Chapitre 18

Le sac posé sur mon lit, mes traces nettoyées derrière moi, j'étais fin prête à partir de cet hôtel.

Mon sac à dos sur l'épaule, je me dirigeais d'un pas assuré vers la porte de la chambre d'hôtel, tournant la poignée pour sortir. Refermant derrière moi, mon regard s'attarda vers la porte de la chambre voisine. L'homme avait dit s'appeler Lukaz. Un triste sourire se dessina sur mon visage. C'était peut-être étrange comme impression, mais il me rappelait légèrement Lysandre. Était-ce son charme ? Ou encore cette aura qui lui collait à la peau ? Je ne savais pas.

Secouant la tête, je descendais les escaliers pour payer mon dû à l'accueil avant de reprendre la route après avoir rejoint ma voiture et démarrée rapidement.

Objectif du jour :

Dans un premier temps, aller à l'aéroport, se faire repérer pour détourner l'attention et partir. Ensuite, appeler mon contact, le laisser devenir ma Marraine la Bonne fée pour m'emmener en Italie. Retrouver les pécheresses, foutre une râclé aux vieux schnocks du Conseil. Et ensuite...

Ensuite, j'aviserai. Il n'était pas certain que je puisse retrouver Isabella et Maria. En attendant, je devais simplement continuer de rouler. Mais tout en roulant, une de mes mains se mise à caresser mes tatouages. Un doute s'insinua dans mon esprit. Devais-je retourner chez moi ? Chez moi... Cette demeure familiale dont j'avais hérité à la mort de toute ma famille.

Oui, tout n'était pas encore très clair sur ce qui m'arrivait. J'avais bien compris que cette larme, cet œuf d'ange, y était pour beaucoup dans tout ça. Ma famille n'était pas ordinaire. Savoir fabriquer des armes anti-ange et détenir un œuf d'ange... Après avoir botté les fesses du Conseil, il me faudrait résoudre ces mystères-là.

Ma mère semblait avoir porté ce collier avant moi. Elle n'était malheureusement plus de ce monde pour m'expliquer quoique ce soit. Mais je connaissais des sorcières, des nécromanciennes. Peut-être que prendre contact avec elles serait une bonne idée ? Le père Jean aurait sans doute hurlé de cette simple idée. On ne dérangeait pas les morts.

Résultat, je savais autant de chose que j'en ignorais. Je savais que ce collier appartenait à ma famille, mais je ne savais pas pourquoi. Je savais qu'il était tombé dans les mains du Père Jean, qui devait surement l'avoir pris le jour où il m'avait sauvé. Mais je ne savais pas pourquoi il était entré en moi.

Était-ce vraiment lié à Lysandre et son essence ? Ou bien était-ce parce que j'étais destinée à accueillir cet œuf en moi ?

Un saut chez moi pourrait être une bonne idée. Sur le chemin, avant une visite au Vatican...

Toutes ces questions me donnèrent mal à la tête.

— Bon, ce n'est pas le moment de réfléchir à ça. Je dois me concentrer sur la route.

Oui, ce n'était pas le moment de penser à cela. D'autant que mon mal de tête ne cessait d'augmenter. Cependant, lorsque ma vision commença à se flouter, je compris qu'il ne s'agissait pas d'un mal de tête provoqué par l'afflux de questions dans mon esprit.

Une vague de fatigue s'emparait de moi, bientôt accompagnée de vertige. C'était exactement comme lorsque je m'étais retrouvée au manoir des anges et que j'avais perdus connaissance.

Concevant que mon état allait me mettre en danger si je ne m'arrêtais pas de rouler, je voulus appuyer sur le frein. Je n'y parvins jamais, ils semblaient ne plus fonctionner. Une vieille voiture pourrie...

— Ce n'est franchement pas le moment...

Et alors que je m'évanouissais au volant, tout ce que j'eus le temps de voir fut une voiture qui fonçait droit sur moi. À moins que ce ne soit moi qui fonçais sur elle...

Un crissement de frein se fit entendre et je perdais connaissance.

Une seule pensée traversa mon esprit, telle une prière.

Lysandre, aide-moi.


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Le Néant. À quoi cela pouvait-il bien ressembler ? Sans doute à rien. Du vide, un endroit qui ne possédait aucune couleur, qui ne possédait rien. Aurait-ce alors été pertinent d'appeler ce lieu ainsi ?

Recroquevillée sur moi-même, en position fœtale, je flottais dans ce Néant, les yeux clos.

Une voix appelait au loin. Je pouvais l'entendre. Une douce voix que je ne parvenais pourtant pas à comprendre.

Me forçant à ouvrir les yeux, je me rendis compte que j'étais vêtue d'une simple et courte toge semblable à ces anges que j'avais rencontrés tant de fois. Mais tout de même différente. Sombre. Noire.

— Regarde-moi.

Levant le visage, j'aperçus une magnifique femme qui me faisait face. Elle me semblait si familière. Mais qui pouvait-elle être ?

Ses cheveux légèrement bouclés possédaient la même teinte que les miens. Un rouge flamboyant comme un feu rougeoyant, un rouge éclatant comme le sang.

— Qui êtes-vous ?

La femme sourit à ma question, me tendant les mains. Nos doigts se frôlèrent alors que j'acceptais de tendre mes bras vers elle.

Nos doigts s'entremêlaient et je lui fis face.

— Chani, réveille-toi.

Mes yeux s'attendrirent, mon esprit s'embruma. Quelque chose voulait refaire surface en moi au moment où ce nom que je ne possédais pas se mit à me désigner.

— Mon bébé, pardonne-moi, me supplia-t-elle.

Et je la reconnus.

— Maman...

Elle me sourit tristement et deux portes apparurent.

— Tu dois repartir. Ce monde n'est pas fait pour toi. Pas encore.

Elle me relâcha, se dirigeant vers une porte. Je voulus la suivre, continuant de voler tel un fantôme vers elle. Elle se tourna un instant vers moi, secouant la tête. La porte face à elle s'ouvrit sur une image des plus effrayantes.

— Maman, ne m'abandonne pas...

— Chani, tu n'es pas prête. Tu ne peux pas mourir maintenant.

Et alors qu'elle pénétrait dans cette porte où des flammes terrifiantes crachaient leur morsure bouillonnante, je l'entendis hurler de douleur. La porte se referma derrière elle, comme si elle venait de se faire engloutir par ce feu brûlant de l'Enfer.

M'effondrant au sol qui n'existait pas, je me contentais de tomber dans le vide, continuant de flotter dans ce rien. Je ne pouvais empêcher ma tristesse de s'échapper du bord de mes yeux. La porte qu'avait empruntée ma mère avait disparu. Je ne pouvais pas la rejoindre.

L'autre porte, celle que ma mère n'avait pas même daignée regarder brièvement, s'ouvrait lentement. Une lumière douce, chaleureuse et attirante s'en échappait. Je ne voulais pas y aller. Je voulais simplement continuer de pleurer. Pleurer cet abandon de ma mère. Étais-je condamnée à ne jamais revoir mes proches ?

— Vi, m'appela une voix avec tendresse.

Mais Vi n'était pas mon vrai nom. Je le savais. Ici, dans ce lieu où rien n'existait, un lieu me correspondant, toutes mes questions avaient leurs réponses. Des réponses qui m'importaient peu dans l'immédiat.

— Virginia, insista la voix.

Rauque et puissante, elle était pourtant teintée d'une douceur que je ne comprenais pas.

Bien que ce ne fût pas mon véritablement nom qui était nommé, un pouvoir d'une grande puissance m'enveloppait. Un pouvoir qui me forçait à me tourner vers la porte lumineuse. Mes pleurs cessèrent alors que je regardais cette lumière.

— Vi, ne m'abandonne pas.

Je ne voulais pas l'écouter. Je voulais retrouver cette porte qui avait emporté ma mère. Je voulais...

— Vi, reste. Je t'en supplie, reste avec moi.

La voix exerçait une attraction presque irréelle. Elle effleurait ma peau d'une caresse au touché du Soleil. La lumière dans mes ténèbres...

Deux mains ressortirent de la porte, suivis d'une silhouette. Une silhouette au regard embrasé et hypnotique.

— Vi, reviens, me supplia de nouveau la voix.

Me levant, je me dirigeais vers la porte.

Je voulus pousser un cri de douleur alors que mon corps entier me faisait souffrir le martyre. Seulement rien ne voulait s'échapper de ma gorge. Aucun son ? Je ne pouvais même pas bouger.

Ouvrant les yeux, la première chose que je vis fut Lysandre.

Lysandre ?

Mais que faisait-il ici ? D'ailleurs, où étais-je ?

Regardant autour de moi sans même cacher ma panique, je me devinais être à l'hôpital, recouverte par un drap blanc. Et Lysandre, la tête au-dessus de la mienne, me tenait le visage dans ses mains alors que ses yeux étaient clos.

Lorsqu'il les rouvrit, je pus lire une émotion puissante dans son regard. Plusieurs émotions d'ailleurs. La colère, mais aussi la peur et la joie. Et finalement l'inquiétude domina.

— Vi, tu es vivante.

Je voulus répondre, mais je n'y parvins pas.

Regardant vers mon corps, je ne comprenais même pas pourquoi je ne parvenais pas à bouger. Puis Lysandre retira le drap, révélant mon corps recouvert de point de suture. Du moins pour les parties visibles. Le reste était totalement moulu dans le plâtre.

— Tu as eu un accident de voiture. Tu t'es endormie au volant et un camion t'a percutée. Les médecins pensent que c'est un miracle si tu t'en es sortie.

Et d'après ce que je voyais, c'était surement le cas. Le visage de Lysandre se couvrit de culpabilité. Un visage qui me fit douloureusement grimacer.

— C'est ma faute. Je savais qu'un ange était en train de te dévorer de ton énergie de l'intérieur et pourtant j'ai réagi de manière immature en te demandant de partir. J'aurais dû rester avec toi. J'aurais dû...

Ses poings se serrèrent alors qu'il fuyait honteusement mon regard.

— Je suis désolé Vi. Si seulement tu pouvais me pardonner.

Lorsque ses yeux me regardèrent de nouveau, il parut surpris. Il essuya une larme. Ma larme. Est-ce que je pleurais ? Je ne savais pas. Je ne sentais rien, excepté ses mains qui recueillaient une à une mes larmes.

Quelqu'un frappa à la porte avant d'entrer. Un médecin d'après sa blouse blanche.

— Je vois que vous êtes réveillée, constata-t-il. Lorsque vous vous serez un peu reposée, nous commencerons quelques examens.

Puis, il se tourna vers Lysandre, remontant ses lunettes. Attends, cet homme...

— Monsieur, veuillez sortir s'il te plait. Nous devons la laisser se reposer.

Lysandre ne se fit pas prier plus longtemps. Mais pour une fois, je voulais qu'il reste. Cet homme avait quelque chose que je reconnaissais.

Mais alors que Lysandre sortait, le médecin fermant derrière lui, la panique me gagna. Le médecin se tourna de nouveau vers moi, son visage ayant complètement changé d'expression. Il retira ses lunettes ainsi que sa blouse, révélant alors ses armes.

Un chasseur.

Il s'approcha lentement de moi, sortant un couteau de chasse.

— Ils pensaient que j'étais fous de saboter tes freins, persuadés qu'on pourrait te capturer par surprise dans ta chambre d'hôtel.

Comment les chasseurs l'avaient-il retrouvé ?

— Eh bien finalement, tu es en vie, donc j'ai eu raison. Mais je vais t'avouer quelque chose. Ta mort m'enchante bien plus encore. J'ai simplement besoin de ton corps. Ce pouvoir ne devrait pas mourir avec toi.

Quel enfoiré...

Et alors qu'il brandissait son arme sur moi, une flamme d'une puissance démesurée apparue, enveloppant entièrement le chasseur qui se mit à pousser des cris épouvantables. Je regardais là, seule, effrayée et ne pouvant bouger. Tout ce que je pus voir fut une ombre. Celle d'un homme.

Le feu se répandit dans la chambre et la silhouette s'approcha de moi. Je connaissais cette personne.

Soudain les plâtres sur moi se détruisirent, libérant alors ma voix au moment où je me mettais à hurler de douleur. Sans les plâtres, c'étaient une souffrance de plus qui se libérait.

L'homme prit mon visage en coupe, se penchant sur moi avant de s'emparer de mes lèvres. À ce contact, je sentis une puissante énergie me traverser. De la lave en fusion semblait s'écouler en moi. Et contre toute attente, cette sensation était extrêmement agréable. J'avais l'impression que mon corps guérissait. Et c'était le cas !

L'homme se détacha légèrement de moi, me montrant son visage.

— Lukaz...

L'homme que j'avais rencontré dans l'hôtel.

Il m'offrit un tendre sourire. Ses yeux rougeoyaient, lumineux. Les flammes derrière lui créaient une aura à la fois sombre et lumineuse, laissant danser des ombres élégantes sur lui. Il était magnifique. Tel un ange tombé du ciel.

— Qui es-tu en vérité ?

— Je te l'avais dit qu'on se reverrait.

Sa main caressa mon visage avec une étrange tendresse.

— Tu es vraiment une personne intéressante et unique, Virginia Karniella.

Il connaissait même mon ancienne identité. Ma vraie identité.

— J'ai toujours admiré les pécheresses. La première d'entre vous était un chaos sans nom qui usait du désir à la perfection. Mais bien moins bien que Triple V.

— Qu'est-ce que tu me veux ? Qu'est-ce que tu es ?

Ma question fut attendue, parce qu'il n'en parut pas étonné.

— Mais c'est toi que je veux, Virginia, prononça-t-il sans la moindre hésitation.

La porte choisie ce moment pour s'ouvrir. Elle avait été enfoncée par Lysandre, qui entrait en courant. Lukaz me porta dans ses bras. J'étais encore bien trop affaiblie pour me défendre. Peut-être même pour seulement bouger.

Lorsque les deux hommes se fixèrent, je vis la rage bouillonner dans le regard de Lysandre. Et cela n'avait rien à voir avec de la jalousie. C'était personnellement destiné à Lukaz.

— Lucifer.

Un sourire amusé se traça sur mes lèvres. Lukaz Laporte... Évidemment qu'il s'agissait de Lucifer. Un putain d'ange déchu. Et je n'avais rien vu venir.

En direct de la TéléNovella de Paradis&Enfer, Lucifer qui entre en scène.

Et ensuite qui ? Dieu en personne ?

— Michel te recherche depuis des années sur Terre.

— Michel ? On dirait qu'il ne m'a toujours pas trouvé. Tu es le premier ange que je croise depuis mes siècles passés chez les vivants, Gaddiel.

— Nous savons ce que tu cherches, et je ferais tout pour t'en empêcher.

— Je pense que tu es arrivé un peu tard. Mais au moins, tu es plus en avance que Michel.

Lysandre grinçait des dents. Si être dans les bras de Lucifer aurait dû m'effrayer, j'étais surtout agacée pour le moment. Lysandre ne faisait pas du tout attention à moi, bien trop occupé à regarder Lucifer. Et ça m'énervait !

Comprenant que c'était complètement stupide, je me mis à bouder.

— J'ai toujours pensé que tu avais la qualification pour devenir un archange, Gaddiel. Et je le pense encore aujourd'hui. Dommage que tu ne sois pas plus mature. Regarde, tu n'as même pas remarqué que ta petite protégée était en train de bouder parce que tu ne fais pas du tout attention à elle.

Je boudais seulement contre ma propre stupidité, pas contre Lysandre !

— Pitié, laissez-moi en dehors de vos histoires d'emplumés.

Puis des cris s'élevèrent dans l'hôpital, ce qui sembla amuser Lucifer.

— Le feu commence à s'allumer un peu partout dans le bâtiment. Que vas-tu choisir, Gaddiel ? Sauver ces humains ou te battre contre moi pour me reprendre Virginia des mains ? À moins que je ne doive l'appeler Alice Hide ?

— Tu t'es présentée sous ce nom ? me reprocha très vite Lysandre.

— Ferme-la mon ange, y'a plus urgent.

Mon sérieux revint immédiatement et je dirigeais mon regard vers Lysandre.

— Va-t'en !

— Vi...

— Non, ne t'occupe pas de moi. Je saurai me débrouiller. Va sauver ces gens ! Immédiatement !

Dans un hôpital, les gens étaient vulnérables. Ils étaient malades, blessés, et souvent très gravement. Lysandre ne devait pas s'occuper de moi. J'étais vivante et je doutais que Lucifer me tue. Il m'avait guéri, ce n'était pas pour m'ôter la vie quelques minutes plus tard.

Je voyais l'hésitation passer dans le regard de Lysandre.

— Tic-tac, tic-tac. Tu entends ? C'est le temps qui passe Gaddiel, s'amusa l'emplumé déchu.

Cela semblait être un jeu pour lui qui claqua des doigts. Aussitôt, de nouveaux cris déchirèrent les lieux. Gaddiel poussa un hurlement de rage avant de se retourner. Son choix me soulagea.

— Je reviendrai te chercher Vi. Crois en moi.

Et il sortit et partit sauver les pauvres gens piégés par les flammes de Lucifer.

Les mains du déchu se serrèrent un peu plus autour de moi alors que son regard s'attendrissait en me regardant.

— Tu es enfin à moi.

— Je ne te connais pas, connard. Alors ne joue pas à ça avec moi.

Une fissure se fit dans le vide, créant un passage brûlant et entouré de flamme. De l'autre côté, je pouvais déjà imaginer les lieux.

Les cris de souffrance que j'entendais depuis ce portail me glaçaient le sang.

J'avais déjà assisté à des interrogatoires que les chasseurs exerçaient sur des créatures. J'avais déjà entendu leurs cris de douleur provoqués par la torture. Et pourtant, les hurlements en provenance de ce portail étaient bien plus terrifiants que tout ce que j'avais pu voir ou entendre de toute mon existence.

Mes mains s'agrippèrent à la sombre veste que portait Lucifer, apparemment capable de bouger mes doigts. J'étais effrayée. Jamais je n'avais connu une telle peur. D'ailleurs, j'avais l'impression de ne jamais avoir connu la peur jusqu'à présent. Ni la souffrance. Ni la tristesse. Ni quoique ce soit d'autre de négatif.

Ce lieu m'en faisait la démonstration en quelques secondes à peine. Il possédait cette influence en lui...

Et alors que Lucifer nous fit pénétrer dans ce portail, qui se ferma derrière nous, je découvris un endroit désert. Apocalyptique, en tout point semblable à ces films de zombies ou autres catastrophes de fin du monde, le paysage de désespoir s'ouvrit devant mes yeux innocents et soudainement purs. J'avais l'impression d'être un pauvre agneau livré en sacrifice à la plus terrible des bêtes.

Le silence régnait, et pourtant on pouvait très clairement entendre les hurlements d'âmes torturées au loin, créant ainsi une symphonie cruelle entre silence et chaos. Un silence inquiétant, presque rassuré par ces bruits tourmentés. Une harmonie de désolation.

— Bienvenue en Enfer, Virginia Karniella, me présenta Lucifer.

Dernière mise à jour 1 : 30/08/2024

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