-Chap 5-
PDV Ciel
Je courue jusqu'à ma chambre ou je me laissais tomber sur mon lit, à plat ventre. J'enfouis mon visage dans mon oreiller et retenais comme je pouvais ma colère et mes larmes. Dans les deux cas, je risquais d'être séparé de mon majordome, et j'avais mal à cette idée.
Je relevais la tête en sursautant en sentant une caresse dans mes cheveux. Sebastian était assis à côté de moi sur mon lit. Je le fixais un moment avant de me jeter sur lui et de le serrer contre moi, pour la deuxième fois en une nuit. Il était surpris par mon geste inattendu.
Sebastian : Monsieur...
Moi : Il doit y avoir une autre solution ! Ne me laisse pas ! Ne m'abandonne pas ! Tu as promis, tu dois rester avec moi jusqu'à la fin.
Sebastian : Monsieur, nous avons 48 heures pour trouver une solution. Vous devriez vous reposer et dormir. Cette journée a été très éprouvante.
Moi : Promets-Moi que tu ne m'abandonneras pas.
Sebastian : Monsieur... Je trouverai un moyen de vaincre ce Shinigami.
Moi : Reste, toute la nuit.
Sebastian : Est-ce un ordre ?
Moi : C'est un ordre Sebastian.
Sebastian : Yes my Lord.
Mon démon prit une chaise et s'assit dessus, à côté du lit, me protégeant encore et toujours. Et sous son regard protecteur, je retombais dans les bras de Morphée pour terminer ma nuit.
PDV Sebastian
J'étais resté toute la nuit assis sur cette chaise, comme mon maître me l'avais ordonné, et mon esprit fusait pour essayer de trouver une solution. La seule qui me semblait vraiment sûre pour mon maître était de mettre fin à notre contrat et de repartir en enfer. Je pouvais toujours revenir plus tard, quand la vigilance du shinigami aurait baissé.
Le seul problème de ce plan était que je ne savais pas combien de temps allait nous séparer mon maître et moi, et rien qu'à cette pensée mon cœur se décomposait. S'il se mariait avec lady Elizabeth entre temps, et que je revenais sans pouvoir me déclarer à lui ? Ou bien pire : Si Undertaker avait raison ? Si tous les malheurs de mon maître étaient liés à moi et qu'il se portait mieux sans ma présence ? S'il me demandais de repartir ou... s'il m'oubliait ?
Je fus violemment sortit de mes pensées quand une paume claqua sur ma joue. Mon visage suivi le geste de la gifle et je restais, les yeux écarquillés, fixant ma droite bouche-bée. Au bout de quelques secondes seulement je me retournais pour faire face à Jin et mon maître qui me fixaient apeurés.
Jin : Ça va Sebastian ?!
J'allais pour ouvrir la bouche et parler, mais fus étonné par le ton tremblant de ma voix, et vis les regards des deux jeunes, je n'étais pas le seul.
Ciel : Tu pleures.
Moi : Pardon ?!
Je levais mes gants et en effet, j'avais les larmes aux yeux. Je me levais et me redressais d'un coup, énervé. Ce n'était pas le moment de me montrer faible, il fallait que je protège mon maître à tout prix, et ce, même s'il devait m'oublier pour cela.
Jin : Hum... Ciel m'a raconté pour Undy.
Ciel : Undy ?
Jin : Bah oui, je l'aime bien moi. Bref, tu vas faire quoi Sebby ?
Moi : Ce n'est pas le moment. Je vais déjà aller voir comment va Mad. Le petit déjeuner vous attendra en bas dans 2 minutes. Et votre cache-oeil est mal noué monsieur.
Ciel : Sebastian j'ai à te parler. Tu restes c'est un ordre.
Je serrais les dents et me retournais avant de franchir le seuil de la porte. Jin sortit, me tapotant le bras et me faisant comprendre qu'on en parlerai entre nous. Je lui adressais un petit sourire avant de fermer la porte derrière elle.
Moi : Monsieur ?
Ciel : Qu'est-ce qui t'as mis dans cet état ?
Pour la première fois devant mon maître, je baissais les yeux au lieu de faire le malin. Je ne voulais pas lui en parler de cette manière, et ce n'était clairement pas le moment, mais je ne pouvais pas lui désobéir.
Moi : Je ne souhaite pas vous en faire part monsieur.
Ciel : D'accord. Dans ce cas va préparer le repas.
Je restais figé, avant de saisir cette chance avant qu'il ne change d'avis. Je sortis presque en marche rapide de sa chambre, et allait voir dans quel état se trouvait la jeune femme.
La journée passait doucement et , malgré mes interdictions, Jin m'aidait tout de même dans les tâches journalières. Il m'arrivait souvent de me bloquer ou de faire des pauses, en fixant le vide, alors que je travaillais. J'avais beau retourner le problème comme je pouvais, le plus sûr était de partir, mais je ne pouvais pas arrêter de me demander : Si je ne l'ai jamais vaincu, lui, m'a-t-il déjà battu ou est-ce juste une tenue à distance mutuelle ?
Je profitais du cours de danse de monsieur pour demander à la jeune femme de m'accompagner dans un salon. J'ignorais royalement et délibérément le regard de mon maître pour suivre Jin jusque dans le salon de jeu. Je fermais la porte derrière nous et m'assis sur un fauteuil.
Jin : Tu n'as pas l'air d'aller bien.
Moi : Lorsque tu dis que je n'ai jamais vaincu le shinigami...
Jin : Tu veux savoir ce que je sous-entend par vaincre.
Moi : C'est cela.
La jeune femme me fixa un instant, puis inspira fortement, comme pour se donner du courage.
Jin : Et bien, Que ce soit au niveau stratégie, ou au niveau de la force physique, tu perds face à lui.
Moi : Comment ça ?
Jin : Il est plus malin, parce qu'il t'a observé et te connait. Il anticipe tes coups et tes mouvements. Il a un plan prévu depuis longtemps et à déjà tout planifié pour que tu ne puisse pas l'en empêcher parce qu'il sait comment tu réagis. Et en combat physique...
Je buvais les paroles de la jeune femme, alors que mes espoirs s'amenuisaient de plus en plus. Mon cœur semblait souffrir plus que jamais alors que l'idée de rester près de mon maître me semblait tomber à l'eau. Mais son visage et la révélation qu'elle avait du mal à prononcer, je le sentais, allaient finir de noyer cette idée.
Moi : En combat physique ?
Jin : Il t'a déjà transpercé le buste de sa faux. Tu as été gravement blessé, et c'est un miracle, si j'ose dire, que tu sois encore en vie.
Je déglutis difficilement à ses dires.
Moi : Et monsieur ?
Jin : Il a eu peur, vraiment peur pour toi, mais je ne sais pas ce qu'Undertaker comptait lui faire.
Ça y est. Mon cœur était brisé. Je fixais le tapis, songeant a la protection de mon maître. Je n'avais aucune chance directe avec le Shinigami. Face à un adversaire de sa trempe, il me faudrait sûrement plusieurs essais pour – peut-être – réussir à le vaincre. Or, vu ce que m'annonçait Jin, je n'avais pas ce luxe.
Moi : C'est tout ce que je voulais savoir. Tu peux retourner au cours de danse.
Jin : Tu es sur que ça va ?
Moi : Fais ce que je te demande. J'ai encore le repas à préparer et pas mal de travail à boucler avant le déjeuner.
Jin : Comme tu veux...
La jeune femme partit et je m'activais à tout mettre en place pour mon plan. La professeur de danse fut reconduite à la porte après une heure et je servais le déjeuner à Jin et mon maître dans la salle à manger. Je partis m'occuper de Mad, qui, a mon grand soulagement était enfin réveillée bien que faible. Elle avait une jambe brisée et ne pouvait pas sortir du lit. Alors je lui apportais un plateau repas avant de retourner servir mon jeune maître.
Au moment de la salade, je fis "accidentellement" tomber sur lui de la nourriture alors que je faisais le service. Son regard passa de la colère à un sorte d'inquiétude lorsqu'il croisa mon visage, et je l'accompagnais aussitôt à sa chambre pour le changer.
À présent seuls tous les deux, je le déshabillais et lui enfila une tenue propre. Alors qu'il allait retourner vers la porte, je le bloquais et le fit tomber dans mes bras.
Ciel : S-Sebastian ? Mais qu'est-ce que tu as ?
Moi : Je souhaitais simplement vous avouer que vous m'êtes très cher monsieur. Bien plus que vous ne pouvez le penser.
Je sentis mon contractant se figer dans mes bras. Il ne dis rien cependant et accentua l'étreinte, me surprenant.
Ciel : Toi aussi tu es important pour moi.
Je retournais mon maître et vis qu'il pleurait. Ce jeune homme était un être déjà très adulte et intelligent. Et je vis dans ses yeux qu'il avait compris le pourquoi de cette étreinte.
Moi : Je veillerai toujours sur vous my Lord. Toujours.
Ciel : Tu l'as dis deux fois.
Moi : Oui.
Ciel : Est-ce que tu es obligé de partir ?
Moi : Votre sécurité avant tout le reste monsieur.
Ciel : Je te reverrai ?
Moi : Je ne peux pas vous répondre à cela.
Mon maître me sauta au cou, et je profitais pour humer son odeur, retirer mon gant et caresser ses doux cheveux pour la première fois. Passer mes doigts sur sa joue. Et finalement, je décidais de lui dire, lui dire avant qu'il ne soit trop tard.
Moi : Je vous aime Ciel Phantomhive.
Ciel : Sebastian ...?
Sans lui laisser le temps de plus, je collais mes lèvres aux siennes pour la première et la dernière fois, avant de partir à la vitesse d'un démon. Ce baisers simple et chaste, plein de tout mon amour, était la dernière chose que je lui laissais de moi.
J'entrais sans toquer dans la boutique du croc-mort, et le trouvais debout en train de confectionner un cercueil d'une noirceur éblouissante.
Undertaker : Majordome. Tu es venu me donner ta réponse ?
Moi : J'ai quitté le manoir, et par conséquent mon maître.
Undertaker : Tu as annulé votre pacte ?
Moi : Regarde par toi-même.
Je levais les mains, montrant ma peau parfaitement pâle, sans aucune trace de sceau.
Undertaker : Parfait !
Le Shinigami me fit un sourire trop grand, avant de s'emparer de sa Faux et de fondre sur moi. Je n'eus que le temps de voir le noir, et de me demander ce qu'il m'avait fait, avant de sombrer. Et la, au milieu des ténèbres, une voix me parvint, une image, celle de mon amour. Dernière image avant de tomber encore plus profondément dans les ténèbres et de perdre connaissance.
PDV Ciel
Il était partit. J'étais encore debout, choqué par sa révélation et par son court baiser, et il n'était plus là. Le froid avait envahit la pièce et le manoir, à moins que ce ne soit mon cœur ? Je me sentais triste et mort. Comment pouvais-Je ressentir autant de douleur alors que je pensais que mon cœur était mort ce jour là ?
Il me fallut un moment avant de réussir à bouger et de réaliser : Sebastian n'était plus là. Et mes jambes frêles se dérobèrent alors sous mon poids, me laissant tomber au sol, à genoux, alors que les larmes envahissaient mes joues. Sebastian n'était plus là.
Je ne comprenait pas : pourquoi tant de douleur pour mon diable de majordome ? Ce n'était censé être qu'un pion. Certes, je m'étais un peu attaché à lui. Mais pourquoi une douleur si profonde ? Cette douleur je la connaissais, c'était celle du départ d'un être aimé. Et alors que je le réalisais, mes larmes redoublèrent. Oui : j'étais amoureux de mon majordome, mais je ne l'avais réalisé que trop tard. Et dorénavant, je ne pourrais plus jamais le lui dire.
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