Chapitre 64


~Retour à L'histoire : Ils sont tous les deux dans la salle de bain ~

-Karen...Zhéma, je...

-Tu?

-Je te demande pardon, avoue honteusement Adam, les souvenirs emplissant son esprit.

-Tu ne penses pas que c'est un peu tard ? Un an après ? 

-Si. J'aurai dû le faire il y a longtemps, t'as raison. Mais...j'avais honte Zhéma. De ce que j'avais fait. 

Il avait la tête baissée, les yeux fixés sur le pendentif.

-Je t'ai menti sur mes sentiments, continue-t-il, mais toutes les autres choses étaient vraies.

-Lesquelles ? Dit-elle en levant les yeux au ciel. Cite moi au moins une chose qui était vraie à part le fait que tu voulais me sauter.

-Zhéma, pour être honnête, je ne te connaissais même pas au début. Mais j'ai appris à te connaître et j'ai pu voir la fille géniale et drôle que tu était, que tu es.

-Soit.

-Je ne pensais pas que ça irai si loin, je ne voulais pas te faire de mal.

-Tu aurais pu revenir sur ta parole, mais tu ne l'as pas fait. 

Elle se leva pour déambuler dans la pièce.

-Adam, je sais que j'ai fait une erreur, mais tu n'avais pas le droit de me faire ça. Si tu m'avais simplement quittée, ça aurait suffit à me briser. Qu'est ce que j'ai fait pour mériter cette humiliation...?

-Crois moi, je sais ce que tu as vécu, et...

-Tu...sais?

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

-Tu sais quoi? Cria t-elle. Tu sais ce que ça fait de voir sa vie détruite? Parce qu'un connard comme toi a osé partager une sextape de la geek!?

-Je ne l'avais pas publié, je ne voulais pas ça...

-Mais c'est toi qui as appuyé en premier sur la touche "envoyer"! C'est toi le responsable ! Tout le temps qui a suivi, ils se sont moqués de moi, ils m'insultaient, ils me harcelaient. Toutes les nuits, certains m'appelaient sans arrêt pour m'injurier, m'empêcher de dormir pendant que monsieur était tranquillement vautré dans son lit, lit sur lequel il faisait défiler les filles faciles comme moi! Pétasse, salope, fille de pute, tout ça, c'était mes nouveaux prénoms dans le lycée. Tu le savais ça?

-Non...répond-t-il presqu'inaudiblement, meurtri.

-Malgré tout, au fond de moi, je t'aimais encore Adam. Je te haïssais, mais je rêvais de tes baisers chaque nuit, comme une idiote, fait-elle pendant que des premières perles de larmes lui coule.

-Par ta faute, et à cause de toute cette pression, j'ai raté mon année, dit-elle en poursuivant tristement son récit. Les mois qui ont suivi, Samy a dû partir aux Philippines pour l'université sur ordre de son père. Moi, mes chances d'aller dans la meilleure école d'astronomie étaient fichues, parce que figure toi qu'ils ne prenaient que les élèves ayant un parcours scolaire sans faute ce qui n'était plus mon cas, ajoute-t-elle sur un ton ironique. 

Adam ne dit toujours rien, honteux et confus comme un enfant qu'on gronde, mais bien conscient de le mériter.

-Tu sais le pompon de cette histoire ? Je connaissais Joe. Parce que cet imbécile m'a violée, parce qu'il avait vu la vidéo sur un site de je-ne-sais-quoi, et il m'a prise pour une pute de basse qualité.

-Joe t'as quoi?! S'exclame Adam, effondré.

-VIOLÉE ! Il a abusé de moi Adam, abusé, répète-t-elle pour lui partager la souffrance qu'elle ressent. Tu ne le savais pas ça !

-Non...je suis désolée Zhéma...bafouille-t-il en s'écroulant sur ses genoux. Je suis désolé, je suis impardonnable...

-De toute manière, personne ne le savait. Pas même Samy.

Ce jour-là, elle s'était rendue seule au cinéma comme elle le faisait depuis que Samy était partie. Mais dans les toilettes du cinéma, elle y croisa Joe, qui ayant reconnu la fille dont la sextape lui avait été donné par une connaissance commune aux deux, se moqua de ses gribouillages enfantins sur les cuisses qu'elle s'était fait à cause du stress, et la viola sous les yeux remplis d'appétit de l'ex acolyte de Joe qu'il avait plus tard tué.

Elle se rince le visage pour chasser ce douloureux souvenir, et fais signe à Adam de se lever et s'accroche à son tee-shirt. Juste quelques millimètres. Elle continue son récit, doucereuse et calme.

-A partir de ce moment, plus de tristesse, j'avais la rage, la haine. Je t'ai suivi à la trace, je savais tout de toi : Du nom de ton père à ton dessert préféré, tout. En venant ici, je savais exactement quoi faire, quoi dire, à qui parler, pour t'avoir, toi, Adam White. Même la date où tout ça a commencé, tout comptait. J'occupe la chambre 1603, ça te parle? Le 16 Mars, le jour de ma première fois...

-Tu connaissais déjà Ariane avant le premier jour alors. 

-Il me fallait juste de l'argent, répond-t-elle simplement en pensant aux immoralités qu'elle dû faire avec Mark par intérêt et avidité de pouvoir. Tout le reste était sous mon control. On peut tout faire grâce à l'informatique tu sais...

-Joe...Joe! Et Bryan!

-Quoi Joe, Bryan?

-Tu les as tués tous les deux n'est-ce pas ? Pour te venger ?

-Je n'ai pas tué Bryan mais Joe, je l'ai moi-même poussé de cette falaise. Il le méritait non ?

Il resta un moment muet, choqué, avant de reprendre ses esprits.

-Si. Ce salaud devait mourir pour t'avoir fait du mal. Mais qui sait de quoi tu es capable Zhéma...je sais que je t'ai fait énormément de mal, mais laisse moi me racheter au moins! Je veux te faire oublier tout ça.

-J'ai appris grâce à vous à me battre pour survivre. Je ne suis pas née avec une cuillère en or dans la bouche. Je n'ai même pas eu de cuillère, moi. Ma famille n'a rien, et vous vouliez détruire l'avenir que je construisait avec tant de soin.

Elle rit.

-En venant, je ne pensais pas réussir...et j'ai réussi.

-Ce n'est plus de la vengeance, mais de l'obsession, lâche-t-il, en commençant à évaluer la tournure psychopathe que prenait les propos de Zhéma.

-Peut-être bien. Mais grâce à cette obsession, aujourd'hui, je peux lire dans tes yeux la souffrance. Cette même souffrance que j'ai ressenti à cause de la trahison, du mensonge.

-Toi aussi tu m'aimes Zhéma.

-Foutaise.

-Je sais que tu m'aimes, et je ferai tout ce que tu veux pour laisser le passé derrière. Je te jure que je t'aime. Je regrette vraiment. Mon plus grand souhait est de te rendre heureuse désormais, qu'on oublie tout ça.

-Tu m'aimes parce que tu regrettes ou tu regrettes parce que tu m'aimes?

-Je t'aime et je regrette aussi., répond-t-il intelligemment. 

Soulagé de gagner du terrain, Adam renforce son étreinte autour d'elle, qui reste stoïque.

Le sang froid qu'elle avait jusque là disparu pour laisser place à l'incertitude, et elle détourna un instant son regard de lui pour fixer sa conscience qui la lorgnait, incrédule.

<<C'est vrai qu'il t'aime. Mais ce serait idiot de baisser les bras parce que tu es bêtement retombée amoureuse de lui. Tue-le>>

-La ferme, j'essaie de mettre de l'ordre dans mon esprit!

-A qui tu parles Kar...Zhéma? J'ai peur pour toi, il faut que tu voies un médecin, tu vas mal ! Laisse-moi t'aider mon amour...

-Effectivement, je vais mal. Mais mon âme à une douleur que l'amour à lui seul ne peut guérir.

-Non, tu as juste besoin d'aide. Et de me faire une dernière fois confiance.

-C'est possible, c'est possible.

Elle sourit, et sortit d'un tiroir un couteau.

-Arrête Zhéma, ça va trop loin! Fais une croix sur le passé! Pardonne moi Karen, je sais que j'ai gâché ta vie...!

-Je ne m'appelle pas Karen.

Elle sourit faiblement et met le couteau près de son cou. Il le lui arrache.

-Ne me pense pas aussi bête pour te faire du mal Adam. Seulement, je t'aurai pardonné si tu n'avait pas eu le culot de te taper Jess. Mais dommage, tu es resté le même traitre.

Elle lui prend la main et le force à caresser le tatouage qu'elle avait sur la poitrine.

-Cela dit, je sais très bien que tu m'aimes. Regarde, je me suis même faite tatouer les lettres E et L, comme Lien Eternel, parce que je savais que tôt ou tard, nos chemins finiraient par se croiser à nouveau. A savoir si moi je t'aime, peut-être que oui, peut être que non.

-Je t'en supplie comme je n'ai jamais supplié personne, pardonne moi.

Elle murmura ces quelques mots dans son cou.

-J'espère que toi tu me pardonneras un jour Adam. Parce que moi je veux, mais je ne peux pas...Tu...tu dois payer.

Elle prend sa main, se laisse embrasser par lui. Leurs deux langues s'entremêlèrent comme s'il n'y avait pas de lendemain pour leur amour, leurs lèvres se chevauchant fiévreusement. Mais Adam, dans son for intérieur, se sent perdu, désarmé, impuissant face à elle, face à Zhéma.

Puis soudainement, à peine ils se détachèrent, qu'elle prit la main avec laquelle il avait attrapé le couteau et se frappe dans le ventre, avant de s'écrouler au sol après un cri strident, un filet de sang se répandant rapidement sous Zhéma.  

Adam se précipite sur elle, et retire le couteau ensanglanté, qui a hélas, bien pénétré sa victime.( Média )

-Zhéma! Zhéma? Tu m'entends ? Merde, je vais prendre une serviette, reste avec moi!

Il court, paniqué, prendre une serviette dans le placard pas loin et essaye d'arrêter le saignement pour appeler les urgences.

Mais Naiko la voisine apparait, alertée par les cris.

-Tout va bien ici? J'ai entendu cri...Ahhhh!

Elle reste la bouche ouverte figée devant l'horrible décor qu'elle avait sous les yeux, le comble, Adam étant penché sur le corps de Karen avec une serviette et complètement affolé qu'il était, le couteau encore dans l'autre main.

-Comment tu as pu...

-Naiko, ce n'est pas ce que tu crois! Viens m'aider au contraire !

Elle l'écarta furieusement de Zhéma et prend le relais en appelant les urgences.

-Venez avec la police, je crois savoir qui est le responsable, ajouta t-elle en fixant Adam.

-Tu te trompes!

-Ne me touche pas assassin! Karen, reste avec moi, pour l'amour du ciel! Tu va t'en sortir!


A suivre...







J'écris et j'ai moi-même les mains moites, j'ai hâte que vous lisiez la suite!

Secoué par toutes ces révélations ? J'attend vos réactions en commentaires !

Bisou espiègle💖💮!

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