CHAPITRE 10 - JENNA

Quand je me réveille, Will est parti, je regarde rapidement l’heure sur mon téléphone, il est 10 heures du matin. Je vais me laver puis je m’habille avec la même tenue que d’habitude (sweat, jean). Je mets un bonnet sur ma tête, enfile une paire de basket et attrape mes clefs de voiture avant de sortir de l’appartement. Je sors de l’immeuble et cours jusqu’à ma voiture. Je démarre et me dépêche de mettre le chauffage en route pour éviter de finir congelée dans ma voiture. Je sors du parking et conduis jusqu’au centre commercial pour acheter de quoi manger. J'achète également une machine à café, des casseroles et de la vaisselle. Je ressors avec deux gros sacs pleins à craquer. J’ouvre le coffre à grand-peine et jette mes sacs à l’intérieur, je rentre chez moi et envoie un SMS à Will :

- J’ai acheté de la vaisselle et de quoi manger, à ce soir <3.

Je pose mes sacs par terre et enlève mes chaussures avant de tout ranger dans les placards. Ensuite, je vais dans ma chambre et commence à regarder des films. J’arrête à midi et demi, à la fin de Roméo et Juliette, c’est la deuxième fois que je le regarde, je le trouve de mieux en mieux, la prochaine fois je le regarderai en anglais. Je vais me faire rapidement une salade de maïs à la cuisine. Je mange en vitesse, je dois partir à treize heures pour aller chercher ma mère. Je regarde mon téléphone avant de partir, Will a répondu à mon message :

           - Super ! Je rentre à 18h ce soir.

           - Ok, je pars chercher ma mère.

           Je pose mon téléphone dans mon sac à main, attache mes cheveux en un gros chignon et récupère mes clefs de voiture pour la deuxième fois de la journée. Je monte mon chauffage à fond et sors du parking de l’immeuble. L’aéroport se trouve à peu près 45 minutes de chez moi, j’arrive un quart d’heure avant l’avion de ma mère. Je patiente calmement, je me force à ne penser à rien, des tonnes et des tonnes de questions se bousculent dans ma tête. On m’annonce l'atterrissage de l’avion de ma mère, je me redresse sur mon siège, je suis plus tendue que jamais. Si il y a un mois, on m'avait dit que j’étais allée chercher ma mère à l’aéroport, je ne l’aurais pas cru… et pourtant, je suis là aujourd’hui.

           - Je t’attends à l’entrée principale.

           Je réponds un rapide “ok” à ma mère et me dirige vers l’entrée principale. Elle m’attend là bas avec une grosse valise.

           - Salut !

           - Salut, merci de m’inviter chez toi…

           Je suis tellement mal à l’aise que je ne pense pas à répondre quelque chose de méchant :

           - C’est normal…

           - Bon… où est ta voiture ?

           Je passe devant elle et la conduit jusqu’à ma petite Clio. J’ouvre le coffre où elle pose sa valise et elle s’assoit sur le siège passager. Je passe de l’autre côté et démarre sans un mot. Ma mère ne parle pas durant tout le trajet, je lui en suis reconnaissante, j’aurais été encore plus mal à l’aise si j’avais dû tenir une conversation. Je me gare sur mon parking et déclare :

           - C’est là, au troisième étage, tu viens ?

           Elle acquiesce et court sortir sa valise du coffre. J’ouvre la porte d’entrée et appelle l’ascenseur. Nous montons au troisième sans un mot. J’ouvre ma porte d’entrée, ma mère pose sa valise dans l’entrée et enlève ses chaussures, je fais de même.

           - Tu veux un café ? Je demande nerveusement.

           - Euh… oui, pourquoi pas.

           Elle me fait un petit sourire timide.

           - Vas dans le salon, je te rejoins.

           Je vais dans la cuisine pour faire deux expressos. Je rejoins ensuite ma mère dans le salon.

- Tu as fais bon voyage ?

- Plutôt, oui, écoute, je suis venue parce que je sais que tu te poses plein de questions, alors vas-y, demande moi ce que tu veux.  

- Raconte-moi… Comment ça se passait, pendant mes premières années, jusqu’à mes trois ans.

- Je suis désolée si je te blesse, mais c’est la vérité, d’accord ?

J'acquiesce, ses yeux sont déjà embués.

- J’ai arrêté mes études, je travaillais un peu là où je pouvais. Mais crois moi, c’est dur de trouver un travail quand tu as un enfant à dix neuf ans. J’habitais encore dans mon studio d’étudiante, avec toi. Je sais que tu m’en veux, je sais que je ne me suis pas bien occupée de toi, mais j’ai fais tout ce que j’ai pu, seulement, je n’étais vraiment pas prête, j’avais vingt ans. Quand j’ai rencontré par ton beau père, j’étais au plus bas, j’étais complètement déprimée, regarde moi, j’ai 38 ans ! On n’a même pas 20 ans d’écart ! Je n’ai jamais arrêté de communiquer avec M. Richard, je sais qu’il est parti aux Etats-Unis pour échapper à la justice française.

- Pourquoi as-tu dis que tu voulais vendre mon corps !

- J’étais déprimée, je te l’ai dit, je n’avais même pas assez d’argent pour payer mon loyer, je voulais plus d’argent. Il est vrai que je me suis déjà dit que ma vie aurait été bien plus belle sans toi, mais jamais je ne l’ai vraiment pensé. J’aurais été psychologue, j’aurais eu des enfants à trente ans, j’aurais eu une belle maison. Mais je ne t’aurais pas eu toi, et même si je ne suis pas très forte pour te le prouver, je t’aime ! Je n’ai jamais regretté que toi, cette fille courageuse, belle et intelligente soit ma fille. Je sais que je n’ai jamais surveillé ce que tu faisais, j’étais aveuglée par mon travail, ma maison, mon mari… Je sais que je n’aurais jamais dû te laisser seule face à une adolescence difficile, des amis complètements cons, et un oncle complètement taré. Je te crois Jenna, je sais que tu ne me mens pas. Je préférais juste penser que tu mentais. Mais il m’en veut, il a fait en sorte de me blesser en se servant de toi, je m’en veux tellement ! Je m’en veux même d’avoir laissé Mamy payer le ski, je sais que c’était très important pour toi ! Si j’avais eu l’argent pour ça, je te l’aurais payé, j’aurais tout payé ! Mais je n’ai pas pu ! Et je suis désolée, vraiment désolée ! Je sais que je ne mérite pas de t’avoir pour fille ! Tu es si parfaite, par rapport à moi !

- L’argent n’est pas utile pour vivre heureux, et je ne suis pas parfaite, loin de là, je suis une connasse, je blesse tout ceux que je croise. Et tout ce que j’ai maintenant, je le dois à mon père et à Will.

Je suis peinée pour ma mère, vraiment, elle croit que si elle avait eu plus d’argent, ma vie aurait été meilleure alors que moi, tout ce que je veux, c’est qu’elle me serre dans ses bras, qu’elle me rassure…

- Je ne veux pas que tu ai plus d’argent, juste que tu me montre ton amour, que tu m’aimes et me rassure.

- Je sais, mais je ne sais pas si j'en suis capable, je t'aime mais je n'arrive pas à te l'exprimer comme tu le souhaiterais...

- Promet moi seulement que tu essayeras.

- Je te le jure.

Pendant une heure nous parlons de mon viol. Elle me raconte que mon oncle l’a considéré comme responsable de la mort de son père. Il est mort dans un accident de voiture, elle était avec lui. Elle a survécue, mais pas son père et mon oncle lui en veux beaucoup c'est pour ça qu'ils ne se parlent presque jamais. A 18 heures, j'entends la clé tourner dans la serrure. Ma mère se crispe à côté de moi car elle devine que c'est Will et je sais qu'elle ne l'aime pas beaucoup. Je me lève du canapé et me dirige vers Will je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser il me dit à l'oreille :

- Ça s’est bien passé ?

- Oui ne t'inquiète pas, elle a été gentille.

- Je suis à côté je vous rappelle, déclare ma mère en rigolant.

- Oui on sait.

- Tu veux que je prépare à manger ? Demande-t-elle.

- Heu… ouais je veux bien. Fouille dans les placards il doit y avoir des trucs qui traînent.

On va dans la chambre deux secondes on revient tout de suite.

- Ok, mais pas de trucs cochons alors que je suis à côté !  

On éclate de rire. Et je fais un clin d’œil à ma mère.

- T’inquiète !

- Tu viens ? Demande Will.

- Oui j’arrive…

Nous traversons le salon et entrons dans notre chambre.

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Bah elle t’a dit quoi ?

- Eh bien elle ma dit qu'elle me croyait pour le viol et après on a parlé de choses et d’autres…

- T'es sûre que ça va ?

- Oh ne t'inquiète pas bébé… je vais mieux que jamais…

Je le pousse contre le mur et l’embrasse avec tant de désir que j'en perds l'équilibre. Il me rattrape et me repousse, je fais la moue.

- Ta mère a dit pas de trucs cochons !

- Mais on ne fait que s'embrasser.

Je souris innocemment.

- Tu ne m'auras pas au jeu de l'innocent, tu allais vouloir plus et je le sais !  

- Oh ! Tais-toi ! Dis-je en le plaquant contre le mur à nouveau ce qui fait un bruit sourd.

Ma mère dois savoir ce qui ce passe mais je m'en fiche. J'ouvre la bouche, il y glisse sa langue, je colle mes hanches aux siennes et je sens sa queue durcir contre moi. Il me fait reculer mes mollets se cogne contre le lit et je tombe dessus.

- Laisse-moi juste te faire une pipe et on verra pour moi ce soir, je demande en reprenant mon souffle.

Il sourit :

- C'est un très, très bon deal.

Je baisse son pantalon en même temps que son caleçon. Sa queue jaillit, je commence à masturber avant de le prendre dans ma bouche.  

- Oh mon dieu Jenna ! Si tu continues à faire ça, je vais jouir maintenant !

- Quoi ? Ça ? Dis- je en resserrant mes lèvres autour de son sexe.

- Oh oui ça !

Il gémit de plaisir et je suis fière de savoir que c'est moi qui lui procure ce bonheur. Je fais des allers-retours avec sa queue dans ma bouche. Je tourne ma lèvre en insistant sur son gland d'où sort du liquide pré-séminal. Ses jambes commencent à trembler et je sais qu'il va jouir, je resserre mon étreinte. Et il jouit en se mordant la main pour ne pas faire de bruit. J'avale et je souris. Je me mets à côté de lui le temps qu'il revienne sur terre. Il ouvre les yeux :

- Tu m'observais ?

- Oui et alors ?

- Oh rien... tu penses que ta mère m'a entendue.

- Oh oui je pense, et j'espère qu'elle a vu que je te faisais jouir !

On éclate de rire et il remet son pantalon. Nous retournons dans la cuisine. Nous trouvons ma mère qui a finit de préparer à manger et qui met la table avec un grand sourire aux lèvres.  

- Qu'est ce que vous n’avez pas compris dans “pas de trucs cochons” ?

- Heu… tout je crois, dis-je en rigolant. Tu vas me dire que tu n’as jamais taillée une pipe à quelqu'un alors qu'il y a avait une personne dans la pièce à côté ?

- Bon, ok, point pour toi !

Will rougit comme une tomate et je dis :

- T’inquiète pas bébé ça reste entre nous trois !  

- Au fait, pourquoi je ne t'ai pas entendu jouir Jenna ? Demande ma mère.

Oui je parle de sexe avec ma mère… Ça m’étonne autant que tout le monde.

- Parce qu'il ne voulait pas tant que tu étais à côté. Donc je lui ai proposé un deal, moi ce sera ce soir.

Je fais un clin d’œil à ma mère qui éclate de rire :

- Moi je dis, très bon compromis !  

- Alors qu'est ce que vous nous avez préparé de bon madame ?

- Oh non Will ! Ne me vouvoie pas et ne m'appelle surtout pas madame, Selina c’est mieux !

- Ok, ok c'est bon !

- Sinon, j'ai préparé un gratin de pommes de terre. Asseyez-vous je vais le chercher.

- Merci.

Nous prenons place à table en attendant le retour de ma mère. Elle fait le service et s'assoit à son tour.

- Tu veux faire quoi plus tard, Will ?

- Euh… j’aimerais bien être écrivain, ou à la rigueur travailler dans une maison d'édition.

- Et… quel genre d'écrivain es-tu ? Où penses-tu être.

- Je pense plutôt dramatique, j'aime bien écrire des romans historiques, et les événements historiques ne sont pas souvent joyeux.

- D’accord.

Will sourit à ma mère, elle paraît légèrement mal à l'aise. Quand nous avons fini le repas. Nous laissons Will débarrasser pour aller faire le lit de ma mère. Je déplie le canapé et place un drap par dessus. Je sors de l'armoire une couverture et un coussin de que je lui apporte.

- C’est bien que tu sois tombée sur Will, c’est quelqu'un de bien, affirme-t-elle nerveusement.

- Oui, je le sais.

- Bon, alors, bonne nuit.

Elle me fait un grand sourire, je lui souhaite une bonne nuit à mon tour puis je cours rejoindre Will dans notre chambre.

- Je vais me laver les dents ! Je déclare en rentrant dans la salle de bain.

Je me brosse rapidement les dents et ressors de la salle de bain.

- Ça va ça aurait pu être pire, je déclare en mettant un pyjama.

- Carrément.

Will sourit de toutes ses dents. Je m’allonge à côté de lui et remonte la couverture jusqu’au cou. Je m’allonge contre lui et ne tarde pas à m’endormir, je suis trop fatiguée pour autre chose.  Demain, je recommence les cours, je suis apeurée mais Jennifer recommence en même temps que moi, elle m’a promis qu’on restera ensemble toute la journée et ça me rassure un peu.

Mon réveille sonne à sept heures le lendemain. Je saute à l’extérieur du lit et cours prendre une douche. Je laisse mes cheveux sécher pendant que je m’habille puis me maquille. Je fais un chignon sur le haut de ma tête et cours dans la cuisine le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller ma mère. Je fini quand même par la réveiller en faisant du café :

- Salut, tu pars en cours ?

- Oui, et ce soir je travaille, je ne rentre qu’à 23 heures.

- Ok, donc j’imagine qu’on se verra demain ?

- Ouais je pense.

Je souris et fini ma tasse avant d'aller me brosser les dents, Will est dans la salle de bain quand j’entre.

- Ça va Jenna ? Pas trop stressée ?

- Non, Jennifer restera avec moi toute la journée.

- Tu m’appelle si tu as un problème.

- Oui, ne t'inquiète pas.

Il me sourit avant de me prend dans ses bras, je relève la tête vers lui et il pose ses lèvres sur les miennes. J'ouvre légèrement ma bouche, il prend possession de ma langue. Je laisse échapper un soupire, j’adore l’embrasser, j’adore savoir que je suis la seule qu’il embrasse. Je m'écarte de lui en souriant et déclare :

- Ne m'en veux pas, je dois me laver les dents, ce n’est pas parce que tu ne sais pas embrasser, bien contraire tu embrasses comme un dieu !  

Je prends ma brosse à dents et effectue un rapide brossage. Après ça, je vais dans ma chambre, je rentre rapidement mon uniforme de travail dans mon sac à main. C'est un sac en cuir noir, assez grand avec une fermeture éclair sur le dessus, je l'ai acheté quand j'étais encore en France. Je cours ensuite dans l'entrée pour mettre des baskets et prendre mes clés de voiture.

- A demain ! Je crie dans la maison avant de claquer la porte derrière moi.

Je prends l'escalier, ça me réveillera. Quand j'arrive en bas, je regrette de n’avoir pris qu'un sweat, je dois dégivrer ma voiture. Je soupire et récupère mon grattoir dans la boite a gans. J'allume le chauffage de ma voiture avant de commencer. Mon bras est douloureux à force de gratter, je fais aussi deux trous aux vitres avant et je gratte l'arrière, je faillis oublier les rétroviseurs mais je m'en rappelle au dernier moment.  Heureusement que ma voiture est toute petite ! Je monte et boucle ma ceinture. Je ne vois presque rien quand je sors du parking, je mets quelques coups d'essuies glace sur mes pares-brises avant et arrière sans succès. Le thermomètre de ma voiture indique -3°C, ça vous donne environ 30,5°F messieurs les américains ! Je passe devant l'entrée principale de l'université, je ne suis jamais rentrée par là, je passe toujours par la cafétéria. Je pose ma voiture qui avait à peine eu le temps de dégivrer. Je fais bien attention à éteindre mes phares, je tiens à redémarrer ce soir. Jennifer m’a donné rendez vous à la cafétéria. Je rentrer rapidement je suis gelée, il n'y a que moi pour sortie en sweat alors que la voiture est givrée.

- Salut ! M'interpelle Jennifer quand je rentre.

Je vais vers elle pour lui faire la bise :

- Tu vas bien ? Je lui demande.

- Oui, juste un peu stressée mais c'est normal… Et toi ?

Je respire un grand coup, je suis vraiment stressée mais je réponds :

- Ça va, tu as reçue une réponse pour notre plainte ?

- Non, j’attends encore.

Je sens qu’elle n'y croit pas trop… Et je l’a comprends, je reste moi même dubitative. Elle rejette nerveusement ses longues boucles noires vers l'arrière.

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