Chapitre 2 : Débuts prometteurs

Le groupe de la petite dizaine de personnes discutent, rient mais Cadkar s'emmerde un peu. Il n'a pas envie de faire que discuter, il a envie de plus. Alors lorsque ça sonne à l'interphone il est content car ça doit être son pote.

Et, en effet, lorsque Cadkar ouvre, il s'agit bien de Nathan.

— Hey.

— Hey, regarde ce que j'ai, et ledit Nathan tend une bouteille de Vodka ainsi qu'un paquet de chips.

— Et c'est pour ça que t'es mon préféré, vient susurrer Cadkar à l'oreille de son pote.

Nathan lève les yeux au ciel et réplique :

— Garde cette belle phrase pour ceux qui y croient.

— Tu vois c'est pour ça que je t'apprécie tant.

Les deux garçons, amusés, rejoignent les autres et Cadkar lance une partie de Beer Pong à l'extérieur, histoire de pas tout dégueulasser à l'intérieur.

Les équipes se font automatiquement : Aphté et une de ses potes, Gullveig et sa pote absente tandis que de l'autre côté se trouve l'autre pote d'Aphté, Phtolos ainsi que Cadkar et son pote. Trois pour quatre, les jeunes adultes sont prêts.

Et deux parties s'enchaînent ainsi avec deux défaites de l'équipe de trois. Pourtant Gullveig s'est révélée être une adversaire redoutable mais tout comme le sont Cadkar et Nathan.

Après ça les gens se posent un peu avant de se mettre à danser. Heureusement, Aphté à des guirlandes d'ambiance alors tout le monde se sent assez à l'aise pour danser, même Phtolos qui n'aime pas trop ça.

Et les trois colocataires s'étonnent de la proximité entre Cadkar et Nathan. En effet, les deux garçons dansent assez serrés, trop serrés pour les codes sociaux actuels. Proximité plus que suspecte confirmée car ils se roulent une petite pelle avant de redanser comme si de rien n'était.

Plus qu'étonnée, Aphté part fumer et trouve Phtolos dehors.

— T'as vu ça ? ! lâche la fille en s'affalant sur une chaise avant de s'allumer une clope.

— Le roulage de pelle ?

Aphté hoche la tête.

— Et moi qui pensais que c'était un putain d'homophobe.

Phtolos sourit et acquiesce de la tête, lui aussi il pensait ça au vu de certains dires de Cadkar.

— Moi aussi je m'attendais pas à ça, honnêtement.

— Au moins je serai pas la seule.

— T'es pas hétéro toi aussi ? demande banalement Phtolos.

— Non, j'aime bien les deux, filles ou gars je m'en fous. C'est la personne qui compte.

— Compréhensible.

— Et toi ?

— Je sais pas, c'est un peu compliqué on va dire.

— C'est moi qui te comprends. J'ai mis du temps à comprendre que c'était les deux et pas simplement juste l'un ou l'autre.

— Tu l'as compris quand ?

— Quand j'ai arrêté de m'en foutre des cases qu'on voulait que j'appartienne, vers la première.

— Et avant ?

— Je pensais que j'étais lesbienne. Donc je pensais aimer que des filles malgré le fait d'avoir eu des sentiments pour des gars aussi.

— Donc tu t'en fous du sexe en fait ?

— Ouais, c'est pour ça que je pense plus être pan que bi, mais dire être bi c'est plus simple que pan en société.

Les deux fument puis Aphté reprend :

— T'es déjà sorti avec quelqu'un ?

— Oui, une fois.

Au vu du peu d'informations supplémentaires, Aphté ne pose pas davantage de questions, ne voulant pas bousculer son colocataire. Elle demande juste :

— C'était quand ?

— En terminal.

Avant sa transition, mais Phtolos ne préfère plus trop y penser. C'est du passé après tout.

Un Nathan sauvage débarque et vient prendre l'air avec les deux colocataires.

— Désolé de vous déranger dans votre conversation mais qu'est-ce qu'il fait chaud à l'intérieur.

— C'est sûr, d'être collé serré les uns sur les autres, ça réchauffe, plaisante malicieusement la jeune femme aux cheveux roses.

— Je te le fais pas dire.

— Photo ! entend toute la maisonnée Cadkar crier.

Il est vrai qu'il faut faire leur portrait pour le compte Instagram avant que tout le monde soit trop pété pour le faire et pour Cadkar de faire des photos convenables en conséquence.

Alors les quatre colocataires se prêtent aux jeux de la photo, chacun intensifiant l'un de leur trait :

- Aphté lance un bisou audacieux à la caméra.

- Gullveig fait un bisou à une bouteille d'alcool qui traîne, gênée.

- Phtolos fait mine de réfléchir comme la célèbre statue de Rodin, laissant deviner ses petits mais existants muscles.

— Cadkar à moi de te prendre en photo ! crie Aphté, visiblement trop alcoolisée.

Pris de court, Cadkar passe son appareil à la jeune femme, bien que pas rassuré. Le jeune homme met en évidence son cul avec un clin d'œil.

— Parfait ! lance un pouce en l'air la jeune femme aux cheveux roses.

Dès qu'il peut, Cadkar récupère son précieux.

Les deux amies d'Aphté annoncent qu'elles partent, dernier tram obligeant, au plus grand damn de leur amie. Nathan et Cadkar vont aux toilettes alors Gullveig et Phtolos sont seuls.

— Aux toilettes, bien sûr, lance l'Allemande.

— Tu sais comment c'est, ricane Phtolos.

— Tu fais ça, toi aussi ?

— Non, pas vraiment et toi ?

— Non plus, pas mon genre.

— Au fait comment t'as appris le français ?

— Au lycée puis lors d'un service civique après le bac.

— Tu l'as fait où ?

— En Bretagne, à Vannes.

Un silence s'en suit puis Phtolos fait objectivement remarquer :

— Ils sont tous pétés, sauf nous deux.

— C'est vrai.

— Je suis d'ailleurs impressionné.

Gullveig rougit légèrement, ayant un peu peur de ce que la phrase du garçon implique.

Heureusement pour elle, Aphté débarque comme une furie à ce moment-là puis demande :

— Ils sont partis aussi les deux tourtereaux ?

— Se bécoter sûrement, hausse des épaules Phtolos.

Quand les gars reviennent, les vêtements un peu en désordre laissant clairement supposés qu'ils se sont clairement bécotés, Nathan propose, tout sourire :

— J'ai / Je n'ai jamais ?

— Je fume et après oui.

— Et moi je prends l'air, déclare Cadkar.

Ainsi, Cadkar et Aphté se retrouvent tous les deux dans le petit jardin.

— Tu nous as surpris avec ton gars.

— C'est pas mon gars.

— Coup d'un soir ? comprend Aphté.

— Voilà.

— Tu ramènes tes coups d'un soir en soirée toi ?

— C'est parce que c'est mon préféré, s'amuse le garçon.

— Et dire que je pensais que t'étais un putain d'homophobe, ne se soucie pas de ce que dit la jeune femme.

— On me le dit souvent.

— Je savais que tu te vexerai pas, c'est pour ça que je l'ai dit. Tu t'en tapes combien la semaine ?

— Ça dépend.

— En moyenne ?

— Entre un et trois et toi ?

— 0 et 1.

— Toujours la même personne ?

— Oui.

— Ah, t'es en couple, comprend rapidement Cadkar.

— Oui.

— On aurait pas dit, répond tout honnêtement le brun.

Et Aphté se contente de fumer.

— On me le dit souvent, répète la jeune femme.

— Je sens qu'on va bien s'entendre toi et moi, sourit malicieusement Cadkar.

— Je suis d'accord avec toi, sourit de la même manière Aphté.

Puis les deux jeunes retournent au salon. Et c'est partie pour un J'ai / Je n'ai jamais. Nathan, Cadkar et Aphté sourient de ce jeu prometteur, Phtolos sent qu'il va s'ennuyer et Gullveig est gênée malgré sa forte alcoolisation. Vu les questions, Cadkar a choisi une version extrême du jeu. En réalité, il fait semblant de lire une application : c'est lui qui invente les questions.

— J'ai / Je n'aimais couché dans un lieu insolite.

Les trois petits diablotins – Aphté, Cadkar et Nathan - boivent et Nathan veut en savoir plus.

— Dans des bois, la nuit, sourit débilement Aphté.

— Dans les toilettes de l'école, répond Cadkar.

— C'est vrai que c'était pas mal.

— Pas mal, c'est tout, t'es sûr ? C'était pas l'impression que ça donnait.

Nathan envoie donc un clin d'œil en direction de son fuck buddy.

— J'ai / Je n'ai jamais testé de drogues.

Tout le monde boit et visiblement tout le monde est étonné de Gullveig et elle le sent bien.

— L'alcool, c'est de la drogue.

— Pas faux, fait remarquer Aphté.

— J'ai / je n'ai jamais pratiqué l'anal.

Et là encore, question à succès car tout le monde boit, sauf Gullveig. Celle-ci se demande l'explication pour Aphté et Phtolos.

Les jeunes refont une pause, surtout Aphté et Phtolos qui veulent fumer et Nathan les accompagne dehors. Un petit silence s'installe entre Gullveig et Cadkar. Faut dire que, sur le papier, ils ont pas grand-chose en commun. Alors Gullveig se contente de boire.

— Toi aussi t'es choquée que j'aime les mecs ?

— Surprise, un peu, choquée non. Il n'y a rien de choquant à être gay. Il faut un plus pour me choquer.

— C'est comment l'homosexualité en Allemagne ?

— Je pense mieux qu'en France. Ici on te met directement dans une case. En Allemagne, c'est plus libre et respectueux.

— " On " ? sourit Cadkar.

— Je suis homo aussi.

— De plus en plus intéressant, sourit plus malicieusement le jeune homme.

— Si tu le dis.

— On a peut-être alors quelques points communs. Les autres savent ?

— Non, c'est pas encore venu dans la sujet.

Cadkar hoche la tête tandis que les trois autres reviennent dans le salon.

— Moi je vais me coucher, baille Aphté.

— T'es fatiguée toi ? Ça existe chez toi ?

— Et bien disons qu'il est trois heures passées et que j'ai ma rentrée demain.

— Ça va, c'est l'après-midi.

— Faut le temps de décuver, lance un clin d'œil Aphté au brun.

Après, Cadkar a bien envie de baiser donc ça l'arrange. Il file donc avec Nathan dans sa chambre. Mais avant il s'apprête à prendre une douche mais tombe sur Phtolos.

— T'as besoin de te doucher ?

— Ouais, mais prends ton temps t'inquiète.

— Douche d'avant baise, sourit Phtolos.

— T'as tout compris.

— Et toi, il est comment ce derrière ?

— Calme depuis un petit temps.

— T'as déjà eu une copine ?

— Un copain, oui.

— Putain, mais c'est vraiment une coloc de PD, se marre Cadkar.

Phtolos n'aime pas le terme, mais ne le fait pas remarquer.

— Je te laisse la salle de bain alors, bonne baise mais soyez pas trop bruyants svp.

— À vos ordres capitaine.

Les deux garçons se sourient puis Phtolos compte aller se coucher mais il remarque que la baie vitrée est toujours ouverte. Il s'apprête à la fermer mais réalise que Gullveig est assise dehors, un verre devant elle. Il hésite puis sort. Il fait sursauter la jeune fille qui écoutait de la musique.

— Hey, désolé.

— Je t'ai bien fait peur une fois alors t'as le droit.

Les deux se sourient puis Phtolos s'assoit à côté de la jeune femme et regarde les étoiles.

— T'écoutes quoi ?

— 3RACHA, de la K-pop.

— Connais pas.

Alors Gullveig lui tend un écouteur et les deux écoutent la fin de la musique.

— Sympa, tu m'enverras par message.

— Oui, bien sûr.

Gullveig finit son verre sous le regard quelque peu intrigué de Phtolos, mais il ne fait aucun commentaire.

— Et toi, t'écoutes quoi comme musique ?

— Un peu de tout sauf du rap français et toi ?

— Pas mal de K-pop et de pop en général.

— T'en as pensé quoi de la playlist d'Aphté ?

— En vrai, pour une soirée, c'était sympa. Je connaissais pas la plupart, mais sympa.

— Assez d'accord.

— Je vais aller me coucher, en espérant que les deux loulous feront pas trop de bruit.

— Tu parles de Nathan et Cadkar ?

— Yep.

— Toi aussi, ça t'a surprise ?

Phtolos est gêné d'être mégenré mais comprend que c'est surtout dû à la barrière de la langue alors il ne dit rien.

— Un peu, oui, je crois que tout le monde s'attendait à ce qu'il soit homophobe.

— Oui, c'est rassurant que ça ne soit pas le cas. J'avais un peu peur du jugement vu que suis lesbienne.

— T'inquiète pas alors, je suis loin d'être homophobe aussi, c'est plutôt tout le contraire ?

— Toi aussi, t'es un LGBT ?

— Oui, sourit le garçon, devine quelle lettre.

— Je ne sais pas, pansexuel ?

— Honnêtement, concernant mon orientation sexuelle, je n'en suis pas très sûr, j'avais d'autres problématiques en tête.

— Tu es trans ? comprend Gullveig et le dit hoche la tête, tu as commencé quand ta transition ?

— Fin terminal.

— J'espère que ça c'est bien passé.

— Ça va, ça va, y'a pire, répond pensif le garçon.

— Les autres sont au courant ?

— Non, c'est pas un secret mais je préfère attendre d'être à l'aise pour le dire. Puis c'est plus vraiment important maintenant puisque vous ne m'avez jamais connu avant.

— C'est sûr.

Gullveig se ronge un ongle, pour se divertir et Phtolos le remarque. Se distant qu'il devrait peut-être la jeune fille tranquille, il part cette fois-ci se coucher. Gullveig, elle, se resserre un dernier verre qu'elle avale en seulement quelques minutes malgré le fort dosage. Mais seulement quelques minutes plus tard, une nausée l'envahit. Verdammt, pense-t-elle (*Mince). Alors elle se rend aux toilettes, s'accroupit et vide ce qu'elle a à vider. Ça dure un petit moment jusqu'à ce qu'elle s'adosse contre le mur, les larmes de fatigue et douleur coulant.

De son côté, Aphte a une sacrée envie de pisser, mais elle a entendu que Gullveig y était. Depuis dix minutes et la fille aux cheveux roses n'en peut plus. Ne voulant pas déranger Gullveig, elle décide d'aller chez les gars. Cependant, elle veut s'assurer que Gullveig aille bien alors elle toque et elle ne comprend pas la réponse.

— Tu peux m'ouvrir stp ? demande inquiète Aphté.

Le verrou tourne et Aphté trouve Gullveig dans un sale état. Elle qui pensait que Gullveig tenait bien l'alcool.

— Hey, Gullveig, t'as besoin d'aide ?

— Ich bin ok. (Je vais bien.)

— Willst du deutsch sprechen? (Tu veux parler en allemand ?)

— Ja, bitte, sorry. (Oui, s'il-te-plaît, désolée.)

— Kein Problem, komm mit mir. (Pas de problème, viens avec moi.)

Alors Aphté aide doucement Gullveig à se relever, tire la chasse d'eau et le fait asseoir ensuite sur la cuvette où la jeune trop alcoolisée n'en bouge plus.

Aphté mouille un gant puis vient, silencieusement et consciencieusement, essuyer le visage de la jeune fille à moitié endormie.

— Ist das okay, wenn wir zu deinem Zimmer gehen? (Ça te va si on va dans ta chambre ?)

— Hum hum, se contente de répondre Gullveig.

Avec difficultés, les deux jeunes femmes font chemin vers la chambre de Gullveig qu'Aphté n'avait jamais encore vue. Elle découvre alors beaucoup de plantes, quelques guirlandes et beaucoup de photos. Cependant, elle ne s'y attarde pas plus, trop concentrée sur la propriétaire de la pièce.

Gullveig s'affale sur son lit et Aphté ne sait plus quoi faire. Doit-elle la déshabiller ou est-ce bizarre ? Au moins, elle lui retire ses chaussettes et alors Gullveig retire difficilement son haut, se retrouvant en soutien-gorge blanc à dentelle. Aphté s'empêche de regarder et se contente d'ouvrir le pantalon de sa colocataire pour qu'elle soit plus à l'aise.

Elle recouvre ensuite la jeune fille de sa couette puis s'apprête à aller chercher de l'eau mais Gullveig soupire :

— Nicht allein, bitte. (Pas seule, s'il-te-plaît.)

— Ich bringe nur Wasser und ich komme zurück, keine Sorge. (J'amène juste de l'eau et je reviens, pas de souci.)

Et c'est ce que fait Aphté, attendrit du comportement inattendu de sa colocataire. Quand elle revient, Gullveig est en train d'enlever son pantalon, mais comme pour son haut elle galère. Surtout qu'il est slim alors Aphté se permet d'intervenir. Elle passe le tissu des cuisses aux mollets jusqu'aux chevilles de la jeune, un peu mal à l'aise. Clairement, Gullveig mais clairement aussi ce n'est pas du tout le moment. Alors Aphté balance le pantalon par terre fait boire Gullveig et s'assoit au bord du lit.

— Willst du dass ich bleibe? (Veux-tu que je reste ?)

— Oui, s'il te plaît.

Alors Aphté reste, un peu inquiète de l'état de sa colocataire.

— Je suis désolée.

— C'est pas grave, Gullveig, c'est vraiment pas grave. Tout ce qui compte c'est que tu ailles bien.

— Je vais bien là, papillonne-t-elle des yeux, commençant à être trop lourds.

— Allez dors.

— Pas envie.

— Enfant va.

Gullveig sourit de ses jolis yeux marrons profonds. Aphté la fixe et lui sourit aussi, mais elle commence à avoir mal à dos à force d'être mal assise.

— Si je reste un peu, je peux m'asseoir à côté de toi ?

— Oui, désolée, vas-y.

Alors, Aphté, en pyjama d'été, s'assoit à côté de Gullveig, qui se tourne, allongée pour la regarder.

— Tu vomis souvent en soirée ?

— Non, pas d'habitude, je sais pas pourquoi ce soir.

— Alors s'il y a une prochaine fois préviens moi.

— Comme une Maman ? sourit avec amusement Gullveig.

— Comme une amie, sourit en retour tendrement Aphté.

— On est amies ?

— On peut le devenir oui.

Un silence remplit la pièce et Aphté sent que Gullveig s'endort malgré le fait qu'elle disait ne pas être fatiguée, ce qui fait sourire Aphté. Cette dernière fixe sa colocataire avec tendresse, la trouvant tout simplement adorable. Elle remet alors une mèche de côté et caresse affectueusement une fois ses cheveux.

— Noch mal, marmonne Gullveig. (Encore.)

Étonnée, Aphté continue tout de même. Alors les deux jeunes femmes partagent un moment de complicité puis finissent par s'endormir ensemble.

Dans une autre pièce, c'est pas la même ambiance. Nathan est en train de faire sa meilleure pipe à Cadkar, qui prend son pied. C'est pour ça que Nathan est son préféré : il est audacieux, sournois, dominant quand il le veut. Et ça lui plaît beaucoup, c'est pour ça que c'est un de ses seuls fuck buddy qu'il appelle sex friends parce que c'est l'un des seuls avec qui il a couché plus d'une fois.

Voulant changer, Cadkar fait comprendre à Nathan que ce soir c'est lui qui domine et Nathan le comprend assez rapidement. Ce soir, ça lui va aussi, il est de cette humeur de toute façon. Alors après avoir sucé le sexe de son ami, il enlève lui aussi ses vêtements, sauf son boxer, pour l'instant. Connaissant Cadkar, ça ne va pas durer longtemps. Et ça ne dure effectivement pas longtemps avant que les deux jeunes se retrouvent entièrement nus.

Nathan vient titiller Cadkar en l'embrassant partout sur les fesses mais en n'allant pas plus loin. C'est seulement au bout de quelques minutes de torture qu'il finira pas y introduire son sexe. Alors une partir de baise commence entre les deux jeunes hommes. Hommes qui sont en train de s'embrasser tandis que la bouche de Nathan descend tout le long du dos de Cadkar.

Cadkar se sent si bien. C'est pour ça qu'il adore baiser, ça lui fait trop bien. C'est comme s'il était fait pour baiser et que c'était sa safe space.

Alors il prend son pied tandis qu'il partage un moment charnel avec son pote Nathan. Quand les deux sont venus, Nathan et Cadkar s'affalent l'un contre l'autre, béats tout deux.

Les deux garçons se fixent un court instant puis Cadkar propose :

— Ça fait longtemps qu'on a pas fait de photos, ça te dit ?

Nathan acquiesce alors Cadkar se saisit de son appareil photo, après que les deux jeunes se sont essuyés.

— Bouge plus.

— Comme ça ?

— Oui parfait.

La luminosité est parfaite, pense Cadkar. Après la photo, Nathan propose :

— Je peux te prendre en photo aussi ?

— Toujours pas, non.

En soi, il trouverait ça une bonne idée. Il n'est pas contre en tout cas même s'il a toujours été plus à l'aise derrière que devant la caméra. Mais il a eu l'idée une fois de donner sa confiance à quelqu'un pour une photo et cette même photo a changé sa vie. Alors depuis, il évite que ce genre de photos ne sortent.

Déjà, il a accepté que sa tête se retrouve sur un compte Instagram de la coloc, uniquement parce que le compte est en privé et qu'il était bourré aussi.

— T'es pas drôle, pleurniche Nathan.

— Je ne suis pas payé pour en effet.

Cadkar retourne, toujours nu, dans le lit et dépose un baiser sur l'épaule de son ami. Puis il pose sa tête sur le dos de l'autre garçon et ferme les yeux, d'aise. Ce n'est pas parce qu'il enchaîne les partenaires sexuels qu'il ne profite pas d'un peu d'intimité autre que charnelle. C'est important aussi dans la vie. Juste, Cadkar ne reste pas trop longtemps avec les mêmes gens en général. Nathan est peut-être la seule exception. Ils se connaissent depuis la première année mais baisent depuis leur année à l'étranger où ils étaient en colocation à Madrid. Ça s'est pas fait tout de suite, notamment parce que Nathan se cherchait encore niveau orientation sexuelle. Faut croire qu'il a succombé à l'effet Cadkar, comme d'autres.

— T'en penses quoi de mes colocs ?

Honnêtement, Nathan est assez touché que Cadkar lui demande son avis, c'est pas souvent.

— Ils sont tous très sympas. D'autres plus réservés que d'autres.

— Balance des noms.

— Toi et Apthé vous êtes les extravertis et Gullveig et Phtolos plutôt les introvertis. Va y avoir de l'ambiance, ça c'est sûr !

— Tu penses que qui va baiser qui ?

— Tout le monde ne se baise pas. Je sais pas.

— Et toi ?

— Gullveig et Aphté, direct.

— Tout le monde n'est pas gay.

— Toi t'es aveugle par contre. Ça se sent à dix kilomètres. Par contre Aphté est en couple alors je la sens pas très bien cette affaire.

— Comment tu sais ?

— Elle me l'a dit ce soir, mais je ne suis pas sûr que les autres sachent.

Et ça lui laisse un avantage certain du coup.

— Tant que ça fait pas de drama, ça me va.

— Toi et le non drama.

— Membre de ce groupe depuis le lycée et ma vie ne s'en porte que trop bien.

Il n'a plus versé de larmes depuis à quelques exceptions près.

Voulant se vider, la vessie cette fois-ci, Cadkar se rend aux chiottes séparées de la salle de bain qu'il partage avec Phtolos. Il croise alors étonnement tous ses colocs : Phtolos qui sort des toilettes et Aphté qui soutient visiblement Gullveig pour l'amener dans la chambre de celle-ci.

— Elles auront pas perdu de temps, s'amuse Cadkar.

— On dirait surtout que Gullveig est bourrée.

— Oh, tu sais comment c'est, ça boit puis ça baise.

— Tout le monde n'est pas comme toi, termine Photos la conversation, une pointe de jalousie dans la voix.

C'est ainsi que se termine la deuxième soirée des quatre colocataires.

😈 Salut tout le monde, nous revoilà pour le deuxième chapitre de Vice. Tout en douceur encore pour l'instant, mais l'histoire avance.
À la semaine prochaine pour la suite,
L 😈

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