Chapitre 1 : Bienvenue à Viceland
Putain, c'est si bon, pense le jeune homme. Il pilonne comme il peut son partenaire d'un soir à coups de bassin assurés. Son corps commence à légèrement transpirer sous l'effort charnel. Faut dire que ça fait au moins dix minutes qu'il le baise et presqu'une heure qu'ils sont dans ce lit.
Et il sent que la personne à qui il donne des coups de bassin aime ça aussi. Ça se voit à ses traits de visage tendus de plaisir.
Alors il continue, toujours plus, toujours-, ça y est, il est venu. Il s'arrête alors dans tous ses mouvements, profitant de l'effet sur tout son corps et dans sa tête aussi, il ne faut pas l'oublier. Il se retire alors, pris d'un épuisement conséquent. Pourtant la personne à ses côtés ne semble pas du même avis et dépose des baisers sensuels dans son cou.
Putain, faut s'occuper de l'autre maintenant. Son coup d'un soir n'aura pas pu jouir en même temps que lui ?
Passons alors à la partie qu'il n'aime pas : faire jouir l'autre. Pourtant il sait comment faire, mais il n'aime juste pas ça. Pourtant il vient satisfaire la personne à ses côtés avec une légère paresse et un ennui profond.
Quand c'est fini, il attend quelques minutes, par politesse et pour ne pas faire trop d'histoires puis essuie avec un mouchoir ce qu'il y a à essuyer : du sperme donc, mélangé à de la sueur et à du lubrifiant.
Puis le jeune homme se lève et se rhabille, ni trop tranquillement ni trop rapidement.
— C'est vrai que t'es un bon coup, se marre la personne derrière lui en se rapprochant du brun.
— Je vois que ma réputation me précède.
L'interlocuteur paraît amusé, sûrement encore un peu bourré.
— Je pourrais avoir ton numéro ?
— Ça ne servira à rien, je compte pas te rappeler.
— C'était pas bien ? tente de comprendre la personne, encore complètement nue.
— Si, si, juste je préfère que ça reste une fois.
— Je vois..
En même temps, le garçon ne lui avait rien promis alors il ne comprend la mine visiblement déçue de son coup d'un soir. Au pire, c'est pas son problème ses états d'âme alors il se casse, comme ça.
Une fois chez lui, seul, il se douche, voulant à la fois se laver mais aussi se débarrasser de la moindre trace de son coup d'un soir. Tout ce qui est éphémère est mieux après tout.
La rentrée est dans deux jours et il s'est déjà tapé quelqu'un de son école, pas mal. En parlant de demain, ses deux nouveaux colocs devraient arriver. Du moins, nouvelles car apparemment ce sont deux filles. Ça apporterait un peu de féminité à cette coloc pour l'instant masculine.
En effet Phtolos, son coloc est un gars à preuve du contraire. Il est très discret et passe son plus claire temps dans sa chambre à faire je ne sais quoi, sûrement à se secouer la nouille comme beaucoup de mecs de son âge. Il ne sait vraiment pas grand-chose de lui comme il vient d'arriver dans ce nouveau logement il y a une semaine et qu'il est déjà pas mal sorti à droite à gauche.
Il n'est pas resté dans le même logement que l'année dernière, à son plus grand damn, car son père, qui paie le loyer, ne voulait plus. Soi-disant qu'il sortait trop en vivant dans le centre-ville et que ça a affecté sa réussite scolaire. Ce qui compte, c'est d'avoir eu son année, même si aux rattrapages. Et puis, de toute façon, le logement actuel est une petite maisonnette transformée en coloc avec même un jardin. Alors les soirées, ce n'est pas ce qui va manquer. Sur ce Cadkar s'endort comme un loir, fatigué d'avoir baisé.
De son côté Phtolos vérifie son prochain rendez-vous avec son infirmière habituelle. Puis il continue de dessiner tout en écoutant de la musique. Il dessine depuis l'enfance mais n'en fait rien de trop sérieux, pas vraiment confiant sur ses capacités. Surtout que ses œuvres sont assez sombres, comme sa tête l'est depuis qu'il est né. C'est pourtant de mieux en mieux depuis qu'il prend son traitement, deux ans auparavant déjà. Deux ans que sa vie a changé pour le mieux et il ne s'en réjouit que trop.
Il y a une vingtaine de minutes, il a entendu son, pour l'instant, seul coloc rentrer. Il ne sait pas grand-chose de lui, mais ce qui est certain c'est que c'est un fêtard. En une semaine, il a probablement découché deux fois et est rentré deux-trois fois tard d'après ses calculs. Il ne le flique pas, c'est juste que l'autre est pas trop discret lorsqu'il rentre, sûrement sous l'emprise de substances ou alors c'est juste un connard. Qui sait car ils ne font que se croiser, c'est tout. C'est pas vraiment ce qu'avait en tête Phtolos quand il a choisi de se mettre en coloc pour la première fois. Il voulait au contraire sortir de son isolement et challenger le fait qu'il soit plutôt introverti. Peut-être que les deux filles qui arriveront demain pourront changer ça...
*
Le lendemain Aphté arrive dans les environs de quatorze heures, accompagnée de sa mère pour l'aider à emménager. En une heure intense, c'est réglé du fait de la petite chambre et après avoir fait l'entrée des lieux. Elle a également mis quelques décorations dans l'espace plutôt grand de la pièce de vie. Sa mère, fatiguée, fait une pause puis repart, travaillant le lendemain.
— Bonne soirée, ma puce et on se dit aux vacances de la Toussaint.
— Merci beaucoup Maman, à bientôt oui.
Une longue accolade plus tard, les deux femmes se séparent pour presque deux mois.
— Tu m'appelles si tu as un problème, hein.
— Oui, Maman t'inquiète pas, je suis en troisième année maintenant !
— Je sais, je sais, sourit affectueusement la mère.
La jeune femme sourit également une dernière fois à sa mère puis les deux de séparent.
Aphté s'apprête à retourner à sa chambre quand elle croise quelqu'un. Un gars. Un sacré beau mec d'ailleurs. Brun, yeux profonds, grand, visiblement musclé en vue de ses bras visibles dans son débardeur légèrement oversize. Pas mal, vraiment pas mal, pense instinctivement Aphté.
— Hey, je suis Aphté.
— Aphté, enchanté, moi c'est Cadkar.
— Bise ? Serrage de main ? Signe de main ?
— On peut se faire la bise, si tu veux, s'amuse automatiquement le jeune homme.
Alors c'est ce qu'ils font.
— T'habites dans la maison depuis longtemps ?
— Une semaine.
— Ok, d'accord, ça fait longtemps que t'es dans la ville ?
— Trois ans, oui, mais j'ai fait une année à l'étranger.
— Oki, cool, ou ça ?
— Espagne, Madrid.
— Dans le cadre de tes études du coup ?
— Ouais, c'est ça dans mon école on est obligé de faire une année en mobilité en deuxième année.
— Sérieux ? ! Moi aussi, t'es à Sciences Po aussi ?
— Euh ouais, toi aussi ?
— Ouais, en 3A (*troisième année).
— Tu reviens de mobilité du coup, t'étais où ?
— En Allemagne, à Berlin.
— Ça devait être sympa la fête là-bas ! sourit le jeune homme, maintenant accosté contre un mur.
— Ouais, carrément, j'ai bien profité. Mais j'imagine que ça devait être la même chose à Madrid. Vous avez une sacrée réputation les Sciencepistes (*nom donné aux étudiants de Sciences Po) qui font leur mobilité là-bas.
— Ah ouais, à ce point ?
— À ce point oui, sourit la jeune fille aux cheveux roses. Comme on sera tous là ce soir, ça te dit qu'on fasse petite soirée pour se rencontrer ?
— Tu m'as l'air d'une vraie pro de la coloc, toi, tu perds pas ton temps.
— Deux ans de coloc, je commence à prendre le pieds et, effectivement, je suis pas du genre à perdre mon temps, sourit sournoisement Aphté.
— Ça me va, je parlais de la soirée évidemment.
— Y'a de quoi boire et manger ?
— Non, je pense pas, j'ai quelques trucs mais rien pour quatre.
— T'as le temps pour faire des courses ?
— Ouais bien sûr !
Alors les deux nouveaux colocataires partent ensemble, acheter de quoi faire leur première soirée de colocataires.
Quelques minutes plus tard, c'est la quatrième colocataire qui débarque, accompagnée d'une personne de l'agence. L'entrée des lieux dure, plus que Gullveig ne le pensais. Parfois, elle ne comprend pas tout ce que dit l'agent mais tente de faire bonne figure. Elle signe tous les papiers nécessaires puis se retrouve finalement chez elle.
Rapidement, elle pose ses affaires dans sa nouvelle chambre, munie d'une simple grosse valise et d'un sac de randonnée bien chargé. Fatiguée et surtout assoiffée de tout ce voyage plus de l'état des lieux, la jeune femme aux cheveux naturellement bouclés voire frisés se dirige dans la cuisine.
Une personne y est déjà présente, un casque aux oreilles en train de se préparer à manger. Gullveig a peur de lui faire peur alors elle tousse fort mais rien n'y fait la personne n'entend rien. Alors elle s'avance pour se servir un verre d'eau mais fait peur au garçon qui enlève automatiquement son casque.
— Sorry, je voulais pas te faire peur.
— Désolée, c'est moi qui étais parti dans un autre monde, sourit-il timidement.
— Gullveig, tente la jeune femme la main.
— Phtolos, enchanté.
— Enchantée aussi.
— Tu viens d'arriver ? demande-t-il tout en surveillant ses œufs sur le plat en train de cuire.
— Oui à l'instant.
— Pas trop fatiguant le voyage ?
— Si très, j'ai cru que je n'arriverai jamais à faire la changement de train à Paris.
— Tu viens de si loin ?
— D'une petite ville près d'Hambourg en Allemagne.
— C'est où ?
— Nord de l'Allemagne.
— Oki, c'est cool, je ne suis jamais allé.
— C'est très beau, tu devrais.
— Et toi, tu viens d'où ?
— De Normandie.
— Je connais pas.
— Il y a des endroits sympas aux alentours aussi, tu devrais y allée aussi, sourit le jeune homme, retirant ses œufs du feu.
— Tu manges ton repas du midi ? demande Gullveig étant donné l'heure tardive.
— Ouais, j'étais en train de dessiner donc j'ai pas vu le temps passer.
— Je comprends, c'est pareil quand je fais du crochet.
— Tu fais du crochet ? ! Trop cool, sourit sincèrement depuis le début Phtolos.
— Et sinon, tu fais quelles études ?
— Cette année, je suis en césure.
— C'est quoi une césure ? ne comprend pas Gullveig le terme français.
Son français a beau être très bon, il n'est pas parfait.
— C'est quand tu fais une pause dans tes études pour les reprendre ensuite.
— D'accord, je vois. Et tu fais quoi pendant cette césure ?
Gullveig comprend assez rapidement que cette question embarrasse Phtolos et se sent bête de l'avoir posée.
— Je cherche un taf pour l'instant.
— Oki, c'est cool. C'est pas contre toi, mais je vais aller me reposer un peu.
— T'inquiète, je comprends, repose-toi bien, sourit le garçon.
Sourire rendu, Gullveig fait son lit puis se pose dedans, s'endormant jusqu'au repas du soir.
Aphté et Cadkar, eux, sont aux courses tout en discutant.
— Et tu fais partie de quel master du coup ? s'intéresse Aphté.
— GEO.
— C'est quoi déjà ? Je me rappelle pas de tous les noms de master.
— T'inquiète, je comprends, j'étais pareil avant.
— Fais pas genre t'es tant que ça plus âgé, s'amuse Aphté.
— Je suis ton aîné d'un an, respecte-moi comme il le faut s'il-te-plaît, rentre dans le jeu Cadkar. GEO c'est Gestion des Entreprises et des Organisations.
— Ah oui, c'est vrai, le master des futurs riches, c'est ça ?
— C'est vrai que c'est la réputation qu'on a, sourit le brun.
— Et toi, tu veux faire quel master ?
— Je sais pas encore, j'hésite entre ceux des relations internationales ou européennes ou la représentation d'intérêt.
— T'as encore le temps, t'inquiète. Ça te stresse ?
— Un peu honnêtement, la sélection a l'air rude.
— Ça dépend des masters, mais c'est sûr que tu choisis pas les moins courtisés.
— Courtisés carrément, s'amuse encore une fois Aphté, et tu comptes faire partie de quelles associations cette année ?
— L'association de vin comme les années précédentes, celle d'éloquence et celle de photo je pense.
— Sympa.
C'est ce que dit Aphté mais elle pensa tout autrement. L'association de vin et celle d'éloquence avaient quelques casseroles et histoires à leurs actifs..
— Tu fais de la photo ?
— Oui, assez régulièrement.
— T'aimes prendre en quoi en photo ?
— Un peu de tout, mais surtout les gens, ce qui les rend particulier surtout, se confie étonnement Cadkar.
— Et tu me trouves quoi de particulier pour l'instant ? flirt légèrement Aphté par humour.
— Tes cheveux.
Ça suffit pour que les deux jeunes échangent un rire.
— T'aimes pas, c'est ça ?
— Pas mon délire.
— Au moins, t'es honnête. Je suis pareil alors je vais pas me vexer t'inquiète.
Pour lui-même, Cadkar pense qu'ils ne sont sûrement pas pareil. Il n'avait jamais trouvé quelqu'un de "pareil" que lui avant et ce n'est sûrement cette fille qui allait changer les choses.
Après avoir fait les courses, les deux nouveaux colocataires rentrent. Personne n'étant dans la pièce à vivre vers vingt heures alors Cadkar part chercher Phtolos tandis qu'Aphté s'occupe de Gullveig.
Aphté ne s'attend à rien en particulier lorsqu'elle toque à la porte de sa nouvelle colocataire à part à la déranger peut-être. Cependant, lorsqu'elle la voit pour la première fois, elle bloque. La jeune femme devant Aphté est magnifique, vraiment. Les cheveux bouclés noirs tombent jusqu'à ses seins, elle qui n'aime pourtant pas les cheveux longs de base. Mais chez elle, c'est magnifique, il n'y a pas d'autres mots. Ses yeux sont profonds, ses traits de visage fins, son corps habillé visiblement parfait.
Pourtant Aphté reprend conscience et parle le plus vite qu'elle puisse :
— On se disait que ça serait sympa de prendre un apéro tous ensemble pour apprendre à se connaître.
— Oui, très bon idée. J'arrive.
Aphté reconnaît tout de suite un accent qu'elle ne reconnaît que trop bien : celui allemand.
— Kommst du aus Deutschland? (Viens-tu d'Allemagne ?)
— Ja, mein Akzent ist so faul? (Mon accent est si pourri ?)
— Nein, nein, das war nicht was ich meinte. Ich war für ein Jahr in Berlin, deshalb kann ich klar deinen Akzent hören. Aber wir können später über es sprechen, see you. (Non, non, c'est pas ce que je voulais dire. J'étais juste une année à Berlin, c'est pourquoi je peux entendre clairement ton accent. Mais on peut en parler plus, à la revoyure).
Ok, Aphté craque un peu sur cette fille, en plus allemande.
Cadkar de son côté, la conversation fut plus courte. Juste il dit au garçon de venir et celui-ci le suit dans le salon. Les quatre assis dans le salon, une certaine petite gêne de début s'installe.
— Ça vous va si je mets de la musique ? propose Aphté.
Tout le monde acquiesce alors Aphté met une playlist de soirée détente.
— On peut peut-être faire un tour des prénoms, propose la jeune femme aux cheveux roses, Aphté, commence-t-elle.
— Cadkar.
— Phtolos.
— Gullveig, je suis Allemande au fait.
— On fera attention à ce qu'on ne parle pas trop vite, t'inquiète, sourit chaleureusement Aphté et Gullveig en est reconnaissante. Des bières, ça vous dit ?
Tout le monde acquiesce et va aider Aphté à amener de quoi boire et manger sauf Cadkar, trop concentré sur son tel. Il a peut-être un plan pour ce soir, pour baiser. Une personne qu'il a déjà vue en soirée l'année dernière. Il en profite pour aborder le sujet :
— Je me disais on pourrait peut-être des règles qu'on veut mettre en place tous ensemble.
— Oui c'est une bonne idée, encourage Aphté. Perso, j'aimerais bien qu'on fasse un plan de ménage pour que ce soit pas un mess à chaque fois.
— L'agence t'a pas dit ? On a une femme de ménage.
— Ah, non je savais pas, ça règle le problème alors, il fait pas les chambres quand même ?
— Non, faut pas abuser quand même, ricane Cadkar. Moi perso je trouverai ça cool si on se prévenait quand quelqu'un débarque à la coloc.
Phtolos s'étonne légèrement étant donné que quelqu'un a débarqué à deux heures du mat l'autre nuit mais que Cadkar ne lui avait rien dit. Cependant il s'abstient de tout commentaire.
— Oui, ça me va aussi, acquiesce Gullveig.
— Idem, hoche simplement de la tête Phtolos.
— Moi aussi, parc contre ça serait plus pratique qu'on fasse un groupe WhatsApp dans ce cas-là non ?
Alors, Aphté, initiatrice qu'elle est créé le groupe et ajoute les quatre colocataires.
Et c'est comme que la première soirée entre colocataires d'Aphté, Cadkar, Gullveig et Phtolos commence. Au début, timidement puis plus les verres s'enchaînent plus les langues se délient, littéralement.
Ayant chaud, Phtolos et Aphté en profitent pour aller fumer une clope, l'un des roulées, l'autre un paquet de clopes.
— Tu fumes depuis longtemps ?
— Le lycée et toi, inspire Aphté.
— L'année dernière.
— C'est récent alors, une raison en particulier ?
— Parce qu'il en faut une ?
— Nan, t'as raison.
Pendant ce temps, dans la maison, Cadkar réfléchit à voix haute :
— Gang des cancéreux hein, tu fumes pas toi ?
— Non.
— T'as déjà fumé ?
— Je garde cette réponse pour un futur jeu, s'amuse la brune.
— Bonne réponse, sourit Cadkar.
Et, effectivement, il joue à un jeu d'action ou vérité un peu hardcore sous les idées peu illuminées par l'alcool d'Aphté, mais très vite suivi par Cadkar. Seuls Gullveig et Phtolos ne sont qu'à moitié emballés. La première parce qu'elle a un peu peur et le deuxième par ennui de ce jeu beaucoup trop sur côté.
Au début, c'est tranquille puis ça monte vite en température pour des gens qui ne se connaissent que depuis quelques heures.
— Aphté as-tu envie de baiser ce soir ? lit un peu gênée Gullveig ce qui sourit la concernée.
— Ouais carrément.
Et ça intéresse Cadkar, parce que peut-être Aphté est comme lui niveau sexe. Alors il se dit que la soirée allait être intéressante. Pour l'instant Gullveig lit parce qu'elle dit vouloir améliorer son français avec la lecture. Elle n'allait pas être déçue.
— Cadkar, lis-nous ton dernier message sur un réseau social.
— Ok, ok : « Oui je suis chaud pour ce soir ».
— Dans quel contexte ? demande Aphté.
— C'est pas demandé, lui lance Cadkar un clin d'œil.
Gullveig continue à lire les questions de l'application téléphone :
— Phtolos, qui est la personne la moins charismatique.
Le concerné semble sérieusement réfléchir puis désigne Cadkar, à son plus grand étonnement mais au plus grand soulagement de Gullveig.
Gullveig veut continuer mais Cadkar reprend son téléphone et lit :
— Les personnes qui ont des sous-vêtements blancs boivent et si, oui, doivent le prouver.
Gullveig se mouve, agitée et réalise qu'elle semble la seule à avoir des sous-vêtements de couleur blanche. Elle baisse alors doucement son pantalon pour laisser entrevoir sa culotte blanche puis boit son mélange douteux préparé par Cadkar.
— Gullveig échange ton tee-shirt avec Aphté.
Vu qu'elles font un peu près la même taille, ça devrait aller. Les deux se retournent, Gullveig par timidité, Aphté car elle ne porte pas de soutif et échangent leur haut. Aussitôt, Gullveig apprécie l'odeur d'Aphté, comme rassurante. Aucun commentaire de la part des gars, heureusement, pense Gullveig.
— Cadkar lèche le coude d'Aphté.
— Avec plaisir mon mignon, sourit un peu trop Aphté.
Vive l'alcool pense Gullveig. Alors, sournoisement Cadkar s'approche d'Aphté et lui lèche sensuellement le coude
— Ouh, crie un peu Aphté.
— Quand tu veux, lui lance un clin d'œil Cadkar.
Puis il reprend sa lecture :
— Gullveig, c'est quand la dernière fois que tu as eu un orgasme.
Et la réponse intéresse plus Aphté qu'elle ne le voudrait tandis que Gullveig est gênée. Alors Phtolos intervient :
— T'es pas obligée de répondre si tu veux pas.
Pourquoi il a dit ça, pense lamentablement Aphté qui aurait voulu savoir.
— Je sais pas il y a une semaine, répond du tac au tac Gullveig.
— Très bien, Phtolos imite la limace pendant 20s tout en étant filmé.
Alors Phtolos se fait filmer par Aphté à faire la limace, chose qu'il fait très bien. Ça fait rire tout le monde, sereinement.
— Allez je prends le tel, s'empare Aphté du tel de Cadkar, bruh, Aphté quelle est la partie de ton corps que tu aimes le moins.
Et la jeune femme réfléchit, sûrement trop longtemps vu l'ambiance, car elle aime tant peu de parties de son corps.
— Mes cuisses. Chacun dit en même temps sa position sexuelle préférée et les doublons boivent. Je compte jusqu'à dix : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix.
— Levrette.
— Levrette.
— Aucune.
— Missionnaire.
Aphté et Cadkar se tapent dans la main puis boivent.
— Qui a osé dire missionnaire ? s'étonne un peu dramatiquement Cadkar.
Tout le monde fixe Gullveig qui réplique :
— Simple mais efficace.
Aphté continue à lire :
— Gullveig fait un suçon à Aphté.
Toutes les deux sont étonnées mais Gullveig se prêtent étonnement au jeu. La brune s'approche de la jeune femme aux cheveux roses et pose un baiser dans sa nuque. Puis, elle suçote la peau délicate, quelques secondes, de longues secondes.
— Waouh, faut s'arrêter au bout d'un moment ! crie à moitié Cadkar.
Phtolos pense que sa réaction est débile mais n'en dit rien. Quel pauvre mec en rut. Gullveig, elle, a le rouge aux joues et Aphté profite, comme toujours.
— Une pause, ça vous dirait, propose Phtolos.
Comme "pause", les quatre jeune font une pyramide où ils boivent encore plus. Tous sont bourrés sauf Gullveig qui tient encore la route comparée aux autres.
Il est minuit passée lorsqu'Aphté lance :
— On va vraiment devenir la villa des embrouilles.
— Clairement, surenchérit Cadkar.
— Ça en serait à en devenir un compte Insta.
Alors Aphté et Cadkar se lancent dans un délire de faire un compte Instagram de leur bande et Phtolos, trop bourré, accepte tandis que Gullveig admet des réserves.
— Allez, s'teu plaît, je vous offre un portrait chacun, plaide Cadkar.
— Trop bien, parle trop fort Aphté.
Ainsi, le pacte du compte Instagram est scellé et créé.
Après cette pause alcool, le jeu reprend. C'est maintenant Phtolos qui lit :
— Aphté dis-nous ce qui t'excite le plus chez Cadkar.
Du tac au tac, la jeune femme répond, fixant le jeune homme concerné droit dans les yeux :
— Ses bras musclés.
— T'as vu, ils sont pas mal, se réjouit intérieurement le sportif.
— Tout le monde, léchez la joue de votre voisin de gauche.
Et c'est plus ou moins un raté : seulement Cadkar réussit à lécher la joue de Phtolos.
Gullveig ne réfléchit pas trop, portée par l'ambiance un peu hot et lance :
— Embrasse la personne que tu trouves la plus attirante dans la pièce.
Alors, tout naturellement, Aphté lui demande :
— Je peux ?
Gullveig, toute rouge hoche timidement la tête et Aphté pose un baiser bref mais ayant pour fait d'exister sur ses lèvres. Gullveig n'en dit rien pendant qu'Aphté sourit grandement.
— Gullveig, combien de partenaires as-tu eu ?
— Partenaire dans quel sens ? questionne Gullveig.
— Couple quoi, précise Aphté, curieuse de la réponse.
— Euh, bah, zéro alors.
Aphté s'étonne. Comment une si belle fille peut n'avoir déjà aucun partenaire ?
— Et sexuel ? pousse Cadkar.
— C'est pas la question, répond plutôt protecteur Phtolos.
— Ok, ok, se contente de boire celui un peu sermonné.
— Ceux qui sont sur une appli de rencontre boive.
Gêné Phtolos boit tandis que Cadkar s'y donne à cœur joie.
— Que des charo les mecs, s'amuse Aphté, allez je lis.
— Nan moi, s'interpose avec un sourire Gullveig et Aphté hoche la tête, Aphté lèche les dents de Gullveig. C'est un peu dégueulasse non ?
— Ouais, je peux lécher autre chose ?
Cadkar explose de rire tandis qu'Aphté s'empresse de préciser :
— Nan, mais je voulais dire pas les dents quoi, vous avez compris, espèce de pervers Cadkar.
— Charo, pervers, que de nom, sourit malicieusement le garçon concerné.
Aphté demande à Gullveig de fermer les yeux elle le fait, ayant un minimum confiance en la jeune fille. Elle sent celle-ci dégager ses cheveux de sa nuque et son souffle contre sa peau. Une langue humide vient y faire son chemin et caresse la peau de Gullveig qui en frissonne légèrement intérieurement.
— C'était pour le suçon, lance un clin d'œil Aphté à la brune.
— Putain c'est chaud, siffle Cadkar.
Gullveig est un peu gênée tandis qu'Aphté ne s'empêche pas de le rembarrer :
— Les fantasmes à deux balles des mecs, ça dégage.
La fille aux cheveux roses sourit à Gullveig, qui est reconnaissante du franc parler de sa colocataire.
— Cadkar, c'est quand la dernière fois que tu as pleuré ?
Et le concerné bloque complet. Il ne pleure que rarement à la fois parce qu'il n'a pas une vie si triste que ça et qu'il est pas si sensible que ça non plus. Alors il se contente de répondre :
— L'autre jour avec un coup d'un soir, j'ai eu tellement un fou rire que j'en ai pleuré.
— Aphté dis-nous qui est la plus belle/beau ce soir ?
La jeune femme fait mine de réfléchir puis lâche, avec décontraction :
— Gullveig.
— Je suis vexé, s'amuse Cadkar.
— Faut pas avec ta gueule, lui lance un clin la fille aux cheveux roses.
Gullveig lance un grand bâillement tout comme Phtolos. Ce dernier se lève alors et annonce :
— Dernière clope et je vais me coucher.
— Déjà ? Il est que deux heures du mat, semble bien encore excitée Aphté.
— C'est la vie.
— Mouais, allez je t'accompagne.
— Moi, j'y vais, merci pour la soirée, c'était cool. À demain.
— C'est quand ta rentrée ? s'intéresse Aphté.
— Jeudi et vous ?
— Après-demain.
— Demain, répond Aphté.
Et t'es encore levée, pensent Gullveig et Phtolos. Gullveig part se coucher, Cadkar finit tranquillement son verre tandis qu'Aphté et Phtolos vont dans le jardin fumer. Aphté s'étonne légèrement quand Phtolos sort de quoi rouler un joint.
— T'en as déjà pris ? demande Phtolos.
— Occasionnellement, en soirée, oui.
— Tu voudras ? Pour savoir comment je dose.
— Ouais, pourquoi pas.
Ainsi, les deux colocataires se partagent un joint avant d'aller se coucher, la soirée prenant fin.
Ainsi chacun part dans sa chambre faire ce qu'iel a à faire :
Aphté envoie un message à son petit copain.
Cadkar part baiser un autre de ses mecs d'un soir.
Gullveig boit un dernier verre.
Phtolos vérifie la date de ses prochains rendez-vous médicaux.
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