lit à côté de moi.

- Alors il se passe quoi entre Will et toi ? Me demande Gwen.

Je lui fais un sourire timide :

- Vraiment, rien on est juste amis, je me suis rapprochée de lui c'est tout et puis il est sympa donc ça change de la plupart des mecs.

- Mouais je n'en crois pas un mot depuis quand des amis dorment ensembles ?

Je crois que je n'ai jamais été aussi rouge de ma vie.

- On est juste amis putain ! Tu pourrais arrêter de me faire chier ! J'ai passé la pire journée de ma vie donc s'il te plait ne m'énerve pas !

- Madame est susceptible... tu as tes règles c'est ça ? Ou non j'ai mieux ! Le mec que tu as voulu baiser hier soir ta rejetée ?

Je lui jette un coussin dessus et nous éclatons de rire.

- Ni l'un ni l'autre, répondis-je.

- Mais oui c'est ça !

- Du coup tu as fait quoi hier soir ? Tu es rentrée ou pas ?

- Non j'étais trop bourrée pour conduire et Max aussi. En plus il s'est taper un mec et après je ne sais pas où il est allé. Je suppose qu'il a du dormir avec le mec en question parce que je ne l'ai vu que le matin.

Je suis très contente que la discussion dérive sur elle et ses exploits car je n'ai pas envie de lui parler de ma mère et de l'héritage.

À peu près une heure plus tard, nous terminons notre discussion et elle part dans sa chambre. Je reprends mon ordinateur et regarde des vidéos sur Youtube. Après trois heures de vidéos, je commence à me sentir fatiguée mais je ne veux pas m'endormir, je n'ai pas envie de faire un cauchemar. Soudainement, sans savoir pourquoi, je décide d'aller toquer à la porte de Will. Heureusement pour moi, il est réveillé et vient m'ouvrir :

- Euh... salut tu peux venir dormir avec moi ? S'il te plaît ?

Je baisse les yeux et vois qu'il n'est quand caleçon, il est terriblement sexy... Je n'arrive pas à détacher mes yeux de ses abdos. J'entends Will se racler la gorge.

- Euh... oui désolée, je n'arrive pas à dormir, tu peux dormir avec moi ? S'il te plaît !!!

Je lui fais mon air de chien battu, ça marche à chaque fois.

- Ok, mais cette fois on dort ici ! Dit-il en désignant sa chambre de la tête.

- Ok ça marche !

Je m'approche de lui et lui fait un bisou chaste sur la bouche. Après coup je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, ce geste me paraît beaucoup trop affectif mais tant pis. Je me déshabille et sent son regard sur moi, je me retourne, il est en train de m'observer.

- Quoi? Demandé-je d'un air enjoué.

Il se racle encore la gorge et je vois un renflement sur son caleçon j'étouffe un petit rire. Je ne baiserai pas ce soir, je suis vraiment trop fatiguée. Je m'allonge dans le lit et attend qu'il vienne mais toujours pas. Il ne fait que m'observer. Avant que je puisse dire quelque chose il demande :

- Tu le fais exprès non ?

- De quoi ?

- De mettre cette lingerie !

J'éclate de rire.

- Je te promets que je ne faisais pas exprès. Tu crois vraiment que ce matin, je me suis dis que j'allais dormir avec toi ?

- Eh bah merci, ça fait plaisir !

- Mais non ce n'est pas ce que je voulais dire ! Enfin bref dépêche toi de venir t'allonger ou je te traîne pars la peau du cul, je suis fatiguée !

- Oh mais ça ne me dérangerait pas... dit-il d'une voix sexy.

Je me couvre le visage avec un cousin et j'éclate de rire. Je me mets sous la couette et fais semblant de dormir. J'entends des bruits de pas et je vois Will se glisser sous les draps. Il se colle contre moi et sa respiration devient de plus en plus régulière. J'en déduis qu'il s'est endormi et je ne le rejoins pas très longtemps après.

Je me réveille en hurlant au milieu de la nuit. Mon cœur bat à cent à l'heure.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? S'écrit Will que j'ai réveillé.

- Rien... Je... Rien...Tout va bien !

- Que se passe-t-il ? Au fait, j'ai compris que tu t'étais faite violée et moi je te crois alors ne mens pas. Tu viens de faire un cauchemar à cause de ça ?

Je hoche la tête lentement, comme l'aurait fait un enfant. Il m'adresse un sourire et me serre dans ses bras :

- Pourquoi tu souris ? Je lui demande d'une voix tremblante contre son épaule.

- Pour que tu ailles mieux, je ne parle pas très bien français mais j'ai compris des choses au sujet de ta mère. Si elle t'a frappée comme ça aujourd'hui, ce n'est pas la première fois.

- Elle m'a frappée quelques fois mais la plupart du temps, ses paroles parlent d'elles mêmes.

J'hésite quelques instants avant de poursuivre :

- Merci... Merci d'être là pour moi, ça me fait du bien. On ne m'a jamais traitée comme ça.

Je m'approche de lui et m'assois sur ses genoux. Je passe mes doigts dans ses cheveux, je sens son érection contre moi, je me demande comment il a fait pour dormir comme ça. Je ne sais pas si ma mère est rentrée en France, je m'en fiche, je ne l'a reverrais jamais. Si elle m'avait crue, j'aurais pu lui pardonner mais là c'est impossible. Elle a réduit à néant le travaille de la psychologue chez laquelle je suis allée pendant mon année de sixième. Cette nuit, je me suis réveillée après qu'il m'ait violé. Je revois le visage pâle de ma grande mère à travers mes yeux emplis de larmes. La douleur que j'ai ressentie, mes cuisses couvertes de sang. Je le serre plus fort dans mes bras, j'ai vraiment froid maintenant que je me suis calmée. Je ne sais pas ce qu'il y a de si étrange dans ma relation avec Will. C'est peut-être le fait qu'il soit le seul mec de tous les Etats-Unis à m'avoir vue pleurer, ou bien est-ce parce qu'il m'a déjà embrassée mais qu'on a jamais baisé ? Elle me paraît étrange, anormale, presque malsaine. J'écarte mon visage de son cou et sans réfléchir, je l'embrasse sur la bouche. Je le sens bander de plus en plus fort entre mes jambes je frémis d'excitation. Il me plaque sur le dos et commence à baisser mon pantalon de pyjama et ma culotte au passage. Il me fait des bisous tout le long du corps et je frémis de plaisir lorsqu'il touche mon point sensible, au dessous de l'oreille. Il dégrafe mon soutien gorge et commence à sucer mon sein droit, je le sens durcir de plus en plus contre ma cuisse. Il me fait des bisous le long du ventre. Quand il commence à lécher mon clitoris je sursaute, il le fait tellement bien ! C'est la première fois que ça me donne autant de plaisir.

- T'aimes ça hein ?

- Mmmmmhhh...

Je ne peux répondre que ça, je suis tellement absorbée par le bonheur de cette sensation. Je décide de prendre les devants, je lui tire les cheveux pour qu'il revienne à ma bouche et je lui enlève son pantalon. Il prend une capote dans le tiroir et se la met. J'écarte un peu plus les jambes et il me tire aux bords du lit. Il commence à me pénétrer et je retiens mon souffle, j'adore ça. Il commence à faire des va-et-vient et je bouge les hanches. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais je préfère cette fois là que toute les autres, c'est comme s'il me connaissait par cœur. Je vois ses pupilles s'agrandir de désir et je ferme les yeux en approchant de l'orgasme. Nous jouissons en même temps, il se couche sur moi sans se retirer. Quand il ressort je sens un vide me submerger, il remonte vers la tête de lit. Je m'allonge à côté de lui en reprenant un rythme normal de respiration. J'ai un sourire idiot plaqué sur les lèvres. Mes cheveux emmêlés vont de paire avec mes yeux aux pupilles dilatées. Je me mords la lèvre pour ne pas rire. C'était si bon... parfait. Je crois que ça n'avait jamais été aussi agréable auparavant. Je n'ai pas souvent baisé sur un lit, mais j'adore ça. Je m'inquiète de la réaction de Will, je baise plutôt facilement mais je ne sais pas comment lui, il va le prendre. J'espère secrètement qu'il ne va pas me demander de partir. Je tourne la tête vers lui et je lui pose la première question qui me vient à l'esprit :

- Je dois partir ?

Il fronce les sourcils et répond :

- Non pourquoi ? Tu veux partir ?

- Bien sûr que non ! Mais je ne suis pas très à l'aise, tu ne dis rien. Je n'ai pas envie que tu m'avoues que t'as trouvé ça nul.

- C'était super Jenna, détends-toi !

- Je n'ai pas l'habitude que... Tu vois... ça se passe comme ça.

- Moi non plus.

A ce moment, je me rends compte que je ne connais rien de lui. J'ai envie d'en savoir plus :

- Parle-moi de toi, s'il te plaît.

- Euh... que veux-tu savoir ?

- Eh bien... où habitais-tu ?

- À Seattle.

- Pourquoi n'es tu pas aller à l'Université là bas ?

- J'y étais l'année dernière, mais j'ai demandé à changer de cursus.

- Tu as quel âge ?

- 21 ans.

- Je vois... tu es en troisième année ?

- Oui.

- J'ai 19 ans, tu le sais ça ?

Il hoche la tête et répond :

- Max, me l'a dit quand il nous a vu ensemble à la soirée.

- Comment s'appelle ta mère ?

- Elle s'appelait Jane.

- Elle...

- Elle est morte l'année dernière, m'interrompt-il.

- Oh... je suis désolée pour toi, sincèrement.

- Mon père l'a tuée...

Pour la première fois depuis que je le connais, je perçois de la colère dans sa voix. Je le regarde sans savoir quoi dire.

- Je... C'est pour ça que tu es venu ici.

- Oui.

Je m'approche de lui et pose ma main sur la sienne de l'autre côté de son torse. J'appuie ma tête sur son épaule et ferme les yeux. J'ai vraiment besoin de me rendormir et je ne sais pas quoi dire.

C'est... très long... il se passe beaucoup de choses... n'hésitez pas à nous donner votre avis ! 

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