Chapitre 3 : Rapprochements
Chacun des colocataires vit sa vie en dehors et dans la colocation.
Aphté commence à travailler dû à la charge de travail conséquente en ce mois d'octobre et continue de flirter subtilement avec Gullveig. Gullveig a trouvé une amie, une Allemande elle aussi, et se rapproche d'Aphté et Photos mais se méfie de Cadkar. Cadkar enchaîne les soirées et les mecs et s'intéresse de loin à ses colocataires sauf à Aphté peut-être. Tandis que Phtolos a trouvé un travail, assistant de langues dans un lycée, et se rapproche de Gullveig.
Sous la proposition d'Aphté, les quatre colocataires vont dans une ville près de la côte ce week-end. Malgré la gueule de bois de deux des colocataires, tous acceptent.
— Putain, ta caisse est trop stylée, s'extasie Aphté en montant à l'avant.
En effet, Cadkar, malgré son jeune âge possède une Audi noire. Elle appartenait au père du jeune homme, mais comme il changeait de voiture, il l'a gentiment passé à son fils.
Gullveig et Phtolos s'échangent un regard qui veut tout dire : quel gosse de riche ! Puis se sourient tous les deux avant de monter à l'arrière. Après un vote, c'est Aphté qui met la musique, comme souvent.
Les quatre colocataires s'amusent dans la voiture et arrivent en moins d'une heure sur la côte. Ils se baladent un peu avant d'aller manger. Ils finissent dans un petit restaurant sympathique que connaît déjà Cadkar.
Sous ses conseils, les quatre passent un très bon repas tous ensemble. Au moment de l'addition, Cadkar veut tout payer mais Gullveig intervient, strictement :
— Je paye pour moi s'il-vous-plaît.
Le serveur est perdu mais Cadkar n'insiste pas, comprenant pour une fois que cela gêne Gullveig.
— Pareil pour moi.
— Idem, enchaîne avec un certain dépit Aphté.
Pour une fois qu'elle pouvait ne pas payer, ça aurait été dommage de ne pas profiter. Et Cadkar le sait alors il finit par payer à Aphté.
— Merci. Je te dois un bisou ?
— Berk, pourquoi ?
— C'est la tradition avec ma mère quand elle nous paie un restaurant.
— Mais je suis pas ta mère, grimace avec excès Cadkar.
— Non, t'es mon Sugar Daddy.
Alors Cadkar accepte et tend sa joue, amusé. Un baiser plus tard et les quatre vont se poser sur la plage. Il fait très chaud mais le soleil ne tape pas trop en ce début de mois d'octobre.
— Moi je vais me baigner, lance Aphté et tout le monde suit.
Même Phtolos qui pousse une profonde respiration avant d'enlever son tee-shirt. Ainsi, ses cicatrices sont toujours visibles au niveau de ses pectoraux, anciennement sa poitrine, l'opération datant d'il y un peu plus d'un an.
Phtolos soucieux du regard des autres surtout de Cadkar se jette à l'eau, littéralement, pour qu'on oublie ces cicatrices bien voyantes.
— Et bien, tu y vas direct toi ! s'amuse Aphté.
— Jalouse, je vais t'aider si tu veux.
Alors le garçon aux cheveux multicolores s'approche de son homologue de cheveux et l'attrape par la taille pour la couler. Ça marche, mais Aphté le coule en retour.
— Super, maintenant on a tous les deux les cheveux niqués avec tes conneries, scande Aphté mais avec un sourire.
Gullveig continue de rentrer doucement dans l'eau puis plonge et nage un peu plus loin au large. Elle s'attend à être seule mais Aphté nage également un peu plus loin. Gullveig lui envoie de l'eau et lui fait remarquer :
— Tu peux pas te passer de moi, admets-le.
— Bien entendu ma chère.
Toujours sur le ton de la rigolade.
— C'est agréable d'avoir la mer, chaude, surtout.
— C'est sûr qu'à Hambourg, ça doit pas être la même température. L'Allemagne te manque pas trop ?
— Si un peu, surtout ma famille et mes amis.
Aphté se saisit de la perche et demande :
— Pas de petit ami là-bas ?
— Non, il y en a pas.
Aphté se sent soulagée intérieurement, bien qu'elle sache qu'elle ne le devrait pas et qu'elle n'en a aucun droit.
Ainsi les deux filles nagent ensemble et parlent en même temps, de tout et rien comme souvent jonglant entre sérieux, détente et flirt.
Les gars de leur côté bronzent tranquillement. Cadkar a remarqué les cicatrices de Phtolos et il lui demande :
— Ça date de quand l'opération ?
— Il y a un peu plus d'un an.
Cadkar hoche la tête et Phtolos ne s'étend pas sur le sujet.
— Ma cousine aussi est trans.
Manière maladroite mais honnête pour dire qu'on s'en fout que l'autre soit trans. Phtolos y est habitué alors il ne commente pas.
— Et ta famille l'a bien pris ?
— Ça dépend de qui, souffle légèrement Phtolos.
Les deux garçons discutent un peu et les filles reviennent. Aphté se secoue les cheveux devant Cadkar pour l'embêter et celui-ci lui envoie :
— Dégage, sale chien mouillé.
Aphté lui lance un baiser puis s'assoit sur sa serviette.
— Tu peux me mettre de la crème dans le dos, s'il-te-plaît, Gullveig ?
Cette dernière accepte bien qu'intimidée. Et ça sent dans la manière qu'elle a d'appliquer la crème : avec peu de pression, touchant le moins la peau seulement avec la paume de sa main. Ceci amuse Aphté qui lui lance :
— Je t'embaucherai pas pour un message ça c'est sûr.
Sauf que ça a vexé Gullveig qui part s'allonger sur sa serviette, le visage tourné. Les trois colocataires ont remarqué mais personne ne dit rien sauf Cadkar qui l'ouvre toujours :
— Subtil.
Petit doigt d'honneur de la part d'Aphté envers Cadkar.
Les jeunes jouent ensuite à un jeu de cartes dit sournois et s'amusent bien. Le temps passe vite et Gullveig ne semble plus fâchée ce qui rassure Aphté. Une dernière baignade et les quatre partent s'acheter une glace puis se baladent encore un peu avant de rentrer, sous la musique allemande de Gullveig.
Le soir, tout le monde se douche, notamment parce que trois des colocataires sortent ce soir, dont deux ensemble.
Aphté est en train de se sécher les cheveux quand ça sonne. Se disant que ça doit être pour Cadkar bien qu'il n'ait pas prévenu, elle ouvre et fait face à un homme d'une cinquantaine d'années. La jeune fille lui reconnaît des traits similaires à ceux de Cadkar mais n'en est pas sûre.
— Euh, bonsoir.
— Je suis le père de Cadkar, je peux rentrer ?
— Oui bien sûr.
Il ne daigne même pas enlever ses chaussures. Connard, va, pense Aphté.
— Vous pouvez aller dans le salon, faut que j'aille me préparer.
— Très bien.
Aphté déguerpit le plus vite possible, n'ayant pas aimé ce type malgré leur court échange.
Cadkar croit avoir reconnu la voix de son père alors il s'empresse d'enfiler un pantalon et une chemise puis sort de sa chambre.
— Papa, salut, c'était prévu qu'on se voit ?
— Je t'ai envoyé un message pour te dire que je passerai, oui.
Message que Cadkar n'avait pas remarqué visiblement mais il est content que son père soit là. Père et fils se boivent un apéro à la coloc'. Cadkar se retrouve donc à faire un before avec son père.
— Elle a de drôles de cheveux ta colocataire.
— Aphté ?
— Hum hum.
Il n'a pas vu Phtolos encore, pense Cadkar. Quand on parle du loup, ce dernier apparaît et se présente avant de partir fumer dehors.
— Ils ont tous des cheveux comme ça ?
— Non pas Gullveig.
— Hum hum.
— Et ils fument tous ?
— Deux d'entre eux oui.
— Pas toi, j'espère ?
— Mais non.
— C'est bien.
C'est au tour de Gullveig de passer rapidement remplir sa gourde et elle salue chaleureusement le père de Cadkar. Ils discutent même un peu avant qu'elle ne reparte dans sa chambre.
— En voilà une charmante jeune fille.
Cadkar sait exactement où son père veut en venir.
— Tu comptes te poser quand au lieu de jouer au Casa Nova ?
— Je sais pas, Papa.
— Tu sais j'avais rencontré ta mère à dix-neuf ans. T'es en retard, charrie le père.
— Ça m'intéresse pas, pas pour l'instant.
— Je sais, je sais, profite de ta jeunesse et des filles, t'as raison.
Phtolos entend tout de la conversation et s'en étonne. Donc le père de Cadkar ne sait pas que son fils fréquente des gars et pas des meufs ? Étonnant vu la confiance que semble avoir Cadkar. Le reste de leur conversation n'est pas si intéressante mais Phtolos en vient à deux conclusions : père et fils ont l'air assez proche et le père de Cadkar est un connard. Il est le cliché du mec trop confiant en lui, qui se sent supérieur parce qu'il a du fric, etc. Pas si différent de Cadkar en soi donc.
Phtolos retourne à sa chambre et fait un appel de groupe avec ses amis de lycée.
Cadkar se retrouve à aller au restaurant avec son père et ils passent un bon moment ensemble. Ils prennent même un dernier verre dans un bar chic dans une rue qui l'est tout autant. Puis les deux se séparent et Cadkar rejoint des potes de promo dans un bar avant d'aller en boîte. Mais il s'emmerde un peu dans cette boîte hétéro' si fade et qui ne lui offre pas ce qu'il souhaite.
Alors vers deux heures du mat, seul, il décale dans sa boîte gay préférée. Et là ça l'intéresse déjà plus. Il danse, avec des mecs, et il se sent davantage dans son élément.
— Hey.
Cadkar met quelques temps à le reconnaître puis réalise qu'il s'agit d'un de mecs qu'il s'est tapé récemment, celui qui voulait son numéro. Il veut quoi ?
Apparemment, juste danser pour l'instant. Voulant le fuir, Cadkar part aux toilettes mais visiblement l'autre gars le prend pour une invitation car il le suit. Les deux pissent puis le gars pousse Cadkar dans une cabine.
Mais ça ne plaît pas trop à Cadkar alors il s'énerve un peu :
— Qu'est-ce que tu fais ?
— D'après toi ?
Et il vient poser ses lèvres dans le cou de Cadkar, un peu déstabilisé, mais pas dans le bon sens du terme. Il n'a pas envie de lui. Pourtant, son corps réagit un peu et Cadkar se laisse faire jusqu'à ce que son sexe soit touché. Alors il se saisit du poignet du gars de son école et la retire de son boxer.
— Merci, mais non merci.
Et il laisse l'autre comme une merde. Cadkar passe à autre chose, vraiment à autre chose car il emballe un mec dans l'heure qui suit.
De leur côté, les filles se rendent à la soirée exclusivement féminine sur le thème des années 90-2000. Gullveig est habillée assez basiquement tandis qu'Aphté s'est un peu apprêtée : deux petits chignons, un bermuda en jean avec un crop top et des paillettes, beaucoup de paillettes, sur les paupières.
Gullveig trouve ça cool et rafraîchissant de voir quelqu'un d'aussi à l'aise dans son corps. C'est même plutôt inspirant. Elle, elle a opté pour une chemise à manches courtes rose claire et un jean noir.
Au début de la soirée, il y a un karaoké et Aphte veut absolument chanter "La tribu de Dana" que ne connaît pas Gullveig. Aphté lui fait alors écouter à l'aide de son téléphone et Gullveig réalise la difficulté de la chanson en tant qu'Allemande du fait de sa rapidité. Pourtant Aphté est dans son délire et part les inscrire. Pour se donner du courage, Gullveig finit son verre d'une traite et attend son tour avec appréhension.
— Gullveig et Aphté.
Les deux stars d'une chanson se rendent alors au micro et Aphté lance avec la chanson commence :
— S'il y a des Bretons ici, c'est votre moment.
Et alors les deux jeunes s'amusent, Gullveig dépassant sa timidité et la barrière de la langue.
— Merci d'avoir acceptée de chanter avec moi, sourit, un peu essoufflée et le rouge aux joues Aphté.
— Tu m'as un peu forcé aussi.
— Désolée, pose un instant sa main sur la cuisse de Gullveig avant de se lever prendre un autre verre.
Verre qu'elle paiera à sa colocataire.
Quand le karaoké se termine, c'est maintenant le moment de danser sur la piste de danse comme on dit. Alors les deux jeunes femmes, de plus en plus à l'aise, surtout Gullveig. Fait dire que l'alcool plus Aphté aident largement à rendre à l'aise l'Allemande. Les deux filles, bien obligées par le monde, sont de plus en plus proche. Aphté fait même danser Gullveig et elles s'amusent vraiment beaucoup. Tellement qu'elles en oublient le dernier tram et font la fermeture de la soirée, à deux heures du mat.
Pourtant Gullveig n'est pas fatiguée ni de sommeil, ni d'amusement, ni d'alcool et veut prolonger la soirée.
— After à la maison ? propose Gullveig.
— Allez. Après ça va devoir attendre un peu car d'après maps on a quarante-cinq minutes de marche.
— Oh non, autant de temps à devoir te parler, se lamente faussement Gullveig.
— Je rêve ou tu viens de me taquiner.
Gullveig lui envoie un cœur qu'Aphté attrape et déchire. Alors les deux se chamaillent jusqu'à ce qu'elles entendent :
— Hey les filles.
Ne reconnaissant pas la voix et vu l'heure, Gullveig accélère automatiquement et Aphté la suit, comprenant que l'Allemande n'est pas à l'aise.
— Hey je vous parle.
Et d'un coup, le type, du même âge que les deux colocataires, se pose devant elles.
— Vous rentrez où ?
Aphté prend la situation en main et répond, avec un faux accent allemand :
— Pas avec toi en tout cas.
— Wouah, avec du répondant, j'aime bien ça.
— Um drei laufen wir, okay? (A trois on court, okay ?)
Gullveig, l'inconfort perceptible à mille kilomètres, acquiesce.
— Allemandes ? C'est sexy.
— Eins, zwei, drei. (Un, deux, trois.)
Et les deux jeunes s'enfuient en courant, main dans la main. Au bout d'un moment, Gullveig se détend et réalise qu'elle tient toujours la main d'Aphté, chose plutôt agréable.
Les deux colocataires finissent par arrêter de courir, à bout de souffle et Aphté lâche :
— Au moins on a gagné cinq minutes sur maps. Ça va ?
La fille aux cheveux roses caresse alors doucement la main de sa colocataire qui a l'air plus détendue mais pas complètement.
— Ça va, j'aime juste pas ce genre de mecs.
— Moi non plus, t'inquiète pas. Vive la France hein.
— C'est clair, il n'y a pas vraiment ça en Allemagne. C'est plus tranquille et respectueux.
— Oui, j'ai constaté ça aussi pendant mon année de mobilité.
— C'était comment Berlin ?
— Trop bien. Tu y es jamais allée ?
— Non.
— Faudra qu'on y aille ensemble une fois alors, sourit Aphté.
— Oui, définitivement.
— Tu rentres d'ailleurs pendant les vacances de Toussaint ?
— Oui, et toi ?
— Oui, tu as hâte ?
— Un peu, je n'ai pas beaucoup d'amis ici...
— Tu m'as moi.
Les deux jeunes filles se tenant la main se sourient puis Gullveig parle doucement et sincèrement :
— Merci d'être mon amie, ma première française.
— Parce que t'as d'autres amis ?
— Une, allemande.
— C'est bien, c'est cool.
— Mais t'es la première.
Et c'est tout ce qui compte pour Aphté qui sent une boule se former dans son ventre.
Alors les deux amies rentrent à la maison où elles prennent une bouteille de punch planteur qu'avait Gullveig dans sa chambre et boivent tout en parlant, toutes deux en pyjama d'été.
Aphté fatigue vers quatre heures du matin et Gullveig le sent.
— Tu veux dormir ?
— Hum hum, mais moi aussi je veux des papouilles dans les cheveux cette fois.
Gullveig est gênée de se rappeler de cette soirée humiliante que, forcément, Aphté n'a pas oublié vu qu'elle n'était pas aussi alcoolisée.
— Ok.
Aphté avait peur d'être allée trop loin mais savoure sa petite victoire. Elle vient alors poser confortablement sa tête sur les cuisses de son amie, assise sur le lit contre mur. Gullveig ne sait pas trop comment faire ce genre de massages alors elle fait simplement ce qu'elle aimerait qu'on lui fasse.
— Pourquoi tu t'es teint les cheveux en rose ?
— Je sais pas, j'en avais marre de ma couleur naturelle.
— T'es châtain de base ?
— Oui.
Puis les deux ne parlent plus, chacune profitant du contact de l'autre à sa manière. Aphté qu'on prenne soin d'elle et Gullveig de prendre soin de quelqu'un. Cette dernière sent que son amie s'endort alors elle fixe son visage, aux quelques imperfections mais qui ne change rien à sa beauté. Et elle est gênée de penser ça alors elle réveille gentiment Aphté.
— Hey, tu devrais aller dormir.
— J'ai envie de rester avec toi.
— Nos chambres sont à côté, c'est comme si on était ensemble, non ?
— Hum.
— Ok, tu peux rester dormir ici.
Aphtes sourit, fière d'avoir réussi à convaincre Gullveig.
— Mais que ça ne devienne pas une habitude.
— Promis, jette en l'air sa promesse Aphté.
Quelques minutes plus tard et la lumière éteinte, les deux filles se couchent.
— Bonne nuit Gullveig.
— Bonne nuit, Aphté.
Après un silence, Gullveig, pas vraiment fatiguée parle :
— Merci pour la soirée, c'était sympa.
— Aphté à ton service, c'est quand tu veux.
— Hum hum.
— Vraiment, si tu veux qu'on fasse des trucs ensemble, je suis chaud.
— Comme quoi ? s'intéresse Gullveig.
— Je sais pas, t'aimes quoi ?
— Nager.
— C'est vrai ? Moi aussi. On pourrait aller nager ensemble alors.
— Oui, ça pourrait être cool. J'ai vu qu'il y avait une piscine à vingt minutes d'ici.
— Demain matin alors ?
— Ok, s'illumine sans le vouloir Gullveig.
— Allez bonne nuit cette fois.
— Bonne nuit Aphté.
Pendant que celle-ci s'endort, crevée, Gullveig cogite. Quelle soirée ! Elle ne pensait pas être capable de s'amuser autant. Ça faisait longtemps. Mais ça la perturbe aussi, du moins Aphté la perturbe. Légèrement, intensément. Et Gullveig ne sait pas quoi en penser justement.
Elle aimerait juste que ces pensées cessent. Alors elle a bien sa solution secrète mais avec Aphté à ses côtés elle ne peut pas vraiment accéder à cette solution de base temporaire. Alors elle réfléchit, réfléchit et réfléchit encore jusqu'à s'endormir.
Les gars de l'autre côté sont réveillés vers huit heures et partent aux alentours de huit heures quarante-cinq à la salle. Comme Phtolos a du mal à se motiver, c'est visiblement Cadkar qui devient sa motivation.
— T'as laissé Nathan à la maison ? demande Phtolos dans la voiture, le temps du trajet.
Trajet qu'ils auraient largement pu faire en transports en commun selon Phtolos.
— Quoi ? ! Jamais, il est parti vers sept heures.
— C'était si choquant que ça ce que j'ai dit ?
— Jamais je laisse quelqu'un dans ma chambre sans moi.
— Tu ne comptes jamais être en couple ?
— Si, mais pas tout de suite.
C'est ce qu'il dit depuis le lycée et voilà vérité : Cadkar n'a jamais été en couple depuis le lycée. Pourtant, il a sûrement eu des occasions, des belles mêmes, mais Cadkar ne les a pas saisis. Par sécurité et désir ardent.
— Et toi, t'as déjà été en couple ?
— Oui.
— Avec un mec ?
— Oui.
— Tu veux pas trop en parler ? s'étonne un peu Cadkar.
— Non, pas vraiment.
— Ok.
Les deux garçons arrivent à la salle puis finalement aux machines. À son plus grand étonnement, Cadkar accompagne beaucoup Phtolos et lui crée carrément une séance. C'est limite gentil venant de Cadkar, pense Phtolos. Alors les deux passent une bonne séance et finissent par une douche avant de rentrer à la maison vers onze heures.
Ils tombent alors sur les filles en train de cuisiner dans la cuisine, visiblement de bonne humeur.
En effet, après un dur réveil et la réalisation de l'incapacité à aller nager comme prévu la veille, Aphté et Gullveig se sentaient plus de cuisiner. Alors au menu pas de la grande cuisine mais de quoi réveiller les narines : pancakes, œufs brouillés et bacon grillé. Et elles comprennent vite, aux regards amoureux des deux gars envers la bouffe, qu'elles ont bien fait de plus cuisiner.
— On a quoi en échange ? s'amuse Aphté.
— Ma reconnaissance éternelle, réplique Cadkar.
— Mouais, allez asseyez-vous les sportifs du dimanche.
— T'as pas vu mes abdo' pour dire ça.
— Non et je ne veux pas les voir, rembarre directement Aphté.
En soi, si elle aimerait les voir parce que c'est amusant, mais elle se retient car entourée. C'est pour ça que quand elle est avec Cadkar ça part toujours en couilles : ils n'ont tous deux aucune retenue. Alors quand il y a Gullveig et/ou Phtolos, ça calme un peu le jeu.
Les quatre colocataires partagent alors un très bon moment, tels des frères et sœurs un dimanche midi.
Pendant l'après-midi, chacun se repose et s'occupe comme il veut : Phtolos et Gullveig font du crochet ensemble, Gullveig apprenant à Phtolos ; Aphté passe des appels notamment à son petit copain ; Cadkar trie et retouche des photos qu'il a prises. En début de soirée, les deux jeunes femmes se regardent une série qu'elles avaient commencé une fois précédente.
Le lendemain matin, Cadkar et Aphté vont en cours pour la même heure alors Cadkar conduit Aphté. Ainsi, une nouvelle semaine commence pour les quatre colocataires.
😈Nous voilà au troisième chapitre. En espérant qu'il vous plaise :)
Je vous dis à vendredi prochain pour la suite. D'ici-là, portez-vous bien,
L😈
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top