Bonus : Aphté & Gullveig (3/3)
Chapitre onze
À chaque fois qu'Aphté croise Gullveig, elle la fusille du regard puis l'ignore, toujours des écouteurs aux oreilles pour éviter tout dialogue. Ça blesse beaucoup Gullveig cette situation de non-dit, elle n'a même pas pu s'excuser depuis cette fameuse soirée il y a trois semaines.
Après le rendez-vous avec le psychiatre, Gullveig ne va pas très bien.
Lorsqu'elle rentre à la maison, Gullveig a la boule au ventre et sent les larmes couler le long de ses joues, ne voyant plus grand-chose. Elle galère à ouvrir la porte mais le verrou finit par s'ouvrir tout seul. Gullveig tombe alors sur Aphté qui s'apprêtait à partir mais qui s'étonne de tomber sur Gullveig en train de pleurer.
Aphté ne sait pas trop quoi faire alors elle reste plantée là tandis que Gullveig part dans sa chambre. Aphté commence à partir pour aller à son cours obligatoire puis renonce à son action lorsqu'elle ferme la porte. Fait chier, pense Aphté, affectée plus qu'elle ne le voudrait d'avoir vu Gullveig mal. Alors, elle toque à sa porte mais celle-ci ne répond pas.
— Gullveig, ouvre s'il-te-plaît.
Toujours pas de réponse et Aphté sent son cœur se serrer.
— Je partirai pas, comme la dernière fois, alors ouvre, histoire qu'on perde pas toutes les deux notre temps.
Et la brune finit par ouvrir à sa colocataire, pleurant à chaudes larmes. Aphté vient alors la prendre dans ses bras et ça lui fait du bien à elle aussi d'avoir ce contact malgré toute la rancune qu'elle ressent à son égard. Gullveig pleure un bon moment dans les bras d'Aphté puis cette dernière finit par coucher Gullveig, qui semble épuisée émotionnellement. Aphté observe alors la jeune fille s'endormir, jeune fille qui a sa main posée sur le bras d'Aphté.
Après quelques minutes, la jeune fille aux cheveux roses se lève mais Gullveig marmonne, à moitié endormie :
— Me laisse pas toute seule, s'il-te-plaît.
Putain, souffle Aphté, indécise quant à l'attitude à adopter. Allez, et si elle mettait sa rancune de côté, exceptionnellement ? Elle enlève donc ses chaussures et sa veste puis se glisse sous la couette avec Gullveig. Gullveig qui vient s'enrouler autour d'Aphté tel une sorte de koala et Aphté encercle le corps de la brune, caressant ses longs cheveux bouclés.
*
Pendant les vacances au ski.
Le lendemain, c'est Gullveig qui trouvent les deux garçons profondément endormis et, au fond, elle les envie un peu d'avoir ce qu'elle a à peine pu effleurer. Aphté descend au même moment et un silence gênant envahit la pièce alors Aphté se contente de préparer le petit-déjeuner pour la petite tribu et Gullveig l'aide, en silence. Forcément, ça réveille les deux garçons au bout d'un moment qui finissent par aider, la tête un peu dans le cul.
Aujourd'hui, c'est balade dans une ville pas loin et Cadkar en profite pour prendre quelques photos. Amanda et Phtolos s'amusent aussi, ce qui laisse beaucoup Gullveig et Aphté ensemble, en silence. C'est lourd, pour l'une comme pour l'autre, mais aucune ne brise ce silence un peu confortant au fond.
Mais Aphté finit par partir avec les gars et Gullveig fait de même avec Amanda et Phtolos.
Le lendemain, pendant la soirée film.
À un moment Aphté va faire du popcorn et Gullveig chercher de l'eau alors les deux jeunes femmes se croisent dans la cuisine, ni l'une ni l'autre à l'aise de la présence de l'autre.
Mais Gullveig en a trop marre. Ce soir, elle est fatiguée de cette comédie dans laquelle elle est bloquée.
— Hey, Aphté, je voulais te dire...
— Quoi ? ! crache méchamment la concernée.
— Désolée pour l'autre soir.
— Désolée de quoi ?
— D'avoir été dure envers toi.
— Le problème c'est que ça ne concernait pas que moi, il y a Titouan aussi dans l'histoire, mais visiblement t'en avais rien à faire de ses sentiments à lui aussi.
Et c'est vrai, Gullveig était tellement sous la colère et l'alcool ce soir-là qu'elle n'a pensé qu'à elle et à peine à Aphté et encore moins à Titouan. Alors Gullveig culpabilise d'autant plus et sent une boule se former dans sa gorge.
— Désolée.
— C'est trop tard pour être désolée, c'est passé maintenant.
— Hum hum, marmonne Gullveig qui n'a pas du tout envie de retourner avec les autres.
Alors lorsqu'Aphté part de la cuisine, Gullveig s'habille et sort, profitant de la compagnie d'Icare, le chien d'un voisin. Mais, Aphté, entendant le bruit de la porte, fait demi-tour, agacée et suit Gullveig. Lorsqu'Aphté trouve la jeune fille avec le chien, elle lui crache, ayant trop longtemps caché sa colère avant :
— Et voilà, tu fuis encore, comme toujours.
Gullveig ne s'attendait ni à avoir de la compagnie ni à être critiquée. Alors elle se lève pour faire face comme elle peut à l'impressionnante Aphté, visiblement en colère de par ses traits tirés.
— Tu comptes fuir toute ta vie ? ! Tu fuis quoi au fond ?
Gullveig ne comprend pas très bien où veut en venir Aphté et ce n'est pas par souci de langage mais juste d'esprit.
— Et voilà, tu réponds plus. T'es fatigante Gullveig, vraiment, tu me fatigues.
Les deux jeunes femmes se font face, l'une fatiguée, l'autre bouillonnante.
— Désolée.
— Arrête d'être tout le temps désolée, c'est trop facile et agis un peu.
— Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse au juste ?
Et Aphté n'a pas la réponse non plus alors les deux femmes continuent de se fixer. Et c'est intense, comme électrique.
— Hein ? ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse au juste maintenant ? Que je me mette à genoux pour te montrer à que point je suis désolée ?
Et Gullveig commence à faire ce qu'elle dit mais Aphté ne lui laisse pas le temps d'aboutir son geste. Au contraire, elle la relève par le poignet mais brisé l'équilibre des deux jeunes filles qui tombent dans la neige. Aphté protège immédiatement la tête de Gullveig ce qui étonne fortement les deux filles. Elles sont collées l'une à l'autre, ne sachant plus quoi dire face à ce moment étrange.
— Tu me fatigues, Gullveig, répète Aphté, un peu démunie.
— Moi aussi, je me fatigue, se contente de répondre Gullveig.
Aphté, ne pouvant s'en empêcher, passe une main dans les cheveux de Gullveig pour les remettre en place. Et Gullveig apprécie bien plus ce contact qu'elle ne le pensait alors elle pose sa joue contre la paume d'Aphté, fermant les yeux de confort, ce qui perturbe fortement la jeune fille aux cheveux roses.
— Qu'est-ce que tu fais ? souffle Aphté, ne comprenant plus trop ce qui se passe, elle qui était en colère initialement.
— Je sais pas, je profite j'imagine.
Et quand Gullveig ouvre à nouveau les yeux et les encre dans ceux d'Aphté, cette dernière est toute perturbée. D'autant plus lorsque Gullveig approche dangereusement ses lèvres de celles d'Aphté. Et Aphté n'a pas le temps de se poser plus de questions que son corps décide à sa place et répond à ce baiser pour le moins inattendu. Mais Aphté finit par y mettre du sien en enlaçant Gullveig qui encadre le visage d'Aphté. Alors les deux échangent de nombreux vifs baisers avant qu'Aphté souffle, bien qu'avec un petit sourire :
— Tu me fatigues encore plus Gullveig.
*
Le lendemain, c'est ski de fond pour tous. Au début, les six skient tous ensemble puis l'après-midi ils se séparent par groupe de niveau. Alors Aphté et Gullveig, peu à l'aise sur la neige, se retrouvent ensemble tandis que les quatre autres filent ensemble. Tout le monde a d'ailleurs été très surpris de l'apprentissage très rapide d'Issa, qui n'avait jamais pourtant skié.
Les deux filles sont joueuses, s'amusant clairement de leur piètre niveau en ski de fond. Pourtant, ce n'est pas si difficile mais ce n'est définitivement pas leur truc, c'est tout. Elles s'amusent jusqu'à qu'une légère bosse de neige se présente devant elles. Beaucoup moins marrant d'un coup mais les deux jeunes femmes trouvent une solution aussi bien innovante que ridicule : descendre sur leurs fesses, téléphone en main pour filmer ce non-exploit. Les deux sont mortes de rire et se tiennent le ventre, n'en pouvant plus de leur connerie. Elles finissent par faire une pause, dite "goûter" même s'il n'est que quinze heures, et mangent un peu pour retrouver de l'énergie, profitant aussi du calme régnant.
Au retour de la session ski :
Les six jeunes rentrent à la maison et Aphté et Gullveig sont crevées alors elles partent se poser dans la chambre commune, sous les rires des quatre autres.
— C'est ça, moquez-vous tant que vous le pouvez, maugrée avec ironie Aphté tout en montant.
Les deux filles, frigorifiées malgré une douche chaude rapide et bien méritée, se pose chacune dans leur lit et traîne sur leur téléphone. Mais elles sont plutôt loin l'une de l'autre, un lit deux places les séparant, alors elles finissent par se poser toutes les deux dans le lit de Gullveig, riant ensemble aux vidéos qu'elles trouvent sur les réseaux sociaux. Puis la fatigue les rattrape et les deux amies s'endorment comme deux amies proches le font et comme deux simples amies ne le feraient pas.
Chapitre douze
Au retour du ski, les filles sont crevées.
Du côté d'Aphté et Gullveig, l'ambiance est plus détente. Gullveig est allongée sur le ventre tandis qu'Aphté dessine des choses incompréhensibles sur le dos de son amie, par-dessus le sweat de Gullveig.
— Un vrai massage, ça te dit ?
— C'est-à-dire un vrai massage ? s'interroge la brune.
— Tu vas voir.
Quelques minutes plus tard, Aphté revient avec de l'huile de massage et une enceinte qui sort de la musique calme.
— Tu peux enlever ton sweat ? demande Aphté, un peu nerveuse.
Alors Gullveig s'exécute et enlève même son tee-shirt en dessous, simplement en soutien-gorge.
— Tu veux que je t'enlève ton soutif' ?
— Hum hum, répond distraitement Gullveig, les battements de son cœur s'accélérant.
Alors doucement bien que toujours nerveuse, Aphté enlève le sous-vêtement lilas de Gullveig. Puis elle applique de l'huile de massage et commence ce justement massage. Massage qui est loin d'être un simple massage du fait des battements de cœur irréguliers des deux personnes sur le lit de Gullveig. Aphté tente de s'appliquer et profite de ce moment fragile, ce moment en théorie interdit car elle est, en théorie, toujours avec Titouan. Pour une fois, elle culpabilise un peu, ne sachant plus où donner de la tête. Parce que pour l'instant, sa tête est au-dessus du corps bien trop attirant de Gullveig. Alors, elle met de côté son copain et se concentre sur le moment présent bien moins stressant et bien trop plaisant pour être ignoré.
Aphté, envieuse de goûter la peau de Gullveig approche ses lèvres de la nuque de cette dernière et y dépose de longs baisers. Aussitôt, des frissons apparaissent sur la peau de Gullveig, surprise, tandis qu'Aphté laisse échapper un sourire en coin. Et elle continue ses baisers sur les épaules musclées de la nageuse puis le long de ses bras puis de ses mains. Elles ne parlent pas mais leurs corps le font pour elle.
Timidement, Gullveig se retourne, à moitié à nu et Aphté n'a qu'une envie : toucher ces délicieux seins qui l'appellent. Mais Gullveig se saisit de la nuque de son amie et vient rapprocher leur visage pour l'embrasser. Alors elles échangent plusieurs baisers, toujours plus envieux et leurs bassins viennent se rencontrer, cherchant toujours plus de contact. Et les deux jeunes finissent par se retrouver en simples sous-vêtements, leurs corps chauds et envieux collés. Aphté vient même passer la barrière de la culotte de Gullveig, pour la deuxième fois de sa vie et ça la met dans tous ces états de la toucher, de toucher Gullveig. Visiblement, ce n'est pas la seule car Gullveig respire bien plus fort que d'habitude, ses mains caressant le dos de son amie.
Cependant, Gullveig est perturbé par la soudain absence de musique alors elle demande à Aphté d'en remettre. Aphté, n'ayant absolument pas remarqué, obéit et se saisit de son téléphone. Normal que la musique se soit coupée... quelqu'un l'appel et ça ne va sûrement pas plaire aux deux jeunes femmes. Aphté, se mord la lèvre pas sûre de ce qu'elle doit faire, surtout quand elle lit le message qu'elle vient de recevoir : « J'ai besoin qu'on parle, réponds stp. ». Et Aphté, aussi égoïste qu'elle peut l'être, sait que Titouan mérite cet appel alors elle souffle un bon coup puis relève son regard vers Gullveig. Gullveig et son regard aussi triste qu'en colère.
— J'ai compris, dégage.
— Gullveig... souffle péniblement Aphté, troublée.
— Dégage, j'ai dit. Va faire ce que t'as à faire puis t'as qu'à revenir quand t'auras à nouveau besoin de moi, je connais la chanson à force.
— C'est pas comme ça.
— Ça l'est.
Aphté se triture toujours la lèvre, mal à l'aise mais se rhabille tout de même.
— Gullveig, je..., peine à trouver les bons mots Aphté, je suis désolée.
— Comme tu l'as dit, les désolées, c'est bien, les actes, c'est mieux.
Aphté baisse la tête, embêtée par ses propres mots puis quitte la chambre pour téléphoner à son, théoriquement, copain. Et Gullveig comprit bien une chose : Aphté avait déjà quelqu'un dans son cœur et ce n'était pas elle.
Chapitre treize
Aphté n'est maintenant plus avec son copain et déprime les jours qui suivent cette rupture.
Ça fait quelques jours qu'Aphté est au plus bas. Elle ère tel un zombie : se lever, difficilement, aller en cours, rentrer des cours, déprimer dans son lit et, parfois, manger un bout. Elle savait que sa rupture avec Titouan allait être dure, mais elle n'avait pas réalisé la douleur que ça serait de perdre quelqu'un que l'on aime, surtout quand tout cela est juste à cause d'elle, elle et elle seulement. Elle se sent si seule, à présent, même si elle sait qu'au fond elle peut compter sur Cadkar, bien qu'il semble distrait ces derniers temps, mais Aphté est trop alpaguée dans son malheur pour s'en rendre vraiment compte.
N'ayant pas mangé de la journée, Aphté se rend pour une fois depuis quelques jours dans la cuisine. Mais lorsqu'elle ouvre son frigo, celui-ci est vide, peut-être aussi vide qu'elle actuellement, pense avec une certaine ironie Aphté. Toutefois, elle est prise d'un certain vertige, faute de manger correctement depuis quelques jours, et se tient fortement à la porte du frigo pour ne pas tomber, malgré les taches bleues apparues dans sa vision.
— Aphté, ça va ? s'inquiète immédiatement Gullveig en voyant sa colocataire bien plus blanche que d'habitude.
— Non, lâche faiblement Aphté avant de s'écrouler au sol.
Du moins, elle aurait dû, mais Gullveig vient l'attraper avant et l'assoit aussitôt, lui préparant un verre de jus de fruits bien sucré qu'elle force la mal au point à avaler. Aphté a l'air vraiment dans le mal, il n'y a qu'à la voir : au bord du malaise, en pyjama, livide, cheveux gras. Et même si Gullveig lui en vaut toujours de l'avoir lâchée comme une merde l'autre soir, elle reste humaine et s'inquiète forcément pour sa colocataire visiblement bien mal en point.
— C'est quand que t'as mangé un vrai repas pour la dernière fois ?
— Je sais pas.
— Tu veux que je te prépare quelque chose ?
— Non, c'est bon, je vais aller me reposer dans ma chambre.
Mais Gullveig ne la laisse pas faire toute seule et l'accompagne jusqu'à son lit, dans une chambre en désordre et assez puante il faut l'admettre. Et comme Gullveig n'écoute que très rarement Aphté, elle part lui préparer un plateau repas, tout en soupirant à de nombreuses reprises toutefois car au fond elle est agacée de devoir s'occuper d'une personne qui ne le mérite sûrement pas. Alors elle vient toquer chez Aphté qui lâche un petit « oui » et Gullveig rentre.
— Tiens, tend Gullveig le plateau.
— Fallait pas.
— Je sais, mais c'est fait maintenant, alors mange.
Aphté, n'en ayant pas la force, ne commente même pas avec humour l'autorité bancale de Gullveig, mais gobe un peu de soupe avec du pain beurre, salé évidemment, et Aphté est reconnaissante de cette attention.
Gullveig regarde quelques instants Aphté manger puis s'apprête à partir mais Aphté l'attrape par le bras, au début avec une certaine force puis juste comme une caresse.
— Écoute, Gullveig, je vais pas passez par quatre chemins : j'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi comme tu avais besoin de moi le jour où tu pleurais alors qu'on se faisait la gueule.
Et Gullveig comprend alors elle fait. Elle rejoint Aphté dans le lit, en silence, et la regarde manger, toujours en silence. Quand Aphté a fini de manger un peu près la moitié de ce qu'avais préparé Gullveig, Gullveig prend sur elle et vient prendre sa colocataire dans ses bras.
— Merci, souffle Aphté d'aise.
— Ça veut pas dire que je te pardonne.
— Je sais, mais merci quand même.
— Ouais.
— Je ne suis plus avec Titouan. Le soir où je t'ai lâchée, on s'est séparés.
Gullveig ne sait que dire, un peu confuse au fond mais aussi soulagée d'une autre part il faut bien l'avouer, égoïstement.
Et depuis ce soir-là, Aphté se sent affreusement seule. Elle sait qu'elle n'a plus personne à qui envoyer des SMS ou passer des appels, plus personne sur qui elle peut compter comme elle le faisait avec Titouan, plus personne qu'elle ne pourra embrasser comme ils le faisaient, et aussi plus personne à qui aimer comme ça, comme un amoureux. Alors, ouais elle se sent affreusement seule et, au fond, elle espère que Gullveig pourra effacer un peu de cette solitude ce soir. Alors elle profite fortement de l'étreinte de Gullveig, s'y accrochant comme une bouée.
— Tu dis rien, s'inquiète un peu Aphté de ce silence.
— Je ne sais pas quoi dire.
— Ok, je comprends.
Alors les deux jeunes femmes se taisent jusqu'à ce que Gullveig propose :
— Si tu te douches, je te masse si tu veux.
— Je pue tant que ça ?
— Un peu oui.
Et pendant qu'Aphté se douche, Gullveig aère la chambre, met le linge par terre tout à un même endroit, range le bureau et fait le lit d'Aphté.
— T'étais pas obligée tu sais, fait remarquer Aphté quand elle revient, un peu gênée pour une fois.
— Je sais.
— Toujours ok pour un massage ?
Gullveig hoche la tête et Aphté lui tend l'huile de massage. Alors doucement, Gullveig se met à cheval sur le dos de sa colocataire et s'occupe de la détendre, en ayant de toute évidence bien besoin après ces quelques jours peu réjouissants. Mais ça lui fait toujours un petit quelque chose de toucher sa colocataire, surtout si intiment, surtout sans le tee-shirt d'Aphté. Elle finit par lui masser le crâne aussi et Aphté s'en délecte.
Aphté finit par se retourner, doucement, et fait face à Gullveig, seins nus, seins que Gullveig s'empêche de regarder comme elle peut. Aphté touche le visage de Gullveig d'une main, l'autre sur la hanche de la brune.
— Regarde-moi, Gullveig, s'il-te-plaît.
— Je te regarde, Aphté.
Yeux dans les yeux, Aphté précise :
— Regarde-moi de partout.
Alors, Gullveig baisse son regard sur le cou d'Aphté puis sur ses seins, les embrassant des yeux, et elle sent cette même boule se former dans son ventre, cette boule de l'envie.
— Je te regarde.
— Continue alors.
Alors les deux jeunes femmes se rapprochent l'une de l'autre et viennent naturellement s'embrasser. C'est au tour du haut de Gullveig de sauter et les deux colocataires en profitent directement pour coller leurs torses, appréciant grandement le contact de leurs peaux nues. C'est doux, loin de leur fougue habituelle. Alors elles s'embrassent, se touchent, se caressent et se découvrent encore et encore, passant un très bon moment ensemble.
*
Quelques semaines après, à Hambourg, chez Gullveig.
Question que se pose aussi Gullveig lorsqu'elle partage son lit avec Aphté, toutes les deux silencieuses due à la fatigue. Et Gullveig aimerait que les choses soient claires entre elles d'eux pour une fois, maintenant qu'elles sont toutes les deux célibataires. Même le meilleur ami de Gullveig a posé la question à l'Allemande qui se réjouit d'ailleurs de rencontrer cette fameuse Aphté demain au Wasser ski qui est prévu. Mais Gullveig ne sait pas comment amener le sujet ni si elle doit alors ça tourne juste dans sa tête, cherchant une réponse qui lui fait peur au fond, un peu. Et si tout ça, c'était juste pour le fun pour Aphté alors que Gullveig sent ses sentiments se développer.
— Hé Aphté, tu dors ?
— Mmh, marmonne, presque endormie Aphté, qu'est-ce qu'il y a ?
Avec paresse, la jeune femme aux cheveux décolorés vient passer son bras autour du bassin de Gullveig et se colle à cette dernière. Ce qui fait sourire Gullveig qui se colle à son tour à son amie. Elle l'observe, se battre pour ne pas s'endormir et décide de la laisser tranquille, pour l'instant du moins.
— Rien, rien, dors bien.
— Merci, toi aussi, à demain.
Ainsi les deux filles s'endorment, bien plus proches que deux simples amies.
Le lendemain soir, en rentrant de soirée.
Gullveig est bien éméchée tandis qu'Aphté tient encore un minimum la route alors elle aide son amie à se mettre en pyjama.
— Tiens, bois un peu d'eau.
— Merci, Aphté, rigole Gullveig, encore dans son monde.
Ça fait sourire Aphté qui vient se déshabiller aussi pour se mettre en pyjama, mais Gullveig ne lui laisse pas aller jusqu'au bout. Elle vient plutôt l'embêter en l'embrassant et Aphté accueille ce contact avec plaisir et envie.
— Gullveig, soupire Aphté quand son amie vient la toucher.
Alors Gullveig vient s'occuper de procurer du bien à Aphté, jusqu'à l'orgasme, ce qui émeut toujours autant Gullveig, n'en revenant toujours pas de pouvoir procurer ce genre de choses à quelqu'un, et encore moins à Aphté. Et Aphté le lui rend bien, l'amenant dans une autre dimension. Et après être venue, Gullveig souffle :
— Putain, merci Aphté...
Et Aphté sourit avant de venir embrasser Gullveig.
Cette fois, les deux jeunes femmes viennent vraiment se mettre en pyjama et Gullveig se blottit immédiatement contre Aphté lorsque c'est fait.
— Putain, c'était bien, rajoute Gullveig.
— Pour deux filles pour qui c'est les premières fois, je crois qu'on se débrouille effectivement plutôt bien.
— C'est tant que ça différent qu'avec un mec ? s'intéresse la brune.
— Oui, quand même. C'est paradoxal avec une fille : c'est à la fois plus intuitif car on a la même anatomie mais en même temps je n'avais touché une fille comme je l'ai fait avec toi.
— Moi non plus.
— Alors, ouais, je crois qu'on s'en sort bien.
Les deux jeunes femmes lâchent un rire, d'aise, puis se serrent dans les bras l'une de l'autre.
— Au fait, Aphté...
Et Aphté sent la conversation qu'elle n'a pas envie arriver... En même temps, ça devait bien arriver. Elle lui doit bien ça à Gullveig après tout.
— Oui ?
— On est quoi toutes les deux ?
— Je savais que t'allais me demander ça...
— Ça te dérange ?
— Non, mais ça m'arrange pas non plus honnêtement.
— Je vois, se braque un peu Gullveig, mais je crois que ça serait bien qu'on en parle quand même.
— Je sais, je crois aussi.
— Alors, qu'est-ce que je suis pour toi ?
— Pourquoi c'est moi qui commence ?
— Roh, ça va, je peux le faire si tu veux, souffle avec un légèrement agacement Gullveig.
Bourrée, elle s'en fout un peu de ce qu'elle dit comparé à d'habitude alors Gullveig commence :
— Je t'aime bien, Aphté, vraiment bien.
— Moi aussi, je t'aime bien Gullveig. Je pense te l'avoir assez montré ce soir.
— Mais il y a un « mais », c'est ça ?
— Ça dépend, qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu proposes ?
— Je crois que j'ai envie qu'on soit ensemble, pour de vrai.
— Et ça changerait quoi à notre situation actuelle au final ?
— Pas grand-chose j'imagine, mais qu'au moins toutes les deux on le sache dans nos cœurs.
— T'es poète dis-moi.
— Et toi, qu'est-ce que tu veux ? ignore Gullveig l'ironie de la jeune femme dans ses bras.
— Je sais pas. Je t'avoue que ça me fait peur de me mettre en couple à nouveau après deux ans de relation. Et je ne suis pas sûre de vouloir d'une relation à distance.
C'est vrai qu'en septembre, Gullveig retourna vivre en Allemagne tandis qu'Aphté restera sur Bordeaux. Et c'est sûr que ça peut être un problème, pour n'importe qui ça le serait. Surtout pour Aphté vu comment ça ne l'a pas réussi avec Titouan...
— Alors qu'est-ce que tu proposes toi ?
— On peut être ensemble, j'imagine. Mais je ne te garantis rien et encore moins qu'on sera ensemble passé septembre, c'est même peu probable.
— Alors, on profite juste du temps qui nous est offert ?
— Ça me va, oui.
— Moi aussi.
Alors les deux jeunes femmes s'embrassent comme pour sceller cet accord non officiel, marquant une nouvelle étape dans leur relation : petite amie.
Chapitre quatorze
Après leur dernière soirée à la colocation, les deux jeunes femmes vont se coucher dans la chambre d'Aphté. Ces deux dernières, à peine, seules dans la chambre, s'embrassent à pleine bouche, complètement bourrée. Elles sourient dans leurs nombreux baisers échangés puis finissent rapidement en sous-vêtements puis complètement nues, à la merci l'une de l'autre. Alors elles passent un agréable moment malgré leur alcoolémie élevée. Si agréable qu'après avoir couché ensemble, Gullveig lâche spontanément, tout sourire :
— Je t'aime.
Et aussitôt Aphté se braque. Elle devrait être heureuse d'entendre ces mots, mais elle ne l'est pas et Gullveig le remarque bien, s'en voulant directement d'avoir prononcé ces mots. C'est comme si elle venait de décuver d'un coup tellement la réaction d'Aphté est violente. Aphté ne se sent pas prête à aimer, pas tout de suite alors que sa rupture avec Titouan est encore trop fraîche dans son cœur encore en morceaux.
— Moi aussi, je suis bien avec toi Gullveig.
— Mais tu m'aimes pas comme ça, c'est ça ?
— Je suis pas sûre que je sois prête à aimer à nouveau pour l'instant. Et sache que ça n'a rien avoir avec toi ou pas, c'est moi et juste moi, ok ?
— Ok, tente de comprendre Gullveig, bien qu'un peu blessée.
Les deux jeunes femmes ne parlent plus, Aphté sentant qu'elle a gâché l'ambiance alors elle fait ce qu'elle fait de mieux dans ce cas-là : elle fuit. Après un dernier baiser sur le front de Gullveig, elle sort fumer sur la terrasse et y trouve étonnement Cadkar.
De son côté, Gullveig veut parler avec Aphté, mais la seule chose qu'elle entend c'est que cette dernière aime toujours son ex et ça la brise, littéralement, d'entendre et de savoir ça, surtout qu'elle le dise à Cadkar et pas à elle, la principale concernée quand même. Elle se sent si conne au fond d'aimer une fille qui a toujours le cœur pris, malgré le fait qu'elles sortent bel et bien ensemble maintenant. Elle a beau avoir le statut de couple avec Aphté, elle ne réussit pas à avoir son cœur.
Chapitre quinze
Aphté attend depuis dix minutes sur le quai de la gare de sa ville, un peu impatiente il faut bien l'avouer. Elle ne fait que fixer l'heure de son téléphone, clairement excitée. Quand, ça y est, le TGV en provenance de Paris débarque et Aphté sourit automatiquement. Il est vrai qu'il se pourrait que Gullveig ait manqué à Aphté et ce malgré les échanges téléphoniques et de messages depuis avril. C'est long quatre mois sans se voir quand même... Aphté ne sait même pas comment elle a pu tenir, sexuellement parlant notamment. Ah, si, sa main... !
Gullveig est tout autant excitée et se jette, littéralement, dans les bras d'Aphté lorsqu'elle touche terre. Les deux jeunes filles s'échangent de longues embrassades puis un baiser timide, Gullveig n'étant pas très à l'aise en public. Aphté se charge de prendre la valise de sa petite amie puis lui demande :
— Alors, pas trop long ?
— Si, mais surtout stressant avec toutes les correspondances, surtout celle à Paris avec le changement de gare.
— Ah, ça, je te comprends !
Un bras autour des épaules de Gullveig, Aphté dirige les deux jeunes femmes vers la voiture. Aphté range la valise dans le coffre puis prend place côté conducteur tandis que l'Allemande s'assoit côté passager. Les voilà parties pour une vingtaine de minutes de route, où Gullveig tente de se réveiller afin de bonne impression devant les parents d'Aphté.
Lorsque les deux arrivent à la maison d'Aphté, Gullveig est heureuse de découvrir le lieu de vie d'Aphté bien qu'appréhendant un peu la rencontre avec les parents de sa petite amie. Alors les deux jeunes femmes rentrent dans la maison et aussitôt toute la famille d'Aphté débarque, à savoir ses parents, son petit-frère et même la chienne. Cette dernière paraît particulièrement enjouée et remue la queue dans tous les sens, faisait la fête à la nouvelle arrivante.
Présentations chaleureuses se font puis toute la famille ainsi que Gullveig se rendent à table. Gullveig en profite pour offrir ses cadeaux, surtout culinaires, afin de remercier la famille de Gullveig de l'accueillir pendant deux semaines.
— Aphté a insisté pour cuisiner, ce qui est plutôt rare avec elle, fait remarquer la mère en apportant le plat.
— On a compris, merci, râle Aphté ce qui fait sourire Gullveig.
Et le repas se passe dans la même bonne humeur. À la fin de celui-ci, Gullveig est épuisée et tout le monde le sent alors les deux jeunes femmes s'éclipsent dans la chambre d'Aphté. Aussitôt dans celle-ci, Gullveig s'affale sur le lit d'Aphté, se reposant déjà. Toutefois, Aphté a une idée toute autre en tête : embêter sa petite amie. Alors elle vient s'allonger, sans faire mal à Gullveig, sur cette dernière et l'embrasse sur chacune de ses joues, à plusieurs reprises.
— On dirait que j'ai manqué à quelqu'un, sourit Gullveig.
— Quatre mois en même temps, tu m'étonnes...
— T'as trouvé ça dure ?
— M'en parle pas...
— Qu'est-ce que t'as trouvé le plus dur ?
Clairement, le côté sexuel, puisqu'elles continuaient à se parler en soi donc pas de souci de ce côté-là, pense Aphté. Mais elle prend en considération les sentiments de sa petite amie et mâche ses mots :
— Ta présence forcément, ça ne s'ait pas à l'écran, et toi ?
— De dormir avec toi.
— C'est vrai que ça aussi, c'était chiant. Mais on va pouvoir profiter maintenant, s'enthousiasme Aphté.
Gullveig a envie de répondre à ce sourire, mais elle sait que leur temps est compté... Deux semaines et c'en ait fini de Gullveig et Aphté, ensemble, en couple. Et Gullveig a du mal à se le sortir de sa tête. Ça lui fait même peur, elle appréhende carrément. Elle est si fatiguée qu'elle ose l'avouer à Aphté :
— Maintenant, oui, dans deux semaines, c'est fini.
Et Aphté ne sait pas quoi y répondre alors elle répond ce qu'elle pense :
— Fini, c'est un bien grand mot. C'est pas comme si on allait couper les ponts définitivement. Perso', je compte bien t'emmerder même après août.
Et Aphté s'attend à ce que Gullveig sourisse mais ce n'est pas le cas et elle ne comprend pas pourquoi. En effet, Gullveig, de son côté, et à force d'en parler avec son meilleur ami pendant ces quatre mois, a tenté d'établir une stratégie de post-rupture programmée pour souffrir le moins possible, en théorie. Et la solution qu'elle a trouvée est la suivante :
— Je ne suis pas sûre que je veuille qu'on se parle toute de suite après... après tu sais.
— C'est-à-dire ? tente de comprendre Aphté.
— J'ai peur que si on se parle comme d'habitude, je n'arrive pas à passer à autre chose.
— Oh, ok, je vois. Donc tu préfères qu'on se parle plus du tout ?
Bien sûr que ça saoule autant que ça étonne Aphté. Elle, ne voyait aucun souci à continuer de communiquer avec Gullveig après août, même si elles ne se sortiront plus ensemble. Ça lui paraissait logique même. Après tout, avant d'être petites amies, elles sont aussi amies et les amies peuvent se parler entre elles.
— Peut-être ? tente, incertaine, l'Allemande.
— Ok, comme tu veux.
— Ça te gêne ?
— Ça me surprend surtout, j'avais pas vu les choses comme ça.
— En même temps, si on ne fait pas ça, ça reviendrait à continuer de sortir ensemble, non ?
— Peut-être, je sais pas, se braque un peu Aphté.
Elle a du mal à accepter que les choses n'aillent pas dans son sens et ne prennent pas la direction qu'elle a souhaitée alors cette sorte de décision ne l'enchante guère voire pas. Et Gullveig le sent bien et s'en veut d'avoir cassé l'ambiance dès leur première soirée toutes les deux réunies. Mais, en même temps, plus tôt les choses sont dites, mieux c'est pour tout le monde.
Laissant aux deux jeunes femmes le temps de digérer cette nouvelle, Gullveig va prendre une douche avant de venir se coucher. Aphté reste un peu sur son téléphone ce qui étonne et embête Gullveig. Aphté est-elle fâchée des mots prononcés plus tôt par l'Allemande ? Alors elle vient se glisser entre les bras de sa petite amie et pose sa tête sur l'abdomen d'Aphté, contente de retrouver ce genre de contact. Aphté, dérangée dans son activité, vient en faire une autre : des papouilles. Et les deux jeunes femmes se couchent ainsi pour leur première nuit depuis quatre mois.
Le reste de la semaine se passe extrêmement bien pour les amoureuses qui profitent très bien de la vie au bord de la mer, toutes les deux légèrement préoccupées tout de même. De son côté, Gullveig pense au fait qu'elle devra bientôt redescendre de son petit nuage notamment qu'elle partageait avec Aphté, sa petite amie. Souvent, elle en a même le cœur qui s'en serre rien que d'y penser. De l'autre, Aphté réalise qu'elle avait peut-être un petit peu sous-estimé ses sentiments envers Gullveig et que les aurevoirs vont se révéler plus durs que prévus. Parfois, même, Aphté a envie de dire ses sentiments réels à sa petite amie mais les mots restent coincés dans sa bouche.
Comme maintenant où elle observe avec plaisir sa petite amie redescendre de son orgasme qu'Aphté lui a procuré. Gullveig vient prendre Aphté dans ses bras, toute souriante. Et, là, tout de suite, Aphté veut lui dire les fameux trois mots, mais elle n'y arrive tout simplement pas, mais elle le ressent fortement.
La semaine suivante, lors d'une soirée.
Si Gullveig décuve lentement, tout aussi lentement que sa démarche, le reste du groupe – sauf Simon peut-être – est agacé de cette situation répétitive. Plusieurs fois, Gullveig manque de tomber mais à chaque fois Phtolos et Cadkar s'occupent de la relever, Gullveig refusant qu'Aphté ne la touche. Cette dernière en a d'ailleurs marre du comportement qu'elle ne comprend pas de sa petite amie et finit par craquer :
— Je peux savoir que ce que j'ai fait ou dit pour mériter ton comportement ? !
— Tu veux qu'on en parle ? se redresse Gullveig.
— Oui, j'aimerais bien savoir ce que tu me reproches oui.
Gullveig veut sortir une réplique qui claque mais tout ce qu'elle trouve à dire est :
— Et bien, je te dirais pas.
— On va avancer vite comme ça, souffle Cadkar pour lui-même mais Phtolos lui lance un regard sombre. Quoi, c'est juste la vérité.
— Et connaissant Aphté, ça va plus que l'agacer..., commente à son tour Simon.
— Je vous entends les gars, souffle à son tour Aphté. Bon, Gullveig, j'ai pas envie de me prendre la tête avec toi alors c'est simple : soit tu me dis le problème et on en parle soit tu fais ta gamine à bouder et on avance pas.
— Connasse, s'agace Gullveig d'avoir été traitée de « gamine », devant les autres en plus.
— Mais encore ? essaie Aphté.
— Tu penses qu'à toi Aphté ! qu'à toi ! répète l'Allemande, commençant à craquer. Mais est-ce que ça t'arrive de penser à moi parfois ? Notamment que ça me ferait bizarre d'être en soirée avec ton ex ? ! Et en plus t'as le culot de me dire qu'on doit pas agir comme un couple devant lui. Enfin, en plus, il y a pire : je te retrouve dans ses bras, littéralement. Mais qu'est-ce qui cloche chez toi à la fin !
Aphté, sur la défensive, fronce durement les sourcils, pas vraiment ravie des reproches qui lui sont faits.
— Et tu pouvais pas me le dire sur le moment au lieu de boire comme un trou et de faire chier tout le monde ? !
Aphté aussi a trop bu, bien que pas autant que sa petite copine alors ses nerfs lâchent aussi, prononçant des mots qu'elle regrettera probablement le lendemain.
— T'es vraiment une connasse, Aphté ! s'arrête de marcher Gullveig tandis qu'Aphté continue sa marche.
— Je sais tu l'as déjà dit.
Les autres ne savent pas trop quoi faire, hésitant entre continuer d'avancer avec Aphté ou attendre Gullveig. Alors, pour une fois, Cadkar intervient dans un drama et lance une idée à Aphté :
— Va lui parler, on continue de marcher.
Aphté, pas très contente de cette proposition, accepte tout de même et rejoint sa petite amie, assise sur un trottoir.
— Bon, Gullveig, je suis désolée pour ce soir, ok ?
— Ok.
— Fais un effort.
— J'en fais un : je te parle.
— Gullveig...
Après un silence, Aphté tente doucement, s'asseyant à côté de Gullveig :
— Et va vraiment falloir que tu ralentisses sur la boisson.
— Je sais, j'essaye, mais c'est pas facile...
— Comment ça ?
— Je vois un addictologue depuis quelques temps pour ce problème justement, se confie Gullveig, trop bourrée pour se soucier des conséquences.
— Un addictologue ? est déconcertée Aphté. Mais, mais, pourquoi tu me l'as pas dit ?
— Je sais pas, j'y arrivais pas et je pense que j'ai honte aussi.
— Oh Gullveig, prend Aphté sa petite amie dans les bras.
En retour, Gullveig la serre également dans ses bras tandis qu'Aphté révèle :
— Et pour le câlin avec Titouan, c'était notre au revoir, notre conclusion à notre relation qu'on avait pas eu l'occasion de faire.
— Ok, merci de me le dire.
Après un long câlin, voilà les deux jeunes femmes reparties main dans la main pour aller enfin dormir chez Aphté.
😈Hey,
C'était la dernière partie sur Aphté & Gullveig. J'espère que ces chapitres "bonus" sur ce couple vous ont plu.
Je vous dis à la semaine prochaine pour une autre série de "bonus".
D'ici-là, portez-vous bien,
L😈
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