Partie 2

  Harry est aveugle depuis la naissance. Il n'a aucun concept de ce qu'est la vue autre que c'est ce qui empêche les personnes de foncer dans quelque chose et de se blesser. Apparemment, tout a une couleur différente mais il ne pouvait même pas imaginer ce qu'était une couleur - pas dans son cerveau de petit garçon de 5 ans. Il savait que le ciel était censé être bleu et que l'herbe était censée être verte mais il ne pouvait pas se l'imaginer. Il a juste conservé ces informations à part, dans un espoir qu'en vain, un jour, cela représentera quelque chose pour lui.


Quelques fois, il était jaloux de sa sœur car elle ne s'ennuyait jamais comme il le faisait. Elle était bruyante, supportrice et pleine de questions et d'exclamations. Elle n'avait pas à trop réfléchir à tout ce qu'elle faisait, à éviter de blesser quelqu'un, et elle semblait toujours excitée par le monde en général. Les questions qu'elle posait, les choses pour lesquelles elle pleurait... ça lui donnait vraiment envie de voir et de vivre, ça aussi.

Quelques fois, Gemma était vraiment calme cependant, et Harry demandait pourquoi, sa mère lui répondait souvent qu'elle lisait. Lire est devenu la première chose qu'Harry voulait vraiment être capable de faire - il l'espérait tellement que parfois il en pleurait. Mais il n'avait que le choix de laisser sa mère lire à voix haute pour lui, allant plus lentement pour que Harry puisse suivre. Il avait un grand besoin de lire des livres lui-même - aller de l'avant et consumer les mots au rythme qu'il souhaitait.


Une autre chose pour laquelle Harry était jaloux de sa sœur était qu'elle n'avait jamais peur de lâcher la main de sa mère. La marche d'Harry était timide comme il ne pouvait pas voir s'il mettait un pied avant l'autre, et parfois, se faisait des croches-pieds avec ses propres chaussures, même en tenant la main de sa mère. Bien qu'il ne comprenait pas, le fait qu'il ne pouvait rien voir rendait les choses dures pour son équilibre, c'est pourquoi il était si instable sur ses pieds. Néanmoins, plus il grandissait, plus il avait de pratique, Harry grandissait en devenant lentement plus confiant. Il apprenait à ressentir les mouvements de son corps pour trouver son sens de gravité, mais parfois, c'était plus dur de se concentrer si il y avait des distractions autour. Son incertitude pour marcher et toucher les choses de sa propre volonté le rendait calme, lent et réticent - l'opposé complet du garçon bruyant dans la salle d'attente à qui on demandait sévèrement de descendre de la chaise.


Etre aveugle rendait Harry plus fixé sur ses autres sens, cependant. Il pouvait souvent sentir les choses avant tout le monde - comme la fois où sa mère était sur le point de casser un œuf dans la préparation du gâteau et ça a, sans le savoir, mal fini. Harry a froncé son nez à l'odeur et fait un commentaire, ce qui a fait que Anne se soit arrêtée pour casser l'œuf dans un bol. L'odeur rance les a tous les deux rendue contents qu'elle n'ait pas mit directement l'œuf dans la pâte.


Harry a également une ouïe pointue, il pourrait entendre les sons les plus infimes que les autres ne remarquent normalement pas. Chuchoter autour de lui était une mauvaise idée - comme sa mère l'a découvert à plusieurs occasions et, peu importe à quel point elle était discrète, Gemma ne pouvait pas lui échapper. Les sons étaient souvent plus forts pour ses oreilles que pour celles des autres personnes et les bruits pouvaient le désorienter à des moments, spécialement dans des endroits où il y a de la foule. Quand il y avait trop de bruit, il trouvait dur de faire la distinction entre les différents sons et cela le rendait confus et anxieux.


L'autre sens que Harry avait, et qui était meilleur que celui de toute la famille, était son sens des humeurs. Il pouvait dire juste par la présence d'une personne si elle était heureuse ou énervée. C'était comme si l'air s'épaississait ou devenait plus léger suivant les ondes qu'ils dégageaient. Il ne pouvait pas le décrire mieux que ça. Mais ça lui donnait une marge sur les gens et l'aidait à distinguer les mensonges.

Louis Tomlinson, le petit garçon qui ne pouvait pas rester assis ou écouter sa mère plus de 10 secondes, a pris d'assaut les 3 de ses sens au maximum. La seule chose était, et cela a surprit tout le monde, que Harry a en fait aimé ça.


Ce jour-là, il a senti l'approche rebondissante de Louis envers lui dans la salle d'attente, comme si l'air était soudainement instable et vertigineux, et il s'est automatiquement rapproché de sa mère... Nerveux de l'inconnu.


"Pourquoi tu regardes le mur ? Ce n'est pas ennuyeux ?" la voix grinçante de Louis gratta son oreille. Elle semblait pourtant désireuse et ne ressemblait en rien à ce que Harry avait pu entendre avant.


"Je ne regarde pas le mur." répondit-il brièvement, étant assez intelligent pour savoir que parfois les gens ne savait pas qu'il était aveugle et qu'il ne devait pas être énervé de suite.


"Louis !" Coupa rapidement la voix d'une femme, "Laisse le garçon tranquille et viens ici."


Louis l'ignora, "Mais tu le regardes !" Accusa-t-il.


"Peut-être mais je ne peux pas le voir." Dit Harry en haussant les épaules.


"Harry est aveugle, chéri," expliqua gentiment sa mère, "il ne peut rien voir."


Il y eût une longue pause, comme si Louis examinait attentivement l'information. "Tu ne peux même pas me voir ?" Demanda-t-il, sonnant étonné comme si c'était un concept inconnu. A en juger par comment bruyant et agité le garçon était, c'était probablement une nouveauté pour lui que quelqu'un ne le voit pas.


Harry hocha la tête et sentit l'air commencer à s'agiter et s'envelopper devant son visage. Il ricana en réalisant ce que cela voulait dire. "Est'ce que tu es en train de remuer ta main en face de mon visage ?"


"Comment tu sais ça si tu ne peux pas voir ?" Accusa Louis en retour.


Harry sourit, "Car je peux sentir le mouvement de l'air, idiot."


"Harry !" Réprimanda sa mère, tapant sur sa jambe. "Ce n'est pas gentil. Tu ne peux pas appeler les gens comme ça !"


"C'est bon," dit Louis en retour, ridiculement joyeux, "les gens m'appellent comme ça tout le temps. C'est parce que j'ai des problèmes ou quelque chose comme ça." Alors que Harry pensait que c'était une chose horrible pour un enfant de dire ça à propos de lui-même, il sentit Louis retourner son attention sur lui. "Tu as des cheveux bouclés ! C'est mignon, je peux les toucher ?"

Harry se glaça et prit du recul à cette étrange demande. "O... Ou... Ouais..." Bredouilla-t-il alors que quelque chose attrapa ses boucles. Louis le fit étonnement doucement avant de tapoter la tête de Harry. "Ils sont souples ! Je les aime bien," déclara Louis. Et pour certaines raisons, Harry était certain que le garçon souriait ridiculement. "Tu veux aller jouer avec les jouets, Harry ? Je t'aiderai à les trouver !" La voix de Louis était plus forte que voulu pour l'endroit et cela fit grimacer Harry mais, assez étrangement, une part de lui voulait vraiment aller jouer avec ce Louis. Louis était intéressant et différent, étrangement excité d'une innocente, dangereuse et naïve façon. Harry se sentit soudainement audacieux, il apprendra plus tard que la personnalité de Louis avait causé à plusieurs personnes le même ressenti. Louis donnait de la confiance aux gens car il semblait avoir parfois, lui-même, quelques peurs.


Harry se détacha de la manche de sa mère et se glissa prudemment hors de sa chaise avant qu'il ne se dégonfle pour le faire. La mère d'Harry ne dit rien, en fait, assez bizarrement, Harry ne pouvait pas sentir sa respiration familière, comme si elle la retenait. Une petite main moite, légèrement collante se glissa dans la sienne et Harry s'y agrippa fermement. Harry trouvait que Louis avait les mains douces, et elles étaient un peu plus grandes que les siennes, plus minces également. Cependant, c'était seulement une brève considération alors qu'il était soudainement tiré d'un coup sec, très rapidement, à travers la pièce. Mais, contrairement à d'habitude, Harry n'a pas pleuré de peur. Il trébucha et attendit bravement que cela cesse. Une fois fait, la pression appuyait sur ses épaules. "Assis-toi !" Lui dit Louis avec impatience, et Harry s'assit prudemment sur le tapis rêche. Ensuite, une chose dure était placée dans ses mains. "C'est un Bop It," annonça fièrement Louis, comme s'il présentait le père Noël. "C'est mon jouet préféré dans le monde entier ! Tu y as déjà joué ?"


Harry secoua sa tête et fit courir ses doigts autour de l'objet, essayant de le découvrir. C'était une sorte de chose circulaire mais avec des étranges boutons de chaque côté, comme un volant mais avec des ruptures en haut et en bas. Chaque bout avait une étrange forme dessus. La main froide de Louis reposait sur la main droite d'Harry, la pressant sur le bouton haut du côté droit. C'était assez long et rainuré pour accueillir deux de ses doigts. "Tu dois donner de légers coups ici," expliqua Louis, déplaçant la main de Harry pour lui pour que le bouton puisse bouger de haut en bas. Ensuite, Louis entraîna la main de Harry sur le bouton d'en bas. "Ici, tu dois le tourner." Les doigts d'Harry attrapèrent maladroitement l'objet et il fit pivoter le bouton. Louis prit sa main gauche cette fois-ci, "Celui-ci, tu dois le tourner et celui-ci le tirer, tu comprends ?"


Louis frappa ensuite le milieu du volant, faisant sursauter Harry qui fit presque tomber le jeu. Une voix enrouée et artificielle sortant de l'objet lança "Tourne-le !". Pendant un long moment, Harry était perdu dans ce qu'il fallait faire. Il finit ensuite par cliquer, une fois que son incertitude eut quitté son esprit. Il devait faire ce que la machine lui disait de faire. Mais... Lequel fallait-il tourner déjà ? Il tâtait pour chercher. Il n'était pas assez rapide cependant et la machine lui ordonna de donner un coup. Cette fois, Harry trouva la bonne barre à temps et Louis l'applaudit lorsqu'il gagna un point. Harry sourit, très fier de lui d'avoir fait ça. Louis l'a ensuite mit au challenge de voir qui ferait le score le plus haut. Bien que méfiant au début, ça n'a pas pris beaucoup de temps pour que Harry gagne puisque Louis traînait avec la machine lors de son tour et finissait par oublier de faire les demandes, préférant danser. Louis était bizarre comme ça, découvrit Harry. Mais il aimait. Il aimait vraiment Louis.

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