A lire avec 'When the sun rises' de Acid ghost en média. 

***

La nuit arrache au jour les derniers rayons apaisants,

Tout s'opère en silence,

Un monde de solitude s'abat lentement sur la ville.

L'agitation vogue dans un flou serein et continu,

Je marche le long des quais,

L'orange des feuilles dégouline à mes pieds.

Je crois que les passants me regardent étrangement,

J'ai une drôle de dégaine,

A marcher les yeux fermés.

Je sens succomber le temps.

J'inspire tout le poids du vide dans mes poumons,

Je fais face au néant de ma vie.

Un peu partout,

Même dans toutes mes illusions, tu m'échappes,

Quand je regarde au loin, tu me tournes le dos,

Fuyant dans l'ombre, dans l'horizon trempé de doutes.

Quand l'amère réalité devient imbuvable,

La gorge sèche, ma fierté glisse sous les traits.

Les lignes se confondent,

Une pellicule d'irréel enveloppe les nuits,

La douceur se mélange au tragique,

Jusqu'à ce que le jour scinde le ciel des seules certitudes.

Tout semble baigner dans un halo de joie,

Vaporeux, comme du coton, lisse comme de la soie.

L'image du bonheur est nette,

Elle m'éclate au visage jusqu'à me rendre aveugle,

Elle se renverse le long de mes cheveux et tape dans mon dos aussi,

Elle m'éblouie, à nouveau puis m'écoeure.