Chapitre 71 : Renaissance
*_* Ellipse 2 ans *_*
~Dans la peau de Zhéma~
Moi: Au revoir docteur.
Le docteur: Au revoir mademoiselle Woods. N'oubliez surtout pas de prendre vos médicaments, vous pourrez tous les jeter dans quelques mois.
Moi: C'est compris, merci.
La plupart sont déjà à la poubelle depuis le premier jour en fait. Je les trouvais trop amers pour mes papilles de bébé. Avant de prendre la porte, je fais un bisou volant à Emmy, la gentille infirmière rondelette qui est restée avec moi ces deux ans et m'as gratifié de son agréable compagnie.
Dès que j'atteins la porte de sortie, je pose fébrilement la main sur celle-ci et l'ouvre, laissant les premières brises fouetter mon visage.
Je suis LIBRE !
Enfin libre !
Quand j'étais dans ma chambre d'internement, depuis ma petite fenêtre, je ne voyais que la minuscule cour où ils nous autorisaient à passer à peine quelques heures par jour. Mais malheureusement, comme rien n'est parfait, ils nous mettaient constamment sous surveillance.
De toute façon, je sortais rarement. Je me contentais de regarder les autres internés déambuler dehors, en se livrant à diverses activités qui éveillaient nullement mon intérêt : Scrapbooking, peinture, yoga, bref.
Je me sentais beaucoup mieux quand je n'avais pas à sympathiser avec des fous à lier. Et pour cause, j'étais tellement irritable que la première fois que quand je suis sortie, pour un ennuyeux atelier d'art obligatoire, une idiote a osé me traiter de pétasse sans cervelle.
Je ne me suis pas gênée pour lui refaire la face. Je suis sûre qu'elle ne m'oubliera jamais. Elle m'a cherché, elle m'a trouvé. Avant que le personnel ne vole à son secours, elle voyait déjà des milliers d'étoiles en plein jour.
Depuis lors, tout le monde m'appelait Heartquake, ou séisme en anglais. Charmant.
Cela dit, mis à part ces quelques malentendus, j'ai été un ange dans cet hôpital.
Mais au fil du temps, je sentais que je perdais petit à petit une partie de ma mémoire. Mes souvenirs les plus nets remontent au temps où je commençais ma dernière année de lycée. Inquiète, je m'en suis ouverte à mon psychiatre, qui m'a dit qu'il me faudrait un grand choc émotionnel pour recouvrer la mémoire.
Donc j'attend ce fameux choc, pour être située sur ce qui m'a conduite dans le paradis de la folie.
Ma voisine de chambre qui au passage ressemblait étrangement à Naiko, souffrait d'autophagie sévère. Mais on s'entendait bien, elle et moi. Je la trouvais amusante, et surtout beaucoup plus atteinte que moi. Il fallait juste ne pas trop la déranger...
Bref, je suis contente de rentrer chez moi! J'ai qu'une chose à dire : Merci maman! Je vais SUPER BIEN !!!!
...: Alors, prête à faire la fête ?
Mes dents forment deux belles rangées de joie en apercevant Samy monter les escaliers pour me rejoindre sur le perron de l'hôpital.
Moi: Tu m'as trop manquée ma chérie !
Elle: Non, non, c'est toi qui m'a manqué plus que je ne t'ai manqué!
Moi: Non, c'est toi qui m'as manqué!
Je vous épargne les détails de cette conversation inutile. Mais essayez de comprendre. Je serrais enfin très fort ma pote de tous les crimes dans les bras.
Moi : Pardon Samy, pardon, j'ai été si odieuse avec toi...
Elle : C'est oublié, ne m'en reparle plus jamais, ok ? Tu vas mieux, c'est l'essentiel.
Pendant qu'elle me parle avec tendresse, quelques mèches de ses cheveux se fourrent dans ma bouche entre deux sanglots. C'est si bon d'être là. Et j'arrive à peine à respirer parce qu'elle me serre un peu trop fort.
Moi: Eh ho...je...res...pire...plus...euuh!
Elle: Désolé ma vieille, je rattrape tout le temps perdu !
Elle hèle un taxi et nous montons. Elle est bonne l'odeur de la liberté!!
*
...: Surprise !
Mes yeux se remplissent de larmes en voyant la chouette petite fête que m'avait concocté ma petite famille. On s'était tous vu il y a trois jours mais je ne savais pas encore que je sortirais de l'hôpital, je ne l'avais appris que la veille.
Maman, tata Juju m'étouffèrent aussi dans leurs bras. Quelques voisins charmants étaient là aussi pour fêter mon retour.
Ça y est. J'ai pris un nouveau départ.
*
Quelques semaines se sont écoulées. J'attends toujours le choc émotionnel qui allait me ramener ma mémoire grise. Aucun de mes souvenirs ne me revenait nettement, tout était flou.
Mais je me suis rappelée que Samy avait déménagé pour l'école. Comment a t-elle fait pour être là tout le temps ? Assises toutes les deux à papoter dans ma chambre, j'en profitai pour lui poser la question.
Moi: T'es restée ici deux ans?
Elle: Je suis partie un an et je suis revenue. J'ai fait les cours par vidéo-conférence.
Moi: Je pensais que tu détestais ça !?
Elle: Ce n'est pas si mal, c'est plus facile de sécher les cours en fait.
Moi: Amusée. Tu ne changes vraiment pas toi !
Elle se met aussi à rire, mais est vite interrompue par un appel qu'elle s'empresse de décrocher en me jetant un regard suppliant, pour ne pas que je finisse la boite de cookies pendant son absence. Ça doit être un amoureux. Ne vous inquiétez pas agent Woods est sur le coup.
On sonne à la porte. C'est peut-être le facteur. Ces derniers temps il passe souvent et maman m'interdit d'ouvrir. Tant pis, elle n'est pas là.
Le facteur : Bonjour mademoiselle. Un colis pour...Zhéma Woods.
Moi: C'est de la part de?
Lui: C'est un colis anonyme. Signez ici s'il vous plait.
C'est un magnifique bouquet de lys de toutes beauté. Je regarde les fleurs, immobile à l'entrée de la porte après l'avoir fermé au nez du facteur, qui semblait être assez heureux pour la fille qui avait un admirateur secret. La personne sait que j'adore les lys. On devait être très proches.
Étrange qu'elle n'ait pas signé...
Samantha vient me trouver là, intriguée par ce que j'ai dans les mains.
Elle: C'est quoi?
Moi: Quelqu'un m'a envoyé des fleurs. Mais je ne sais pas qui.
Samantha a l'air troublée. Sa réaction rend la situation de plus en plus étrange...
Elle: On ne sait jamais avec les inconnus. Fais gaffe.
J'opine de la tête. Ce serait judicieux de les jeter, mais séduite par la beauté du bouquet, je décide de le mettre sur le bureau de ma chambre.
Mais le soir, en revenant de la salle de bain, je constate que le bouquet a disparu de ma chambre. Maman...c'est forcément elle. Elle n'arrive toujours pas à s'acclimater avec la notion de vie privée avec ce qui s'est passé. Elles sont devenues toutes très protectrices avec moi.
Mais juste près du meuble où j'avais posé le bouquet, une carte anonyme est tombée, et maman a dû ne pas l'apercevoir.
Carte de l'inconnu : J'espère que tu te portes bien. Je suis heureux que tu sois sortie.
Ces mots me troublent et m'empêche de trouver le sommeil. La personne me connait très bien, et doit être lié à tout ce dont je n'arrive pas à me rappeler. C'est peut-être pour ça que maman m'interdit d'ouvrir la porte, et qu'elle a aussi prit le bouquet. Elle veut me protéger. Mais de qui ?
<<Insomnie ?>>
Je plissai fort les yeux, en voyant ma conscience adossée contre le mur. J'expire bruyamment, comme pour me convaincre que ce n'est qu'une illusion.
<<Je t'ai déjà dit que ça ne marche pas avec moi, je ne suis pas un fantôme. Je suis le miroir de tes pensées et j'interviens quand ça ne va pas>>
Moi: Je pensais que tu avais disparu pour de bon. Je n'ai pas envie de me faire réinterner à cause de toi.
<<Il te reste une dernière chose à faire avant d'être en paix. Prend une feuille et un stylo, et écris ce que je vais te dire >>
Comme télécommandée, j'allai chercher une feuille et un stylo et je commençai à écrire un petit mot original mais triste, une sorte de poème.
Tout est flou dans ma tête, mais peut être que demain je comprendrai mieux ce qu'elle essaie de me dire, ma chère conscience.
A suivre...
Petite suggestion de musique pour le chapitre suivant:
Petite suggestion de musique pour le chapitre suivant :
All of me de John Legend. Gros bisous !
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