Chapitre 24

NDA : Hello tout le monde ! Je poste ici le dernier chapitre, et il y aura l'épilogue dans pas longtemps ! Voilà, encore un grand merci à tous !!

Il allait apprendre à jouer du piano.

Dans les nombreux romans que contenait sa bibliothèque, certains traitaient de psychologie et il se souvenait avoir lu quand dans un cas de coma, artificiel ou non, il pouvait être bénéfique à la personne concernée d'être en contact avec quelque chose qu'elle appréciait. Le piano lui semblait être une bonne option pour le cas d'Hermione.

Mais valait peut-être mieux laisser faire la science ? Après tout, ce n'était pas le simple fait de jouer du piano qui allait guérir la Gryffondor... Rogue se leva et remit son masque d'impassibilité avant de quitter la pièce sans un regard en arrière. Il transplana directement devant les grilles de Poudlard et se rendit rapidement dans es appartements. Il ne supportait plus de voir le visage inanimé d'Hermione. Il ne mangea rien du tout de la journée et se concentra dans l'élaboration de potions plus ou moins complexes pour se vider la tête. Mais rien n'y faisait.

Tout cela était allé tellement vite. Dire qu'il y a avait un jour à peine, elle se réjouissait de partir avec lui. En entrant dans le salon, il contempla sans un mot les livres qu'il devinait avoir été jetés par terre par Hermione. Il n'aurait pas du les amener à Poudlard. Mais cela n'aurait rien changé à la finalité du problème. Elle aurait quand même découvert le pot aux roses... Dès le début il avait su que lui retirer la mémoire n'allait pas être la solution. Mais McGonagall n'avait rien voulut entendre. L'esprit d'Hermione était trop fort pour accepter la perte d'un pan complet de sa vie.

Maintenant, les choses étaient de nouveau en train de changer. Et elles n'étaient pas parties pour s'arrêter. Le sortilège qu'ils avaient utilisé était très ancien et pouvait se révéler dangereux si il était mal exécuté. Hermione n'avait pas été la seule à perdre la mémoire et lui et McGonagall n'étaient pas les seuls dans le coup.

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La plupart des souvenirs de la Gryffondor étaient revenus, mais le flot d'images continuait d'affluer dans sa tête. Elle n'avait aucune notion du temps mais elle avait sentit le passage en coma artificiel. Elle n'entendait plus rien sinon les bruits émanant des visions qui se bousculaient devant ses yeux. Les heures passèrent et l'ambiance devint de plus en plus pesante. La guerre approchait.

Tout concordait avec ce que lui avait dit Ginny à propos de la seconde guerre des sorciers. Voldemort qui recrutait des partisans et tuait tout ceux qui se mettaient en travers de son chemin. Les attentats des Mangemorts qui avaient fait de nombreuses victimes, y compris chez les Moldus. Plus le temps avançait plus les souvenirs devenaient sombres, sans aucune exception, et tout cela donnait l'impression à la jeune femme qu'un étau se refermait de plus en plus autour de sa tête. Elle suffoquait devant tous ces morts.

La sixième année se termina sur le meurtre d'Albus Dumbledore de la main de Rogue. C'est alors qu'elle découvrit son rôle d'agent-double. Il avait protégé Malefoy et tué son seul ami au détriment de sa conscience. Elle se souvenait parfaitement du jour où Dumbledore l'avait convoqué dans son bureau pour lui annoncer les détails de son plan. Il était rentré le visage impassible et avait bu jusqu'au bout de la nuit. Hermione dormait encore quand elle avait été réveillée par un bruit de verre cassé. Elle s'était précipitée au salon et l'avait découvert dans son fauteuil, les débris d'une bouteille de Whisky-Pur-Feu étalés à ses pieds. Elle l'avait regardé, plongé ses yeux marrons noisette dans les siens, vides, où le noir régnait en maître. La rouge et or y avait lu toute la déception et la tristesse qu'il ressentait à ce moment. Jamais elle ne l'avait vu si vulnérable. Il ressemblait à un... enfant. Un enfant perdu et seul.

Cette pensée n'avait pas quitté sa tête et son instinct maternel avait prit le dessus. Elle lui avait délicatement retiré le verre des main et fait disparaître toutes les bouteilles qui jonchaient le sol. Une larmes silencieuse avait roulé sur sa joue quand il lui avait expliqué d'une voix parfaitement calme, peut-être un peu trop pour son état, qu'elle était la raison de sa tristesse. Mais elle n'avait rien dit et s'était contentée de le prendre silencieusement dans ses bras. Elle l'avait bercé à la manière d'une mère qui berce son enfant.

Le dernier soir de juin, quand Harry était venu les prévenir qu'il partait avec Dumbledore, un mauvais pressentiment s'était emparé d'elle. Ron et elle avaient patrouillé dans tout le château avant de laisser la relève aux autres membres de l'Armée de Dumbledore. Comme à son habitude, elle était descendue dans les cachots et avait rejoint son amant dans son lit. Deux heures plus tard, des coups frappés à la porte les réveillèrent tous les deux et elle n'eut pas besoin de lever le regard vers lui pour savoir ce qui les attendait. Les yeux de Rogue s'étaient assombris en devinant ce qu'il allait bientôt devoir faire et il avait aussitôt obligé Hermione à se mettre en sûreté dans ses appartements dont il avait renforcé la protection.

Après dernier regard, il avait lâché sa main et prit la direction de la tour d'astronomie, où il commit l'irréparable sous les yeux d'Harry Potter. Après cela, il avait disparut de la circulation. Comme l'avait prédit Albus, sa couverture d'espion avait été renforcée par sa mort et il devint plus que jamais le bras droit de Lord Voldemort.

Il ne vit qu'une seule fois, pendant les vacances, une semaine avant le mariage de Bill et Fleur. Elle prétexta un weekend imprévus chez une amie de longue date à Londres. Il lui exposa tout le plan de Voldemort, en la priant de ne mettre Potter au courant qu'en cas de réelle nécessité. C'est ainsi que dès son retour, elle prépara leurs sacs de voyage, en prévision de la chute du Ministère.

Tel que l'avait décrit son amant, le Ministère tomba une semaine après. Une vague de terreur recouvrit brusquement le monde des sorciers et la panique s'empara de chacun.

La pression monta d'un cran quand il prit la place du vieil homme à la tête de l'école. Il était devenu encore plus aigrit, renfermé et froid. Poudlard n'était plus remplie de rires joyeux et d'élèves souriants. La monotonie s'était installée au même titre que le silence, lourd et pesant. De nombreuses familles avaient refusé que leurs enfants retournent à Poudlard, si bien que les couloirs, autrefois remplis d'un brouhaha d'élèves, n'avaient plus résonné que du son du vent, les fantômes erraient sans aucun but, traversant les murs de salles de classe vides. La Grande Salle n'était plus éclairée que part quelques cierges qui continuaient de flottait dans un plafond magique sombre et glacial. La joie n'était plus.

Harry s'était lancé dans la chasse aux Horcruxes et Ron et elle l'avaient suivit. Mais là aussi l'ambiance s'était ternie au fil du temps, et cela n'avait fait que ce renforcer après qu'ils aient eu en leur possession le médaillon de Salazar Serpentard... Ils ne s'étaient pas vus durant la chasse aux horcruxes, ni même donné de nouvelles l'un de l'autre. Bien qu'elle avait vu plusieurs fois sa photos dans les journaux qu'ils chapardaient, il lui avait énormément manqué. Et le fait qu'elle était en pleine connaissance de causes des sentiments qu'éprouvait Ron envers elle n'arrangeait rien.

Puis la date fatidique du 2 mais 1998 arriva et avec elle la deuxième guerre des sorciers. Dès qu'ils avaient posé un pied à Poudlard, elle n'avait cessé de le chercher des yeux. Mais elle ne l'avait pas vu. Pas une seule fois, même de loin. Ce n'est que lorsque McGonagall avait provoqué son ancien collègue en duel qu'elle avait enfin pu croiser son regard. En une fraction de seconde, ils avaient rattrapés les longs mois de séparation. Et quand il avait disparu dans son nuage de fumée, elle avait su où il se rendait. Mais son esprit balançait entre son meilleur ami ou bien son amant. Son esprit lui criait que sa place était avec lui dans la Grande Salle à se préparer en attendant l'arrivée de Voldemort, mais son cœur la suppliait de le voir lui. Bien que la tempête menaçait d'éclater à tout moment, la rouge et or écouta son cœur et profita d'un moment d'inattention pour s'éclipser. Et pendant que les sorciers présents dans l'école procédaient à l'évacuation des plus jeunes, ils firent l'amour une dernière fois.

Alors que les derniers sortilèges de protections furent jetés, Rogue sentit une vive douleur dans le bras gauche. Son maître l'appelait.

"- Le Seigneur des Ténèbres m'attends... répondit-il avec un air désolé qu'il n'essayait même pas de cacher."

La lueur de tristesse qui vint recouvrir les yeux noisettes de la jeune femme suffirent à lui rappeler que c'était peut-être la dernière fois qu'ils se voyaient...

"- Severus... il ferma les yeux à l'écoute de son prénom, il sonnait si bien de sa bouche...

- Hermione... elle le détailla une dernière fois.

- Je t'aime, murmura-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser.

- Je t'aime aussi..."

Un second accès de douleur dans son bras les sépara.

"- A tout à l'heure, finit la Gryffondor en sortant.

- Oui..."

Elle ne voulait pas croire qu'ils n'allaient peut-être jamais se revoir...

La guerre frappa l'école de plein fouet. Mais la mort de Fred Weasley les toucha encore plus. Bien sur, il n'était pas le seul à avoir donné de sa vie mais c'était différent. Peut-être était-ce dû au fait qu'ils étaient plus proche de lui que d'untel ? Leur moral qui n'était déjà pas bien haut en prit un coup. Hermione revit le visage de Percy et des autres Weasley quand ils apprirent la nouvelle. En un instant leur monde bascula et pour toujours. La mort était bien là, présente partout et elle emportait tout le monde, sans exception.

La Gryffondor eu bien sûr de la peine pour Fred mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à son amant, allait-il bien ? Etait-il seulement encore en vie ? Elle était encore dans ses pensées quand Ron lui proposa d'aller chercher des crochets de basilic dans la Chambre des Secrets. La rouge et or reçut une seconde douche froide quand il l'embrassa après qu'ils eurent détruit la coupe d'Helga Poufsouffle.

C'était totalement différents de Rogue et elle se dégagea bien vite avant de revenir sur ses pas pour retrouver Harry dans le grand escalier, Ron sur ses talons. Quand ils se mirent en chasse du serpent, elle eu un mauvais pressentiment. Rogue se tenait dans le hangar à bateaux et parlait avec Lord Voldemort. La conversation glaça le sang dans les veines de la jeune femme.

"- Tu as été un bon et loyal serviteur Severus... murmura Voldemort.

- Maître..."

Hermione, coincée entre Harry et Ron, ne pu retenir le petit cri qui s'échappa de ses lèvres au moment où elle comprit ce qui allait se passer. Elle perdit la respiration et son visage blêmit. Harry tourna les yeux vers sa meilleure amie à l'entente de la respiration saccadée mais n'eut pas le temps de la questionner que le corps de Rogue tomba lourdement contre le mur.

"- Severus... murmura Hermione quand ils s'élancèrent vers lui."

Cela n'échappa pas aux oreille de l'élus dont de nouvelles questions envahirent l'esprit. Mais il trouva rapidement la réponse quand son regard tomba sur la main de son professeur de potion, tenue doucement par celle d'Hermione. Mais il n'en dit rien et se concentra sur la base du cou du maître des potions qui perdait abondement du sang.

Le souvenir fut douloureux à Hermione, c'était donc ça, l'image qu'elle avait vu en cours. Le corps de son amant baignant dans une mare de sang. Elle qui se précipitait pour tenter de le sauver, mais rien n'y faisait et elle n'avait aucune potion sur elle. Mais son cerveau réfléchissait à toute vitesse à une solution. Pour s'empêcher de penser à autre chose. Comme sa mort. Quand leurs regards se croisèrent, le voile qui couvrit son regard onyx lui brisa le cœur et elle serra sa main encore plus fort. Elle sentait son pouls ralentir doucement et sa main fraîchir. Il partait lentement. Il jeta un dernier regard à son amante et à Harry puis s'en alla.

Hermione ne bougea pendant une seconde. Elle était totalement figée devant l'horreur de la scène. Sa respiration devint de nouveau saccadée et sa tête lui tourna. Elle n'arrivait plus à réfléchir et des milliers de questions se bousculaient dans sa tête. Qu'allait-elle devenir sans lui ? Elle n'avait plus d'avenir...

Harry partageait la souffrance de son amie mais il fallait partir et vite. Il lui prit la main et l'entraîna vers le bureau d'Albus Dumbledore pour verser les souvenirs dans la pensine. Ce qu'il y vit ne fit que confirmer ses doutes. Il retourna auprès de ses amis et fit face à une Hermione toujours en état de choc. Sur le chemin vers la Grande Salle, il s'obligea à ne pas regarder les larmes silencieuses qui roulaient sur le visage vide de son amie.

Hermione nageait dans le néant de ses pensées tout en marchant dans les décombres et les corps amis ou ennemis qui jonchaient le sol. Un homme attira son attention et en un instant l'espoir revint. Elle se précipita vers lui et s'accroupit pour voir de plus près ce qu'elle pensait avoir reconnut de loin. Un retourneur de temps. Le pauvre n'avait même pas été capable de s'en servir pour éviter de mourir. Mais elle n'allait pas plaindre un Mangemort. Elle arracha la chaîne dorée de son cou et se précipita vers le hangar à bateau. Elle allait pouvoir le sauver ! Elle ne prêta attention à rien d'autre et son esprit se focalisa sur la petite chaîne entre ses doigts.

"- Hermione, demanda Harry avec un air inquiet quand elle ralentit enfin. Que comptes-tu faire ?

- Ne t'en fais pas, je sais ce que je fais, répondit-elle avec empressement."

Elle s'agenouilla devant le corps sans vie de l'homme qu'elle aimait et amena d'un sort informulé toutes les potions nécessaires à sa survie. Quelques minutes plus tard, elle les avait dans son sac. Elle passa le Retourneur de temps autour de son cou et sans que ses deux meilleurs amis aient pu faire quoi que ce soit, elle disparut en un instant.

"- Hermione !!? s'écria Rogue en la voyant arriver à la place de son maître. Vas-t'en vite !

- J'ai utilisé un Retourneur de temps. Tu vas mourir pour que Voldemort soit en pleine possession de la Baguette de Sureau, car il pense que tu en es le véritable maître. Mais il se trompe, c'est Drago qui a désarmé Dumbledore, pas toi. Alors s'il-te-plaît, bois ces potions... le pressa-t-elle."

Heureusement, il ne remit pas sa parole en question et les avala toute d'une traite. Un puissant anti-venin, une potion de régénération sanguine et une autre qui permettait d'accélérer nettement la cicatrisation de grosses plaies. Après lui avoir volé un dernier baiser, elle repartit se cacher dans ses buissons juste avant l'arrivée du mage noir.

Severus était de retour dans la chambre d'Hermione. Heureusement pour lui, McGonagall n'était pas encore revenue de son voyage en France et par conséquent, elle n'était pas au courant pour sa jeune élève. Un tressaillement sur le visage de son amante attira son attention. Elle ne bougeait pas mais un froncement de sourcil lui indiqua un problème. Mais ce n'était pas ce que montrait le matériel, ses battements de cœurs étaient réguliers et ses taux également. Puis, sa respiration s'accéléra, comme si elle était en train de faire un effort et ses mains s'agitèrent un bref moment. Il n'en fallut pas plus pour que le maître des potions ne devine que la source de ces mouvements soudain était ce qui se passait dans l'esprit de la Gryffondor en ce moment même.

Il vérifia que personne ne passait dans le couloir et ferma la porte à clé avant de lever sa baguette vers Hermione.

"- Legilimens !"

Il se retrouva plongé dans un tourbillon d'images qui lui donnèrent instantanément un mal de crâne monstre. L'esprit de la jeune femme n'opposant pas la moindre résistance, il se laissa emporter par le flot de souvenirs et fit face à sa propre mort auquel il avait échappé de justesse grâce à la jeune femme.

Il se revit tomber par terre. Rogue se souvenait que la chute lui avait parut lente, comme pour augmenter encore sa souffrance. Mais le pire avait suivit quand Voldemort avait ordonné à Nagini de le tuer. Il avait pensé à Hermione dehors, qui attendait derrière les buissons, grâce à elle, il allait avoir la vie sauve. Les coups du serpent lui avaient transpercé la chair et le venin qui coulait en lui glaçait son sang petit à petit. Une désagréable sensation de mort s'empara de lui et bientôt, il sentit ses membres s'engourdir de plus en plus et sa vision de brouiller. Dans un éclair de lucidité, il vit entrer Potter qui se précipita aussitôt vers lui. Hermione accourut également et tomba à coté de lui. Quand elle posa sa main sur la sienne, il pria pour qu'aucun des deux garçon ne la remarque. Potter essaya de contenir l'hémorragie mais malgré ses efforts, le sang continuait de couler...

Le maître des potions se sentait véritablement à l'article de la mort. Il avait de nombreuses fois testé les anti-venins de sa réserve et savait par expérience qu'ils agissaient sur le long terme et qu'il était tout à fait normal de se sentir mourir peu à peu. Le tout était de bien être prit en charge lorsque l'on tombait dans l'inconscience après. Et pour cela, il savait qu'il pouvait faire confiance à Hermione.

Dumbledore lui avait demandé de mettre l'Élu au courant quand le moment viendrait. Rogue pensa qu'il était venu et laissa tomber une larme silencieuse dans une fiole. Ainsi Potter aurait accès à tous les souvenirs concernant sa mère et le plan d'Albus. Il pourrait ensuite se rendre à Voldemort et en finir une bonne fois pour toute. Sur ces dernière pensées, il sombra dans l'inconscience.

Il se réveilla dans ses appartements quelques jours plus tard et aperçut Poppy Pomfresh dans un coin de la pièce. Il tenta de se redresser vivement mais une douleur à la cage thoracique l'en empêcha.

"- Ne bougez pas Severus, au moins pendant encore une heure, le temps que toutes vos plaies se soient totalement refermées, lui ordonna-t-elle d'une voix calme.

- Qui a gagné, la coupa-t-il d'un ton pressé.

- Harry a tué Voldemort ce matin même, répondit-elle d'un air réjouit. Le monde va enfin pouvoir vivre en paix ! Quel soulagement. C'est une nouvelle ère qui commence."

C'était au moins ça, Potter avait vaincu le Mage Noir et les choses allaient enfin pouvoir rentrer dans l'ordre. Mais il allait avoir quelques choses à régler avec Hermione, notamment sur la façon dont elle l'avait sauvé. Où diable avait-elle donc été cherché ce Retourneur de temps ?

Mais il ne pouvait pas lui demander de but en blanc d'amener la jeune femme dans ses appartements sans que ça n'éveille des soupçons...

"- Les pertes ont-elles été nombreuses ?

- Oui, malheureusement. Le corps professoral n'a pas été trop touché, et il en va de même pour les membres de l'Armée de Dumbledore, mais on ne peut pas en dire autant de l'ordre du phénix.

- Très bien, je suppose que Potter Weasley et Granger sont encore en vie ?

- Oui et ils sont actuellement en train de prêter main forte aux secours. Et il me semble que miss Granger se trouve chez la Directrice qui devait s'entretenir à propos de quelque chose avec elle...

- Avec miss Granger ? demanda Rogue d'un ton soudain intéressé.

- Oui, mais elle ne m'a pas donné d'autres précisions..."

Merde. Deux solutions, où Hermione était blessée et McGonagall s'occupait d'elle, ce qui paraissait peut probable, ou bien elle avait découvert le pot aux roses. Cela ne servait rien de demander la présence de Minerva, elle viendrait d'elle même quand elle en aurait finit avec la jeune femme. Si sont hypothèse était juste.

"- Avez-vous besoin de quelque chose ?

- Non merci. Quand est-ce-que je pourrais quitter ce fichu lit ? grogna-t-il.

- Encore une heure, mais vous devez me promettre de ne pas en faire trop par la suite, au moins pendant quelques jours.

- Oui."

Durant l'heure qui suivit, il passa en revue les différentes options qui s'offraient à lui dans le cas où son sauvetage par Hermione serait découvert. Elle risquait la prison. Il n'allait pas se voiler la face, l'usage des Retourneur de temps avait été banni par le Ministre de la Magie juste avant la Coupe de Feu. Ils avaient disparus du marché et n'importe qu'elle entorse à la règle valait un aller-simple à Azkaban pour 5 ans. Il maudit le foutu courage de Gryffondor. Ces lions avaient la manie d'agir sans prendre conscience des conséquences qui pourraient en découler. Hermione venait de gâcher sa vie pour lui. Il ne le méritait pas. Il ne LA méritait pas.

Au même moment où il se promettait de tout faire pour lui éviter ça, McGonagall entra en furie dans son salon. Il n'eut pas besoin de plonger dans son esprit pour deviner la colère sourde qui grondait en elle. Ses yeux glacials lançaient des éclairs et ses jointures étaient blanches tant elle les serrait. Elle ne s'était pas recoiffée depuis la bataille et la poussière sur son visage lui donnait un air encore plus noir. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'il aperçut Hermione cachée derrière la directrice.

"- J'ai a vous parler Severus. Asseyez vous Hermione, je pense que vous ne ferez aucune difficulté à prendre place à coté de lui, cracha-t-elle en fusillant son élève du regard."

Sans même regarder son amant, la Gryffondor s'assit sur le canapé et se recroquevilla sur elle-même. Le visage sans expression qu'elle affichait indiquait qu'elle avait certainement tout dévoilé à sa Directrice de maison.

"- Miss Granger vient de me révéler la vérité. Toute la vérité. Inutile de contourner les faits, ni même d'essayer de me mentir. Sachez que je suis déçue de vos conduite à tous les deux. Vous n'avez pas l'habitude d'enfreindre les règles, surtout pour une raison aussi frivole que l'amour Miss. Et vous Severus, je pensais que vous aviez des principes... Mais votre relation me paraît bien futile à coté de vos actes Hermione. Savez-vous au moins par quel moyen elle vous a sauvé la vie ? demanda-t-elle à son collègue.

- Un Retourneur de temps.

- Parfaitement, trouvé au cou d'un Mangemort ! Êtes-vous au courant des conséquences qu'ont entraîné votre geste ? cria-t-elle cette fois-ci à Hermione, d'une voix blanche de colère. Vous l'avez ramené dans le présent et ainsi vous avez bousculé les lois du temps. Les corps d'une même personne ne doivent pas être placé dans le même espace temps. Je pensais que vous seriez plus intelligente, vous qui vous êtes vue confier la garde d'un tel objet lors de votre troisième année. Par votre faute, de nombreuses personnes ont été blessées, heureusement pour vous, le bilan ne s'alourdira pas de morts.

- Je suis désolée... murmura Hermione du bout des lèvres. Mais-

- Taisez-vous petite inconsciente, et ne croyez pas que je tairai votre geste puisque vous êtes l'amie d'Harry Potter.

- Minerva, je prendrai l'entière responsabilité de ses actes s'il le faut. Mais vous savez aussi bien que moi que si jamais vous révélez ce qu'il vient de se passer, elle ira droit en prison, Harry Potter ou non, et que sa vie en sera gâché. Elle n'a rien fait de mal à part sauver la vie de quelqu'un qui ne le méritait pas-

- Bien sûr que si tu le méritait ! s'écria soudain Hermione, sortant de sa torpeur. Tu es quelqu'un de bon, et malgré les apparences, tu sais faire preuve de gentillesse et de considération pour les autres. Tu es brillant dans tout ce que tu entreprends et tu as fait preuve d'un courage sans faille au cours des dernières années sans jamais faillir à tes tâches, même les plus difficiles. Alors oui, Severus Rogue, tu mérites de vivre !"

Hermione s'était levée du canapé et avait déclamé son petit monologue avec une telle passion qu'elle ne pouvait qu'avoir exprimé ses pensées les plus sincères. Ne supportant pas les deux regards posés sur elle, elle se rassit et baissa la tête.

"- Hermione...

- Miss Granger, je comprend très bien ce que vous avez pu ressentir sur le moment et je suis contente que le professeur Rogue soit encore en vie. Mais je ne peux pas annuler les conséquences de votre acte, continua Minerva McGonagall d'une vois plus calme. Je vous laisse allez rejoindre vos amis, j'ai à m'expliquer avec Severus.

- Bien."

La jeune femme se leva lentement et encra son regard dans celui de son professeur de potions. Non, elle ne regrettait rien. Il devait vivre. Dans un élan d'audace, elle se pencha et embrassa rapidement son amant, après tout, ils n'avaient plus à se cacher si ?

"- Sachez que je ne regrette rien, déclara-t-elle en refermant la porte sur une McGonagall sidérée."

L'heure s'était écoulée et Rogue pu enfin se mettre debout et faire apparaître deux thés.

"- Ne vous méprenez pas Severus, je suis heureuse de vous voir en vie et je suis de l'avis de Miss Granger, vous le méritez amplement. Mais je ne peux pas annuler ses actes. J'ai bien une solution alternative mais elle risque de ne pas vous plaire.

- Allez-y.

- Il y a bien longtemps, Filius et moi avions engagé une conversation sur les sortilèges utilisé dans la magie ancienne. Une matière difficile qui, de part sa difficulté, ne peut être enseignée à Poudlard. Mais là n'est pas le sujet. Nous avions parlé de l'évolution de certains de ses sortilèges et notamment celui d'Amnésie. A l'époque, il existait un sortilège permettant d'ôter un individu en particulier des souvenirs de tout ceux qui l'ont croisé, ne serais-ce qu'une fois.

- Je ne veux pas oublier Hermione, coupa Rogue d'une voix ferme qui n'incitait pas à la discussion.

- Quelques personnes peuvent êtres épargnées si elles prononcent le contre-sort en même temps. Le sortilège n'a été utilisé qu'une seule fois d'après Albus. Mais si vous choisissez cette option, seuls vous, Albus et moi-même seront tenu dans le secret."

Elle lui demandait l'impossible. Il ne supporterait pas de la perdre. Mais il préférait tout de même qu'elle l'oublie plutôt qu'elle voit son avenir brisé par cinq années à Azkaban.

"- Si vous et Albus êtes les seuls au courant de l'affaire, pourquoi ne pas laisser les choses telles qu'elles sont. Le fait qu'Hermione oublie tout ne résoudra pas le problème des deux corps.

- Si, malheureusement, le bruit a courut dans les rangs des Mangemort que vous étiez mort et plusieurs personnes de notre coté ont été vérifier. Le fait de vous voir vivant relève donc du miracle de leur point de vue. J'ai confisqué le Retourneur de temps et je compte l'utiliser pour amener votre cadavre dans le passé et ainsi rétablir les lois du temps. Mais le Ministère a été prévenu de votre mort comme de votre réapparition soudaine, ils m'ont demandé des explications, que je n'ai pas fournies, mais je ne pourrais tenir longtemps et ils risquent de vous interroger également. Il faut donc agir au plus vite afin d'effacer la mémoire de toutes les personnes qui ont déjà croisé Hermione et ainsi ils oublieront tout ce qui est en rapport avec elle, ainsi votre sauvetage passera aux oubliettes."

Il se rappela le sourire d'Hermione quand elle le rejoignait le soir dans ses appartements et le regard si particulier qu'elle avait quand il lui apprenait quelque chose qu'elle savait pas ou encore leur symbiose quand ils fabriquaient des potions complexes... Il n'était pas prêt à perdre ça. Mais il trouverait le moyen de la revoir et tant pis si elle ne se souvenait pas de lui. Rien ne les empêchait de refaire connaissance...

"- Elle ne se souviendra pas de sa vie de sorcière, mais d'une vie de Moldue sans histoire. Et vous devrez lancer le sortilège. Je préférerait largement retirer la mémoire de Miss Granger que de la voir enfermée dans une cellule à la merci des Détraqueurs, soupira McGonagall. Mais à vous de choisir.

- Vous savez très bien quelle option je vais choisir, tout le monde aurait prit cette option là, siffla Rogue pour seule réponse.

- Très bien.

- Pour quelle raison dois-je jeter le sort ? Pourquoi pas vous ? continua-t-il sur un ton glacial.

- Pour la simple et bonne raison que la personne qui jette le sort doit très bien connaître l'autre. Et entre vous et moi, d'après ce que je viens de découvrir, vous êtes mieux placé que moi...

- Comme une ultime punition, cracha-t-il. Cela ne vous suffit pas que je la perde ? Savez-vous ce que cela fait ? Hein ?

- Écoutez Severus, je sais que vous faites partit de ceux qui ont le plus donné mais aussi le plus perdu dans cette guerre. Je connais la nature de votre lien avec Lily Potter et maintenant celle avec Miss Granger. Sachez que je ne souhaite pas ajouter à votre malheur. J'ai moi-même été dans le même cas que vous à une certaine période et j'y repense tout les jours. Mais vous faites cela pour son bien.

- Partez, et dîtes à Hermione de me rejoindre.

- Je ne vous laisserez pas seul tant que le sort ne sera pas jeté, répondit McGonagall d'un ton catégorique. Je vais chercher Miss Granger. Et entre nous, même si ce n'est pas dans le respect de la loi, je suis heureuse de vous voir en si bonne compagnie..."

Pendant les dix minutes qui suivirent, la chauve-souris des cachots tourna en rond dans ses appartements. Il allait le faire, il allait devoir le faire. Dans quelques minutes, elle ne se souviendrait plus de lui. Cette pensée lui fit peur. Il n'avait pas éprouvé ça depuis longtemps.

Il allait trahir sa confiance. A cette idée, une boule se forma dans son estomac et il pensa que jamais il ne s'était sentit aussi faible. Il imagina inconsciemment son regard et il ne put ignorer le supplice qu'il y vit.

"- Severus... commença Hermione quand elle entra dans la pièce.

- Je vais attendre dans la pièce d'à coté, je vous laisse cinq minutes, continua McGonagall en refermant la porte.

- Bien."

Les deux amants se firent face, aucun des deux ne bougeait. Chacun détaillait le visage de l'autre dans le moindre détail.

Elle était belle dans les rayons du soleil couchant qui filtraient à travers les fenêtres crasseuses. Ses cheveux indomptables retombaient en mèches éparses sur ses épaules. Ses épaules qui étaient enfin soulagées d'un poids qu'elle n'aurait jamais du porter. Elle lui parut soudain si vulnérable dans son sweat trop grand et son jean plein de poussière.

Il était si beau. A contre jour, elle ne distinguait pas bien les traits de son visages, mais elle les connaissait déjà par cœur. Comme à son habitude, il était vêtu de capes noires qui le rendait menaçant, mais pas pour elle. Ses capes cachaient sa véritable personnalité, comme son visage toujours impassible cachait ses sentiments. Hermione fit le premier pas et enserra la taille du sombre professeur de ses petits bras. Il replia sa grande cape sur elle et savoura ce moment. Certainement le dernier.

"- Tu vas bien, tu n'est pas blessée ?

- Non rassures-toi à part quelques égratignures tout va bien, elle eu envie de parler d'autre chose que cette guerre dont ils étaient enfin débarrassé mais elle sentit que quelque chose n'allait pas. Elle n'était pas bête et fit aussitôt le lien avec McGonagall. Je ne sais pas ce que t'as demandé McGonagall, mais fais-le vite je t'en pris... En tout cas, saches que je ne regrette rien et que si tout était à refaire je le referais sans aucun doute.

- Je t'aime Hermione, lui glissa-t-il dans le creux de l'oreille."

Il fallait qu'il le fasse maintenant. Sinon il ne pourrait jamais. Il commença à faire glisser sans bruit sa baguette dans la main. Ses doigts tremblants la saisirent et il l'approcha de la tempe de la jeune femme.

Il pria pour qu'elle ne relève pas la tête. Il ne supporterait pas son regard.

"- Je t'aime aussi Severus et je suis heureuse de te voir en vie, répondit-elle dans un grand sourire en esquissant un mouvement pour dégager sa tête de son torse."

Il prononça la formule et attendit la main toujours figée sur sa baguette. Il était pétrifié par ce qu'il venait de faire. Une larme glissa, brûlante sur ses joues glacées. Il se sentait vide, incapable de quoi que soit d'autre que de fixer le regard maintenant vide d'Hermione. L'incompréhension. Le questionnement. L'inquiétude. La colère. Et le vide. Il n'y avait plus cette lueur dorée dans ses yeux.

McGonagall entra et brisa le silence pesant de la pièce.

"- Je suis désolée, mais c'était la meilleure solution. Maintenant, elle vivra une vie de moldue sans histoire. Je viens de vérifier, le sort a fonctionné, Mr et Mr Potter et Weasley ne se souviennent plus d'elle, ni personne d'autre d'ailleurs. Albus veut vous voir, il vous attend dans son tableau."

Sur ces mots, elle attrapa doucement le bras de son ancienne élève et transplana chez ses parents.

"- Au revoir Hermione. Je reviendrais te chercher."

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