Chapitre 9


Superbement habillée comme à son habitude, elle s'installe à bord de sa nouvelle voiture.

Elle avait enfin la possibilité d'exhiber le permis de conduire qui depuis un an servait de matelas pour les cafards du fond de ses tiroirs.
Elle se rendit au domicile de Mark qui l'attendait déjà avec une impatience folle.


-Tu es pile à l'heure Nora. Je suis content de te voir.

-Alors on y va? Demande-t-elle, pressée d'en finir avec cette soirée.

-Attend. 

Il s'approche d'elle, décortique chaque détail de son visage innocent, ramène tout doucement les mèches qui sont sur son visage à l'arrière de ses oreilles.

-Tu es splendide, lui dit-il d'un ton doux.

-Merci Mark.

Ils dirigèrent vers la voiture de Mark dont le chauffeur les descendit devant un énième somptueux palace, auxquels était maintenant habituée Karen.

-Tu m'attends ici, je reviens.

Il partit voir une de ses connaissances assise un peu plus loin. Karen se contenta de siroter un verre de tequila qui lui avait été apporté par le sympathique serveur, tout en observant autour d'elle. Quelques mètres plus loin, elle vit deux jeunes filles approximativement du même âge qu'elle entrain de roucouler avec des hommes plus âgés qu'elles.

-Les pauvres...faut croire que je ne suis pas si seule, se dit elle.

-Bonsoir ravissante demoiselle, l'aborde un homme plutôt élégant sur sa droite.

-Bonsoir monsieur.

-Appelez moi Éric. Je vous offre une autre tournée ? Faites moi l'honneur d'accepter, fait-il sur un ton amène et calme.

Flattée de sa franchise et l'agréable onde qu'il propage autour de lui, elle opine de la tête.

-Pourquoi pas? Finit-elle par dire.

-Vous venez souvent ici? C'est la première fois que je vous vois.

-Non pas du tout. En fait, je suis...

-Stuart, je te prie de bien vouloir partir d'ici avant que je ne perde patience, Tonne Mark dans son dos, la colère lui rougissant les yeux.

-Karlsen! Je suis très heureux de te voir, répond Eric Stuart, loin d'être ébranlé par le ton agressif de Mark.

-Pas moi.

-Un caractère toujours aussi agréable à ce que je vois, lui lance-t-il en le considérant de la tête aux pieds.

-Qu'est ce que tu viens de dire? Dit Mark en serrant les cols de son concurrent direct. Aucun homme ne t'approche sous mes yeux, c'est clair? Cria-t-il en s'adressant à Karen, terrifiée par son animosité envers Eric. Quant à toi Stuart, la prochaine fois tu y laisseras ta peau. J'en ai fini. Nora, on y va.

-Au revoir sublime Nora, ajouta Éric, nullement perturbé.

Ses mots se firent suivre d'un regard assassin de Mark qui sortit du palace en compagnie de Karen.

-Je peux savoir ce qui t'as pris? Lui assène Karen dès leur sortie du palace.

-Ferme la.

-Tu commences vraiment à me faire peur Mark !

Il ne dit plus rien jusqu'à ce qu'ils arrivent à la chambre d'hôtel qu'il avait réservée pour l'occasion. Elle entra, sur les nerfs, et déposa son sac, arrêtée et immobile dans la pièce. Mark, enfilant pour le coup son masque  d'homme attentionné et doux,  s'approcha d'elle lentement par l'arrière et l'enlaça par sa fine taille. Karen soupira, mais ne dit rien, encaissant chaque vague de souffle chaud qu'il lui projetait dans le cou. Loin d'être réconfortant, ce câlin était un poids, une souffrance de plus. Toutefois, malgré son sale caractère, Mark Karlsen était un très bel homme. Sa cinquantaine d'année le rendait plus charmant. Elle avait fini par s'avouer qu'elle aurait pu tomber amoureuse de cet homme s'il n'avait pas l'âge de son père. Mais se protéger était une priorité, et accepter de laisser entrer ce homme dans son cœur n'était ni plus ni moins que du suicide. Elle n'était là que pour l'argent et les avantages dont elle avait besoin pour mener à bien ses projets, rien de plus.

-Tu n'as pas a avoir peur de moi Nora. A toi, je ne ferai jamais de mal, jamais mon amour.

Il l'enlaça affectueusement et la serra très fort, comme s'il avait peur qu'elle ne s'en aille, qu'elle ne s'évapore de ses bras. Dans cette accolade, Karen voyait plutôt l'attention dont elle avait tant manquée, celle d'un père. Mais ce moment de nostalgie disparut aussi vite qu'il était venu quand, tout doucement, il commença à retirer sa robe.

-Aie! S'écria-t-elle.

-Tu n'aimes pas les suçons ?

-Si bien sur, ça m'a surprise. Pas aujourd'hui Mark, je n'ai pas envie...

-T'as pas à t'inquiéter, laisse moi faire chérie, OK ?

Dès cet instant, l'expression de Karen changea. A l'intérieur d'elle même, plus d'émotion. Que de la haine.

De la déception.                                                                                                                                                                  De la tristesse.

Aucun plaisir, aucun sentiment, que de la pure simulation pendant tout l'acte. Les coups de reins ravageurs de Mark ne lui firent le moindre effet, son esprit étant au point mort, ses chairs, insensible à la dévotion érotique qu'il lui portait.

Dès qu'elle mit pied dans sa chambre, elle renversa tout ce qui y était.

Elle mit tout en désordre et jeta le verre d'eau qu'elle s'était servi et il se fracassa sur le sol, avant de s'effondrer dans la marre d'eau et de verre, en pleurant à chaudes larmes, se repliant sur elle même. Qui était-elle ? Ni plus ni moins qu'une prostituée, quelques soient les raisons qui l'amenait à le faire. Tout ça, à cause de lui, cet homme à qui elle donna amour, passion, fidélité un peu trop précoce, et même virginité, homme qui n'avait pas hésité une seconde à détruire sa vie. Elle était obsédée, obnubilée par la vengeance, assoiffée de justice. Quitte à tout sacrifier pour, elle n'était sûre de rien, sinon d'une seule et unique chose, elle le lui ferai payer. Et pour ça, elle avait sa petite idée...

A suivre...





Je ne sais pas qui est entrain de lire, mais je peux dire que tu es incroyable!
Merci et bisou glacé pour toi _💖💮!

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