Bonus : Aphté & Gullveig (2/3)

Chapitre six

Puis ils arrivent à la maison et Aphté n'a qu'une idée en tête. Alors lorsqu'elle constate que la lumière de Gullveig est allumée, elle saute sur l'occasion, ne réfléchissant pas plus, et toque à la porte de sa colocataire, sous le regard amusé de Cadkar qui rentre dans sa chambre.

Au bout de longs instants, Gullveig vient ouvrir, visiblement venant de se réveiller. Maladroitement, Aphté justifie sa présence, en chuchotant très fort :

— J'ai vu ta lumière alors je pensais que t'étais réveillée, désolée.

— Je somnolais, c'est pas grave.

— Je peux renter ?

Gullveig, baillant, hoche la tête et laisse son amie rentrer dans sa chambre. Les deux s'assoient alors sur le lit de la brune et se regardent un moment avant de se sourire, bêtement, toutes les deux alcoolisées.

— Je suis un peu désolée de pas avoir trop été présente ces derniers temps, avec toi, commence Aphté.

— Je t'avoue que j'ai pas compris. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

— Non, non, j'avais juste beaucoup de chose en tête.

— Et maintenant ?

— J'ai toujours beaucoup de taf, mais ça va.

— Hum hum. Pourquoi tu as toqué à ma porte ?

— Pour te voir.

— Pourquoi ? demande sincèrement et innocemment Gullveig.

Elle ne s'attend alors pas qu'Aphté vienne doucement poser ses lèvres sur celles de Gullveig. Et Aphté ne sait pas si c'est elle qui à l'haleine alcool, mais Gullveig a un goût aussi particulier mais elle décide de s'en foutre, appréciant trop le baiser. Au début, le baiser est timide et lent puis ça s'accélère progressivement, les deux jeunes femmes s'embrassant pendant de longues minutes, finissant allongées. Leurs corps se rapprochent tels des aimants et elles se serrent fort l'une contre l'autre. Gullveig sent con cœur tambouriner contre sa cage thoracique tant tout ça lui fait de l'effet, tout en la faisant rendre si vivante. C'est ce qu'elle aime chez Aphté : elle l'a fait sentir super vivante et c'est très agréable.

Après de longues minutes de baisers, les deux jeunes filles fatiguent et finissent par s'endormir, cette fois littéralement bras dessus, bras dessous.

Chapitre sept

Alors les jeunes commencent par une battle de karaoké en duo. Gullveig et Aphté finissent par tomber ensemble sur "I kissed a girl" de Katty Perry... Trop de coïncidence ce qui perturbe un peu Aphté quand même. Les deux jeunes femmes s'éclatent tout de même et elles n'ont plus qu'une idée : s'embrasser. Alors la première va aux toilettes et la seconde prétend aller chercher quelque chose dans sa chambre, mais rejoint en réalité l'autre dans la salle de bain des filles.

Quand elles se retrouvent toutes les deux dans le petit espace, Aphté vient bloquer Gullveig contre la porte, ce qui fait sourire Gullveig qui rapproche son visage de son amie.

— Tu veux goûter mon "cherry chapstick" ? demande Gullveig faisant référence à la chanson qu'elles viennent de chanter.

— Volontiers, sourit tout autant Aphté, un peu alcoolisée.

Alors autant l'une que l'autre s'embrassent avec envie. Comme souvent, elles finissent complètement collées l'une à l'autre. Pris par le désir, Aphté vient passer ses mains dans le dos de Gullveig, toujours plus bas mais sans toucher les fesses de la jeune femme. Ce qui frustre et rassure Gullveig à la fois. Ambitieuse, cette dernière entreprend de venir déposer un baiser tout de même timide dans le cou d'Aphté. La brune en dépose plusieurs, pas habituée à faire ce genre de choses, mais elle aime entendre les petits soupires de son amie alors elle continue, faisant monter la température encore d'un cran. Aphté vient encercler le visage de Gullveig et l'embrasse avec toujours plus d'envie, prenant un peu au dépourvu Gullveig, mais qui est loin d'être contre. Aphté, curieuse, veut toucher la peau de la brune. Alors elle caresse les bras de Gullveig tout en, à son tour, venant embrasser son cou. Et ça continue ainsi et ainsi pendant plusieurs longues minutes, Aphté oubliant son anniversaire.

Puis, les deux jeunes femmes, essoufflées se séparent et retournent au salon, à quelques instants d'intervalle pour cacher leurs affaires.

Gullveig apprend la relation de deux ans d'Aphté et cette dernière veut s'excuser.

La jeune femme aux cheveux roses prend son courage à demain et toque à la porte de Gullveig qui ne répond pas dans un premier temps mais Aphté, têtue, insiste.

— Dégage Aphté, dit Gullveig à travers la porte.

— Laisse-moi m'expliquer au moins.

— J'ai dit : dégage.

— Je vais rester toute la nuit devant ta porte.

— Bien pour toi, je m'en fiche.

Alors Aphté met en application ses paroles et s'adosse contre la porte de Gullveig. Au début, c'est long, puis Aphté s'endort comme ça, trop bourrée pour sentir l'inconfort de sa position.

Chapitre huit

Lendemain de la soirée.

Quand Gullveig se réveille le lendemain de l'anniversaire d'Aphté, elle a franchement la tête dans le coaltar, ayant encore une fois trop bu. Lorsqu'elle sort, matinale, de sa chambre, quelqu'un lui tombe dessus et ce n'est autre qu'Aphté qui a l'air de se réveiller, toujours dans sa tenue d'anniversaire.

— Hey, sourit à moitié, en baillant, Aphté.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je t'avais dit que je resterai ici toute la nuit.

Et Gullveig ne sait pas quoi penser de l'action de la jeune femme à son égard : agacement, c'est sûr mais il y aussi de l'attendrissement tout au fond. Aphté se lève et demande :

— Je peux rentrer dans ta chambre cette fois ?

— Laves-toi d'abord et après on en rediscute.

Une douche plus tard et voilà les deux jeunes femmes parties se balader dans un parc à côté de la maison. Au début, il y a un petit silence, les deux se remettant petit à petit de la soirée de la veille. Puis Gullveig, tente de paraître dur malgré sa nature contraire :

— Pourquoi tu m'as pas dit que t'étais en couple ?

— Ça aurait changé tant que ça de choses ? demande simplement Aphté et ça met en rogne Gullveig que la jeune femme aux cheveux roses ne voit pas le problème de l'affaire.

— Oui, ça aurait carrément changé quelque chose : je ne t'aurais jamais embrassé si ça avait été le cas.

— Pourquoi ? Tu avais l'air d'en avoir envie.

— Je ne suis la maîtresse de personne.

— T'es pas ma maîtresse, s'amuse Aphté, à la rigueur ma professeure de langues.

— Nicht lustig. (Pas drôle.)

Et Aphté le sait, quand Gullveig se met à parler Allemand, ce n'est pas bon signe alors elle juge qu'elle ferait mieux de la fermer un peu pour une fois.

— On fait quoi alors ?

— Je ne sais pas, souffle douloureusement Gullveig, mais ce qui est sûr, c'est que plus de baisers.

— Dommage.

— Mais t'as vraiment aucune conscience, ma parole. Il sait ton copain que t'embrasses des filles en soirée ? !

— J'embrasse pas des filles, je t'embrasse que toi.

— Ne joue pas sur les mots, s'il-te-plaît, sermonne Gullveig, t'as très bien compris ce que je voulais dire.

— Ça va, c'est pas la fin du monde, c'est pas quelques embrassades entre amies qui vont tuer quelqu'un, tente Aphté de s'alléger sa conscience.

Gullveig est blessée des propos de sa colocataire, « quelques embrassades entre amies ». Alors c'est tout ce que ça représente leurs baisers aux yeux d'Aphté ?

— Je suis pas sûre que c'est ce que dirait ton copain.

— Tu le connais pas, se braque Aphté à la mention de Titouan.

— Bref, on tourne en rond.

— Effectivement.

Les deux jeunes femmes continuent de marcher, silencieuses, l'une réfléchissant plus que l'autre.

— On reste de simples colocataires alors ?

— Si c'est ce que tu veux, oui, soupire Aphté.

Ce n'est pas ce que veut Gullveig, mais c'est ce qu'il faut. Les larmes aux yeux et le cœur lourd, Gullveig rentre à la maison, sa colocataire à ses côtés.

Chapitre neuf

Aphté reste beaucoup avec ses amis, n'osant pas aller à la rencontre de Gullveig, même si elle en crève d'envie. Pourtant, elles se resserrent un verre en même temps.

— Tu passes une bonne soirée, demande Aphté.

— Oui et toi ?

— Ça va aussi.

— Ok.

Putain, c'est violent, pense Aphté. Cette conversation sans essence est plus violente que si les deux jeunes femmes ne se parlaient pas car ça montre à quel point elles se sont éloignées l'une de l'autre. Puis Gullveig part, laissant Aphté déçue.

Plus tard dans la soirée.

Aphté remarque l'absence de sa colocataire et se met à sa recherche. Inconsciemment, elle la cherche surtout dans les toilettes et finit par trouver la jeune fille en haut, dans un sale état. Alors elle part chercher de l'essuie-tout et de l'eau puis s'occupe de la malade, lui caressant gentiment le dos tandis que Gullveig ne semble plus s'arrêter de vomir. Au bout d'une dizaine de minutes, les vomis de la malade s'arrêtent enfin et celle-ci est livide alors Aphté lui tend de l'eau et du sucre.

— C'est l'alcool qui te met dans cet état ?

Gullveig, dans un autre monde, se contente de hocher la tête.

— Désolée, et tout ce qu'elle est capable de marmonner pour le moment.

— Ça arrive, t'inquiète pas, mais préviens la prochaine fois, je te l'ai déjà dit.

— Désolée, répète Gullveig commençant à pleurer et pas de douleur liée au vomi.

Aphté panique, s'en voulant de faire pleurer la jeune fille.

— Hey, pleure pas, c'est pas grave.

— Si c'est grave, je suis désolée, pleure définitivement Gullveig.

Alors Aphté s'accroupit aux côtés de Gullveig et la prend dans ses bras, ne pouvant pas faire grand-chose de plus au final. Et Gullveig se lâche et pleure fortement et longtemps, mettant vraiment du temps à se calmer.

— Je veux pas qu'on soit fâcher.

— Je suis pas fâchée contre toi, Gullveig.

— Moi non plus.

— Alors, tu vois, on est pas fâchées l'une contre l'autre.

— Mais on s'embrasse plus.

— C'est toi qui as dit que tu voulais plus qu'on s'embrasse.

— Et si j'avais encore envie ? soulève la tête Gullveig et se rapprochant d'Aphté mais celle-ci s'éloigne, un peu dégoutée. Tu vois, toi aussi, tu veux plus m'embrasser.

— Parce que tu viens de vomir aussi, s'amuse Aphté du comportement de Gullveig, mais je veux bien t'embrasser autre part.

Aphté vient déposer un baiser sur le front de Gullveig, puis sur ses paupières et enfin ses deux joues.

— Aphté, j'ai envie que tu m'embrasses de partout, souffle Gullveig, complètement bourrée.

— Seulement si tu te douches.

— Douche-toi avec moi alors.

Et Aphté accepte, se souciant peu des conséquences de ses actes sous l'emprise de l'alcool. Alors, les deux jeunes femmes se retrouvent nues dans la douche, d'abord un peu timides de cette tenue pas habituelle entre elles. Puis elles se rapprochent et s'embrassent, Gullveig maintenant propre de tout vomi. Et elle soupire rapidement, pris dans un tourbillon de sensations que lui procure sa colocataire. Les deux jeunes femmes collent leur corps l'une à l'autre, le découvrant par la même occasion. Aphté vient caresser le dos de Gullveig puis ses petites fesses qu'elle caresse elles-aussi avant de remonter tout du long jusqu'aux cheveux de la brune, ce qui lui provoque un frisson de plaisir.

Gullveig, curieuse et envieuse, caresse également le corps de sa colocataire. Elle a surtout envie de lui toucher sa poitrine alors, timidement, elle le fait et ça lui provoque carrément quelque chose en bas. Alors, elle continue sous les soupirs de plaisir d'Aphté. Elle finit même par venir les embrasser et, plus tard, les suçoter avec douceur. Les mains d'Aphté viennent alors caresser le sexe de Gullveig, impatiente de recevoir plus.

— Je veux que tu me caresses aussi.

Alors Gullveig s'exécute, bien que sans expérience, et vient toucher le sexe d'Aphté et chercher le clitoris de cette dernière. Alors les deux jeunes femmes viennent toucher le clitoris de l'autre et se provoquent du plaisir pendant de longues minutes. Même si elles ne sont pas venues jusqu'au bout, les deux sont crevées alors elles s'embrassent maintenant paresseusement sous la douche avant d'aller se coucher, enlacées pour la première fois.

Une semaine après, alors que le copain d'Aphté est à la colocation. Soirée colocation plus le copain d'Aphté et Issa.

Le lendemain, Gullveig est au plus mal que ce soit à cause de sa gueule de bois que de sa peine de cœur. C'en est insupportable pour elle de voir Aphté et son copain ensemble, dans sa colocation, dans son salon, dans sa cuisine. Peu importe où, c'est insupportable pour la jeune femme. Alors, gérant difficilement ses émotions, elle boit dans sa chambre en ce samedi soir. Et une idée lui vient du fait de ce doux poison qu'est l'alcool : celle d'exposer Aphté. Elle veut que cette dernière souffre autant qu'elle souffre au lieu de sa la couler douce avec son Roméo devant ses propres yeux. Bien décidée à foutre la merde, pourtant contraire à sa nature timide réservée et bienveillante, Gullveig se rend au salon. Elle y trouve alors tous ses colocataires, ainsi qu'Issa et le copain d'Aphté en train de jouer.

Et Gullveig commence son attaque lorsqu'elle va aux toilettes et lance à l'attention d'Aphté :

— Je vais aux toilettes, Aphté.

— Euh d'accord, pisse bien, sourit à moitié Aphté, ne sachant comment accueillir cette information.

— Je dis ça si jamais tu voudrais venir, finit Gullveig en disparaissant dans les toilettes.

Lorsqu'elle revient, Aphté lui lance un regard d'incompréhension tandis que Gullveig lui lance un clin d'œil.

— J'ai un jeu à proposer : que direz-vous qu'on fasse le jeu où je balance les vérités.

Un silence s'en suit, personne ne comprenant ce qui prend à Gullveig. Tous se disent qu'elle a l'air bourrée mais tous pensent que ce n'est pas possible vu qu'elle n'est pas sortie ce soir.

— Allez je commence. Alors Phtolos, mon cher Phtolos, tu fais bien l'innocent mais tu mens comme tu respires et tu passes ton temps à être jaloux des autres. Alors je suis peut-être pas parfaite, mais au moins je suis pas fausse et je peux me regarder dans la glace.

Tout le monde se tait, pas sûrs de comprendre ce qui se passe alors ils écoutent la suite du monologue étrange de Gullveig.

— Toi Cadkar, t'es un connard mais je pense que tu le sais déjà. J'ai jamais vu un mec sans cœur comme toi. Et tu te serres d'Issa pour boucher ton cœur en bouchant son cul. Alors, conseil Issa : barre-toi avant qu'il te détruise toi aussi.

Puis, Gullveig enchaîne, laissant à personne le temps de lui répondre :

— Puis, toi, Aphté, c'est le summum, vraiment. T'as le culot de ramener ton copain ici dans la même colocation où on s'est embrassées, dans le même lit où-

— Ta gueule, l'interrompt la concernée, se levant.

— Sinon quoi ? ricane Gullveig en se levant également et s'approchant méchamment d'Aphté, sinon quoi, hein ? Tu vas m'ignorer quelques jours puis revenir m'embrasser après ? Tu l'as déjà fait, chérie.

Franchement, Aphté a envie de lui foutre un point dans son visage mais elle tente de se contenir alors elle pousse faiblement Gullveig qui manque de tomber.

— Et tu te crois mieux que tout le monde ? À boire comme un trou du cul à chaque putain de soirée ? ! Hein, tu te crois mieux ? s'enrage Aphté.

Elle va tout perdre de toute façon alors autant aller jusqu'au bout. Alors elle pousse à nouveau Gullveig qui titube avant de tomber par terre cette fois. Phtolos intervient et éloigne Aphté qui crie :

— Quoi ? Toi aussi, t'en veux ? Tu crois que c'est parce que je suis une fille que je sais pas me battre, toi qui es qu'un demi homme en plus.

Le silence était déjà lourd, mais il l'est encore plus après ses paroles clairement transphobes d'Aphté. Alors Gullveig contrairement à sa nature, se rebelle et pousse Aphté à son tour. Cadkar sourit de ce spectacle, clairement pas vexé des petits propos de Gullveig qui n'avait rien d'innovant à son encontre.

— Ferme-la Aphté.

— Toi ferme-la, Gullveig.


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