Chapitre 12

— J'attends.

Mais même en posant la question, Lysandre demeura aussi muet qu'une tombe. Quoique, par expérience, je pouvais affirmer que les tombes livraient de très nombreuses informations. Bien plus que cet ange pour le moment.

Hier soir, alors que Lysandre me proposait le deal alléchant de m'en révéler plus sur mes tatouages, mon acceptation avait semblé évidente. Aussitôt, il avait été décidé par Lysandre que nous quittions le manoir, apparemment l'un des nombreux domaines des anges sur Terre. Une demeure se trouvant...

Où se trouve-t-elle d'ailleurs ? me questionnais-je enfin.

Lysandre avait préféré le moyen de transport humain, sortant une voiture du garage de la propriété, conduisant pour une destination tout aussi inconnue. Et cela faisait plusieurs heures que nous roulions sur des routes qui m'étaient étrangement familières. Où les avais-je déjà vues ?

— Lysandre, m'obstinais-je à la discussion.

Mais l'ange resta concentré sur la route, préférant se taire. La circulation était déserte, pas une voiture à l'horizon.

— Lysandre, tu avais promis !

— Vi, tais-toi s'il te plait. J'essaie de me concentrer.

— Et te concentrer sur quoi exactement ? Sur la présence d'une dame blanche ou du nombre de grains de poussière passant sur la route ? Non, laisse-moi deviner. Tu réfléchis sur le moyen de ne jamais me donner les réponses que j'attends et que tu m'as promises, insistais-je de nouveau sur ce dernier mot.

Lysandre donna alors un coup de frein violant. La ceinture de sécurité se bloqua contre ma poitrine, me coupant le souffle pendant un instant.

— Mais ça ne va pas de freiner comme ça !

L'ange stupide et complètement débile se tourna vers moi. Nous étions arrêtés en plein milieu de la route.

— Vi, qu'est-ce que tu as ?

— Quoi ?

— Je t'ai dit que j'allais te donner des réponses.

— Oui, mais en attendant, je dois aller en Italie. Je dois retourner chez moi.

— Et chez toi, ce n'est plus un endroit très sûr.

— Je ne parlais pas de mon appartement. Et d'ailleurs, où est-ce qu'on est ?

— États-Unis, nous devons nous rapprocher de Washington D.C.

Je comprenais mieux pourquoi le lieu m'était familier. J'avais vécu quatre ans aux États-Unis. Une année où j'avais parcouru tout le pays pour trouver l'ange que le Vatican m'avait ordonné de tuer, et trois autres années où je l'avais trouvé et où j'avais vécu avec lui. Lysandre avait été dur à trouver. Avais-je été longtemps dans cette partie du pays pour que ces paysages me soient aussi sympathiques ?

— T'es sérieux ? Et pourquoi est-ce qu'à chaque fois que tu me kidnappes on se retrouve aux États-Unis ?

— J'ai un ami qui travaille dans la Maison-Blanche. Il t'expliquera surement mieux que moi tes marques.

Mais Lysandre ne me disait pas tout, et ça je le savais. Le temps que nous avions vécu ensemble me permettait de percevoir à travers ses mensonges, de deviner lorsqu'il me cachait des choses. La plupart du temps.

Je décidais pourtant de ne pas insister davantage. De toute manière, lorsque j'aurai eu mes réponses, je repartirai toute seule. Il y avait autre chose que je devais découvrir. Et ces informations-là, il me faudrait retourner dans un lieu de hantise pour les obtenir. De vieilles histoires de famille.

Alors que Lysandre reprenait la route, je sortais de mon sac l'une des lettres du père Jean, celle qui énonçait le nom de la famille Karniella, ma famille.

— Qu'est-ce que c'est ? me demanda Lysandre, son regard y jetant un coup d'œil curieux.

Je m'empressais de cacher la lettre, l'enfermant dans cette boîte que Lysandre ne parvenait pas à ouvrir.

— Rien de ce qui te concerne. Continu de rouler, j'ai d'autres choses à faire.

— Pourquoi est-ce que tu es toujours aussi désagréable avec moi ?

— Tu me poses sérieusement la question ?

Apparemment oui, il était vraiment sérieux. Et il attendait silencieusement ma réponse.

— Par quoi commencer ? Ah, peut-être par le fait que dès le départ, tu es un emmerdeur. Tu fais ce qui te plait quand ça te plait.

— Ce n'est pas...

— Et ne me dis surtout pas que ce n'est pas vrai ! Tu me kidnappes, tu me retiens prisonnière, tu m'embrasses selon tes propres envies sans te demander si j'ai seulement envie de ça. Tes amis voulaient ma mort, et tu étais prêt à me blesser pour me garder dans ta prison.

— C'était pour...

— Quoi ? Me protéger ? Va te faire foutre avec ta protection à deux balles. Je n'en veux pas et je n'en ai pas besoin. J'ai réussi à me protéger toute seule depuis plus de vingt ans, je pourrais me protéger encore vingt ans de plus s'il le fallait.

— Tu n'as pas besoin de moi, c'est ce que tu insinues.

— Exactement. Au moins tu n'es pas sourd.

— C'est bon, j'en ai ma claque maintenant.

Et sur ces mots, il se rangea brutalement sur le bas-côté. Une fois la voiture arrêtée, Lysandre sortit, claquant la porte derrière lui. J'en fis de même, partant le rejoindre alors qu'il commençait à s'éloigner.

— Mais c'est quoi ton problème à la fin !

Il se retourna brusquement, faisant demi-tour droit sur moi. Je fis quelques pas en arrière alors qu'il avançait furieusement. Mais lorsque mon pied rencontra le chemin d'un caillou, je tombais à la renverse en poussant un petit cri. Le bras de Lysandre s'enroula autour de ma taille, me rattrapant de justesse.

Pendant un instant, nous restions ainsi, silencieusement. Lui qui me tenait dans ses bras, moi qui observais attentivement son visage. Ses yeux étaient plongés dans les miens. Un regard dur et puissant qui m'avait toujours hypnotisé.

Sans prévenir, Lysandre me lâcha et je tombais par terre.

Aïe ! Mais ça ne va pas ?

— J'en ai marre, Vi ! À chaque fois, tu fais ce genre de chose. Tu me regardes avec ces yeux qui semblent vouloir me déclarer leur amour, tes lèvres sont légèrement entrouvertes comme si tu attendais que je les dévore. Et tu as beau me repousser, dès que je te regarde, que je te prends dans mes bras, tu baisses la plupart de tes armes, ne me repoussant jamais sérieusement.

— Je ne...

— Et ne me dis surtout pas que c'est faux ! Je sais ce que je vois, même si tu ne t'en rends pas compte toi-même.

Lysandre cacha son visage dans l'une de ses mains. Ses lèvres tremblaient légèrement.

— Est-ce que ça t'amuse tant que ça de me mener par le bout du nez ? Est-ce que ça t'amuse de jouer avec mes émotions et mes sentiments ?

— Tu vas m'écouter à la fin ? J'ai dit que ce n'était pas ça !

Il me regarda alors en face, les yeux écarquillés de surprise tandis que je haussais la voix. Je me relevais, dépoussiérant mon pauvre jean.

— Alors qu'est-ce que c'est ? insista Lysandre en se rapprochant.

Faisant un pas en arrière, ma jambe rencontra la voiture et je fus obligée de m'arrêter. Lysandre posa ses mains de chaque côté de moi, sur le véhicule. Il m'emprisonnait de ses bras, voulant à tout prix entendre ce que j'avais à dire. Son regard me transperçait de nouveau et je grimaçais.

— C'est ça le problème. C'est ton regard !

— Mon...regard ?

— Oui ! Tu n'arrêtes pas de me regarder comme ça.

— Comme quoi ?

Il insistait avec un petit sourire aux lèvres, ce qui m'énerva encore plus.

— Mais j'en sais rien moi ! Demande à tes yeux.

Je voulus partir, sortir de cette prison que m'imposaient ses bras. Mais Lysandre ne bougea pas d'un millimètre.

— Tu ne vas pas t'enfuir maintenant. Nous commençons tout juste à déverrouiller ton cœur.

— Mais qu'est-ce que tu me chantes encore ?

Et sans que je le vois arriver, Lysandre déposa un baiser chaste sur mon front. Un simple baiser qui fit rater un battement à mon pauvre cœur tourmenté et malmené.

Lysandre me libéra enfin, retournant s'assoir comme si de rien n'était. Alors que moi, je restais plantée là, comme une andouille, à essayer de comprendre le comment du pourquoi de tout ce qu'il venait de se passer.

— Tu viens ? On a encore de la route à faire.


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Mettons-nous d'accord un instant, me retenais-je de rire nerveusement devant les faits qui se présentaient à présent devant moi.

Lysandre avait eu l'ambition de m'emmener à la Maison-Blanche pour me faire rencontrer un ami. Par « ami », l'idée d'un secrétaire, voire d'un agent de sécurité ou de la CIA m'avait traversé l'esprit. Des théories de complots, des débuts de scénarios tirés de film d'action avaient également su intriguer mon imagination. Un homme travaillant dans la Maison-Blanche.

Alors pourquoi en ce moment-même, je me trouvais dans un bureau très spécial, à savoir celui du Président en personne, ou plutôt de la Présidente des États-Unis d'Amérique ?

Madame Marshall Anna, Présidente depuis son élection il y a quelques mois. La femme aux traits marqués par le temps se tenait debout, devant une fenêtre.

— Gaddiel, pourquoi cette visite importune ? s'interrogea-t-elle en le toisant d'un regard autoritaire.

Elle se tournait vers nous et je me pétrifiais. Je n'arrivais pas à croire que l'amie de Lysandre soit en vérité la présidente en personne. Cela me rendait vraiment nerveuse, ce qui était plutôt stupide. J'avais combattu des monstres, des malédictions, j'avais bien failli perdre la vie à de nombreuses reprises et rencontré le Pape une fois en personne, sans oublier les Archanges, ce qui aurait dû être beaucoup plus terrifiant. Alors à côté, un chef d'État...

La femme se tourna brusquement vers moi, semblant humer l'air. Puis, elle regarda Lysandre, choquée. Elle claqua des doigts et les gardes du corps sortirent, nous laissant tous les trois seuls.

Se dirigeant alors vers moi, elle prit mon visage dans ses mains, m'observant attentivement. Elle fixait mes yeux avant de passer délicatement ses doigts dans mes cheveux.

— Merveilleux... Je ne savais pas qu'une simple mortelle pouvait...

Elle regarda ensuite dans ma nuque et son regard s'assombrit.

— Comment est-ce possible ? questionna-t-elle de nouveau.

— Tu te souviens du père Jean ?

— Comment l'oublier ? Cet homme m'a permis de me cacher de ces cafards grouillant de chasseurs. Sans son aide, une pécheresse aurait surement été envoyée pour me tuer.

— Euh..., me sentais-je comme obligée de signaler ma présence, sans doute indésirée en tant que pécheresse.

Je regardais Lysandre, lui faisait clairement comprendre que je n'arrivais pas à suivre la conversation qui s'établissait en ce moment.

La présidente s'éloigna et s'appuya contre son bureau.

— Uriel, peut-être pourrais-tu..., commença à demander Lysandre.

— Oh, bien sûr.

La vieille femme fut alors enveloppée dans un halo de lumière avant de prendre la forme d'un homme ?

Le jeune homme, qui se tenait à présent devant nous, possédait une longue chevelure blonde et des yeux dorés si clairs qu'ils semblaient translucides. Encore un ange, je suppose.

— Je suis Uriel, un Archange. Et toi, tu es une humaine assez malchanceuse, me complimenta Uriel.

Je ne savais pas trop s'il me félicitait ou s'il me plaignait, le rictus joyeux sur ses lèvres induisant en erreur.

— Pourquoi malchanceuse ? m'inquiétais-je tout de même pour le principe, sachant pertinemment que je n'étais plus à ça prêt.

— Aucun de mes frères ne te l'a dit ?

Lysandre détourna son regard, répondant ainsi à Uriel qui secouait la tête d'exaspération.

— Excuse le comportement de mes frères. Ils manquent un peu de tact avec les humains.

— Je l'avais remarqué, en effet.

Ma réaction parut l'amuser alors que Lysandre commençait à bouder dans son coin.

— En tous les cas, ce que tu as en toi est dangereux. Très dangereux même. D'autant que l'odeur des roses commence à se faire sentir.

— L'odeur ?

Pourtant, je ne sentais rien.

— Expliquez-moi parce que je ne comprends vraiment rien.

— Très bien, alors je vais essayer de deviner. Il y a quelques années, tu as trouvé une perle blanche qui est entrée dans ta chair lorsqu'elle a été en contact avec ta peau. Quelques jours plus tard, des tatouages sont apparus dans ta nuque. Et aujourd'hui ces fleurs se répandent de plus en plus. Ai-je raison ?

Si la « perle » se trouvait être une larme, il me semblait qu'un détail bien plus étrange devait être mentionné :

— Non, cela m'est arrivé il y a moins de deux mois. La perle dont vous me parlez a pénétré en moi à ce moment-là et immédiatement après le premier bourgeon est apparu.

La nouvelle parut véritablement surprendre Uriel, qui dirigea alors un regard pesant et lourd de sous-entendus envers Lysandre, qui continuait de bouder.

— Lysandre, est-ce que tu aurais...

— Oui, nous l'avons fait, coupa Lysandre.

— Je comprends mieux, soupira Uriel.

Celui-ci ferma un instant les yeux, comme pour réfléchir. Et pendant ce temps, je me rongeais de l'intérieur, me demandant de quoi ils pouvaient bien parler.

— Et qu'est-ce que nous avons fait au juste, Lysandre ?

— On a couché ensemble.

Cette manière détachée dont il affirma la chose me laissa sans voix. Il manquait affreusement de tact.

— M-Mais ça date d'il y a plus d'un an ! Je ne vois pas ce que cela a à voir avec...

— Cela a tout à voir, reprit Uriel. Les mœurs ont évolué et aujourd'hui les anges sont autorisés à beaucoup plus de liberté, dont l'utilisation des péchés capitaux tant qu'ils ne sont pas noués de malveillance. Mais lorsqu'un ange s'unit à une autre créature...

— Il arrive que nous laissions notre empreinte en elle, termina Lysandre. En d'autre terme, je t'ai marquée. De l'essence angélique coule en toi.

Entendant cela, mon sang se mit à bouillonner alors que ma colère envers Lysandre commençait à monter.

— Tu as osé...

— Cela agit comme un bouclier, intervint Uriel comme pour défendre Lysandre. Ton âme est protégée contre les créatures faites entièrement des Ténèbres.

— Et en ce qui concerne la perle qui est en moi ? Qu'est-ce que cela a provoqué ? demandais-je, toujours furieuse.

— Eh bien, il faut savoir que la perle qui est en toi est quelque chose de puissant.

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est un ange.

Un ange ?

Un silence assez embarrassant s'installa dans la pièce alors qu'Uriel venait de prononcer ces dernières paroles. Un silence que je ne pus m'empêcher de briser alors qu'un rire nerveux sortait d'entre mes lèvres.

Uriel me regardait assez tristement alors que Lysandre semblait culpabiliser. Et moi je continuais de rire.

— Un ange ? Allez, ce n'est vraiment pas drôle.

— Le problème, c'est qu'il a commencé à germer en toi. Tu es devenue sa mère porteuse en quelque sorte, continuait d'expliquer Uriel.

— Attendez, ce n'est pas une plaisanterie ?

— L'essence angélique dans ton corps lui permet de vivre en toi sans avoir à te tuer. Si tu n'avais pas possédé cette essence, tu serais certainement entre la vie et la mort en ce moment.

— Oh mon Dieu, vous êtes sérieux...

Me levant de ma chaise, je posais ma main contre mes lèvres, regardant vers le sol. Qu'est-ce que c'était que ça ? Pourquoi est-ce que cela m'arrivait à moi ?

Ce maudit œuf angélique tombait dans ma famille puis dans mes mains pour finir en moi. Le père Jean avait même tenu à ce que je le possède. Pourquoi ? Il était impensable qu'il n'en connaisse pas les conséquences, et je ne voulais pas croire que cet homme, ce père de cœur, ait pu mettre sciemment ma vie en danger.

Les missions qu'il m'avait confiées ne comptaient pas. Il s'agissait là de mon métier et j'étais douée. Mais un œuf d'ange ?

— Vi, calme-toi, m'intimait Lysandre.

Celui-ci s'approchait et je levais les yeux vers lui, entre terreur et agacement.

— Ne t'approche pas de moi. C'est ta faute ! Si tu n'avais pas... Si tu ne m'avais pas... Si nous n'avions pas...

Si son truc angélique n'avait pas existé en moi, alors je serais morte. Rien que d'y penser, une angoisse pesante pressa dans ma poitrine. Et si cette essence angélique disparaissait de moi ? Est-ce que j'allais mourir ?

Me regard se pétrifia dans les yeux de Lysandre.

— Je vais mourir, n'est-ce pas ? Cette essence en moi...

Lysandre ne me laissa pas le temps de terminer ma phrase. Ses bras m'enlacèrent fermement dans sa tendresse. Il me serrait contre lui avec force, menaçant de me briser ou de m'étouffer. Pourtant, la chaleur qui se dégageait de ses bras était ce dont j'avais le plus besoin. Un réconfort que je ne repoussai pas.

— Tu ne mourras pas. Je ne l'autoriserai jamais, tu m'entends ?

— Mais elle a raison. L'ange se nourrit du fluide en elle, c'est pour cela qu'il se développe aussi vite dans son corps. Seulement si on retire l'ange de son être, elle mourra. Mais si on ne le fait pas, eh bien, elle mourra.

Entendant ces révélations de la part d'Uriel, les larmes montèrent. Je ne voulais pas mourir. Pas à cause d'une chose aussi misérable que d'être dévorée de l'intérieur par un mal que je ne voyais pas et ne contrôlais pas. C'était trop cruel. C'était trop lourd à porter.

Est-ce que c'est ça d'avoir un cancer ?

Mes mains cherchèrent à s'agripper au dos de Lysandre. Je m'abstins d'un tel geste de réconfort. Le prendre dans mes bras aurait été un soulagement certain, je n'arrivais pas à me convaincre du contraire. Mais plus je me laissais aller à ce genre de faiblesse, plus j'en devenais dépendante. Ce n'était bon ni pour moi ni pour mon ange. S'il persistait à penser qu'un « nous » était possible...

Ce collier, cette larme... Le père Jean avait estimé qu'il s'agissait de ma responsabilité. Un bijou de ma famille dont je n'avais pas le souvenir. Je ne devais en aucun cas rejeter la faute sur Lysandre, pas même sur le père Jean. Une histoire de famille, voilà ce dont il s'agissait vraiment.

Mes mains se posèrent sur les épaules de l'ange, le repoussant avec bien moins de brutalité qu'auparavant.

— Vi, ne fais pas ça.

Il me suppliait du regard et je lui offris un sourire faussement rassurant.

— C'est bon, tout va bien.

Je me tournais alors vers Uriel.

— Merci pour votre aide, je vais vous laisser à présent.

Et alors que nous allions sortir, Uriel retint Lysandre.

— Gaddiel, au sujet de Michel...

— Je n'en sais pas plus. Il est en mission.

— Est-ce que c'est ce que je pense ?

Lysandre me regarda du coin de l'œil, voulant surement être discret. Totalement inutile dès lors qu'il prenait la décision d'en évoquer le sujet devant moi. Mais tant que cela ne me concernait pas, je n'avais pas de raison de me montrer curieuse. Cette part de moi préféra se museler pour se concentrer sur mes propres soucis. Pour ceux du Paradis, on verrait une autre fois.

— Oui, déclara alors Lysandre.

Mais devant une lueur tout de même curieuse – impossible de m'en empêcher entièrement – Lysandre secoua de la tête.

— Ce n'est rien dont tu dois t'inquiéter, Vi. Juste des problèmes d'anges.

Sa grande main se posa sur ma tête avant de s'attarder sur ma chevelure. Un geste rassurant, sans doute plus apaisant pour lui que pour moi. Il n'attendit pas que je le chasse pour s'écarter, prenant plutôt la direction de la sortie.

Mais tandis que les gardes nous escortaient jusqu'en dehors des lieux, un sentiment pesant s'empara de ma poitrine, oppressant et angoissant.

Qu'allait-il m'arriver ?

Date dernière mise à jour : 09/08/2024

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