Chapitre 7

J'applique mon trait d'eye-liner avec précaution – ça fait trois fois que je recommence – et enfin, la virgule de mon œil droit est symétrique à celle de mon œil gauche. J'allonge mes cils avec du mascara et je finis ma mise en beauté avec un peu de blush.

Je sors, ce soir.

Lacy et Max nous ont sorti le grand jeu hier midi. Un vrai sketch ponctué d'arguments solides et la promesse que nous passerions une soirée de folie.

Dans l'un des Dirigeables.

Ces larges aérostats surplombent la ville et sont des endroits très branchés. Les restaurants, bars et discothèques qui s'y trouvent sont généralement pris d'assaut.

J'avais lu dans un manuel de mon père que le terme « dirigeable » avait également été attribué à d'anciens engins datant du vingtième siècle. Ils n'ont pourtant rien à voir. Nos Dirigeables sont de majestueux dômes maintenus au-dessus de la ville grâce à un savant mélange d'énergies hybrides. Les bords en verre à cellules photovoltaïques assurent l'autonomie de l'édifice tout en protégeant de la chute.

Amanda s'est empressée d'approuver, elle ramènerait même une amie à elle. Syd a accepté bien que je sache qu'elle n'est pas forcément à l'aise dans ce genre de soirées, et moi, conformément à mes nouvelles résolutions, je ne me suis pas trouvé d'excuses pour rester un samedi soir chez moi.

Je retourne dans ma chambre chercher mon manteau, mon écharpe et mon bonnet avant de me diriger vers le salon, où se trouve papa.

— Je sors ce soir, l'avertis-je. Je vais rentrer tard.

— OK, répond-il sans détourner son regard de la télévision.

Je serre fortement ma mâchoire. Cette personne avachie sur le canapé n'est pas mon père. Mon père m'aurait dit de faire attention, de garder mon Numécran allumé et de donner des nouvelles même s'il est tard.

Je lui souhaite une bonne soirée malgré tout avant de refermer la porte de l'appartement derrière moi. Lacy m'attend à la station de tramway la plus proche, que j'atteins en cinq minutes. Lorsque je l'aperçois, elle se tortille sur place, emmitouflée sous trois couches de vêtements.

— J'aurais dû mettre deux collants supplémentaires, râle-t-elle lorsqu'elle me voit à son tour.

En effet, seul ses jambes ne sont pas protégées du froid polaire qui s'est abattu depuis hier soir. Lacy porte une robe en laine grise qui lui arrive au-dessus du genou avec des bottines à talons. Le collant noir qui complète sa tenue est un faible rempart contre le vent glacé.

Néanmoins, elle est sublime. Lacy va faire un malheur ce soir. Même si j'ai davantage forcé sur le maquillage par rapport à d'habitude, je suis restée sobre dans la tenue. Pull noir à col roulé, jean et bottes à talons plats. Je suis habillée simplement et c'est exactement le but recherché. Je ne cherche pas à me démarquer des autres filles qui seront sur leur trente-et-un. Tout ce que je veux ce soir, c'est m'amuser avec mes amis, je n'y vais pas pour trouver un mec. Chaque chose en son temps.

Le visage de Noam apparait dans un coin de mon esprit mais je le chasse avant de trop m'y attarder.

— Dans deux heures, tu te plaindras d'en avoir mis un car tu auras trop chaud, la taquiné-je.

Elle glousse.

— Pas faux.

Trente minutes plus tard, nous faisons la queue avec Syd et Max à un point d'entrée d'un Dirigeable prisé des jeunes. Ce soir, nous allons dans un bar qui fait également discothèque à l'étage. C'est un peu le lieu de prédilection des étudiants ingénieurs. Comme moi, Sydney est habillée sobrement, à son image, et Max a fait pété la chemise. Nous n'arrêtons pas de le chambrer mais rien ne semble entacher sa bonne humeur.

Amanda et son amie débarquent quelques minutes plus tard, mises en valeur par leurs robes élégantes et leurs maquillages raffinés. Amanda fait les présentations.

— Les gars, je vous présente Béa. Béa, voici Max, Sydney, Lacy et Leigh Flord, dit-elle nonchalamment, comme si je n'étais pas la seule qui avait été présentée par son patronyme au complet.

Je plisse les yeux tout en adressant un sourire crispé à Béa. Je ne comprends pas l'attitude d'Amanda. Béa devait déjà être au courant de toute façon, alors pourquoi me mettre dans l'embarras ?

Allez Leigh, oublie-la, détends-toi et profite de la soirée.

Nous attendons encore une quinzaine de minutes avant de pouvoir monter dans un des ascenseurs qui mènent au Dirigeable. La montée se fait rapidement et enfin, nous pénétrons sous le dôme en verre. Il fait tout aussi froid ici – quel impact pour la planète si tout le Dirigeable était chauffé ! – mais la paroi au-dessus de nos têtes nous protège au moins du vent.

Nous ne sommes pas les seuls à sortir ce soir. Un flot continu de personnes se déversent des ascenseurs et se dirigent vers les multiples bars de cette mini-ville. Nous contournons la fontaine centrale, située au milieu du dôme, pour nous enfoncer un peu plus loin dans ses entrailles.

Notre destination finale apparaît au détour d'une rue, reconnaissable par son mur végétal. Max s'étonne que nous n'ayons pas à faire la queue dehors pour une fois, et met ça sur le compte du temps, qui a dû en dissuader quelques-uns.

Nous soupirons tous d'aise lorsque la chaleur du bar nous enveloppe. Nous laissons manteaux, écharpes, bonnets et gants au vestiaire puis nous nous mettons en quête d'un coin où s'installer. Il y a du monde mais il reste encore de la place et nous optons pour une table ronde située non loin de la petite piste de danse. Généralement, elle sert à mettre dans l'ambiance avant que les fêtards ne montent à l'étage pour pouvoir danser jusqu'au lendemain.

Je n'étais pas revenue dans ce bar depuis un moment et je m'étonne encore une fois de son agencement. La pièce forme un cercle avec en son centre un comptoir circulaire où s'affairent plusieurs barmen. Et tout autour, de nombreux canapés, fauteuils et tables pour y accueillir les clients, sans oublier la piste de danse située au fond. Une porte près la scène donne lieu sur une autre pièce où plusieurs tables de billard sont à disposition. La musique est pour le moment suffisamment faible pour que nous puissions nous entendre.

Comme le plus gros de la foule n'est pas encore arrivé, un serveur vient prendre notre commande directement à notre table. J'ai toujours l'intention de me détendre ce soir alors j'opte pour une boisson alcoolisée.

— Je suis contente que tu sois là, me glisse Lacy à l'oreille avant de m'embrasser la joue.

Je lui offre un sourire sincère.

— Moi aussi.

— Parfait. J'en profite que tu ne puisses pas t'échapper pour te parler d'un sujet que tu ne cesses d'éviter. Le concours.

Lacy a bien essayé de m'en toucher deux mots depuis jeudi mais je n'arrête pas de changer de sujet. Je préfère ne pas y penser pour la simple et bonne raison que ça m'angoisse. J'ai envie que mon père retrouve sa créativité et la passion. Le concours pourrait être une main tendue comme une pomme empoisonnée. L'évènement est assez médiatisé et j'ai peur que son fondement – la recherche de nouveaux talents – ne passe à la trappe et qu'on ne se focalise que sur l'état de mon père.

— Je ne veux pas y participer Lacy.

— Pourquoi ? demande-t-elle sincèrement.

— Je ne suis qu'en deuxième année, je ne suis qu'au début de mon cursus. J'ai encore le temps de m'inscrire les années suivantes, mentis-je.

— Ne me la fais pas à moi, tu dévores des livres d'astrophysique au petit-déjeuner, tu pourras très bien t'en sortir. Dis-moi la vérité.

Le serveur revient à ce moment et dépose nos boissons sur la table. Je sais que Lacy ne m'a pas quittée des yeux. Elle est la seule à pouvoir me pousser dans mes retranchements.

— Très bien, capitulé-je en regardant droit dans ses yeux bleus. Mon père se fiche royalement de tout, à commencer par sa fille, alors ce concours ? Les médias sont toujours à la recherche de la moindre information et cet événement, c'est une fenêtre ouverte. Que mon père s'y intéresse ou non, les infos vont tourner en boucle là-dessus. Et ça, ça me fiche la trouille. Les projets restent dans l'anonymat jusqu'aux sélections en avril. Imagine un instant que je sois sélectionnée, que vont penser les gens ? Que je ne le suis que parce que mon père est Simon Flord. Participer à ce concours, ce serait ajouter de l'huile sur le feu. Or, je veux que mon père aille mieux, je n'ai pas envie de lui causer du tort.

J'attrape brusquement mon verre et je bois plusieurs gorgées pour me calmer. L'alcool me réchauffe instantanément. Lacy ne se désarçonne pas et me regarde calmement.

— Je comprends. Mais je ne suis pas d'accord. Tu rêves de participer au concours de tes parents depuis que nous sommes au lycée. Tu sais pertinemment que tu peux t'inscrire avec un autre nom, pour éviter les conflits d'intérêts, de toute façon ton père n'a pas son mot à dire sur les sélectionnés. Et je pense que c'est donner une véritable raison à Simon de s'y intéresser et d'y mettre tout son cœur. Que tu participes ou non, les médias seront sur son dos. Si tu t'impliques, tu ne penses pas que ça pourrait l'aider ?

— Sincèrement Lacy, je me dis parfois qu'il faudrait que je déménage pour qu'il aille mieux.

— Je n'y crois pas une seule seconde. Ce concours va te donner un but, vois-le comme une thérapie. Si ça peut booster ton père au passage, pourquoi pas ? Tu n'as rien à perdre. Réfléchis-y d'accord ? Ne laisse pas des connards te faire douter et étouffer ton génie.

— C'est toi qui me retournes le cerveau avec tes compliments, souris-je.

— Je les pense vraiment.

— D'accord, acquiescé-je au bout de quelques secondes. Je vais y réfléchir.

Quand on entend tout et n'importe quoi sur votre famille, on apprend à mettre de la distance et à ne pas tout prendre trop à cœur. Mais quand les inepties sont incessantes, on perd un peu de sa confiance et on prend peur. Sans parler de la colère qui s'ajoute dès qu'on souhaite rétablir la vérité, mais qu'on ne le peut pas.

C'est ce que je ressens depuis plusieurs mois.

Malgré l'envie de me cacher dans un trou, une part de moi a très envie de participer au concours. Et si je dois m'y inscrire, je devrai surmonter cette peur. Je prends une autre gorgée de ma boisson en me promettant d'y réfléchir sérieusement.

Deux heures plus tard, le bar est plein à craquer. Les verres se sont multipliés à notre table et grâce à la bonne humeur de mes amis – et à l'alcool – je passe une bonne soirée. Amanda, Béa et Max sont bourrés, Lacy n'en est pas loin, Syd et moi sommes bien pompettes mais nous sommes les deux seules à avoir conservé un peu de lucidité. Un tout petit peu.

— Tu veux un autre verre ? crié-je à Sydney par-dessus la musique. Je te l'offre.

— Non, c'est gentil merci ! Je vais aller les rejoindre, répond-elle en désignant nos amis qui se trémoussent sur la piste de danse.

J'acquiesce avant de me faufiler entre les étudiants – il n'y a que ça – jusqu'au bar. J'attends plusieurs longues minutes avant de pouvoir en voir la couleur. Le barman finit par prendre ma commande et pendant qu'il prépare ma boisson, j'observe les gens autour de moi.

Un groupe de garçons ont les yeux rivés sur trois jolies filles, qui leur lancent elles aussi des coups d'œil intéressés. Un couple règle ses comptes sans se soucier de partager leur vie privée. Et un type essaye de vomir discrètement dans un seau à glaçons. Magistral.

Comme moi, la majorité des personnes présentes ont l'œil brillant et le sourire facile. Même si cette sensation est provisoire, je me sens incroyablement bien.

Je reporte mon attention sur le barman qui revient avec ma boisson à la main. Je paye et tente de traverser le flot de personnes qui essayent de commander. Je m'extirpe enfin et me dirige vers ma table où Lacy et Sydney rient aux éclats. Seulement voilà. Que serait une soirée réussie sans une petite dose de rencontres inopinées ? Devinez qui se tient sur ma route, accoudé à une table haute non loin de là, vêtu d'un jean noir ajusté et d'un t-shirt de la même couleur qui met en avant ses bras musclés ?

Ce foutu Noam Cray.

Il rit à gorge déployée et malgré le bruit ambiant, je parviens à l'entendre. Il est avec le joueur de basket blond qui nous a interrompus la dernière fois. Une certaine décontraction émane de Noam à chaque fois que je le vois. Je ne peux pas m'en empêcher, je reste plantée là, à le dévorer des yeux. Il a de belles pommettes marquées, une mâchoire volontaire où se dessinent quelques poils sombres, et ses sourcils bruns expressifs renforcent la profondeur de son regard. Sans oublier ses yeux, qui semblent changer de couleur en fonction de l'éclairage. Ils sont d'un ocre tellement clair qu'ils oscillent du vert jusqu'au gris. Ce soir, ils sont noisette.

Mon regard s'attarde sur le reste de son corps, son torse, puis enfin ses longues jambes. Autant profiter du spectacle même si on s'est interdit de toucher à la marchandise, non ?

Et c'est quand je m'entends penser le mot « marchandise » que je sais que j'ai dépassé un stade sur l'échelle de l'alcoolémie.

Lorsque je relève la tête, ses yeux sont braqués dans ma direction. Une chaleur intense me monte aux joues car je viens littéralement d'être prise la main dans le sac en train de le reluquer. Curieusement, Noam plisse les yeux d'un air intrigué et légèrement étonné tandis qu'un petit sourire en coin voit le jour sur ses lèvres. Je pourrais voir les rouages sous son cerveau. Je l'ai repoussé deux fois et malgré tout, j'ai lorgné sur lui comme un enfant bave devant un beignet. Il y a de quoi se poser des questions.

Bravo Leigh. Nickel. Tu viens de réussir ta mission « éviter Noam » avec un franc succès.

Je me mets en mouvement en même temps que lui. Je cherche à l'éviter, mais lui, il se dirige droit dans ma direction. Je me déteste déjà d'avoir été si peu discrète. Même si l'alcool ne m'a pas totalement embrumé l'esprit, je ne me risque pas au demi-tour sur moi-même pour m'enfuir avec couardise. Puisque je n'ai pas le choix, je vais porter mes ovaires autour du cou et assumer. Dédicace à l'alcool qui nous donne toujours du courage à revendre.

Lorsqu'il arrive devant moi, je suis obligée de lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.

— Bonsoir Leigh.

— Salut Noam, dis-je calmement.

Je remarque que ses lèvres tressaillent légèrement, comme s'il retenait un rire. La situation semble l'amuser. Malgré ma folle envie de prendre mes jambes à mon cou, je le défie en plantant mes yeux dans les siens, comme si j'assumais pleinement de l'avoir déshabillé du regard. Je tente d'accentuer mon côté « fausse décontraction » en portant mon verre à mes lèvres mais c'est une grosse erreur.

Un gros malin me pousse au même moment en voulant rejoindre des amis. Résultat : j'ai du rhum dans le nez et sur le menton. Je marmonne quelques jurons tout en cherchant de quoi m'essuyer mais ce n'est pas dans un bar qu'on va trouver une feuille d'essuie-tout. Je commence déjà à coller.

— Fais chier, marmonné-je.

Cette fois-ci, j'évite le regard de Noam qui n'a pas bougé d'un iota. Il me tend le bras.

— Je peux tenir ton verre le temps que tu ailles aux toilettes, si tu veux.

Ma première réaction est de le remercier et de lui confier ma boisson. La deuxième est de me méfier. Vais-je vraiment donner mon verre à un inconnu sans savoir ce qu'il va trafiquer avec ? Noam n'a pas le profil d'un type qui droguent les filles mais y a-t-il vraiment un profil précis pour ces personnes ? Il perçoit mon scepticisme.

— Je ne vais pas mettre de drogue dedans, promis.

— Dit le violeur à sa future victime, plaisanté-je ironiquement, ce qui lui arrache un autre sourire. Je te crois Noam, mais...

— Je suis un inconnu malgré tout.

— Reproche-moi d'être trop prudente mais je vais aller le confier à mes amies, dis-je en les montrant du doigt. Merci quand même.

Comme à chacune de nos rencontres, je suis polie mais distante. Ce soir ce n'était pas mon intention de le planter une nouvelle fois, mais je suis rassurée que cette excuse m'offre une porte de sortie. Je lui souris et j'arrive à ma table quelques secondes plus tard. Sydney et Lacy sont toujours mortes de rire. La première est couchée sur la deuxième et se tient le ventre des mains tandis que Lacy s'essuie les yeux.

— J'ai raté quelque chose ?

Syd hoche vivement la tête et tente de reprendre sa respiration. Je ne l'ai jamais vue aussi détendue. Elle est resplendissante.

— Regarde Max.

Elle me désigne la piste de danse où je trouve Max en pleine séance de pseudo strip-tease. Sa chemise est totalement ouverte et il évente chaque pan avec de grands mouvements exagérés. Il est totalement déchainé et le sérieux dans son regard me dit qu'il est parti dans un autre univers où il est probablement un chanteur latino. Si je ne devais pas aller me laver le visage, je le prendrais en photo.

— Je vous laisse mon verre les filles, un type m'est rentré dedans, je vais me nettoyer, les préviens-je avant de me diriger vers les toilettes.

Tout comme le bar, les toilettes sont spacieuses et presque personne n'attend. Je marche vers un lavabo et j'entreprends de me rincer le visage avec un papier humide. Quelques gouttes sont tombées sur mon pull mais grâce à sa couleur foncé, ce n'est pas trop visible.

Je retourne dans la salle où la chaleur devient de plus en plus étouffante. Le sol est collant là où de nombreuses boissons ont été renversées et mon nez est assailli par les multiples odeurs de transpiration et de parfums.

Quand ma table est en vue, je n'en crois pas mes yeux. J'ai sous-estimé la persévérance de ce garçon. Plus étrange encore, un sourire s'est épanoui sur mes lèvres, sans que je m'en rende compte. Je le fais vite disparaître.

Noam et l'autre garçon sont en grande conversation avec mes amies. Comme s'il avait senti mon regard, Noam est le premier à me remarquer et je vois sans ses yeux qu'il n'a pas dit son dernier mot.

— Leigh, m'interpelle Lacy quand j'arrive à la table, ces gars nous disent qu'ils te connaissent.

Je lis dans ses yeux une question sous-jacente : « est-ce vrai ou sont-ils de gros lourdingues qu'il nous faut repousser ? »

— Oui, je les ai croisés en allant à la boxe jeudi. Ils font partie de l'équipe de basket.

Le copain blond de Noam nous adresse un sourire lumineux et il me semble que son regard s'attarde quelques secondes sur Sydney, qui ne le remarque pas. En y regardant de plus près, je vois qu'elle est intimidée par l'arrivée de ces deux beaux garçons. Le blond prend la parole.

— Je suis Jack au fait, et voici Noam.

Ce dernier vient planter ses prunelles dans les miennes.

— Ça vous dit une partie de billard ? 

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