Chapitre 16
End Suite - Brian Reitzell
- Il était inquiet pour Ash. Il m’a demandé de le retrouver et je ne voulais pas qu’il aille chez moi. Du coup on s’est donné rendez-vous près du salon puisqu’il savait où il se situait.
- Vers quelle heure a-t-il été kidnappé ?
- Vingt-deux, vingt-trois heures je crois.
- T’es partie chez toi après ?
- Non, j’ai eu peur qu’on s’en prenne à moi.
- Et t’as passé la nuit où ? S’inquiète Black.
- Ailleurs !
- Tu as bien fait. On ne sait jamais. Ils s’en sont pris à Manel, mais ils peuvent savoir que tu es une amie d’Ash aussi.
- Tu as passé la nuit où exactement ?
Lord prend la parole encore, mais dans un ton menaçant et je décide de jouer avec le feu.
- Tu ne voudras pas savoir.
- Ah bon ? Dis toujours.
- Chez Thomas !
Son visage se crispe et ses yeux me fusillent. Une lourde tension vient de s’installer dans la pièce !
- Tu sais où il habite ?
- Je sais oui, mais je ne vais pas te le dire. Tu lui en veux pour son amitié avec Ravena, mais tu sais quoi ? Lui dis-je en me levant du siège. Arrête de faire le gamin ! Sois un homme et mets ta jalousie de merde de côté !
Il se lève comme une hyène attrapant ma gorge qu'il serre fort avec sa main droite en même temps qu’il me pousse contre le mur.
J’ai voulu jouer avec le feu et je me suis brulée !
Il soupire par ses narines gonflées de rage et ses yeux orbitent dans une profonde terreur.
Pendant que mon oxygène me manque, je pense que ce n’est pas plus mal si je pouvais mourir pour quelques heures. Mon cerveau se déconnecte lentement et je me laisse aller petit à petit. Ce sentiment d’abandon semble terriblement apaisant.
- LORD !!!
J’entends Black hurler à plein poumon mais loin tout de même. Très loin. Je ferme les paupières et c’est décidé j’y vais. Je me sens léviter vers le silence.
L’instant suivant mes poumons sont frappés férocement par l’oxygène qui arrive comme une avalanche. Mon corps tombe comme un poids mort par terre.
- Ayla ?
Black est devant moi et me touche pour se rassurer que je respire et que je vais bien mais je n’arrive pas à parler. Je me reconnecte, mes yeux s’ouvrent en grand plan pour reconnaître le lieu où je me trouve et une migraine m'envahit.
Je sens des bras m’entourer et me lever mais je suis encore confuse. J’entends la voix inquiète de Black et les jurons de Lord et, pourtant je n’arrive pas à discerner ce qu’ils disent.
Je crois que je suis en train de mourir. C’est possible ?
Je pose ma tête sur l’épaule de la personne et je n’entends plus rien.
Je me réveille en sursaut.
Où suis-je ?
Mon regard méfiant traverse la pièce et je vois que c’est une chambre sombre sans déco, sobre et vide d’objets hors une armoire unique au fond. Je me lève trop rapidement que je manque de tomber.
Mes gestes sont lents et je me sens encore un peu sonnée.
Est-ce que j’ai bu ?
Oh mon Dieu si c’est ça, l’alcool ne me réussit pas. Je tourne encore le regard partout et je vois le sac.
Le sac ?
J’ouvre la bouche effrayée, et je cours pour confirmer si tout est là. Le sac s’ouvre en grand et les billets s’affichent intactes. Je soupire de soulagement.
Assise par terre, je respire calmement pour reprendre des forces pour me lever.
J’ouvre la porte et je reconnais le couloir et tout me revient. La dispute avec Lord, ma provocation et son geste violent. Instinctivement je passe ma main sur ma gorge et je presse le pas. Il faut que je parte le plus vite possible d’ici.
Les gens ouvrent la porte pendant que je traverse le couloir, mais je ne me retourne pas. J’arrive en bas des escaliers et je m’apprête à longer le bar qui commence à se remplir. Ça veut dire que c’est déjà la nuit dehors.
Je regarde la sortie. J’y suis presque. Encore quelques pas et j’y suis.
Et Lord se pointe en face de la porte. Je recule d’un coup lançant mon regard haineux.
- Sors ! ordonnais-je.
- Tu n’es pas bien. Il faut que tu te reposes.
Je pars dans un fou rire méchant. Je suis en train d’halluciner ce n’est pas possible.
Il m’a presque tué et maintenant il fait le bon samaritain ?
Il avance d’un pas et je recule encore.
- Ne me touche pas espèce de pourriture ! Cris-je en pointant le doigt.
Les personnes autour de nous cessent de parler et nous observent. Je sais que je suis dans son territoire, cependant je n’ai pas peur ! L'adrénaline qui court dans mes veines m'incite à l'insulter pour réussir à sortir de ce lieu qui m'étouffe.
- Ayla ?
Black est derrière moi et sa voix est plus calme et tendre. Mon regard passe d'un à l'autre et je ne me laisse pas amadouer. Je fonce contre Lord et cette fois il se déplace lentement me laissant passer. C’est tard pour regretter que le mal soit fait. Je veux juste qu’il m’aide à trouver Manel. C’est tout.
Dehors, je cherche mon portable dans mon sac et j’appelle. Il me répond à la première sonnerie.
- Ta proposition est-elle toujours valide ?
Je lui parle très froidement qu’il met du temps à répondre acceptant finalement. Je monte sur ma moto et je me dirige vers l’immeuble de Thomas.
En montant l’ascenseur vers son appartement, je profite pour me calmer et me rassurer. Après ce qui s’est passé au club, je ne voudrais pas être seule.
- Merci encore ! dis-je en voyant Thomas au milieu du salon à m’attendre.
Ses agates me scrutent lentement et il me tend ses bras. Je cours vers lui, laissant le sac à mi-chemin.
Ses bras me réconfortent, me donnent de la force, du courage pour avancer, pour me ressourcer. Thomas m’oblige à entourer sa taille avec mes jambes et me balance doucement comme une petite fille. Je fonds avec autant de tendresse sans jugements sans reproches.
Sa chaleur se propage en moi et ma tête se cale dans son cou et épaule et je remercie sa résistance physique. Une sensation de bien-être me couvre comme si j’étais petite et que j’avais besoin de câlin après une journée d'école épouvantable.
Sa bouche commence alors à sortir des murmures de mélodie d’une chanson et je soupire d’aise.
- Ma bonne femme de neige veut dormir dans la chambre froide de Olaf ?
Je souris face à sa question enfantine et je secoue doucement la tête.
- Je laisserai le sac où tu l’as laissé. Je ne vais pas le toucher, d’accord ?
Je redresse ma tête pour le regarder droit dans les yeux et je vois qu’il est sincère. Au fond de moi peut-être je souhaiterais qu’il franchisse mon accord pour partager ma peine, mais ce serait trop facile et la vie est tout sauf clémente.
Il marche jusqu’à la chambre et m’allonge sur le lit me regardant longuement. Je finis par fermer les yeux, fatiguée, épuisée de toute cette tension. Je sens ses lèvres chaudes sur mon front et je me laisse emporter par cette tendresse.
Hum ? Quoi ? Qu’est ce qui se passe ?
- Ayla ?
Je n’arrive pas à ouvrir les yeux !!!
- Réveille-toi !
Je suis fermée dans un trou !
- Ayla réveille-toi s’il te plaît !
- Reviens-moi ma puce. Je suis là !
La voix suppliante de Thomas me fait ouvrir les yeux gonflés de larmes et le fixer. Il me prend dans ses bras fortement et je reste statique.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Tu as fait un cauchemar, Ayla, répond-il à ma question silencieuse. Tu hurlais, tu pleurais et je n’arrivais pas à te réveiller !
- Oh… Désolée ! Désolée !
- C’est bon ! C’est passé !
Il passe sans cesse ses mains sur mon visage et mes cheveux. Son regard inquiet me rend coupable. On reste un bon moment sans rien dire. Heureusement je ne me rappelais pas du cauchemar, par contre je sentais mes muscles complètement crispés.
Accrochés l’un à l’autre, Thomas colle nos fronts et je suis sa respiration. Pendant que mes yeux sont ouverts, les siens restent fermés pour se calmer et me sentir en même temps. Je prends son visage en coupe et avant qu'il puisse ouvrir ses agates, je mêle mes lèvres aux siennes. D’abord timides, mes lèvres sentent juste sa chaleur brûlante pour ensuite développer un baiser plus profond. Sa bouche est tellement douce que je me perds instantanément et je la laisse guider. Nos langues se retrouvent et se frottent pour se donner du plaisir et augmenter plus notre étreinte. Dans un geste impulsif, je lui mords la lèvre supérieure et il gémit.
- Je brûle d’envie de toi ma femme de neige, mais ce n’est pas le moment. Je crois que tu es d’accord avec moi.
- Oui…, chuchotais-je.
Il me prend dans ses bras me serrant fort. Il arrive à me donner du réconfort et à m'apaiser. Je me laisse aller dans son étreinte chaleureuse et tendre.
Si c'est un rêve, je ne veux pas me réveiller.
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