J'ouvre la porte la salle de bain, je vois mon oncle avec longue seringue à la main, il se retourne en me voyant et je reste figée sur place. Ses yeux sont striés de rouge et son regard me semble assassin. Je suis apeurée.

- Viens par là ma jolie... me souffle-t-il.

J'ai envie d'appeler ma mamie, mais j'y renonce, je ne veux pas qu'il lui fasse du mal. Je cours vers le salon mais il est plus rapide que moi, il m'attrape par le bras.

- Lâche-moi !

Je lui donne des coups de pied mais ça n'a pas la réaction escomptée et il éclate de rire. Il m'allonge sur le canapé, je crie au secours mais j'ai peur de ce qui va se passer si ma mamie arrive. Mon oncle baisse mon pyjama, sa seringue à la main, je me mets à pleurer je le supplie de me lâcher mais il poursuit et plante la seringue dans mon avant-bras.

Je laisse échapper un cri de douleur et je me réveille en sursaut quand je vois son air menaçant lorsqu'il appuie sur la seringue et que le liquide qu'elle contient se disperse en moi. Je me tiens l'avant-bras, je tremble de tout mon corps et des gouttes de sueur perlent sur mon front. J'ai peur je ne veux pas me lever. Je finis par me convaincre d'aller prendre une douche, j'attrape une serviette et me dirige vers la salle de bain. J'essuie les quelques larmes qui perlent de mes yeux. J'ouvre la porte de la salle de bain, je ne prends pas la peine de me regarder dans le miroir et vais vite sous la douche. Quand je sors de la douche, je me risque à me regarder dans le miroir. Le reflet que je vois dans la glace et bien trop proche de celui de la petite fille qui s'est faite droguée puis violée par son oncle. Je ne peux empêcher quelques larmes de couler de mes joues, depuis mes onze ans, ce cauchemar me hante. Putain ! J'en ai plus qu'assez de cette merde ! Je pleure encore quand je sors de la salle de bain et tombe nez à nez avec Will, putain ! Manquait plus ça !

- Salut, Jenna !

Je lui souris légèrement et il fronce les sourcils :

- Tu pleures ? Tu vas bien ?

Je le regarde tristement et répond :

- Oui, oui, tout va bien ! Je... Je  me suis juste mis du shampoing dans les yeux.

- Ok ! Alors ça va ! Bonne nuit.

Il ne semble pas convaincu mais n'insiste pas et je lui en suis reconnaissante :

- À toi aussi.

Je passe à côté de lui et retourne dans ma chambre. Je regarde mon téléphone, il est cinq heures. Je prépare mes cours de la journée dans mon sac et descend chercher quelque chose à manger en bas. Je me fais un café et je prends un paquet de céréales au chocolat que je remonte dans ma chambre. Je m'assieds par terre et bois doucement mon café brûlant. Je plonge ma main dans le paquet de céréales et en sors une poignée que je mange. Une fois que j'ai fini mon petit déjeuner, je pose ma tasse sur mon bureau et enfile un jean bleu et un sweat shirt noir. Je suis toute petite avec des baskets mais je me sens bien dedans alors je mets quand même mes chaussures en toile noires. Quand j'ai fini de m'habiller, je regarde l'heure, il est six heures. Je m'assois sur mon lit et regarde La boum sur mon ordinateur jusqu'à sept heures et demie. Je mets alors mon sac à main sur mon épaule, attrape les clefs de voiture et sors de ma chambre en prenant bien soin de fermer la porte à clé derrière moi.

- Jenna ! M'appelle un mec derrière moi.

Je me retourne, il s'agit de Will, il m'adresse un grand sourire et poursuis :

- Je te conduis ?

- Si tu veux je suis partante ! Je lui réponds avec un sourire amusé plaqué sur les lèvres.

Il m'indique sa voiture et je monte sur le siège passager. Il passe de l'autre côté et me demande en démarrant la voiture.

- C'était ton mec celui avec qui tu étais hier ?

- Quoi ? Non ! Je ne connais même pas son nom ! Je n'ai pas de mec.

- Ah... d'accord, je dis ça parce que vous sembliez très proches hier.

- Quand tu m'as embrassée aussi on était proches.

- C'est pas faux, d'ailleurs tu embrasses très bien.

Il me sourit doucement et j'ai du mal à suivre. Je pensais qu'il était gay comme Max.

- Euh... tu couches avec des filles ou des mecs ?

- Des filles pourquoi ?

- Je pensais que tu étais comme Max.

- Ah... Bah non.

Je suis contente quand nous arrivons sur le campus, la conversation devenait bizarre. Je demande à Will à quelle heure il finit, on termine à la même heure alors nous convenons de rentrer ensemble.

- À ce soir ! Lance-t-il en s'éloignant.

Je lève la main pour le saluer, je me sens bizarre, un peu euphorique. Comme si j'étais sur un petit nuage où la vie n'est que belle.

Quand j'entre dans mon dernier cours, celui de littérature anglaise (c'est celui que j'aime le moins, j'y connais vraiment rien)  notre prof, monsieur Richard, nous informe que nous allons devoir lire un livre. Il s'agit de Roméo et Juliette, je crois que je suis la seule personne dans cette classe à ne jamais l'avoir lu. Il nous distribue le livre à la fin du cours, je ne prends même pas le temps de le regarder, je le range vite dans mon sac et sort du cours pour aller rejoindre Will, il m'attend dehors adossé à sa voiture. Il est trop sexy avec son blouson en cuir et ses cheveux ébouriffés. "Jenna ressaisis toi ! C'est un mec, donc un connard tout ce que tu peux faire avec lui c'est baiser. Qu'il soit beau ou pas on s'en fout c'est sa bite qui doit t'importer". Je ne prends même pas le temps de lui dire bonjour et je monte dans sa voiture. Pendant la moitié du trajet, il ne dit rien et c'est vraiment gênant, je décide de rompre le silence :

- Comment s'est passée ta journée ?

- Bien et toi ?

- Pas trop mal, mais je déteste la littérature anglaise.

- C'est mon cours préféré ! Ce n'est pas très compliqué de lire des livres, si ?

- Je suis française, je parle anglais depuis deux mois, comment veux-tu que je lise un livre de littérature classique anglaise?

Il est sur le point de répondre quand ma mère m'appelle sur mon téléphone. Je décroche à contre cœur, redoutant la conversation qui va suivre.

- Allô ? Commence-t-elle.

- Oui maman, qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai récupéré la partie de l'héritage qui me revenait de droit.

- Quoi ? Je m'exclame. Comment une partie de l'héritage peut te revenir, on parle des parents de mon beau père là ! Tu n'as aucun lien avec lui, vous n'êtes même pas mariés !

- Qu'en sais-tu ? Tu ne t'es jamais intéressée à moi ? Bref, je voulais savoir quand est-ce que tu comptais rentrer en France.  

- Je ne reviendrais jamais en France !

- Ah oui ? Et comment comptes-tu t'en sortir ?

- Je travaille et j'ai des amis contrairement à toi !

- Tu ne peux pas t'en sortir avec aussi peu d'argent ! Tu dois rentrer en France !

- Ta gueule ! Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ! Tu n'as jamais eu le droit de faire ça ! Une mère comme toi ne devrait même pas avoir le droit d'avoir un enfant !

Je raccroche avant de fondre en larmes, je m'appuie dans le fond de mon siège alors que Will me demande ce qu'il se passe :

- Oh... rien j'ai un problème avec ma mère.

- Je t'ai entendu parler de rentrer en France, je parle un peux français.

- Ma mère a repris l'héritage que m'ont laissé mes grands-parents. Elle s'est mariée à mon beau père pour le récupérer. Et par la même occasion elle m'a ruinée. C'est vraiment une putain de connasse !

- Je peux t'aider à payer tes études si tu veux, je gagne pas mal d'argent.

- Non, c'est bon je vais me débrouiller mais c'est vraiment gentil de ta part.

Je lui souris sincèrement en essuyant mes larmes et je me félicite de ne pas avoir mis de maquillage.

Voilà le chapitre deux car nous sommes samedi. Bonne lecture et n'hésitez pas à mettre un commentaire si vous avez remarqué des fautes ou des incohérences ou tout simplement si le chapitre vous a plu ! Bref, bisous a tous et toutes ❤