𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄

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Cette fois-ci je me réveille lorsque le soleil se lève. Aussi tôt que les rayons se posent sur mon visage, mes yeux s’ouvrent, me sortant d’un cauchemar. Je me relève difficilement et remarque des vêtements dans le coin de la pièce. Ils ont dû les déposer hier soir quand j'étais avec Tsu. Je remarque que l’on m’a détaché les mains durant la nuit, sûrement pour que je puisse m’habiller tout seul. Je me dirige lentement vers les vêtements et plonge mes mains dans un seau rempli d’eau de pluie posée juste à côté de ceux-ci. Je me lave le visage et passe une main dans mes cheveux pour les rafraîchir. J’enlève ensuite mes vêtements pour les changer avec ceux que l’on m’a donnés. Je finis donc habillé d’un t-shirt court aux larges bretelles et très moulant ainsi que d’un pantalon ample. Ma tenue est entièrement noire et seul mon torse est mis en valeur. De ce que j’ai compris de Holda, la virilité ici est représentée par le torse. Plus celui-ci est développé, plus l’on est considéré comme attrayant.

— Ils se baladent torse nu chez toi !? m’exclamais-je, surpris.

— Pas tous ! ria-t-elle. Certains ne sont pas à l’aise avec ça et d’autres sont frileux. Alors ils portent soit des t-shirts de compression soit des crop tops.

J’avais oublié ce détail. J'aurais préféré un t-shirt mais le rendu de ce haut sur moi ne me dérange pas tant que ça finalement. De toute façon, du moment que j'ai de quoi me couvrir, tout me va.

— Mais n’ont-ils pas l’air de sauvages dans ces tenues ? avais-je demandé innocemment.

— N'est-ce pas ce que nous sommes aux yeux de ton royaume ? On vit de la chasse et on mange souvent avec les doigts. On voyage, on boit des bières et on crie quand on rit. On n’aime pas les étrangers et on massacre sans pitié ceux qui osent pénétrer nos terres avec de viles intentions.

— C'est vrai que… lui avais-je concédé à voix basse.

— Nous ça ne nous dérange pas d'être vus comme ça de toute façon ! ajouta-t-elle, buvant sa liqueur.

— Pourquoi ?

— Parce que jouer les poupées à longueur de journée à lécher les bottes de notre chef c'est pas trop notre truc tu vois ? Alors oui, on le respecte, mais on ne l'adore pas. Pas comme vous le faites. On préfère être vu comme des sauvages comme tu dis, plutôt que comme des gens "distingués" mais sans une once d'indépendance ou d'intelligence. C’est bien plus amusant ! Crois-moi.

J’entends la porte être déverrouillée et je me relève vite pour ne pas me faire reprendre. L’homme blond d’hier, Katsuki, est celui qui entre en premier. Je le vois me fixer de la tête aux pieds sans un mot.

— Hum… Général ? demande l’une des gardes.

Il semble se reprendre puisque ses sourcils se froncent. Il me regarde de nouveau avec ses yeux durs.

— Bon, cette-fois je vois que tu es prêt. Viens.

Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il se retourne déjà pour partir. Je m’empresse de le suivre pour éviter une quelconque remarque de sa part. Je marche le plus rapidement possible derrière lui. Sa cape rouge flotte tandis qu’il avance, lui donnant un air royal. On marche un moment puis il finit par s’arrêter d’un seul coup devant une bâtisse. Je n'ai pas le temps de m’arrêter et je finis donc le nez collé contre son dos. Je recule vivement et me confonds en excuse immédiatement. Il regarde par-dessus son épaule, croisant mon regard pendant une fraction de seconde, puis tourne la tête pour regarder devant lui. Je baisse la tête pour cacher mes rougeurs, gêné de lui avoir foncé dedans.

— Momo ? sa voix grave retentit entre les murs en bois.

Une magnifique femme aux longs cheveux noirs et aux formes bien dessinées sort du bâtiment. Elle est très grande, je crois même qu’elle me dépasse. Elle porte de légers vêtements rouges qui mettent en valeur son teint pâle. À la vue de Katsuki ses joues rosissent, celle-ci étant visiblement attirée par le blond.

— G-général… begaie-t-elle, sa voix tout aussi charmante qu'elle.

— Les bottes que je t’ai commandées sont prêtes ? demande-t-il rhétoriquement en Banzō.

— Oui, elles le sont.

Elle retourne dans une pièce au fond de son magasin et en ressort avec une paire de bottes en cuir. Elle les tend à Katsuki qui les prend, désintéressé, et qui me les tend immédiatement.

— Prends-en soin. Ce sera le seul truc que je t’offrirai de ma poche.

Je les prends et le remercie.

— Merci pour votre gentillesse.

Il ne dit rien et repart tout de suite après me les avoir données. Ladite Momo lui souhaite une bonne journée mais il l'ignore royalement, partant à une allure pressée. Cette femme semble vivre un amour à sens unique. Je me sens désolé pour elle et me contente de la remercier d’un signe de tête et de suivre le général. On se dirige vers l’hôpital où il me laisse devant l’entrée.

— Cet aprem tu me rejoindras au lac. Je te donnerai des cours, m'informe le blond, toujours de dos à moi.

— Entendu.

Il se retourne pour me faire face. Ses yeux scrutent mon visage un moment mais il semble se reprendre, son expression devenant soudainement colérique.

— Si t’oses être en retard…

Il m'attrape le visage et me serre fort la mâchoire à l’aide de son index et de son pouce. J'étouffe de peu un couinement de douleur et de surprise, fixant ses yeux rouges les yeux plissés. Je ne m'attendais pas à ce qu'il change de comportement de cette manière. Un vrai lunatique.

— J’te défonce, il prononce à voix basse, ses yeux ne me quittant jamais.

Il me relâche, me poussant en arrière et repart sans se retourner. Je me rattrape au mur et pose une main sur ma mâchoire. Je peux encore sentir ses doigts s’enfoncer dans ma chair. Je frissonne à l'idée de me retrouver seul avec lui au milieu de nulle part. Je ne doute pas un seul instant qu'il risque de me passer à tabac si j’ai le malheur de venir après lui. Je prends un peu le temps de respirer puis entre dans l’hôpital. Je fais signe à Frida à l’accueil en passant, puis je pars ensuite vers le bureau de Chiyo.

— Izuku ! fait-elle joyeuse. Comment vas-tu ?

— Bien et toi ? Comment te portes-tu ?

— Comme une vieille peut se porter écoute ! ricane-t-elle.

Je m’assois sur un tabouret et enfile les bottes que Katsuki vient de m’offrir. Ça me fait bizarre d’avoir quelque chose aux pieds. J’ai toujours marché pieds nus.

— Quelles belles chaussures tu as. Elles viennent de chez Momo-chan ?

Je me relève puis essaye de marcher avec pour m’y habituer. Elles sont un peu grandes mais ça ne me dérange pas plus que ça. J'hoche la tête et complète.

— Monsieur Katsuki me les a offertes.

— Je vois… C'est vrai que se balader pieds nus, c’est pas top. Je suis même étonnée que tu n’aies pas encore de verrues aux pieds tiens.

Je souris à sa réflexion. C’est vrai que c’est étonnant que je n’ai pour l'instant jamais eu de quelconque infection.

— Enfin bref ! Commençons !

Elle m'apprend les différents types de médicaments, leur utilité et parfois même leur composition. Elle me fait des petits tests pour voir si j’ai une bonne mémoire et me demande quel type de médicament elle devrait utiliser pour tel ou tel patient. La matinée passe très vite à ses côtés et on finit par aller manger un morceau dans un petit restaurant calme et chaleureux. Étant donné qu’on arrive à la fin du printemps, beaucoup de personnes s’entassent sur les terrasses et les discussions fusent de toutes parts. Je me dépêche de manger mon plat, ne souhaitant pas m’attiser le courroux de l’autre grincheux.

— Tu manges vite quand-même là mon loulou…

— Monsieur Katsuki m’a… demandé de venir à l’heure. Je ne veux vraiment pas me faire remarquer.

— Oh, je vois oui, sourit-elle en m'observant manger avec bienveillance.

— Déjà qu'il ne m’apprécie pas beaucoup…

Je finis rapidement mon plat et me lève directement après. Je dis au revoir à Chiyo puis cours vers le lac. D'après les indications des passants, il est au nord, à côté de petites collines. La vue y serait superbe mais l’accès y est restreint. Le lac est très loin de la ville et trop d’animaux sauvages potentiellement dangereux s’y hydratent. J’arrive rapidement devant le point d’eau et remarque Katsuki au bord de celui-ci, mangeant du poisson grillé les pieds dans l’eau. Je me précipite vers lui et m’agenouille derrière lui.

— S-suis-je en retard ?

Il se tourne paresseusement vers moi, me dévisage avant de se remettre à manger son déjeuner.

— Je considère que l’après-midi débute à partir du moment où je finis mon repas.

Je soupire de soulagement, rassuré de savoir que je ne me ferai pas tabasser aujourd'hui. Il me pointe du doigt une pile de feuilles que je pars ramasser pour lui et que je lui ramène ensuite.

— Pour commencer à apprendre la langue, il faut que tu apprennes l’alphabet. Nos lettres sont de formes différentes et ont des sons qui diffèrent des vôtres.

Il me fait signe de me rapprocher, ce que je fais. Je me mets à genoux à côté de lui, puis je pose les feuilles sur mes jambes. Il lâche d’une main son poisson et pointe l’une des lettres présentes sur le papier. Il me montre comment la prononcer et comment l'écrire. Il répète patiemment l’opération pour chacune des lettres jusqu'à ce que je maîtrise bien les sons et les noms de chacune. Il me fait même répéter l’alphabet à l’endroit puis à l’envers.

— T’apprends vite. C’est bien, me complimente-t-il au bout d'un moment, lorsque je maîtrise presque parfaitement l'alphabet.

Il retire son pantalon et son sous-vêtement alors qu'il me félicite, sautant tout de suite après dans l’eau. Il m’éclabousse légèrement mais je n’ose pas m’en plaindre, conscient qu’il perdrait vite sa bonne humeur si je ne prononçais ne serait-ce qu'un seul mot.

— Je te conseille de rentrer dans l’eau aussi. Je viendrai pas t’emmener au lac pour te laver tous les jours.

Je m’empresse de me déshabiller, faisant bien attention à mettre mes vêtements et les feuilles loin du rebord pour éviter tout risque d’éclaboussure. Je plonge d’abord un pied dans l'eau puis entre mon autre pied après. Je mouille petit à petit mon corps dans le lac. L’eau est assez froide mais rien de trop grave pour un mois de mai. Katsuki a la tête appuyée contre une pierre et les bras posés le long du rebord. Il semble prendre un peu de temps pour lui et se reposer. Je suppose qu’agiter une épée dans tous les sens à longueur de journée est assez fatiguant. Je soupire et regarde les poissons dans l’eau. Je jette un coup d’œil au blond et vois qu'il ne s’intéresse pas le moins du monde à moi. Je me concentre alors sur les poissons.

Venez. Venez nager autour de moi.

À l’instant même où je pense ces mots, les poissons se mettent à tournoyer autour de mon corps. Je glousse en les voyant s’agiter et me frôler de leurs petites nageoires. Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas vu d'animaux marins vivants.

— C’est quoi ce bordel !?

Sa voix me fait sursauter et les poissons se dispersent. Je n’ai pas un grand contrôle sur eux dû au fait qu’ils soient marins, alors à la moindre distraction le lien que j’ai tissé avec eux se brise.

— T’es l’ami des animaux ou quoi ? Pourquoi y avait autant de poissons autour de toi ?

Je panique, ne sachant pas quoi inventer comme excuse pour me sortir de ce bourbier.

— J-je sais pas… J'étais en train de réfléchir quand un banc de poissons a commencé à me tourner autour…

Je tente misérablement, espérant simplement qu’il ne crame pas mon mensonge. Son regard scrute le mien. Il ne semble pas croire un seul mot de mon histoire. Il s’en contente pourtant puisqu'il ressort de l’eau. Il se tourne ensuite vers moi, me donnant une vue complète sur l’entièreté de son corps, me faisant rougir. Je ne sais pas où je devrais poser les yeux alors je le contente d'admirer ses yeux.

— Je vais me contenter de ça.

Il se rhabille puis me fait comprendre que c’est à mon tour de sortir. Je suis donc ce qu’il fait et sors de l’eau pour m’habiller. Il ne me lâche pas des yeux un seul instant, me faisant bien comprendre qu’il est impossible pour moi de le berner et de tenter de fuire — enfin, je crois que c'est pour ça qu’il me fixe. On se dirige par la suite vers le terrain d’entraînement dans le silence. Quand on arrive devant celui-ci, Katsuki me montre d'un mouvement de tête l’hôpital.

— On est dimanche, seuls l’hôpital et quelques commerces sont ouverts. Va aider Chiyo-san dans ses tâches.

J’hoche la tête puis m'incline devant lui en guise d’au revoir. Je pars ensuite vers l’hôpital pour aider Chiyo-san avec ses patients. Je passe la fin de mon après-midi à apprendre les différents noms des médicaments et à les classer par ordre alphabétique. Le soir se passe comme d’habitude. Tsuyu et moi nous asseyons face à face sur une petite table en fer pour manger, puis nous discutons de notre journée. Quand je termine mon plat, mes deux gardes m’attrapent et me conduisent jusqu'à la forge. Elles ferment la porte à clef derrière elles et s’en vont. Je m'allonge au sol, ma blessure au ventre me faisant atrocement mal. Je baisse la tête vers mon abdomen et me rends compte que la blessure commence à suinter. Du pue sort de celle-ci et la peau se décolle. Ma peau morte est devenue jaune tandis que la blessure dans son entièreté est rouge vive. Du sang coule un peu à certains endroits. Je me mets rapidement à paniquer, me rappelant que j’ai oublié de protéger ma blessure quand je suis allé dans le lac tant j'étais nerveux par la présence du général. Je me relève difficilement et frappe la porte de toutes mes forces, appelant mes gardes désespérément. Finalement, un habitant qui passait par-là se dévoue pour aller appeler les deux femmes sous ma demande. Elles arrivent très rapidement et m'ouvrent la porte, furieuses.

— Quoi !? fait la plus petite des deux.

Je lui montre ma blessure. Elle a un mouvement de recul qui attire l’attention de sa collègue qui fixe à son tour ma brûlure. Une grimace de dégoût se dessine alors sur son visage et elle me fait signe de me lever.

— On va t’emmener à Chiyo-san.

— Mais ! Ochaco ! Le général nous a dit de ne le laisser sortir sous aucun prétexte !

Ochaco se tourne vers sa camarade en me pointant du doigt.

— Ah parce que tu préfères le laisser crever ?

La jeune femme fait un peu la moue, en pleine réflexion. La remarque d’Ochaco semble avoir fait effet puisqu’elle ne dit plus rien, me fixant seulement de ses yeux bleus.

— Ne t’en fais pas Tōru, je vais en assumer toutes les responsabilités. Mais je refuse d’avoir la mort de quelqu'un qui n’a rien fait de mal sur la conscience.

Elle soupire finalement puis se résigne.

— Emmenons-le. Mais si Katsuki-san nous voit, mentons lui et disons qu’il nous a menacées.

— C'est pas crédible Tōru… Il est non seulement affaibli, mais il n'a en plus aucune connaissance en combat. Et puis on est deux…

Elle détourne ses beaux yeux bleus d’Ochaco pour les poser sur moi, soupirant pour la seconde fois.

— T’es emmerdant tu sais ?

Je baisse la tête, me sentant coupable de les mettre en mauvaise posture.

— Enfin bref. Hâtons-nous de l’emmener à grand-mère¹. Elle risque de me disputer si je lui amène un patient trop mal en point pour le soigner, finit par dire Ochaco en se rapprochant de moi.

Tōru hoche la tête et vient passer l’un de mes bras par-dessus ses épaules pour que je m'appuie sur elle. Ochaco l’imite et nous sortons de l’ancienne forge pour aller vers l’hôpital. Le trajet est long et compliqué malgré le fait que personne ne traîne dans les rues. En arrivant à l’hôpital, Frida se lève de sa chaise et court appeler Chiyo-san. Dû à l’effort physique, ma blessure s’est quelque peu aggravée. Du sang en coule de façon plus abondante et la rougeur s’est légèrement étalée sur mon abdomen, rendant la blessure bien plus voyante. Ochaco et Tōru m’amène à Chiyo qui prépare déjà tout le matériel nécessaire pour me soigner. À peine me posent-elles sur le lit que la médecin leur ordonne de sortir de la chambre. Frida l’assiste alors dans ses soins, lui facilitant la tâche. Elle termine par me poser une pommade anti-inflammatoires sur la plaie et l’enroule de bandages pour éviter qu’elle soit exposée à l'air libre.

— Ne t’avais-je pas dit de protéger la plaie si tu allais dans le lac ? me réprimande-t-elle, sa voix plus granuleuse qu'à l'accoutumée.

— Je suis désolé… J'ai oublié…

— J’ai bien vu ça oui !

Elle se recule enfin de mon abdomen pour me regarder droit dans les yeux et me donner de nouvelles instructions.

— Pas d’exposition au soleil tant que ça n’a pas cicatrisé au risque que ça suinte de nouveau. Pas d’exposition à de l’eau de pluie en trop grande quantité, sauf si elle a été réchauffée au préalable, et, donc, stérilisée. Application de crème solaire matin et midi à des heures régulières et des intervalles pas trop éloignés. Et pas d’efforts physique trop important pendant une semaine minimum.

— Je suppose que je n'ai pas le droit à une baignade dans le lac non plus ? je ne m’empêche de rajouter.

— Ça peut sembler excessif mais si tu m’avais écoutée, on en serait pas là.

Ma tête résonne et entendre sa voix me rouspéter n’arrange en rien à mon mal de tête. Je pousse un soupir et ferme les yeux dû à la lumière trop vive. Je sens Chiyo m’embrasser le front avant de me relever la couette jusqu'au cou et partir hors de la chambre. Je ne perds alors pas une seconde pour m’endormir, épuisé par tous les efforts physiques que j’ai dû fournir. Ce fut une très longue journée.

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¹: Au cours de cette histoire, les personnages surnommeront souvent Chiyo "grand-mère", ce qui est ici un terme affectueux, et qui n'a aucun rapport avec les liens familiaux.


Oups, déjà les problèmes ! Ah la la, il pouvait pas faire plus attention avant de plonger dans l'eau ? Je l'avais prévenu pourtant, mais voilà qu'il m'écoute pas. Bon bah plus qu'à espérer que ça s'arrange... Imaginez il meurt !? Non, je ferais pas ça quand-même...?

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𝐒𝐚𝐩𝐡𝐢𝐫 • 𝟑𝟏𝟓𝟎 𝐦𝐨𝐭𝐬 • 𝟏𝟕/𝟏𝟎/𝟐𝟎𝟐𝟒 • 𝟏𝟗:𝟎𝟎

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