Partie 8

Harry devait porter un bandeau pendant 6 semaines après l'opération. Il était autorisé à sortir au bout d'une semaine mais avait la stricte restriction de ne jamais retirer le bandeau.C'était un matin ensoleillé d'août quand c'était l'heure de vérité. Seulement lui, Dr Johnson et une infirmière pour les yeux étaient dans la pièce. Louis devait attendre à l'extérieur. Tous les stores de la pièce étaient tirés et les lumières éclairaient un minimum. L'infirmière défit le bandeau sous des lampes torches avant de le retirer délicatement. Les yeux de Harry étaient sales et recouverts de croûtes à cause des semaines à avoir été couverts. Il cligna dans l'obscurité mais trouva que ce n'était pas la même obscurité qu'avant. Son cœur bondit jusqu'à sa gorge. Très doucement, l'infirmière augmenta la luminosité et Harry commença à voir d'étranges lignes floues et des formes. Ses yeux lui faisaient mal et pleuraient mais il les tenait résolument ouverts, ne voulant pas cligner au cas où tout disparaîtrait. Finalement, Dr Johnson lui demanda de cligner et Harry sanglota quand il vit que les formes n'étaient pas parties. En l'espace d'une heure, ils ont doucement augmenté la lumière jusqu'à ce que Harry puisse voir parfaitement.


°°°


"Comment te sens-tu ?" Demanda gentiment Dr Johnson alors qu'il tendait à Harry un autre mouchoir. Les larmes étaient un mélange d'émotion et de douleur - ses yeux lui piquaient à la lumière. Il avait déjà mal à la tête mais Dr Johnson lui dit que c'était à prévoir. Ça prendrait quelques semaines aux yeux de Harry pour s'habituer et les maux de tête seraient probables.


Néanmoins, Harry ne pouvait pas s'empêcher de tout regarder autour de lui. La première chose qu'il demanda était quelle couleur dans la pièce était le bleu. Dr Johnson regarda autour de lui mais ne trouva rien de bleu. Il lui montra le sol noir, le téléphone blanc, le tshirt vert clair qu'il portait et l'uniforme rose de l'infirmière. Harry portait un tshirt à manches 3/4 blanc et un pantalon beige. Il le regarda avec crainte.


"Harry ?" Appela l'infirmière, "il y a quelqu'un ici qui voudrait te voir, ou plutôt, que tu le vois."


Et Harry savait, sans avoir à se tourner, qui c'était. Il pouvait toujours le sentir, sentir sa présence dans l'air - cette chaleur familière et énergie rayonnante. Sa vue n'était pas si nette qu'elle ne l'était ce matin mais elle était toujours là. Louis.


Très doucement il se leva et prit une profonde inspiration. Ça y est. Après 18 ans il allait enfin savoir à quoi ressemblait vraiment Louis - quelles étaient ses couleurs.


"Haz ?" Harry ferma ses yeux à la voix douce et timide et fit partir le flou - il voulait que rien ne gache sa première vue.


Regardant le sol, Harry pivota sur ses talons. Très doucement, il releva son regard jusqu'à une paire de chaussures - les Toms de Louis, comme il les appelait toujours - la vision rappela à Harry quand il devait les toucher. Pas de lacets, longues, confortables et grises - comme les cheveux de l'infirmière. Son regard remonta jusqu'à un pantalon - beige, comme le sien. Puis à un tshirt - aussi noir que le sol. Sans regarder plus haut, il considérait ce qu'il voyait jusqu'ici. Louis était mince mais avec des formes - ses biceps un peu gonflés autour de ses manches. Harry pouvait y relier parfaitement à ce que ses doigts avaient exploré pendant des années. La peau avait une magnifique couleur, plus foncée que la sienne, de ce qu'il pouvait voir. La mère de Louis avait toujours dit que Louis bronzait facilement - c'est ce à quoi devait ressembler un bronzage. Son regard redescendit jusqu'aux doigts qui avaient si souvent parcouru ses cheveux - ils étaient aussi longs, fins et agiles qu'il les sentait. Fermant ses yeux, il prit une profonde inspiration et regarda plus haut, plus haut, plus haut... jusqu'à... Son souffle se coupa, alors c'était à ça que le bleu ressemblait. Wow. Wow, wow, wow, wow. Les yeux de Louis étaient impressionnants, le genre qui vous en laisse le souffle coupé. Son visage était fin et délicat et Harry savait que ce n'était pas commun de ressembler à ça. Il avala difficilement. Bordel. Louis était... Louis était...


"Tu es magnifique..." Dit-il, impressionné, "absolument putain de magnifique."



Louis laissa sortir un petit rire ému à ça et entortilla timidement ses pieds, levant les yeux à travers ces longs cils. Le cœur de Harry se tordit, oh mon dieu. Comment allait-il survivre à ce genre d'image tous les jours. Il s'approcha tremblant et Louis s'avança. La joue de Louis était aussi douce qu'elle le paraissait. Mais il le savait de toute façon. Ses doigts l'ont parcouru pendant des années. Il s'engouffra dans l'espace de Louis, se plongeant dans la chaleur familière, l'atmosphère ensoleillée et se retrouva dans ses familiarités. Si près, Harry pouvait voir les minuscules taches de rousseur - ces petits points bruns étaient incroyablement précieux. Il prit le visage de Louis et regarda attentivement ces yeux bleus. Ils étaient complètement hypnotisant. "Salut",chuchota-t-il. Il regardait des flaques d'eau autour des contours bleu saphir et tout à coup mouillés de larmes sur les bords, glissant sur les belles joues de Louis.


"Salut," dit Louis la gorge serrée, un sourire apparaissant et disparaissant alors qu'il essayait de garder le contrôle de lui-même. "Oh mon dieu, tu me regardes. Tu me regardes."


Harry brossait la mâchoire de Louis avec son pouce. "Oui, je te regarde. Tu ressembles... Tu ressembles à toi. Si ça a du sens." Il fit une grimace.


Louis ricana et quelques larmes tombèrent encore. Harry les essuya amoureusement, "Je t'aime..." Dit-il d'une voix rauque.


Le beau visage de Louis s'effondra complètement, "Je t'aime aussi", sanglota-t-il en retour, et Harry l'entraîna dans un baiser plus que sincère. Il garda ses yeux ouverts cependant - il n'allait pas manquer une seconde de ça. Il avait beaucoup trop à rattraper.


° Fin °

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