-Chap 14-

PDV Ciel

J'avais mal dormi, très mal dormi pour être franc. Je soupirai à cette pensée, rien n'allait plus dans ce manoir. Les rayons du soleils venaient chatouiller ma peau et mes yeux s'ouvrirent lentement. Je me redressais d'un geste, surpris de voir Tanaka auprès de moi.

Tanaka : Bonjour monsieur. Voici votre thé du matin.

Moi : Papy... Où est Sebastian ?! Pourquoi n'est-il pas... ?

Tanaka : Ne vous inquiétez pas jeune maitre. Sebastian est toujours là. Il était étrangement énergique ce matin, et m'a dit qu'il valait mieux que je m'occupe de vous aujourd'hui.

La simple pensée qu'il puisse avoir dit ça pour se débarrasser de moi me fit mal au cœur, mais je savais aussi que je ne devais pas tirer de conclusions hâtives.

Moi : T'as-t-il dit pourquoi ?

Tanaka : Il a simplement dit qu'il ne voulait pas risquer de dire d'autres choses déplacées et parfaitement fausses. Il m'a semblé qu'il avait quelques regrets, mais je n'ai pas insisté plus monsieur. Il est ensuite retourner à son travail.

Je pris la tasse que me tendais l'intendant, mes pensées allant toutes vers mon majordome. Il regrettait ce qu'il m'avait dit la veille, soit. Il n'empêche qu'il avait obligatoirement dû le penser pour que les mots sortent de sa bouche. Mon cœur se serrait. Je ne voulais pas lui en vouloir, surtout s'il s'en voulait au point de laisser Tanaka s'occuper de moi, mais ses mots si violents avaient ravivés des souvenirs terribles.

Je repensais alors à mon cauchemar de cette nuit, mon frère, mes parents. Les paroles de Sebastian m'avaient blessées, certes, mais le pire de tout, ce que je refusais d'avouer, c'est que j'avais été pire encore. Quelque part au fond de moi, une petite voix m'avait dit : "Mais à quoi t'attendais-tu ? C'est un démon, un être sans cœur qui connait toutes tes faiblesses en plus. Évidemment que c'était normal pour lui d'agir de cette façon. C'est sa nature profonde."Je secouais la tête espérant repousser ses idées horribles, mais je n'y arrivait pas. Papy me connaissait bien, et ne manqua pas mon trouble.

Tanaka : Qu'y a-t-il monsieur ?

Moi : Papy... Imagines que quelqu'un à qui tu tiens t'ai dis une chose horrible, qui t'aurait rappelé des évènements traumatisants. Imagine que cette personne est...

Tanaka : Vous pouvez me parler sans crainte monsieur. Je ne dirais rien.

Moi : Tu ne comprendra jamais si je ne t'explique pas tout. Et je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Tanaka : Dans ce cas, continuez avec votre théorie, même si ce n'est pas totalement vrai.

Moi : Papy, si je te disais quelque chose de très important et... Grave. Promets-tu de le garder pour toi ?

Tanaka : Bien sûr monsieur.

Je fixais Tanaka, hésitant. Depuis ma naissance, il avait toujours fait partie de la famille Phantomhive. Je n'avais vu que peu de temps le manoir vide de se présence, et je savais que je pouvais avoir confiance en lui, seulement... La nature de Sebastian était un si grand secret que je ne savais pas quoi faire. J'avais pourtant cruellement besoin d'avoir son avis. Me soupirais, avant de finalement me lancer.

Moi : Sebastian est un démon.

Il y eut un gros blanc, et les yeux du vieil intendant s'écarquillèrent. je pouvais lire le questionnement au fond de ses yeux, alors qu'il semblait comprendre tous les sens cachés de cet aveux. Il me fit signe, incapable de parler, et s'assit à côté de moi sur le lit quand je lui donnait l'autorisation. Je lui racontais tout, tout ce qu'il s'était passé, Lui racontant tout ce que Sebastian savait, gardant pour moi ce qui n'avait jamais franchi mes lèvres. Une larme coula de son œil quand j'eus fini mon récit, et de nouveau le silence prit place.

Tanaka : Monsieur... Tout aussi étonnant que cela puisse paraitre, connaitre la nature de notre cher Sebastian ne me surprend - avec le recul - pas tant que cela. Il arrive tout de même à faire tant de choses qui dépassent l'ordinaire.

Moi : Oui. Tu ne m'en veux pas ?

Tanaka : Pourquoi monsieur ? Vous avez fait ce qui était juste et nécessaire. Qui aurait pu dire ce qu'il aurait fait à votre place ? Quant à Sebastian, cela ne change pas la personne - ou l'être - qu'il est. Et je vois bien qu'il tient à vous.

Moi : Merci papy. Merci de l'accepter. Et donc, est-il mal de penser que c'est sa nature d'être blessant et sadique ? Qu'il m'a fait du mal parce qu'il aime ça ? Je veux dire... Je l'aime. Et c'est sensé être réciproque alors...

Tanaka : Je pense monsieur que Sebastian est perdu. Il a eut un choc violent auquel il n'était pas habitué, et pas préparé non plus. Si vous me permettez de le dire, vous étiez méconnaissable lorsque vous êtes réapparu avec Sebastian à vos côtés. Il vous a fallut du temps pour surmonter cette épreuve. Et je pense, avec tout le respect que j'éprouve à votre égard, que vosu n'avez pas bien réagit vous non plus.

Moi : Comment ça ?

Tanaka : Sebastian est un démon, et nous savons qu'il a une certaine fierté. Vous ne pouvez simplement lui imposer d'accepter sa faiblesse.

Moi : Tu penses, qu'il a réagit comme ça parce que je l'ai forcé ?

Tanaka : J'en suis même sûr monsieur.

Moi : Mas il a quand même dit des choses horribles...

Tanaka : Souvenez-vous de la fois ou vous avez failli gifler mademoiselle Elizabeth sous le coup de la colère. Sebastian vous a arrêté juste à temps et vous avez relativisé.

Moi : Oui tu as raison. J'étais tellement en colère qu'elle ait brisé ma bague... Je n'ai pas réfléchis.

Tanaka : Je pense que Sebastian n'a pas réfléchit non plus. Ce doit être pour cela qu'il s'en veux autant. Au point même de me demander de m'occuper de vous monsieur.

La discussion que je venais d'avoir avec Tanaka m'avait apaisé. Il avait raison, nous avions tous les deux mal agit. Je décidais de me laver et m'habiller seul, avant d'aller retrouver mon démon pour lui présenter mes excuses. Tanaka sortit de ma chambre, après avoir récupérer ma tasse et m'avoir fait un clin d'œil.

PDV Sebastian

J'étais en train de préparer dans la cuisine le petit déjeuner de monsieur, pendant que monsieur Tanaka allait s'occuper de mon maitre. Je m'en voulait terriblement, et n'arrivais pas à me sortir sa souffrance de la tête. Tanaka revint avec la tasse de thé vide et je lui pris des mains pour la laver sans attendre.

Tanaka : Le jeune maitre a décidé de se préparer seul ce matin.

Moi : Si c'est sa volonté.

Je me retournais pour continuer à laver la tasse avant de la mettre à sécher. Je repris ensuite ma préparation du repas, sentant toujours sur moi le regard de l'ancien majordome. Je m'en voulais horriblement, et le fait que mon maitre se prépare seul me turlupinait.

Moi : Mais au fait, monsieur est encore jeune pour se préparer seul alors qu'il ne sait absolument pas le faire. Est-ce une bonne chose de la laisser ainsi ?

Tanaka : Vous êtes beaucoup trop protecteur Sebastian. Peut-être devriez-vous essayer de le laisser voler de ses propres ailes de temps en temps.

Je m'arrêtais un instant. J'avais besoin de me confier, pour la première fois de mon existance je ressentais une violente culpabilité et j'avais besoin de savoir comment réagir.

Moi : Puis-je vous parler franchement ?

Tanaka : Allez-y.

Moi : Je crois... Il me semble que monsieur...

Je soupirais, le poids de la culpabilité nouant ma gorge.

Moi : C'est de ma faute si monsieur se sent mal. Je suis sensé le protéger à tout prix, pas le faire souffrir. Même s'il m'est impossible de le protéger moralement, j'ai ré-ouvert des plaies trop profondes pour être supportables.

Tanaka : Comment ça le protéger à tout prix ? Vous savez Sebastian, vous ne pourrez pas toujours être là pour lui.

Moi : Bien sûr que si, c'est la moindre des choses pour le majordome de la maison Phantomhive. Mais là n'est pas le sujet. Je me sens... coupable. Comment faire pour que monsieur me pardonne ?

PDV Ciel

J'attendais dans la salle à manger, mais mon repas n'arrivait toujours pas. Je descendis donc dans la cuisine et vit Sebastian et Tanaka entrain de parler. Mon majordome avait l'air embêté, alors je me cachais pour entendre leur discussion. J'espérais que tanaka n'allait pas dire à Sebastian qu'il savait pour sa nature. Peut-être que le démon ne me le pardonnerait pas.

Tanaka : ... Là pour lui.

Sebastian : Bien sûr que si, c'est la moindre des choses pour le majordome de la maison Phantomhive.  Mais là n'est pas le sujet. Je me sens... coupable. Comment faire pour que monsieur me pardonne ?

J'écarquillais les yeux. L'entendre parler si sincèrement de ses sentiments était étrange.

Tanaka : Allez le voir et excusez-vous.

Sebastian : Mais cela m'est impossible.

Tanaka : Pourquoi ?

Sebastian : Monsieur m'a ordonné de ne plus l'approcher cette nuit. Il a fait... Peut importe. Je ne peux pas aller le voir.

Tanaka : Ce ne sont que des mots. Rien ne vous empêche de les transgresser.

J'en était sûr, papy jouait sur la corde sensible. Mais qu'essayait-il de faire exactement ? Je commençais à avoir peur. Mais écoutais toujours.

Sebastian : Les ordres de mon maitre sont absolus.

Tanaka : Par le pacte qui vous lie ?

Il y eut un fracas pas possible. Puis le silence.

Sebastian : Pardon ?

Tanaka : Je suis au courant. Monsieur m'a tout raconté.

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