Chapitre 8

Elle n'y avait pas remis les pieds depuis la dernière fois. Elle se leva à la manière d'un automate et se dirigea vers la sortie du dortoir. Elle se glissa hors de la tour des Gryffondor sans un bruit, suivant le chemin que ses pieds lui indiquaient. Elle sentait la délicieuse fraîcheur du sol sous ses pieds nus, cela la rassurait.

Elle marchait comme un fantôme dans les couloirs du septième étage. Quand elle se trouva devant la Salle sur Demande, elle entra sans hésiter. Comme la fois précédente, la piano semblait l'attendre au milieu de la pièce. Il reflétait une lumière apaisante. Cette fois, la jeune fille s'assit sur le tabouret et fit glisser lentement ses doigts sur le clavier.

Elle n'avait jamais joué de piano, enfin jamais sérieusement. Le piano semblait le savoir, puisque des touches se mirent à briller successivement comme pour lui montrer le chemin.

Hermione resta pensive pendant une longue minute avant de suivre la lumière. Un magnifique son se produisit. Elle continua pendant plusieurs minutes. Au bout d'un moment, elle eu l'impression de flotter dans les airs, comme dans un autre monde, la tête bercée par la musique. Du haut de sa tête jusqu'au bout de ses pieds, elle rayonnait de musique. Le son du piano l'envoûtait et elle voulait continuer de jouer pour l'éternité, sans retourner dans la réalité ou l'attendaient son vide. A travers la musique, ressortait toute sa tristesse, toutes ses émotions. En jouant, elle se sentait apaisée et ses larmes cessèrent de couler.

Le piano lui montrait les mélodies qu'elle avait besoin d'entendre. Des mélodies qui semblaient parfaitement correspondre à son état actuel.

Cette mélodie faisait remonter tous ses souvenirs à la surface. Sa ville, son enfance, ses parents, ses amis, sa famille. Ainsi que tous ceux qui avaient eu lieu récemment. Poudlard, McGonagall, le fait qu'elle soit sorcière, Ginny, Harry, Ron, et tous les autres, mais aussi Terry.

A la seule pensée de son nom, elle s'arrêta de jouer.

Elle revit en un instant sa vie d'avant. Quand elle était encore à Londres. Elle revit son lycée, tous ses amis qu'elle connaissait depuis des années. Elle se remémora ses dernières vacances avec ses parents, qu'elle n'avait pas revus depuis sa rentrée juste après les vacances de la Toussaint. Ils lui manquaient, mais elle avait tant de choses à rattraper...

Pendant que le piano continuait ses accords seul, elle repensa à Terry.

Au final, le fait qu'ils soient ensemble n'avait pas changé les choses, ça les avait empirés. Hermione était agacée qu'il soit toujours collé à elle à la manière d'un petit chien, l'attendant à chaque sortie de cours, insistant pour qu'ils se voient dès qu'ils avaient un moment de libre alors qu'elle préférerait réviser. De plus, il s'était révélé de mauvaise compagnie car il passait son temps à critiquer les professeurs et les élèves.

Hermione, qui en avait marre de l'entendre dire que McGonagall n'avait pas de bonne méthodes d'enseignement, faisait tout son possible pour l'éviter et passait souvent ses récréations aux toilettes. Elle en était même venue à préférer la compagnie de Mimi Geignarde...

Elle continua à réfléchir longtemps, bercée par les mélodies de plus en plus calmes du piano. Elle se sentait si bien dans cette pièce, un calme parfait, seulement troublé par des mélodies. Elle était dans sa bulle...

Le lendemain, quand elle sortit des bras de Morphée, elle se releva brusquement, surprise de ne pas se trouver dans son lit. Mais très vite les souvenir de la précédente soirée lui revinrent en mémoire. Elle lissa les plis de sa jupe et son pull, réarrangea sa coiffure et ressortit discrètement de la pièce, avant de courir à la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner.

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Il restait pile deux mois avant la fin de l'année, et Hermione était bien décidé à faire son maximum afin que ses parents soient fiers d'elle. De leur coté, Harry et Ron révisaient plus ou moins sérieusement pour les ASPIC qu'ils devaient passer dans un mois et demi. D'après eux, ce n'était pas facile de réviser entre les matchs et les entraînements au quidditch, les sorties à Pré-au-lard et encore toute une liste de choses plus inutiles les unes que les autres...

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Le mercredi qui suivit le bal, Hermione reprit ses cours particuliers en métamorphose et en potion...

Le lundi, elle entra dans la salle des potions et découvrit trois potions en face d'elle. Des potions que Rogue lui demanda de nommer d'après ses connaissances. Il y avais là un Philtre de mort vivante, une potion de régénération sanguine et de l'Amortencia, le plus puissant des philtres d'amour. Quand elle se trouva à proximité de la dernière potion, elle sentit un indescriptible parfum prendre possession de ses narines. Elle chercha dans sa mémoire, mais elle n'arrivait pas à trouver à quoi ou à qui appartenait ce parfum...

Elle avait complètement sortit Terry de ses pensées. Elle savait que plus ils continuaient, plus il allait souffrir quand elle le quitterait. Elle se mit à réfléchir sur la meilleure façon de lui dire que c'était finit entre eux, mais un autre problème vint s'ajouter quand elle sortit de son cours particulier de potion qui avait eu lieu, une fois n'est pas coutume, en plein milieu de l'après-midi. Alors qu'elle tournait à l'angle d'un corridor mal éclairé, elle entendit la voix familière du Serdaigle qui criait des injures sur un élève d'une autre maison.

"- Menteur ! Je t'ai très bien entendu, tu l'as insulté ! cria la voix du bleu et argent.

- Mais c'est faux, parfaitement faux ! répondit une deuxième voix. Jamais je n'ai insulté quiconque, et encore moins une fille. Lâches-moi tu me fais mal...

- Arrêtes, je sais très bien ce que j'ai entendu..."

Le ton monta très vite et Terry porta le premier coup sur la mâchoire de son adversaire. Hermione observa la scène en silence pendant quelques secondes avant de se décider à intervenir.

"- Arrêtez ! s'écria-t-elle en tentant de séparer les deux garçons.

- Hermione ? Mais que fais-tu là, tu n'es pas censée avoir une heure de pause ? demanda Terry, comme s'il participais à une conversation normale.

- Eh bien figures-toi que non, je viens de finir mon cours particulier de potions, fit la jeune femme outrée par l'attitude du Serdaigle. Tu te bats, et avec un plus petit que toi en plus ? Tu n'est qu'un lâche !

- Un lâche, un lâche ?! Mais c'est lui qui a commencé, il a osé insulter une fille de ma maison. Et depuis quand le bâtard des cachots te donnes des cours l'après-midi ? fit-il d'une voix grinçante."

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. D'abord il frappait un élève plus jeune qu'il croyait avoir entendu insulter quelqu'un et il se permettait lui-même d'insulter les autres ? Hermione se mit à rigoler nerveusement et Terry cru qu'elle s'était rangée de son coté.

"- Tu vois ? fit-il au petit garçon. Les minables comme toi n'ont rien à faire à Poudlard... Maintenant dégage ! il se tourna vers la Gryffondor en reprenant un ton doux. J'ai finit, on va faire un tour ?

- Non, je ne crois pas que tu ais finit. Il me semble que tu devrais présenter tes excuses à Mr... Mr ? fit-elle en se tournant vers le garçon.

- Bagby, Patrick Bagby... murmura le garçon.

- A Mr Bagby, continua Hermione. Il me semble que même s'il avait insulté cette jeune fille, tu n'avais aucun droit de le frapper pour faire justice, il t'aurait suffit d'aller voir un professeur ! lui cria-t-elle d'une voix tremblante de colère. De plus, je ne me serais pas permise de faire la morale à quelqu'un sur le manque de respect, quand on traite soi-même un professeur de bâtard des cachot ! Et je ne ferai pas de tour avec toi, je ne sais même pas comment j'ai fais pour te supporter jusqu'à maintenant, tu es prétentieux, violent, calculateur et j'en passe, ah oui j'oubliai, la prochaine fois que tu demanderas à une fille de venir au bal avec toi, viens me voir avant, que je puisse la prévenir de ce qui l'attend ! "

Et sur ces mots, elle lui tourna le dos et repartit dans la direction opposée le plus vite possible. Elle fut rattrapée par le petit garçon qui lui offrit une carte de chocogrenouille en guise de remerciements.

Elle arriva dans la tour de Gryffondor en fulminant de colère et claqua la porte de son dortoir.

Terry était d'apparence un garçon charmant, mais ce n'était qu'un masque qu'il s'était lui-même façonné. Elle savait qu'il était calculateur et manipulateur, ce qui lui avait valu d'être en bon termes avec presque tout le monde. Il voyait les autres comme de vulgaires pions, qu'il n'hésitait pas à utiliser pour assouvir ses désirs de vengeance contre telle ou telle personne. Mais il était violent en plus !

Elle se demanda pourquoi le Choixpeau ne l'avait pas envoyé à Serpentard. Après tout, sa personnalité correspondait à merveille avec le profil des vert et argent.

Elle voulu le quitter sur le champ, mais après mûre réflexion sur la scène qu'elle venait de voir, elle se douta que Terry mettrait un peu de temps à digérer ce qu'elle lui avait dit et préféra attendre le lendemain. Elle devina sans mal qu'il serait certainement capable de tout pour la reprendre. Elle espérait qu'il ferait preuve de maturité...

Elle laissa ses pensées de coté et partit en direction du septième étage. Elle allait de plus en plus à la Salle- sur-Demande ces temps-ci. Au moins deux à trois soirs par semaine. A chaque fois, le piano lui apportait un réconfort qu'elle ne trouvait nul part ailleurs. Elle passait souvent la nuit entière à se droguer à la musique, même quand elle ne jouait pas, elle appréciait de s'asseoir et de se plonger dans la lecture de chers livres. Le piano trouvait toujours la mélodie parfaite, qui semblait presque avoir été crée pour l'humeur de la jeune fille.

Se glisser dans les couloirs la nuit était devenue une habitude. Parfois, elle s'octroyait même une montée en haut de la tour d'astronomie, d'où elle admirait le ciel nocturne avec une mélancolie grandissante. Elle ne savait pas pour quoi, elle ressentait un vide de plus en plus important depuis qu'elle était avec Terry. Ce vide, elle le connaissait bien puisqu'elle l'avait déjà ressenti avant son entrée à Poudlard. Au fur et à mesure du temps, son esprit avait formé une sorte de théorie. Le vide apparaissait toujours quand quelque chose n'allait pas. En l'occurrence : Terry.

Elle amorçait la descente vers le septième étage, il lui restait environ une heure avant son deuxième cours de potion de la journée. Pour une fois, le professeur Rogue lui avait donné rendez-vous à 23 heures, afin qu'ils puissent réaliser une potion dont les ingrédients devaient tous être réunis à la pleine Lune. Elle avait donc largement le temps de jouer quelques mélodies pour se détendre.

Mais quand elle entra, elle ne vit pas la silhouette habillée de noir qui arrivait derrière elle. La porte se referma.

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