Disclaimers : pour les noms historiques seulement. Pour le reste, je suppose qu'on peut toujours apercevoir le socle initial, mais il y a un bout de temps que ça a divergé.

Notes de l'auteur : j'ai envie de perfectionner ma compétence « texte à la première personne / présent » et j'ai en sus des velléités d'ambiance western. Du coup je me lance dans une suite du truc avec l'arbre, parce que la thématique s'y prête bien. En revanche, ce genre de sujet n'est pas *du tout* ma tasse de thé, ce qui signifie donc que, tout comme le truc avec l'arbre, je viens de partir sur l'écriture d'une fic longue que je n'aime pas. Je vais en conséquence râler, mais ne vous inquiétez pas : ça fait partie du jeu.

Avertissements chronologiques : ce texte est une suite qui s'insère entre des histoires antérieures qui se passent après. À savoir, il se place après « Illusions » et avant « Illusions 2 » (et donc avant « Eternal Captain »). Toutefois, les impératifs de scénario et la nécessité de maintenir une bonne tension dramatique vont me conduire à générer des amnésies sélectives. Ou, pour être plus précise, je compte réutiliser des personnages qui ne se connaissent pas – et qui vont donc faire connaissance – alors que j'ai déjà écrit des textes dans lesquels ils faisaient connaissance qui se déroulent plus tard.
Si vous avez compris ce paragraphe, félicitations. Sinon, sachez que je suis très laxiste vis-à-vis de la logique temporelle de tout ce bordel.

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                                                  Prologue

Perdre. Ce n'était pas dans ses habitudes. Bien sûr il avait manœuvré avec brio, il avait louvoyé, feinté, riposté, il s'était obstiné et il avait fini par s'extirper de la nasse ennemie, mais les félicitations que lui avait adressées son équipage une fois qu'il eut rejoint leur base de soutien la plus proche étaient loin d'être méritées.
Ce n'était pas une victoire. Pas cette fois. La tactique d'encerclement de la flotte sylvidre l'avait surpris et il n'avait pu y déceler de faille facile à exploiter. Il s'était contenté de parer les coups au fur et à mesure qu'il les encaissait, de réagir plutôt que d'agir. Et de fuir, il s'était surtout contenté de fuir.
Pas de quoi en être fier.

D'autant que l'Arcadia ne s'en était pas sorti indemne. Les blessés étaient nombreux (pas de morts, heureusement) ; les dégâts matériels, significatifs, nécessitaient des interventions lourdes.

— Au moins quinze jours pour découper la coque et remplacer les plaques de blindage qui ont été vaporisées, captain. On a le stock qu'il faut.

Yattaran s'efforçait d'être rassurant. Le chef machine n'avait pas pris cette peine.

— Toute l'électronique de l'avant a grillé, sonar compris. Où est-ce que je vais trouver des transducteurs de cette taille, moi ?

Les techs lui avaient fourni une liste. Il l'avait écrêtée au maximum. Restait les pièces les plus complexes, celles qu'ils n'étaient pas en mesure de reconstruire eux-mêmes.

— Ça ne devrait pas être trop dur de s'approvisionner sur la Bordure Extérieure. Vous avez toujours des contacts fiables là-bas, captain ?

Oui.
Mais il ne pouvait pas se permettre d'envoyer une délégation trop conséquente. S'il voulait réparer dans des délais raisonnables, il devait conserver ses effectifs. Les techs pour l'électronique de précision, les mécanos pour le gros œuvre en machine, tous les bras disponibles pour la réfection de la coque... et une escouade de pilotes pour leur protection en cas d'attaque.
Il avait envisagé plusieurs options, puis Kei s'était proposée.

Il avait muselé son appréhension.
Il avait accepté. Elle possédait l'expérience et la discrétion nécessaires pour mener à bien ce genre de mission, s'était-il répété. Et lorsqu'elle atteindrait le Metal Bloody Saloon, elle y trouverait un allié de poids.

Il l'avait regardé décoller avec la boule au ventre.
Elle n'était pas revenue.