Chapitre 10 : Je pleure pour toi

/!\ TW : mentions d'agressions sexuelles dans ce chapitre /!\

Vers huit heures du mat', Cadkar reçoit un appel et il s'étonne que ce soit de Gullveig qui demande simplement :

— Tu peux venir me chercher ?

Et Cadkar accepte, sans trop savoir pourquoi, d'aller chercher Gullveig à l'hôpital.

Dans la voiture, tous les deux, ils sont silencieux jusqu'à ce que Gullveig dise :

— Merci d'être venu.

— T'inquiète.

— Les autres sont au courant que j'ai fini à l'hôpital ?

— De ce que je sais, Phtolos oui.

— Ok.

— Ils t'ont dit quoi les toubibs ? essaye de s'intéresser Cadkar, crevé.

— Pas grand-chose, ment Gullveig.

En réalité, ils lui ont donné une adresse pour voir un psychiatre, un psychiatre spécialisé en addictologie.

— C'est marrant, mais je te crois pas.

— C'est marrant oui...

— Tu veux pas en parler ?

— Pas trop non.

— Ok, se contente de répondre Cadkar, n'aimant pas non plus quand on lui impose quelque chose alors il respecte la volonté de Gullveig.

Lorsque les deux arrivent à la maison, chacun repart dans sa chambre. Cadkar, au fond de lui, est déçu de découvrir son lit vide puis se dit que c'est normal après tout vu la nature de sa relation avec Issa.

Plus tard dans la journée, Phtolos et Gullveig mangent ensemble plus silencieux que d'habitude.

— Désolée pour hier, Gullveig rompt finalement le silence.

— C'était pas cool, ouais. Ta cheville va mieux ?

— Ça va avec l'atèle.

— Les médecins t'ont dit quoi ? Parce que, en général, ils te gardent pas toute une nuit pour une atèle, essaye d'engager la discussion Phtolos.

— Ils m'ont donné des cordonnées d'un médecin, répond Gullveig avec honnêteté mais vague aussi.

— Quel genre de médecin ?

— D'après toi ? réplique Gullveig, un peu gêné bien que faisant confiance à Phtolos.

— Un psychiatre ?

— Ouais. Comment tu sais ?

— Je sais, c'est tout.

Gullveig pose alors sa tête sur l'épaule de Phtolos qui l'encercle de ses bras.

— Je suis vraiment désolée pour hier.

— J'espère juste que ça se reproduira plus et que tu iras mieux.

Moi aussi, pense Gullveig, touchée.

L'ambiance dans la colocation est palpable alors Cadkar passe inconsciemment plus de temps loin de celle-ci, notamment à la salle de sport, sans Phtolos ces derniers temps.

En plus, depuis quelques jours, Cadkar sent cette angoisse naissante au fond de lui et se dit qu'il voudrait mieux ne pas l'écouter en se défonçant au sport et c'est ce qu'il fait de mieux. A la fin de sa séance et une douche plus tard, il déverrouille son téléphone, zieute les messages qu'il a reçu puis le verrouille, un peu agacé. Agacé au fond qu'Issa ne lui parle plus depuis cette soirée chaotique. Alors malgré le fait qu'on ne soit que mercredi, Cadkar sort et se retrouve avec Nathan, le seul de ses potes disponibles.

— Ça faisait longtemps qu'on était pas sortis tous les deux.

— Mmh, finit Cadkar son verre et part s'en chercher un autre, Nathan à ses trousses.

Et Cadkar, sans trop savoir pourquoi, se fait chier malgré l'enthousiasme et les avances de Nathan.

— Tu penses à quoi ?

— Rien de spécial et toi ?

— Que j'ai bien envie de baiser, sourit Nathan.

Baiser, voilà son vocabulaire habituel, mais Cadkar n'en a trop peu envie. Il finit par aller aux toilettes puis revient et finit son verre d'une traite. Et rapidement, l'alcool lui monte à la gueule, plus rapidement que d'habitude et Cadkar ne comprend absolument pourquoi mais se laisse complètement faire par Nathan qui semble dans un meilleur état que lui heureusement. Alors Cadkar finit chez Nathan, sans trop comprendre ce qu'il fout là et pas trop sûr d'en avoir envie. Mais il a du mal à se mouvoir correctement alors il n'arrive à rien faire quand Nathan le déshabille puis c'est le trou noir.

Le lendemain, Cadkar est seul dans le lit, nu, et il ne se sent pas du tout bien alors il rentre chez lui le plus vite possible. Dès qu'il arrive chez lui, ne se sentant toujours pas bien, il finit par vomir, pour la première fois de sa vie, lié à l'alcool et une partie de lui trouve ça bizarre. Tout comme les quelques douleurs et marques sur son corps. En effet, il a mal au cul ce qui est rare après un rapport surtout qu'il ne s'était jamais fait baiser par Nathan auparavant et il y avait bien une raison à cela alors Cadkar ne comprend pas comment il a, littéralement, pu se retrouver dans cette position avec Nathan. Et il a des marques de suçon dans le cou, beaucoup trop pour que Cadkar accepte volontairement.

Cadkar ne comprend pas cette soirée alors comme souvent, il oublie, sa longue douche le symbolisant.

Le lendemain, Cadkar n'est pourtant pas aller en cours, enchaînant les sentiments d'angoisse comme il ne l'avait jamais expérimenté avant cela. Il passe sa journée au lit, le cœur lourd et le corps inconfortable. Alors, lorsqu'il entend l'aspirateur être allumé, une partie de lui se réveille enfin. Pourtant, il met de longues minutes à réussir à sortir du lit pour aller se préparer un smoothie mais pas un pour Issa comme souvent ces derniers temps.

— C'était bien le sport ?

— J'y suis pas allé, se contente de répondre Cadkar.

— Je voulais te dire, j'ai cassé mon téléphone l'autre jour, alors si t'as essayé de me contacter, je n'ai rien reçu.

Cadkar se crispe un instant, se sentant profondément con. Un problème de téléphone, c'est tout, et pas juste la réalisation que Cadkar est un vrai connard. Et ça emmerde Cadkar d'être si rassuré que tout aille bien entre les deux jeunes. Il rajoute alors de la quantité à sa préparation et sert finalement un smoothie à Issa.

— Et tu comptes faire quoi ? Te racheter un tel ?

— J'attends ma paie puis j'irai en acheter un oui.

Il y a le temps pense Cadkar, qui réfléchit à une solution. Puis il part dans sa chambre et revient quelques minutes plus tard.

— Tiens, si t'as besoin entre temps. Il marche encore bien.

— T'as deux tel ?

— C'est mon ancien.

— S'il marche bien, pourquoi tu l'as pas gardé ?

— Parce que mon père m'en a offert un nouveau, hausse des épaules Cadkar.

— Ok, t'es sûr ?

— Sinon je ne te l'aurais pas proposé.

— Ok, bah merci, semble gêné Issa alors Cadkar détend l'ambiance.

— C'est dans l'intérêt de ma bite, comment je fais pour baiser avec toi si je peux pas te contacter ? ironise Cadkar mais ça semble faux aujourd'hui.

Cadkar ne veut plus être seul aujourd'hui alors il reste aux côtés d'Issa, sans un mot. Les deux finissent par se retrouver à cuisiner chez Issa, dans un silence peu commun entre eux.

— T'as passé une bonne journée ? demande Issa, sentant que quelque chose cloche.

— Ça va et toi ?

— Ça va aussi.

Après ce small talk peu fructueux, les deux jeunes mangent puis regardent un film. Cadkar semble fatigué alors Issa le regarde s'endormir petit à petit. Mais quand Issa débarrasse tout et range l'ordinateur, essayant d'être silencieux, ça réveille Cadkar.

— Courte nuit hier ? demande Issa.

— Un peu, serre automatiquement la mâchoire Cadkar.

— T'es sorti ?

— Oui.

— C'était bien ?

— Ça va.

Ok, il y a définitivement un problème, sent Issa à dix kilomètres.

— Il s'est passé quelque chose de chiant cette semaine ?

— Non, pourquoi ?

— Parce que t'es pas comme d'habitude.

Alors, essayant de reprendre ses esprits, Cadkar s'approche d'Issa et vient déposer un baiser dans son cou pour changer l'ambiance. Et ça semble fonctionner, un temps puis Issa découvre les marques dans le cou de Cadkar malgré le fond de teint :

— Je croyais que t'aimais pas les suçons à cet endroit-là ?

Cadkar ignore la question d'Issa ce que ce dernier trouve bizarre, mais n'insiste pas tout de suite. C'est lorsqu'ils sont tous les deux nus et qu'Issa veut caresser les fesses de Cadkar que celui-ci comprend qu'il y a un gros problème. Déjà parce que Cadkar semble avoir mal et Issa découvre des marques d'ongles et un bleu sur le fessier de Cadkar. Issa n'a pas le temps de poser de question que Cadkar part dans la salle de bain, laissant Issa décontenancé.

Cadkar lui panique à nouveau et ne sait pas quoi faire alors il fait ce qu'il fait de mieux dans ce genre de situation : il prend la fuite. Précipitamment, il sort alors de la salle de bain et se rhabille sous le regard brillant d'Issa. Puis ce dernier se lève, enfilant rapidement un bas, et vient barrer le passage de Cadkar avant de le faire asseoir avec la mince force qu'il possède contrairement au plus âgé.

— Cadkar, je sens bien qu'il y a un truc qui cloche et je ne te laisserai pas partir comme ça.

— Pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? tente de se relever Cadkar mais Issa insiste pour qu'il reste assis sur le lit afin qu'il ne parte pas.

— Parce que je sens qu'il y a un problème, Cadkar.

— Il y pas de problème.

— Pourquoi t'es parti dans la salle de bain alors ?

Et Cadkar serre les dents, n'appréciant que peu d'être si bien cerné alors il se lève encore une fois mais Issa l'arrête encore en se positionnant devant la porte d'entrée, les bras croisés.

— Si je veux partir, je partirai, grince des dents Cadkar commençant à perdre patience.

— T'es pas en état de conduire, laisse-moi au moins te ramener.

— J'ai pas besoin de toi.

Et cette phrase marque profondément les deux jeunes.

— Je sais, Cadkar, je sais, t'as besoin de personne, je la connais ta chanson. Mais ce soir, pour une fois, tu pourrais pas accepter d'avoir besoin d'aide, s'il-te-plaît ?

Et Cadkar sent l'angoisse revenir, prenant le pas sur la colère et la peur. Il ne sait pas quoi faire car il ne sait même plus ce qu'il est censé faire face à ce genre de situation. Qu'est-ce qu'un connard ferait, se rassure-t-il, enfilant son masque à nouveau.

— J'ai pas besoin d'aide et encore moi de la tienne, alors laisse-moi passer.

— Et si je veux pas ?

— Me force pas à le faire.

— Parce que t'irais jusque là ?

— Oui, répond froidement Cadkar, son regard sombre profondément ancré dans celui d'Issa.

Alors, sans drame de plus, Issa laisse passer Cadkar qui se contente de partir, sans un mot ni regard de plus. Et effectivement, Issa avait raison, il n'est pas un état de conduire car l'angoisse ne cesse de s'amplifier. Au point que tout son corps tremble et qu'il a envie de vomir et ce qu'il fait, aux pieds de sa voiture, désemparé. Issa, ayant remarqué que la voiture de Cadkar est toujours garée en bas de chez lui une quinzaine de minutes plus tard, descend et trouve Cadkar mal au point dans sa voiture alors il le fait rentrer chez lui à nouveau, Cadkar se laissant complètement faire comme absent.

Issa aide Cadkar à s'asseoir sur le lit et vient essuyer sa bouche du vomi avec de l'essuie-tout avant de lui chercher un récipient ainsi qu'un verre d'eau. Cadkar fixe ses pieds, les yeux dans le vide, son corps tremblant toujours autant. Et puis il repense à la soirée de mercredi puis il se sent malade alors il vomit encore une fois, ce qui inquiète vraiment Issa.

Au bout d'une demi-heure, Cadkar arrête de vomir et reprend de la couleur, mais tremble toujours un peu. Issa prépare alors une tisane puis aide le plus vieux à se coucher. Cette simple action démontre à quel point Cadkar ne va pas bien pour laisser quelqu'un, Issa, s'occuper de lui comme ça. L'appartement est silencieux car Cadkar, pour une fois, n'a plus les mots tandis qu'Issa respecte son silence.

Après avoir bu leurs tisanes, les deux jeunes se couchent, éclairés seulement de la lampe de chevet. Cadkar ne sait plus quoi penser, actuellement fatigué mais honteux aussi pour plusieurs raisons. Issa finit par briser le silence, fixant avec peine le regard si vide de Cadkar.

— En tout cas, si je peux faire quelque chose tu me dis, notamment si tu veux parler.

— Pourquoi ?

— Pourquoi quoi ? répète Issa, pas sûr de comprendre.

Fatigué, Cadkar s'adoucit un peu et précise :

— Pourquoi tu voudrais faire quelque chose pour moi ? Pourquoi tu veux m'aider ?

— Parce que, je sais que t'as trop l'air de comprendre ça et d'imaginer que ça puisse exister, mais tout le monde n'est pas égoïste.

— Tu me trouves égoïste ?

— Non, t'es juste toi.

— Je crois que, pour une fois, je ne sais plus quoi faire ni même penser.

— Je vois bien ça.

— Tu fais comment pour être toi, toi ?

— Vaste question, j'essaye d'écouter ce que je ressens en général. Et toi ?

— Je sais pas, je sais plus, je crois.

— Tu veux mon avis ?

— Oui, admet Cadkar.

— Je pense que tu te caches dans tes cases et des mots parce que t'as peur d'être toi, juste toi au fond.

— Peut-être.

— Et que visiblement il s'est passé quelque chose cette semaine qui te bouscule au plus profond de toi.

— Peut-être.

— Et que l'un comme l'autre, tu n'es pas prêt à en parler ni à t'y confronter.

Et cette phrase rend triste Cadkar pour une raison qu'il ignore.

— Tu crois que si je t'en parlais, ça irait mieux ?

— Ça sera pas miracle, mais ça sera toujours mieux que de garder tout pour toi tout seul, tu crois pas ?

— Peut-être.

Un silence revient puis Cadkar souffle fortement et commence, peu sûr de lui et vulnérable pour une fois :

— Je crois qu'il s'est passé un truc hier soir. J'ai jamais été autant bourré de ma vie alors que je n'avais pas tant que ça bu. Je me rappelle même pas de tout et j'ai vomi alors que ça ne m'était jamais arrivé.

— Tu penses que tu as pu être drogué ?

— Je sais pas, peut-être. Ensuite je crois que je suis rentré avec un pote et ce matin, je me réveille avec ces marques physiques et un mal de cul.

Issa sait ce qu'il s'est passé et ça lui tord le ventre. Comme quoi ça arrive vraiment à tout le monde, même aux mecs, même aux mecs musclés et donc plus en capacité de se défendre physiquement, même aux mecs qui ont confiance en eux et qui ne se ressemblent pas à des proies vulnérables pour certains. Tout le monde, ça peut malheureusement arriver à tout le monde et c'est brutal de le réaliser. Et Cadkar, étant ce qu'il est, lâche :

— J'ai envie qu'on baise.

— T'es sûr que c'est une bonne idée ? C'est pas trop tôt ?

— J'ai envie de passer le plus vite possible à être chose. Alors, s'il-te-plaît, baise-moi.

— J'ai jamais baisé quelqu'un, Cadkar.

— Je sais. Est-ce que tu aimerais déjà ?

— Je crois que oui, mais dans des circonstances différentes.

— J'ai besoin de me réapproprier mon corps et j'ai envie de le faire avec toi, pas une autre personne. J'en ai besoin, j'ai besoin que.. que tu... que tu vois, non ?

— Non, je vois pas trop là, je t'avoue.

— Alors, arrêtons de parler.

— Vraiment, Cadkar, je sais pas si c'est une si bonne idée.

— On essaye alors et si on sent que ça va pas on arrête, ok ?

— Mouais, je suis pas convaincu.

— Laisse-moi te convaincre alors.

— Je ne sais pas si j'ai envie d'être convaincu non plus.

— J'ai... j'ai besoin de toi Issa, réussit à dire Cadkar non sans difficultés et quelque chose change dans le regard d'Issa.

Alors Cadkar en profite pour s'approcher d'Issa et l'embrasse sans pression, profitant juste du moment, prenant son temps. Et Issa finit par répondre à ce baiser différent de toutes les autres fois. Les deux jeunes finissant nus et se collent l'un à l'autre, continuant de s'embrasser avec toujours plus d'envie. Cadkar, de plus en plus à l'aise et sous l'emprise du désir, souffle contre la peau du plus jeune :

— C'est que je voulais dire tout à l'heure, c'est que j'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu me fasses, comme, l'amour.

Et Issa sourit un peu des mots choisis par Cadkar.

— Il aura fallu cinq mois pour que tu t'utilises un autre mot que baiser, s'amuse Issa.

— Toi il t'a bien fallu deux mois mois avant de m'embrasser.

Alors les jeunes s'embrassent à nouveau, souriant contre les lèvres de l'autre. Et ça dure un moment ces embrassades, plus qu'au début où ils auraient déjà tous deux joui à l'heure actuelle.

— Retourne-toi, propose Issa à Cadkar qui s'exécute.

Après avoir rapidement observé avec tristesse et colère les blessures de la veille de Cadkar, Issa vient doucement presser ses lèvres dans la nuque de Cadkar. Et il continue sa trainée de bisous jusqu'aux fesses du plus jeune qui commence à avoir la chair de poule.

— Je vais chercher un truc, j'arrive.

Et quelques instants après, Cadkar sent de la fraîcheur au niveau de ses fesses, une fraîcheur agréable.

— C'est de la crème hydratante, ça devrait t'apaiser, explique Issa tout en appliquant consciencieusement la crème sur la peau blessée de Cadkar.

Avec attention et délicatesse, Issa masse Cadkar. Puis il finit par déposer des baisers toujours plus envieux sur les fesses de Cadkar, les écartant doucement et embrassant maintenant autre chose. Quelques minutes plus tard, Issa a deux doigts dans Cadkar, qui est en train de se tortiller sous les gestes d'Issa. Même si Cadkar et Issa n'ont jamais baisé avec Issa en top, ils ont déjà fait pénétration avec les doigts chez Cadkar.

Cadkar a un peu plus mal que d'habitude, et pas à cause d'Issa au contraire, mais il tente d'accueillir cette douleur peut-être un peu méritée au fond.

— Issa, j'ai envie que tu viennes.

Alors Issa retire doucement ses doigts qu'il nettoie dans du PQ puis retourne embrasser le corps plus qu'appétissant de Cadkar. Il tend le bras pour attraper une capote puis l'enfile avant de se lubrifier un peu. Il pousse ensuite Cadkar à se retourner, ce qui a l'air d'étonner ce dernier mais ne dit rien.

— Tu me dis si je te fais trop mal, hein ?

— T'inquiète pas pour ça.

— Cadkar...

— Ok, ok, je te dirai, mais viens, s'il-te-plaît, s'adoucit Cadkar et Issa se positionne bien.

Il embrasse encore et encore Cadkar jusqu'à son bas ventre puis doucement, le plus doucement possible, rentre. Issa n'ayant jamais fait cela est concentré sur lui, mais surtout sur son partenaire, attentif. Alors il va plus loin et commence à trouver son rythme, appréciant vraiment beaucoup ce contact autour de son sexe. Et visiblement Cadkar aussi au vu de ses traits de visage à la fois tendus et jouissifs. Alors Issa accélère ses mouvements petits à petit et sent le plaisir lui aussi monter petit à petit. Comme il peut, il embrasse de temps en temps Cadkar, les deux souriant de plaisir. Leurs corps claquent l'un contre l'autre et se complètent dans ce moment intime alors Issa finit par venir quelques minutes plus tard, essoufflé et rouge de plaisir.

Alors après s'être retiré et avoir jeté la capote, il retourne aux côtés de Cadkar, tête contre tête.

— Alors, t'as vu, c'est pas mal de prendre aussi ?

— J'avoue, ça me faisait peur mais c'est définitivement à refaire.

— Et si je te proposais de te prendre maintenant ?

— Je dirais attends un peu et je suis tout à toi.

Les deux se sourient et Cadkar vient embêter malicieusement Issa pour l'exciter à nouveau. Et ce n'est visiblement pas trop compliqué car Issa est le genre à se remettre vite de ses orgasmes. Alors c'est au tour de Cadkar de venir dans Issa et c'est un pur moment de plaisir pour les deux garçons. Il y a même quelque chose de différent ce soir, comme de la tendresse. Une fois que Cadkar est venu aussi, il s'affale sur le lit, définitivement vidé de toute énergie.

— Je peux te prendre en photo ? demande Issa.

Cadkar doute puis finit par accepter, se sentant trop bien dans cette ambiance qu'il a envie de maintenir. Alors avec son appareil photo et après quelques explications techniques, Issac prend une nue de Cadkar.

— Viens avec moi, tend la main Cadkar en direction d'Issa.

Alors les deux se prennent en photo ensemble, sincèrement heureux de cette première photo ensemble. Les deux finissent par aller se nettoyer de leur souille sous la douche. Cadkar sent qu'Issa est différent lorsqu'il le nettoie, surtout là où il a été marqué violemment par un autre. Issa se retourne et Cadkar comprend que quelque chose ne va pas alors il le retourne doucement et le trouve les larmes aux yeux.

— Pourquoi tu pleures ?

— Je pleure pour toi, je pleure ce que tu ne pleures pas.

Et Cadkar est troublé, vraiment troublé, comme il ne l'avait jamais été alors il reste planté-là ne sachant pas comment accueillir ce qu'il ressent. Pourtant, il fait un effort émotionnel et prend Issa dans ses bras, le laissant pleurer toutes les larmes qu'il veut, n'étant pourtant pas à l'aise avec la souffrance de l'autre habituellement. Ce moment de tristesse ne dure pas si longtemps mais il fut fort intense pour les deux jeunes. Pourtant, ça a aussi mis mal à l'aise Cadkar qui veut rentrer chez lui maintenant.

— Je vais rentrer je crois.

— Ok, si c'est ce que tu veux.

Pas confiant, Cadkar demande précision, en ayant quelque chose à faire de ce que pense quelqu'un d'autre que lui pour une fois :

— Tu veux pas que je parte ?

— Je sais pas, on était bien là.

— Je peux rester alors, si tu veux.

— Je veux bien.

Alors Cadkar enlève ses vêtements et retourne dans le petit lit d'Issa, tous les deux collés l'un à l'autre, faute de place. Et ils ne parlent plus, se caressant distraitement le corps, habitués à le faire et n'en cherchant aucunement la signification. Alors n'ayant plus rien à se dire, Issa vient coller son dos contre le torse de Cadkar qui encercle le corps plus petit d'Issa. Et ils dorment ainsi après cette nuit spéciale pour les deux jeunes hommes.

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