Chapitre 62 : La Vérité


Non. Ce n'est pas vrai. 

Elle ne peut pas me faire ça. Elle m'avait promis que ça resterai entre elle et moi, qu'on en reparlerait plus jamais. Ce jour-là, je lui avais ouvert mon cœur, expliqué mes peines les plus profondes, ouvert des plaies douloureuses. Dévoiler le secret de famille qui me terrassait de honte et de douleur serait un effroyable couteau dans le cœur. Comment pourrais-je oser circuler encore dans cette université une fois que tout le monde saura que je me suis fait abuser par une mère ayant perdu ses repères ?

Je dois aller la voir tout de suite. Si on a quelque chose à se dire, qu'on se parle comme des adultes, je déteste les coups bas. Je sais que je mérite qu'elle m'en veuille et qu'elle se venge de ma trahison, mais pas comme ça.

Sa résidence n'est pas très loin de la mienne. J'ai la gorge nouée pendant que j'enfile mes claquettes de sortie, incertain sur ce que je vais faire une fois arrivé. Comment la convaincre ? Je l'ignore. Pour raviver un tant soit peu un courage que je sens presque mort, je me sers un verre d'alcool assez fort, qui brûle le long de mon œsophage pendant sa descente. Ca me secoue violemment, ce qui m'effraie un peu parce que d'habitude je ne sens rien de particulier. Ca doit être l'effet de l'angoisse.

Mais une chose est sûre, je me sens bien, lucide, énergique. Je suis prêt. Je dévale mes escaliers et en moins de deux, je suis devant chez elle. Je m'apprête à taper, quand je me rends compte que sa porte n'est même pas fermée et s'ouvre dès que je la touche.

Bizarre.

Je rentre quand même, curieux. Mais je ne la vois pas, et il n'y a personne dans la pièce.

Elle: Adam ? Rejoins moi, je suis ici.

Sa voix semblant lointaine provenait de la salle de bain.

Sa voix était sensuelle et attirante, mais lourde et lente. Un peu trop mielleuse.
Il fallait que je la voie. Cela dit, je me demandais quel genre d'accueil elle me réservait.

Et je peux vous dire qu'en entrant dans la salle de bain, nos regards se croisèrent instantanément, et niveau surprise, j'ai été vraiment servi. Encore pire que ce à quoi je m'attendais...

~Retour à l'histoire~

A l'intérieur de la salle de bain, Karen attend Adam, sûre que son premier reflexe sera de la voir après avoir reçu son message. Elle lui réserve un accueil des plus particuliers, enfin prête. Elle va lui révéler la vérité, sur qui elle est vraiment, et ce qu'elle était venue faire dans cette université. Elle  lui dira tout. Elle sait que la surprise sera de taille, mais ignore comment il va réagir. Quoi que lui mentir tout ce temps malgré tout l'amour qu'ils se partagent sera une belle première vengeance, surtout après avoir eu le culot de la tromper avec une amie qui leur était pourtant commune : Jess. Même si dans son for intérieur, cette Jess, Karen ne l'avait jamais vraiment senti. Exemple type du genre d'amie en qui il ne faut pas avoir confiance, et elle avait eu raison. 

Aux côtés de Karen, sa conscience marchait paisiblement, parcourant de long en large la pièce, comme pour lui tenir compagnie le temps qu'Adam arrive.

<<Je t'avais dit qu'il n'était qu'un bon à rien cet Adam, le même pitre d'il y a un an>>

-Tu ne tiens jamais compte de mes sentiments. Je voulais y croire.

<<Voilà où tes stupides sentiments t'ont menés. Tant que tu ne l'auras pas fait, tu ne seras pas en paix. Venge-toi, c'est le seul moyen de t'en sortir>>

-Tu en es sûre ? Faut-il que j'aille jusque là ?

<<Oui, c'est le moment maintenant>>

Un grincement de porte se fait entendre, signe qu'une personne a pénétré dans la pièce.

-Je crois qu'il est là.

<<Appelle le alors, et finissons-en>>

Sa conscience s'adosse contre le mur du fond et se tait. A Karen d'entrer en scène et de mettre définitivement fin à cette histoire.

-Adam? Rejoins moi, je suis ici, crie-t-elle mielleusement.

Il entra dans la salle de bain et trouva Karen, un sourire charmant aux lèvres, étalée dans la baignoire. La première chose qu'il vit de choquant avant de s'enfoncer dans la salle de bain fut le paillasson au pied de la baignoire sur lequel il y avait des traces de pas sanglants.

Sur les murs, des tâches de sang.
Tout était couvert de sang: le sol, le miroir, les meubles, et par dessus tout, la baignoire qui, avec les marques de doigts qu'il y avait, semblait s'être fait tartinée.

-C'est quoi tout ça ?!!!

Inutile de vous décrire l'état lamentable dans lequel se trouvait ses bras et ses mains complètement mutilés et ensanglantés.

Elle était vêtue d'un simple peignoir blanc, sanglant aussi, avec une lingerie blanche effroyablement sensuelle mais tâchée de sang.

-Bonsoir Adam. Je t'en sers?

Elle prend la bouteille de vin à coté d'elle, en boit directement une gorgée, et l'envoie se briser en mille morceaux quelque part dans la pièce, sous le nez d'un Adam sous le choc, abasourdi par la scène surréaliste qui se déroulait sous ses yeux.

-Mais arrête! Qu'est ce que tu as?!

Elle ne répond rien et penche la tête en arrière.

-C'est vrai que tu vas tout dire? Continue-t-il, sérieux.

Elle ébauche un petit sourire victorieux en soupirant.

-Tu as peur que je dévoile la vérité ? Répond-t-elle sur un ton ironique.

-Je n'arrive pas à croire que tu me fasses un coup pareil. Après m'avoir promis le contraire.

-Au moins on sera quitte. Toi aussi tu as brisé beaucoup de promesses mon chéri.

Elle s'étire et sort doucement du bain de sang dans lequel elle se trouvait pour se rapprocher de lui. Elle lui prend les mains et les caressent tendrement pendant qu'il se laisse faire, docile.

-C'était juste pour te faire venir. Je ne dirai rien. Je ne suis pas une traitresse moi.

Elle colle son bassin un peu plus contre le sien, son corps éperdument posé contre celui d'Adam, qui ne fait toujours aucun mouvement.

-J'avais envie de te voir Adam...Tu me manques terriblement. Tes lèvres, ton corps, toi, ta...

-Dis moi la vraie raison pour laquelle tu m'as fait venir Karen. Tu ne peux pas me dire que tu as tout oublié comme ça du jour au lendemain.

-Tu doutes de mes sentiments?

Elle l'embrasse de ses lèvres de sang de sang, toutes charnues. En quelques minutes, son tee-shirt gris était déjà marqué par des tâches de sang. Mais il recula et lui prit la main qu'elle lui avait mise dans le cou.

-Je sais qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Qu'est-ce que tu comptes faire de moi Karen ?

-Attend.

Elle tire l'un des tiroirs du meuble non loin, et en sors une chaine en or qu'elle fait balancer sous ses yeux.


-Tu reconnais ce pendentif?

Adam lui prend la chaine des mains, et l'examine, horrifié.
Elle retire ses lentilles de contact pour laisser apparaitre ses beaux yeux complètements noirs, loin du marron habituel. Il la reconnait. Depuis qu'il l'avait vu à l'infirmerie, il s'en était douté, mais la ressemblance était tellement faible et improbable. Cette fille qu'il avait connu au lycée. Celle à qui il avait nuit et jour infligé d'atroces cauchemars alors qu'elle ne lui avait rien fait. Celle de qui il avait détruit la vie. Pas Karen Wilson. Zhéma. Zhéma Lorenn Woods. La seule qui aurait pu avoir ce pendentif et ces yeux là.

-Zhéma...

Elle s'assoit sur le bord de la baignoire en croisant les pieds, petit sourire à la commissure des lèvres.

Ils se regardent de longues secondes, secondes pendant lesquelles de vieux souvenirs refaisaient surfaces...

A suivre...




La vérité tape à la porte maintenant...je la lui ouvre?

Bisou fier💮💖!

PS : Le chapitre suivant est très très long hein🙂🙃

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